La tour Eiffel

Sources : Tour Eiffel, le site officiel
Association des Amis de Gustave Eiffel
Tour Eiffel (Wikipédia)
Histoire de la Tour Eiffel (Wikipédia)
Chronologie de la tour Eiffel (Wikipédia)

Histoire de la tour Eiffel et Chronologie

La première moitié du XIXe siècle est caractérisée par la révolution industrielle qui, pour beaucoup, doit à l’essor de la métallurgie. La révolution industrielle engendre un bouleversement économique, certes, mais sans doute est-elle avant tout une révolution des matériaux. Dans un premier temps, les ouvrages réalisés en métal le seront surtout avec une visée purement d’ordre pratique (des ponts notamment), mais dès que les techniques seront maîtrisées, les ingénieurs se transformeront en architectes, voire en artistes.

En 1779, le premier pont en fonte est construit à Coalbrookdale dans le Shropshire. Ce type de pont se développe ensuite dans toute l’Angleterre, et ce n’est qu’en 1803 que l’on en retrouvera une inspiration identique en France, lorsque est jeté sur la Seine, le pont des Arts, face à l’Académie des sciences.

À partir de 1845, le fer laminé remplace petit à petit la fonte grâce à ses nombreux atouts supplémentaires : plasticité, incombustibilité et résistance. Mais avant toutes choses, le fer laminé s’avère plus économique à produire que la fonte. Ce sont d’abord des ponts qui sont construits avec ce nouveau matériau, notamment du fait de l’extension rapide du réseau ferré, avant que la méthode ne soit appliquée à d’autres types de bâtiments. En Angleterre, le premier exemple marquant est le Crystal Palace, construit pour l’Exposition universelle de 1851. En France, et uniquement en considérant le domaine architectural, le fer sera ouvertement montré pour les premières fois : en 1848 avec la structure de la bibliothèque Sainte-Geneviève construite par Henri Labrouste, puis de manière encore plus démonstrative avec les Halles de Paris édifiées en 1853 par Victor Baltard et Félix Callet. À la suite de cela, dans un contexte d’industrialisation rapide, de nombreux autres bâtiments seront construits de cette manière : gares, marchés, usines, grands magasins, verrières, pavillons d’exposition, kiosques… L’architecture du fer séduit les ingénieurs pour la robustesse naturelle du matériau, mais aussi parce qu’il insuffle une certaine légèreté aux constructions et autorise la création de bâtiments plus aériens, plus modernes, plus résistants, plus esthétiques. Les ingénieurs peuvent enfin faire preuve d’audace architecturale et libérer leurs envies artistiques.

À partir des années 1870, les spécificités du fer et son comportement sont mieux connus, ce qui en permet une utilisation courante dans les ouvrages d’art et les bâtiments publics. Le fer permet de construire des ensembles spacieux et fonctionnels. Il est utilisé dans la plupart des grands projets de l’époque (à Paris, par exemple, on le retrouvera utilisé pour les Galeries Lafayette, situées boulevard Haussmann, ou encore la gare du Nord).

Le fer devient alors la source de houleux débats entre ingénieurs et architectes, la place de chacun n’étant plus aussi clairement définie qu’auparavant. Gustave Eiffel sera de ceux qui ont su allier les métiers d’ingénieur avec celui d’architecte, en tirant profit des atouts nouveaux proférés par le fer.

Le rêve ancien d’une tour de grande hauteur : de Babel à Eiffel

Au début et au milieu du XIXe siècle, la course à la hauteur ne concerne pas les bâtiments civils, mais reste l’apanage des édifices religieux. Par exemple, en 1837, la cathédrale Notre-Dame de Rouen se voit coiffée d’une flèche en fonte de 40 mètres de hauteur, terminée en 1876, ce qui lui permettra de revendiquer le titre de plus haut bâtiment du monde de 1876 à 1880 avec 151 mètres.

Les rapides progrès industriels permettent cependant aux ingénieurs d’imaginer la transgression de ce qui est encore à l’époque un privilège du domaine sacré. Selon Eugène-Melchior de Vogüé, édifier une tour de grande hauteur est un rêve et un défi qui « remuait obscurément depuis quelques années dans le cerveau des ingénieurs ».

