Suzanne BRESSE, petite-fille de Jacques Antoine Charles BRESSE, qui a épousé Jean MARS devenu Général

Cet article a pu être écrit grâce à l’aimable participation de Patricia MARS, petite fille de Jean MARS, et de son époux, Bernard de la TULLAYE.

Dans l’article précédent sur les descendants de Jacques Antoine Charles (JAC) BRESSE, nous avons vu que le fils unique de JAC BRESSE, Charles François Marcel BRESSE et Gabrielle BELLOM (1867-1941) ont eu 5 enfants :

  • Claire Marie Suzanne (1888-1957) qui a épousé Jean MARS (1878-1946). Ils ont eu 10 enfants
  • Amédée Charles Pierre (1891-1989) qui a épousé Geneviève BRIERE (décédée en 1941) sans enfants
  • Madeleine (1892-1943) religieuse Saint Vincent de Paul
  • Germaine (1895- ), religieuse de l’Assomption
  • Jacques (1898- ?) qui a épousé Nicole GIRAULT. Ils ont eu 2 enfants : Jean Pierre (1941- ) et François (1945- )

Claire Marie Suzanne BRESSE est née à Chalons/Marne le 25 Septembre 1888.

Elle s’est mariée le 2 Octobre 1911 avec Jean MARS, né le 10 Septembre 1878 à Châteauroux (Indre).

Carrière de Jean MARS devenu Général de Brigade

Jean MARS fait ses études au lycée de cette ville, puis à partir d’Octobre 1895, au Collège Stanislas à Paris

Entrée à l’Ecole Polytechnique en 1899

Il en sort en 1901 avec le rang de 52ème sur 218 et choisit l’Artillerie.
Il est sous-lieutenant élève à l’Ecole d’application de Fontainebleau d’Octobre 1901 à Octobre 1903, date où il est promu lieutenant.
Il obtient comme première garnison, le 40ème régiment d’artillerie à SAINT-MIHIEL (ville du Nord-Est de la France, située sur la Meuse, en Lorraine).
En Octobre 1905, il va suivre pendant 1 an les cours d’équitation à l’Ecole de Cavalerie de SAUMUR et obtient la mention « assez bien »
A la sortie de Saumur, il revient comme lieutenant aux batteries à cheval de SAINT-MIHIEL, puis un an après à celles de STENAY (commune française située dans le département de la Meuse, en région Grand Est).
Le 25 Septembre 1909, il est muté au 25ème Régiment d’artillerie (CHALONS).
Le 25 Décembre 1910 au 28 ème à Vannes, comme commandant de batterie.
Le 25 décembre 1911, il passe Capitaine sur place, enfin le 20 Mai 1914 il est nommé au MANS, commandant de la 8ème batterie du 31ème Régiment d’artillerie.

