Artas : son origine, sa vocation économique, sa géographie, sa population, faits marquants

Origine du nom d’Artas ?

D’après les historiens Chorier et Pilot de Thorey,  cités par Gaspard et Piollat : « Artas serait l’un des plus anciens villages du canton de Saint Jean de Bournay et son nom lui viendrait du Dieu Mercure Artaïen, adoré déjà par les Allobroges comme protecteur des marchands à cause du trafic de leur blé dont se faisait le plus beau et le meilleur pain du monde. Il y a même autel dédié à ce Dieu sur le territoire d’Artas« 

En fait, il n’existe pas de pierre d’autel à Artas. Par contre, il a existé beaucoup de boulangers à Artas. Les boulangers invoquaient Mercure, comme leur patron. Artos, en grec veut dire pain. Cela peut venir aussi du latin : ars, artis, artium : art .

Joseph MOREL et Pascal CHAUVIN ne tranchent pas cette question.

Vocation économique d’Artas

Lieu de passages et de trafic depuis des temps très anciens, Artas a eu une vie très active avec de nombreux commerces et métiers. Une pépinière de boulangers a donné plus de 60 patrons et ouvriers répartis sur la région lyonnaise.

Aujourd’hui, pour un village de 1500 habitants, subsistent encore un boulanger-patissier, un boucher-charcutier,  une supérette avec vente de journaux et tabac, un traiteur, un bar-restaurant, un salon de coiffure mixte. Quelques entreprises sont installées: mécanique, garage, mais surtout des artisans du bâtiment (maçon, électricien). De plus la société « Carrière et Voirie »  avec centrale à béton, emploie une cinquantaine d’ouvriers locaux et régionaux. Le reste de la population active se répartit entre les exploitations agricoles  et les personnes qui se déplacent dans les communes voisines.

Situation géographique

Artas est situé à 5,5 kms au Nord de Saint Jean de Bournay, 13,5 kms au Sud-Ouest de Bourgoin. La commune a une superficie de 1400 ha. Elle occupe une partie du plateau entre Bourgoin et Saint Jean de Bournay. Elle est à la limite des « Terres Froides« .

Les Terres Froides forment une ligne de partage des eaux entre l’Isère au sud et le Rhône au nord et à l’ouest. On l’appelle aussi « pays des collines ». Les moraines des glaciers de l’époque quaternaire ont donné à cette partie au nord-ouest du département de l’Isère un pays de collines ondulées appelées Terres Froides et Terres Basses. Cette région du Bas-Dauphiné se distingue par un climat plus rigoureux l’hiver, venant du fait que la terre argileuse, imperméable, toujours imprégnée d’eau est lente à s’échauffer. Ailleurs, les sables morainiques donnent un sol plus sec.

Ce terroir est une entité culturelle assez typée, particulièrement visible à travers son habitat aux yeux de ceux qui le parcourent ; les maisons traditionnelles sont construites en terre argileuse appelée « pisé« . Les toits sont très pentus et recouverts de tuiles écailles, et généralement de dimensions assez impressionnantes.

Le plateau d’Artas est très ondulé et est sillonné en son centre par une vallée, Est-Ouest qu’occupent le bourg et les hameaux du Cinquin et du Revollet. Le point le plus bas est à 379 m et le plus haut à 512 m.

Conséquences du relief et de la géologie pour l’agriculture

La vocation agricole reste l’herbe et l’élevage, mais le sol est siliceux, caillouteux, perméable. Les nombreuses oscillations du plateau rendent le travail de la terre plus difficile et moins rentable. Les champs sont très morcelés et en coteaux. Ils peuvent être lessivés par l’érosion. Le paysage de bocage a été petit à petit transformé, par la suppression des haies. L’esthétique y a perdu, mais le rendement est meilleur.

La carrière d’Artas

La structure géologique de la commune est assez simple. Le sol vient des moraines glaciaires quaternaires descendues des Alpes. Il est constitué d’un limon d’argile, jaunâtre ou brune, qui sert à la fabrication du « pisé » avec lequel sont fabriqués les maisons et les fermes. Cet argile est mélangé avec des galets quartzeux. Le sous-sol est constitué d’un cailloutis un peu plus grossier, mêlé à du sable fin. En profondeur, le sable est plus pur.

Des sondages effectués sur la commune ont montré qu’une zone pouvait être utilisée pour faire une carrière. La société « Carrière et Voirie » a démarré en 1947. Les installations actuelles permettent d’obtenir par concassage et crillage des granulométries et des formes différentes. Il y a également une centrale à béton.  Tous les matériaux sont destinés aux divers chantiers de la région : bâtiments, voirie, tuyaux, bordures, pavés, moellons,…

Evolution de la population

L’évolution du nombre d’habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque année.

La population d’environ 1000 habitants avant la Révolution est passée par un maximum à 1325 habitants vers 1850 puis a décru jusqu’à 612 en 1968, puis est remontée à partir de cette date, pour atteindre en 2010 1620 habitants.

L’évolution de la population vient du fait de la proximité de Bourgoin qui s’est beaucoup développé ces dernières années mais aussi de celle de Lyon, puisqu’on peut relier Lyon par l’autoroute à partir de Bourgoin.

La vocation agricole a forcément beaucoup diminué, mais il reste encore 19 exploitations (actifs et retraités). La surface agricole représente 900 ha sur les 1400 ha de la commune.

Faits marquants

– Le prieuré clunisien qui fut créé au XI ème siècle, dont il reste le vieux clocher roman de style lombard, qui fait que l’église a 2 clochers.

– La pierre du Diable : bloc erratique, but de promenades

– Artas , berceau de la fête des Mères.

Une association, L’Union Fraternelle des Pères de Famille Méritants s’est créée vers 1905. Elle a orienté son action dans le soutien aux familles nombreuses et l’encouragement à la maternité.

Une première fête des Mères fut célébrée pour la première fois le 10 Juin 1906. Quelques années plus tard, Lyon a institué une « Journée des Mères » qui devait être un encouragement à la maternité. C’était la fin de la guerre et il fallait repeupler la France. Mr Auguste Isaac, l’un des promoteurs de la  Journée des Mères de Lyon devint ministre et la fête des Mères fut lancée au niveau national en 1920.

A Artas, il y a une fresque qui rappelle qu’Artas est le berceau de la fête des Mères.

Conservatoire Municipal des Archives Communales : depuis les travaux faits les anciens maires, comme Joseph MOREL,  un Conservatoire des archives municipales fut créé, en 1996, avec le soutien de l’association Mémoire et Patrimoine. Un membre de l’association entreprenait alors un patient travail de numérisation des registres paroissiaux et d’état-civil et tous les documents étaient répertoriés et cotés selon les normes des Archives départementales. Ces archives sont consultables en mairie, ou sur le site des archives départementales de l’Isère : http://www.archives-isere.fr/

Artas, un village où il fait bon vivre

Un vieux dicton patois le confirme :  » A Artâ passa-z-y mais ne vos arretâ pas. Si vos vos arretâ, vos né pourré pris vos en allâ  » (A Artas, passez-y, mais ne vous y arrêtez pas. Si vous vous y arrêtez, vous ne pourrez plus vous en aller)

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