Or la maîtrise de la technique du fer permettra d’envisager sérieusement cette possibilité de tour de grande hauteur.

Sans attendre les années 1880, où la tour Eiffel passera de l’état d’utopie à celui de réalité, l’anglais Richard Trevithick avait déjà envisagé un tel projet dès 1833. Il proposait alors de construire une colonne en fonte ajourée, haute de 1 000 pieds (304,80 mètres), mesurant 30 mètres à la base et 3,60 mètres au sommet. À cette fin, il cherchera même à lancer une souscription, mais il meurt deux mois après la présentation de son projet qui, de fait, ne verra jamais le jour. Bien qu’il soit difficile de savoir si son projet était techniquement viable et réalisable, il est le premier à imaginer qu’on puisse utiliser les capacités du métal pour édifier une tour élevée, ce en quoi il est le précurseur indirect de la tour Eiffel, qui verra le jour 56 ans plus tard.

Mais le projet le plus réaliste et proche d’aboutir est celui des ingénieurs américains Clarke et Reeves qui imaginent, pour l’Exposition universelle de Philadelphie en 1876, une tour de 300 mètres. Ils présentent leur projet ambitieux dans ces termes : « La plus ancienne des vieilles nations forma des briques et fit du mortier, construisant une tour commémorative de son existence. Nous, la plus jeune des nations modernes, nous allons élever une tour, pour célébrer l’échéance du premier siècle de notre vie nationale. À côté de son prototype Babel, […] notre gracieuse colonne en métal, qui élèvera son sommet à 1 000 pieds de haut, formera un contraste frappant et mettra en relief les progrès de la science et de l’art à travers les âges. »

C’est encore une fois d’Amérique que l’ingénieur Sébillot puisera l’idée d’une « tour-soleil » en fer qui éclairerait Paris. Pour ce faire, il s’associe avec l’architecte Jules Bourdais, celui qui fut à l’origine du palais du Trocadéro pour l’Exposition universelle de 1878. Ensemble, ils concevront un projet de « tour-phare » en granit, haute de 300 mètres. Il était prévu un soubassement sur lequel venaient s’ajouter cinq étages entourés de galeries et une lanterne métallique, à l’image d’un phare géant. Mais il est fort probable que ce projet n’aurait jamais pu être réalisé, le granit ne supportant pas de forts vents et l’expérience montrant qu’un tel monument ne saurait être élevé à une telle hauteur s’il est uniquement en granit. L’exemple de l’obélisque de Washington le montre bien : commencé en 1848, il était prévu qu’il atteigne 180 mètres de hauteur, mais après 37 ans de travaux, il sera inauguré le  avec 169 mètres seulement, principalement à cause de sa maçonnerie en pierre.

Pour que le rêve d’une tour de grande hauteur prenne forme, il faut prendre en compte, avant toute chose, la résistance des matériaux, avant même d’aborder l’aspect esthétique de l’édifice, ce que comprendront parfaitement Gustave Eiffel et son équipe d’ingénieurs, grâce aux expériences passées des ateliers Eiffel.

Élaboration du projet

En juin 1884, deux ingénieurs des entreprises Eiffel, Maurice Koechlin et Émile Nouguier, respectivement chef du bureau d’études et directeur des études techniques et des montages, se penchent à leur tour sur un projet de tour métallique de 300 mètres. Ils espèrent pouvoir en faire le clou de l’Exposition de 1889.

Le 6 juin, Émile Nouguier et Maurice Koechlin dessinent le premier croquis de l’édifice. Le dessin représente un haut pylône de 300 mètres, dont les quatre piles incurvées, se rejoignant au sommet, sont reliées par des plates-formes tous les 50 mètres. Gustave Eiffel voit cette esquisse, dit ne pas s’y intéresser, mais concède toutefois à ses concepteurs l’autorisation de poursuivre l’étude.