Guerre de 14-18

C’est à la tête de cette 8ème batterie du 31ème qu’il commence la guerre de 1914, et c’est avec ce Régiment, comme commandant de batterie, puis comme commandant de groupe qu’il va faire toute la guerre, en y accumulant 6 blessures et 4 citations.
Le 4ème Corps d’Armée, auquel appartient le régiment, combat tout de suite à la bataille des frontières.
Le 31ème est à VIRTON (ville francophone de Belgique située en Région wallonne et en Ardenne belge).
Puis c’est la retraite, suivie de la BATAILLE de la MARNE, puis de l’AISNE.
Le capitaine MARS est blessé une 1ère fois le 16 Septembre 1914 par une balle de shrapnell à la tête, puis une 2 ème fois le 24 Septembre 1914 d’une balle à l’épaule gauche.
Le 26 Octobre 1914 il est cité à l’Ordre la 2 ème Armée :
«Blessé une première fois a conservé le commandement de sa batterie, jusqu’à ce qu’une deuxième blessure l’ait mis dans l’impossibilité de commander».
Le 20 Décembre 1914, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur pour ces faits de guerre.
Il est soigné de sa blessure à PARIS 75008 (Hôtel Astoria), puis rejoint le dépôt du Régiment au MANS et vers le 15 Octobre est revenu à sa batterie au front.
Il passe l’hiver dans la région de MONTDIDIER, puis le Régiment est dirigé sur LA CHAMPAGNE (où il passera presque tout le reste de la guerre et d’abord AUX MONTS DE CHAMPAGNE, puis dans la région TAHURE-MASSIGES, PERTHES-les-HURLES.
Le 15 Juillet 1915, le Capitaine MARS est blessé une 3ème fois (éclat d’obus au coude droit), et une 4ème fois le 28 Septembre.
Il est soigné à l’hôpital de Recouvrance à Saintes du 1er au 25 Octobre, retourne au front le 10 Décembre.
Le 15 Novembre de la même année, il est cité à l’Ordre de la Division (2ème citation)
«A montré beaucoup de crânerie à son poste d’observation bombardé violemment les 27 et 28 Septembre 1915. Y a été blessé ».
En 1916, le Régiment participe aux grandes batailles de VERDUN : dès le début, aux JUMELLES d’ORNES, puis au moment des attaques les plus dures sur DOUAUMONT et VAUX.
Le 21 Septembre 1916, le Capitaine MARS prend le commandement du 2ème Groupe et est promu chef d’escadron à titre temporaire.
Revenu en CHAMPAGNE, dans les régions des MONTS, du MASSIF DE MORONVILLIERS, de la CHAUSSÉE ROMAINE, il participe à l’offensive d’Avril 1917 et est l’objet d’une nouvelle citation le 11 Juillet 1917, à l’ordre du 17ème Corps d’Armée pour sa belle conduite du 3 au 25 Mai(3ème citation)
«Officier supérieur d’une bravoure à toute épreuve, payant constamment de sa personne, insouciant du danger. Du 3 au 25 Mai 1917, a maintenu par son exemple le moral de son groupe: a pu remplir à la satisfaction de tous, les diverses missions qui lui étaient données, malgré le bombardement incessant de l’ennemi et les pertes élevées. Blessé légèrement le 4 MAI (5ème blessure) n’a pas voulu interrompre son service un seul instant, ni se faire soigner ».
En 1918, la Division, subit encore le 15 Juillet, près de CHÂTILLON sur MARNE, la grande attaque allemande de la région de REIMS (2ème bataille de la Marne).
Le Commandant MARS y est blessé une 6ème fois (blessure par balle au genou) et est cité le 24 Août suivant à l’Ordre de la 5ème Armée (4ème citation)
« Officier supérieur des plus remarquables et doué des plus belles qualités de bravoure, d’énergie et d’allant. Le 15 Juillet 1918, étant dans un P.C. très avancé et à proximité des deux colonels d’Infanterie qu’il était chargé d’appuyer, a assuré lui-même, la liaison avec ces deux colonels, traversant à chaque instant, une région des plus violemment bombardée. A été blessé d’une balle au genou en se rendant au P.C. d’un de ces colonels pour lui communiquer des renseignements urgents, alors que les abords du P.C. étaient déjà occupés par l’ennemi. N’a consenti à se laisser évacuer que sur l’ordre formel du médecin, après achèvement de la mission dont il était chargée ».
Dès sa guérison, à l’hôpital de LYON (Desgenettes) et après quelques jours de convalescence à Fontainebleau (Stucken), il reprend son commandement (fin Août).
Puis c’est l’offensive française finale de 1918, qui amène le Régiment dans la région de CHARLEVILLE.

Suite de la carrière militaire avant la guerre de 39-45

La guerre finie, rappelé à l’intérieur en Mars 1919, le commandant MARS, après un stage de quelques semaines, à l’Inspection du Matériel de la 10ème Armée à FAGNIERES, près de CHALONS, est nommé Inspecteur du Matériel d’Artillerie de l’Armée du Rhin, et arrive à MAYENCE (ville allemande située sur la rive du Rhin) le 22 Juillet 1919.
Le 25 Septembre, il est promu chef d’escadron à titre définitif ;
Le 16 Juin 1920, il est nommé Officier de la Légion d’Honneur, pour l’ensemble de ses faits de guerre.
Le 20 Janvier 1921, il est affecté à PARIS, au Ministère de la Guerre (Direction de l’Artillerie), puis à la section technique de l’Artillerie où il est chargé jusqu’en 1927, du Service des Munitions. A ce titre, ayant à traiter avec divers gouvernements étrangers, il reçoit :
– L’Ordre du Mérite Militaire Espagnol (1926)
– L’Aigle Blanc de Pologne « Bene Merentibus » (1924)
– L’Ordre de Saint Sava de Serbie (1926)
Le 25 Mars 1927, il est promu Lieutenant-Colonel et le 10 Mai est affecté comme Commandant en Second au 401ème Régiment de D.C.A. à ROMAINVILLE.
Le 9 Février 1930, il reçoit le commandement du 402ème Régiment de D.C.A. à METZ.
Il y passe Colonel le 25 Septembre 1930 et commande ce Régiment jusqu’en Mars 1932.
En outre à partir du 10 Juillet 1931, il organise, puis dirige le Cours Pratique de D.C.A. à METZ, jusqu’au 10 Mars 1936.
A cette occasion il reçoit la décoration de :
– Commandeur du Lion Blanc, avec épée, de Tchécoslovaquie (1934)
Le Colonel MARS est nommé Général de Brigade le 10 Mars 1936.
Le 29 Mars, il prend le commandement de l’Artillerie de la 16ème Région à MONTPELLIER, puis sur sa demande, à partir du 17 Mai 1937, celui de l’Artillerie de la 5ème Région à ORLÉANS.
Le 10 Juillet 1938, il est nommé Commandeur de la Légion d’Honneur.
Le 10 Septembre 1938, atteint par la limite d’âge de son grade, il est placé dans la section de réserve de l’État-major général de l’Armée.