Stephen Sauvestre, architecte en chef des entreprises Eiffel, est sollicité et redessine complètement le projet pour lui donner une autre envergure : il rajoute de lourds pieds en maçonnerie et consolide la tour jusqu’au premier étage par le truchement d’arcs, réduit le nombre de plates-formes de cinq à deux, surplombe la tour d’une « coiffe » la faisant ressembler à un phare, etc.

Cette nouvelle mouture du projet est à nouveau présentée à Gustave Eiffel qui, cette fois-ci, se montre enthousiasmé. À tel point qu’il dépose, le , en son nom et ceux de Koechlin et Nouguier, un brevet « pour une disposition nouvelle permettant de construire des piles et des pylônes métalliques d’une hauteur pouvant dépasser 300 mètres ». Et bien vite, il rachètera les droits de Koechlin et Nouguier, pour détenir les droits exclusifs sur la future tour, qui, par voie de conséquence, portera son nom.

Gustave Eiffel n’a donc pas conçu le monument, mais s’est appliqué à faire connaître son projet auprès des gouvernants, des décideurs et du grand public, pour pouvoir construire la tour, puis, une fois que cela fut fait, à en faire, aux yeux de tous, plus qu’un simple défi architectural et technique ou encore un objet purement esthétique (ou inesthétique selon certains). Il a aussi financé avec ses propres fonds quelques expériences scientifiques menées directement sur ou depuis la tour Eiffel, qui auront permis de la pérenniser.

En 1885, le projet est présenté à la Société des ingénieurs civils, pour un devis initial total de 3 155 000 francs incluant fondations, ascenseurs et leurs moteurs.

Pour commencer, il va s’employer à convaincre Édouard Lockroy, le ministre de l’Industrie et du Commerce de l’époque, de lancer un concours ayant pour objet « d’étudier la possibilité d’élever sur le Champ-de-Mars une tour en fer à base carrée de 125 mètres de côté à la base et de 300 mètres de hauteur ». Les modalités de ce concours, qui a lieu en mai 1886, ressemblent beaucoup au projet défendu par Gustave Eiffel, même si ce dernier ne les a pas écrites. Grâce à cette similitude, son projet a de grandes chances d’être retenu pour figurer à l’Exposition universelle qui se tient trois ans plus tard. Encore faut-il convaincre que l’objet n’est pas purement un bâtiment d’agrément et qu’il peut remplir d’autres fonctions. En mettant en avant l’intérêt scientifique qui peut être retiré de sa tour, Eiffel marque des points.

L’issue du concours n’est pourtant pas acquise d’avance à Eiffel. La concurrence est rude avec 107 projets déposés. Gustave Eiffel gagne finalement ce concours, l’autorisant à construire sa tour pour l’Exposition universelle de 1889, juste devant Jules Bourdais qui avait entre-temps, troqué le granit pour le fer.

Deux problèmes se posent alors : le système d’ascenseurs qui ne satisfait pas le jury du concours, obligeant Eiffel à changer de fournisseur, et l’emplacement du monument. Au début, il est envisagé de lui faire enjamber la Seine ou de le coller à l’Ancien Palais du Trocadéro, situé à l’emplacement de l’actuel palais de Chaillot, avant finalement de décider de la placer directement sur le Champ-de-Mars, lieu de l’Exposition, et d’en faire une sorte de porte d’entrée monumentale.

L’emplacement, mais aussi les modalités de construction et d’exploitation font l’objet d’une convention signée le  entre Édouard Lockroy, ministre du Commerce, agissant au nom de l’État français, Eugène Poubelle, préfet de la Seine, agissant ici au nom de la ville de Paris et Gustave Eiffel, agissant en son nom propre. Cet acte officiel précise notamment le coût prévisionnel de la construction, soit 6,5 millions de francs de l’époque, au double du devis initial, payés à hauteur de 1,5 million de francs par des subventions (article 7) et pour le reste par une société anonyme ayant pour objet spécifique l’exploitation de la tour Eiffel, créée par Gustave Eiffel et financée par l’ingénieur et un consortium de trois banques. L’écrit précise aussi le prix des entrées qui devra être pratiqué durant l’Exposition universelle (article 7), et que, à chaque étage, une salle spéciale, devra être réservée, pour mener des expériences scientifiques et/ou militaires, restant gratuitement à disposition pour les personnes désignées par le Commissaire général (article 8), etc. Enfin, l’article 11 stipule qu’après l’Exposition, Paris deviendra propriétaire de la tour, mais que M. Eiffel, comme complément du prix des travaux, en conservera la jouissance pendant 20 ans — jusqu’au  — délai au bout duquel elle appartiendra à la ville de Paris.

Coût estimé :

En l’échange de la promesse de terminer les travaux de sa tour pour l’ouverture de l’Exposition universelle de 1889, Gustave Eiffel obtient une subvention de 1 500 000 francs-or de l’époque, sur un budget total estimé à 6 500 000 de francs, le reste étant financé par une société anonyme créée par Eiffel. Cette société est financée par moitié par les propres fonds de l’ingénieur et pour autre moitié, par un consortium de trois banques.

Finalement, les dépenses totales seront supérieures de 1 500 000 de francs or, mais seront intégralement couvertes par l’exploitation commerciale pendant l’Exposition universelle de 1889. Le prix de l’entrée est d’ailleurs défini dans l’article 7 de la convention, il est de :

  • 5 francs en semaine et 2 francs les dimanches et fêtes pour l’ascension totale.
  • 2 francs en semaine et 1 franc les dimanches et fêtes pour l’ascension partielle, jusqu’au 1er étage.

Construction de la tour

Chantier

Initialement, Gustave Eiffel (ingénieur passé maître dans l’architecture du fer) avait prévu douze mois de travaux ; en réalité, il faudra en compter le double. La phase de construction qui débute le , s’achèvera finalement en mars 1889, juste avant l’ouverture officielle de l’Exposition universelle.

Sur le chantier, le nombre d’ouvriers ne dépassera jamais 250. C’est que, en fait, une grande partie du travail est fait en amont, dans les usines des entreprises Eiffel à Levallois-Perret. Ainsi, sur les 2 500 000 rivets que compte la tour, seulement 1 050 846 ont été posés sur le chantier, soit 42 % du total. La plupart des éléments sont assemblés dans les ateliers de Levallois-Perret, au sol, par tronçons de cinq mètres, avec des boulons provisoires, et ce n’est qu’après, sur le chantier, qu’ils sont définitivement remplacés par des rivets posés à chaud.

La construction des pièces et leur assemblage ne sont pas le fruit du hasard. Cinquante ingénieurs exécutent pendant deux ans 5 300 dessins d’ensemble ou de détails, et chacune des 18 038 pièces en fer possédait son schéma descriptif.

Sur le chantier, dans un premier temps, les ouvriers s’attaquent à la maçonnerie en réalisant notamment d’énormes socles en béton soutenant les quatre piliers de l’édifice. Cela permet de minimiser la pression au sol de l’ensemble qui n’exerce qu’une très faible poussée de 4,5 kg/cm2 au niveau de ses fondations.

Montage

Le montage de la partie métallique proprement dite commence le 1er juillet 1887. Les hommes chargés de ce montage sont nommés les voltigeurs et sont dirigés par Jean Compagnon. Jusqu’à 30 mètres de hauteur, les pièces sont montées à l’aide de grues pivotantes fixées sur le chemin des ascenseurs. Entre 30 et 45 mètres de hauteur, 12 échafaudages en bois sont construits. Une fois passés les 45 mètres de hauteur, il fallut édifier de nouveaux échafaudages, adaptés aux poutres de 70 tonnes qui furent utilisées pour le premier étage.

Est ensuite venue l’heure de la jonction de ces énormes poutres avec les quatre arêtes, au niveau du premier étage. Cette jonction a été réalisée sans encombre le  et a rendu inutiles les échafaudages temporaires, remplacés dans un premier temps par la première plate-forme (57 mètres), puis, à partir d’août 1888, par la seconde plate-forme (115 mètres).