Guerre de 39-45 et fin de sa carrière militaire

Le 3 Septembre 1939, à la mobilisation, il est affecté comme commandant de la D.C.A. du 1er Groupe d’Armées, à l’État-major des Forces aériennes de ce Groupe d’Armées.
Il quitte PARIS le 3 Septembre pour VERSAILLES et prend son commandement à NANCY le 8 Septembre.
Le 11 Octobre, il est, comme les autres officiers généraux du Cadre de Réserve, remis à la disposition du Ministre, sans emploi.
Lors de la Libération au début de 1945, il s’adresse au général de Gaulle pour lui demander un Commandement, fût-ce même sans solde et avec un grade inférieur à celui de général. Mais le général de Gaulle lui fait répondre, que le Gouvernement, tout en le félicitant, ne peut donner suite à cette demande.

Sa carrière militaire se résume en:

  • 41 années de services
  • 10 Campagnes
  • 4 Citations
  • 6 blessures
  • la cravate de Commandeur de la Légion d’Honneur,
  • la Croix de Guerre avec 2 palmes et 2 étoiles et divers Ordres étrangers.

 Le général MARS est décédé à PARIS, à l’Hôpital Militaire du Val-de-Grâce le 30 Novembre 1946. Il fut inhumé le 4 Décembre 1946 au cimetière du Père Lachaise.

Photos de Jean MARS

Jean MARS en lieutenant en 1910 à Vannes

Jean MARS pendant sa retraite

Vie privée de Claire Marie Suzanne BRESSE et de Jean MARS

Suzanne BRESSE s’est mariée le 2 Octobre 1911 avec Jean MARS, né le 10 Septembre 1878 à Châteauroux (Indre).
Ils eurent 10 enfants, entre 1914 et 1934, dont 3 décédés en bas âge.

(Vous pouvez cliquer sur le tableau pour le voir en grand . Il s’ouvrira  dans un autre onglet) 

Les naissances des enfants se sont faites presque toutes à Paris, sauf Henri à Fontainebleau et Bernard à Metz qui n’a vécu qu’un an et demi.
Suzanne BRESSE n’a pas toujours suivi son mari : avant la guerre de 14-18, lorsque Jean MARS était muté à Vannes et après la guerre à Chalons et à Mayence
Jean MARS était à Paris entre 1921 et 1927 lors des naissances de François, René, Jacques.
Suzanne a suivi son mari lorsqu’il a été muté à Metz pour la naissance de Bernard.

Photo de Septembre 1925

De gauche à droite : Marie Thérèse (née 21 Novembre 1914), Marie Madeleine (née 26 Mai 1917), Henri (né 4 Septembre 1920), François (né 2 Octobre 1923), René (né 14 Janvier 1925)

Photos de Suzanne MARS

Suzanne MARS lors du mariage de son fils Henri, en 1949

Suzanne MARS entourée de (en partant de la gauche) Marie-Thérèse , François, Marie-Josèphe, Pierre Couronne (époux de Marie -Thérèse) et Muguette Hersant ( épouse de François) en 1956.

Retraite de Jean MARS

Pendant sa retraite, il s’occupe activement dans toute la mesure où ses forces le lui permettent, d’œuvres religieuses ou sociales.
N’ayant jamais craint la mort, comme il l’avait abondamment prouvé sur les Champs de bataille, il s’y était préparé de longue date et en toute sérénité ; il en a été récompensé par une mort parfaitement chrétienne et calme au milieu de tous les siens.
Sa droiture, sa franchise, son sentiment du devoir, sa conscience professionnelle et morale, son énergie et sa patience, ont fait de lui un modèle pour tous ceux qui l’ont connu. Sa grande Foi, son absolue confiance en Dieu, lui ont permis de surmonter toutes les épreuves.
Il a ainsi montré que la vie n’est véritablement ni gaie, ni triste ; qu’elle est sérieuse, parce qu’elle nous engage pour l’éternité entière : mais surtout qu’elle est belle pour un vrai chrétien, parce qu’elle représente, pour qui sait voir, l’accomplissement total d’une mission personnelle, reçue directement de Dieu. Tel est le grand exemple qu’il laisse, pour les soutenir dans les épreuves de la vie, à ses enfants, qu’il a tant aimés.

Décès

Le général MARS est décédé à PARIS, à l’Hôpital Militaire du Val-de-Grâce le 30 Novembre 1946. Il fut inhumé le 4 Décembre 1946 au cimetière du Père Lachaise. Il avait 68 ans.
Suzanne MARS est décédée à PARIS, le 12 Mai 1957, aussi à 68 ans.

Références:

– Notes de son fils François MARS.
– « LA FRANCE MILITAIRE » du 14 Novembre 1930, Journal Militaire quotidien – fondé en 1880,
– Photos de famille

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