Grèves

En septembre 1888, alors que le chantier est déjà bien avancé et le deuxième étage construit, les ouvriers se mettent en grève. Ils contestent les horaires de travail (9 heures en hiver et 12 heures l’été), ainsi que leur salaire considéré insuffisant eu égard aux risques pris. Gustave Eiffel argue du fait que le risque n’est pas différent qu’ils travaillent à 200 mètres d’altitude ou à 50, et bien que les ouvriers soient déjà mieux rémunérés que la moyenne de ce qui se pratiquait dans ce secteur à l’époque, il leur concède une augmentation de salaire, tout en refusant de l’indexer sur le facteur « risque variable selon la hauteur » demandé par les ouvriers. Trois mois plus tard, une nouvelle grève éclate mais cette fois-ci, Eiffel tient tête et refuse toute négociation.

Ascenseurs

L’édifice achevé ou presque, il reste à prévoir un moyen pour que le public monte à la troisième plate-forme. Les ascenseurs Backmann initialement prévus dans le projet présenté au concours de mai 1886, ont été rejetés par le jury, Gustave Eiffel fait appel à trois nouveaux fournisseurs : Roux-Combaluzier et Lepape (devenus Schindler), la société américaine Otis et enfin Léon Edoux qui a fait ses études dans la même promotion que Gustave Eiffel.

Fer puddlé de la tour

Le fer puddlé (matériau débarrassé de l’excès de carbone) de la tour Eiffel a été produit dans les forges et aciéries Dupont et Fould de Pompey, en Lorraine, à la suite d’un appel d’offres remporté par l’entreprise. Gustave Eiffel l’a choisi notamment en raison de ses propriétés mécaniques. Contrairement à plusieurs idées reçues, le fer utilisé par les forges provient également de Lorraine, plus précisément des mines de Ludres.

Peintures

Les éléments de structure de la tour Eiffel sont peints avant son montage en rouge Venise puis à son inauguration en 1889, l’édifice est recouvert d’une épaisse couche de brun rouge, « avant de connaître, au fil des années, différentes teintes » – Gustave Eiffel ayant écrit que le bâtiment a été conçu de façon à rendre ses parties accessibles « afin de pouvoir faire en tout temps des visites destinées à reconnaître un commencement de rouille et à y remédier ».

Depuis 1968, lors de sa trente-cinquième campagne de peinture, la couleur choisie et qui demeure est le brun.

En 1995, la tour est pour la première fois repeinte sans plomb.

Depuis 2018, débute une nouvelle campagne de rénovation et peinture devant se terminer en 2024.

Dimensions de la tour Eiffel

D’une hauteur de 312 mètres à l’origine, la tour Eiffel est restée le monument le plus élevé du monde pendant quarante ans. Le second niveau du troisième étage, appelé parfois quatrième étage, situé à 279,11 mètres, est la plus haute plateforme d’observation accessible au public de l’Union européenne et la deuxième plus haute d’Europe, derrière la tour Ostankino à Moscou culminant à 337 mètres. La hauteur de la tour a été plusieurs fois augmentée par l’installation d’un drapeau puis de nombreuses antennes, notamment en 1957 (320,75 m), 1991, 1994, 2000 et 2022.

Avec les antennes, elle atteint actuellement 324 m.

Pour le détail des hauteurs, voir les articles :

Données techniques de la tour Eiffel

Tour Eiffel

Pourquoi la tour Eiffel est devenu un Panthéon scientifique ?

Sources : Savants de la tour Eiffel

Les 72 savants qui ont leur nom sur la tour Eiffel, dont mon ancêtre Jacques Antoine Charles BRESSE

Le 20 février 1889, lors d’une conférence devant la Société centrale du travail professionnel, Gustave Eiffel déclare :

« Pour exprimer d’une manière frappante que le monument que j’élève sera placé sous l’invocation de la Science, j’ai décidé d’inscrire en lettres d’or sur la grande frise du premier étage et à la place d’honneur, les noms des plus grands savants qui ont honoré la France depuis 1789 jusqu’à nos jours. »

Il y a à la fois des hommes de sciences, tels Ampère ou Gay-Lussac, des ingénieurs-constructeurs, tels Flachat ou Polonceau, des spécialistes des chemins de fer tel Perdonnet ou Clapeyron, des industriels tels Schneider pour l’acier ou Vicat pour le ciment, des entrepreneurs ou industriels tels Seguin (spécialiste des ponts suspendus), Triger (spécialiste des fondations en rivière) ou encore Cail ou Gouin (constructeurs longtemps concurrents d’Eiffel), des aménageurs tel Belgrand (responsable du réseau sanitaire de Paris). Toutes les disciplines sont représentées :

  • Les mathématiques (Cauchy, Fourier), discipline la plus représentée avec 17 noms
  • La physique (Lavoisier, Fresnel, Laplace)
  • La mécanique (Navier)
  • L’astronomie (Le Verrier)
  • L’agronomie (Chaptal)
  • L’électricité (Coulomb)
  • Les sciences naturelles (Cuvier)
  • La chimie (Lavoisier)
  • La minéralogie (Haüy)
  • La médecine (Bichat)
  • La photographie (Daguerre)
  • L’aérostation (Giffard).

Jacques Antoine Charles Bresse est visible sur le coté qui donne sur le pont d’Iéna

Expériences scientifiques et radiodiffusion

Conscient du risque de destruction de la tour, Gustave Eiffel imagine, dès l’origine, qu’elle puisse rendre des services à la science. C’est pourquoi, il y multiplie les expériences, qu’il finance en partie, jusqu’à son retrait des affaires en 1893, après le scandale de Panama dans lequel il est impliqué.

Météorologie et aérodynamique

En 1889, il autorise Éleuthère Mascart, premier directeur du Bureau central météorologique de France (ancêtre de Météo-France créé en 1878) à installer une petite station d’observation en haut de la tour Eiffel.

En 1909, une petite soufflerie est construite au pied de la tour. Elle est remplacée en 1912 par une soufflerie beaucoup plus vaste, rue Boileau, dans le 16e arrondissement, où sera conçu le seul avion de Gustave Eiffel, le Breguet Laboratoire Eiffel.

Radio et télévision

En octobre 1898, Eugène Ducretet établit la première liaison téléphonique hertzienne entre la tour Eiffel et le Panthéon, distant de 4 kilomètres.

En 1903, Gustave Eiffel soutient, à ses frais, le projet du capitaine Gustave Ferrié, qui cherche à établir un réseau télégraphique sans fil, sans le financement de l’Armée qui privilégie à cette époque les signaux optiques et les pigeons voyageurs, jugés plus fiables. Alors que la télégraphie sans fil n’en est qu’à ses balbutiements, il accepte l’installation d’une antenne au sommet de sa tour, l’expérience est couronnée de succès.

Rôle important pendant la guerre de 14-18

La tour Eiffel a donc un potentiel scientifique qui mérite d’être exploité : les autorités décident, en 1910, de prolonger la concession et l’exploitation pour soixante-dix années supplémentaires. La tour apparaît d’autant plus utile qu’il s’agit du point le plus élevé de la région parisienne et que son émetteur de TSF aura été stratégique pendant la Première Guerre mondiale. Grâce à la tour Eiffel, plusieurs messages décisifs sont captés dont le « radiogramme de la victoire », permettant de déjouer l’attaque allemande sur la Marne, et ceux conduisant à l’arrestation de Mata Hari.

Un exemple : le rôle joué pas ces antennes pour aider les avions pour le réglage des canons de mon oncle Henri Bresse, lieutenant d’artillerie lourde.

Voir l’article : Henri Octave BRESSE (1888-1915), ingénieur, tué à la guerre de 14-18

 » Il explique comment il s’aide des avions qui envoient les positions ennemies par les ondes radio qui sont émises depuis la tour Eiffel. Il avait un appareil de réception TSF. »

La tour Eiffel a échappé aux bombardements de la guerre de 14-18, y compris de la Grosse Bertha : Bombardements de Paris et de sa banlieue durant la Première Guerre mondiale

Usage civil à partir de 1920

À partir des années 1920, le réseau de TSF à usage strictement militaire dont fait partie l’émetteur de la tour Eiffel bascule vers un usage civil. À partir de 1921, des programmes radio sont régulièrement diffusés depuis la tour Eiffel et Radio Tour Eiffel est officiellement inaugurée le .

En 1925, la tour Eiffel sert de cadre aux débuts de la télévision en France. La technique s’améliore et des émissions, encore expérimentales, sont proposées entre 1935 et 1939.

En 1940, l’armée allemande prend possession de l’émetteur saboté. Il ne sera remis en service qu’en mai 1943. Un studio de télévision est spécialement aménagé à proximité, dans la rue Cognacq-Jay. La Fernsehsender Paris dirigée par Kurt Hinzmann, ancien directeur des programmes de la télévision de Berlin, émet dès lors des programmes réguliers à destinations des troupes d’occupation, en particulier vers les hôpitaux militaires. Un nouvel émetteur Telefunken est installé au sommet de la Tour, directement relié par un câble à la rue Cognacq-Jay. Les émissions cessent le 12 août 1944, juste avant la libération de Paris, pour reprendre dès le 1er octobre avec le matériel récupéré.

À la Libération, l’émetteur Telefunken du Fernsehsender Paris est utilisé pour les premières émissions en 441 lignes. Après son incendie, il est remplacé par un émetteur 819 lignes jusqu’à l’arrêt des émissions en noir et blanc de TF1. La télévision se répand ensuite dans les foyers, d’abord en noir et blanc, puis en couleur.

En 1959, l’installation d’un nouveau mât de télédiffusion fait culminer la tour Eiffel à 320,75 mètres et arrose 10 millions de personnes.

En 2000, une nouvelle antenne UHF (Ultra Haute Fréquence) conduit à une modification de la hauteur de la Tour qui passe à 324 m.

En 2010, des grands travaux sur les équipements De TDF préparent le passage à la télévision tout numérique en Ile de France.

Un émetteur pour la télévision numérique terrestre est installé en 2005.
  • Nombre de chaînes de TV émises : 30
  • Nombre de stations de radio : 32

Evolution de la tour depuis les années 1960

À partir des années 1960, le tourisme international de masse commence à se développer, et le nombre de visiteurs de la tour augmente pour atteindre progressivement le cap des 6 millions d’entrées annuelles (cap passé pour la première fois en 1998). Une rénovation a lieu dans les années 1980, autour de trois axes :

  • l’allègement de la structure de l’édifice ;
  • la reconstruction totale des ascenseurs et escaliers ;
  • la création de moyens de sécurité adaptés au succès populaire de la tour.
Pièce de collection de 5 francs émise pour le 100e anniversaire de la tour Eiffel (1989, argent).

La tour Eiffel, ainsi allégée de 1 340 tonnes superflues, est repeinte et traitée contre la corrosion, les ascenseurs de la troisième plate-forme sont remplacés, le restaurant gastronomique Le Jules-Verne est installé, un dispositif d’éclairage composé de 352 projecteurs au sodium est mis en place. Les noms de savants du premier étage sont remis en valeur par de la dorure comme à l’origine.

En 2002, le cap des 200 millions d’entrées cumulées est dépassé.

Le , s’ouvre une nouvelle période d’exploitation de dix ans, le concessionnaire étant la société d’économie mixte SETE (Société d’exploitation de la tour Eiffel), dont le capital est détenu à 60 % par la ville de Paris.

En , le deuxième étage de la tour Eiffel est équipé de deux éoliennes capables de produire 10 MWh par an. En comparaison, la consommation électrique annuelle de la tour s’élève à 6,7 GWh.

Fin 2017, un appel à projets international est lancé par la maire de Paris Anne Hidalgo afin d’embellir les alentours du monument et de supprimer les files d’attente.  Depuis fin 2019, des travaux de peinture ont lieu pour la tour, qui arbore une nouvelle couleur plus dorée en prévision des Jeux olympiques de 2024 à Paris.

 

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