Emma, Octavie BERTINI (1861-1950), ma grand-mère paternelle

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Son ascendance paternelle, coté BERTINI

Son père Henri Gabriel BERTINI, était un fils de Henri Jérome BERTINI, le compositeur. Il a été évoqué dans l’article : La famille des BERTINI, nés BERTIN, musiciens

Le portait de son père Henri Gabriel, tronait dans le bureau de mon grand-père et qui devint celui de mon père.

Son ascendance maternelle, coté BUISSON

Sa mère, Félicie BUISSON était la fille de Charles BUISSON, notaire à Grenoble.

Félicie BUISSON a épousé Henri-Gabriel BERTINI, le 27 décembre 1855, à La Tronche.

Ils ont eu 2 enfants :

  • Charles, Henri, né en 1856
  • Emma, Octavie est née le 8 Novembre 1861

L’origine du prénom Emma

La grand-mère de Emma, Octavie, s’appelait Cléméntine, Emma d’Anne de Saint Romain, 2 ème épouse de Henri Jérome BERTINI,

La tante de Emma, Octavie, soeur jumelle de son père, s’appelait Emma, Isabelle. Elle est décédée peu de temps après la naissance.

Emma est un prénom très courant actuellement. Dans la famille BRESSE, ma soeur ainée, Germaine, veut se faire appeler Emma.

Le mariage de Emma BERTINI avec mon grand père Francis BRESSE

Il s’est effectué le 14 Juin 1886 à La Tronche (38)

Emma BERTINI et Francis BRESSE au moment de leur mariage

Emma avait alors 24 ans et 6 mois, mon grand-père 25 ans et 5 mois

Emma BERTINI et sa mère Félicie BUISSON au moment de leur mariage

La descendance avec mon grand-père Francis BRESSE (voir article : Mon grand-père : Louis François, dit Francis BRESSE (1 ère partie)

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Mon grand-père, avec les 5 enfants : de gauche à droite : Paul, Jean, Françoise, Emma BERTINI, Madeleine, Henri, Antoinette BRUNET, la mère de mon grand-père et mon grand-père (photo prise vers 1895)

Les 5 enfants, avec de gauche à droite : Françoise, Jean, Paul, Henri, Madeleine. (Photo colorisée par Jean-Claude FINAND)

La descendance avec Francis BRESSE

Françoise (1887-1860), qui a épousé Paul SAUTREAUX (1885-1928), médecin

Henri, Octave (1888-1915), ingénieur des Mines, qui a été tué pendant la guerre de 14-18, le 15 Mai 1915

Louise, Madeleine, dite Madeleine (1889-1981) qui a épousé Pierre GARDON (1884-1979) Juge de Paix

Paul, Eugène (1891-1973) architecte qui a épousé Antoinette, Marie ODIER-MECKLING (1915-1983)

Jean, Louis, Félix, Gabriel, (1894-1982) mon père qui a épousé Madeleine, Marie SEVE (1903-1943), puis Suzanne, Elisabeth HENRY (1911- 2000), ma mère.

Emma BERTINI devient grand-mère

Son premier enfant, Françoise, Antoinette, Emma BRESSE, est née le 1 er Avril 1887. Elle a épousé Paul SAUTREAUX, médecin, le 19 décembre 1911. C’était ma tante Françoise qui vivait à la maison familiale de Vienne après le déces de son mari, en 1928. Je l’ai bien connu jusqu’à son décés en 1960.

Ma tante Françoise a eu son premier enfant, Renée, le 16 Mars 1913. Elle devint religieuse, carmélite, à Fourvière à Lyon.

Emma BERTNI, qui tient dans ses bras, Renée la fille de ma tante Françoise (à droite), au fond, ma tante Madeleine, à Saint Marcel. (Crédit Photo Paul BRESSE)

Emma BERTINI, pendant la guerre de 1914-1918

Emma a eu 3 fils qui ont été concernés par la guerre.

Henri-Octave (1888-1915), était ingénieur des Mines, en 1911. Il a fait son service militaire dans l’Artillerie, entre le 1er Octobre 1911 et le 1 er Octobre 1913.

Il a été mobilisé, lieutenant au 1er Régiment d’Artillerie Lourde, responsable d’un canon à courte distance des lignes de front. Il a été tué le 12 Mai 1915, par un éclat d’obus, au Mont Saint Eloi, où il est enterré.

=> Pour elle, cela a été une rude épreuve. Elle a pu se recueillir sur le caveau familial où il y a une plaque en bronze avec un portrait de Henri Octave.

Paul, Eugène (1891-1973), était handicapé par de la surdité. Il a été réformé.
Un hôpital militaire a été créé à Vienne, et Paul est devenu infirmier ou aide-soignant pendant la guerre.

Jean, Louis, Félix, Gabriel (1894-1982) mon père, a passé le concours de Saint Cyr en 1914, mais n’a pas été admis.
Il est parti comme simple soldat à la guerre le 3 Septembre 1914, avec le 99 ème régiment d’infanterie. Il est devenu caporal, le 17 Mai 1915.

Correspondance de mon père avec ses parents et en particulier sa mère

Mon père a écrit ses mémoires de la guerre de 14-18 : elles ont été numérisés et sont disponibles sur le site de Europeana.com. Le lien qui permet de les visualiser ou de les télécharger est le suivant : https://www.europeana.eu/fr/item/2020601/https___1914_1918_europeana_eu_contributions_9573

Pendant toute la guerre, il a correspondu avec ses parents et en particulier sa mère.

Jean BRESSE, caporal, en 1915. (Crédit Photo Paul BRESSE)

 

Voilà ce qu’il a écrit par exemple, le 14 décembre 1914.

Pour voir  l’image en grand cliquez dessus pour qu’elle s’ouvre dans un nouvel onglethttps://famille.bres.se/wp-content/uploads/2023/07/BRESSE_Jean_Lettre_14_12_1914_b.jpg

Il a aussi écrit des lettres à ses frères et soeurs. Il a écrit au moins 700 lettres que je possède. Par contre, je ne possède pas les lettres de sa mère, père, frères et soeurs.

Ces lettres où mon père décrivait tous les endroits où il a fait la guerre lui ont servi pour rédiger ses mémoires, 80 ans  : « Souvenirs de 4 années de Guerre 1914-1918 » que j’ai fait numériser et qui sont maintenant disponibles sur Internet :

https://www.europeana.eu/fr/item/2020601/https___1914_1918_europeana_eu_contributions_9573_attachments_108060

Après le décès de son frère Henry, le 15 Mai 1915, il a écrit à son père et à sa mère

Pour voir  l’image en grand cliquez dessus pour qu’elle s’ouvre dans un nouvel ongletIl était vraiment sur le coup de l’émotion. Plus tard lors d’une attaque, où il avait blessé un officier allemand qui a été prisonnier, il a pris de ses nouvelles régulièrement.

Quelle a été sa vie jusqu’à son décès ?

Comme il a été dit par son frère Charles Henri (voir article précédent)

Crédit Photo : Paul BRESSE

Toute sa vie, elle s’est occupée de ses enfants et petits enfants.

Elle s’est occupée du fonctionnement de la maison de Saint Marcel, mais elle était aidée par du personnel. Il y avait aussi des commodités qui servait aussi au personnel. Par exemple, une cuisine toute équipée avec des lumières qui s’allumaient pour les domestiques si quelqu’un appelait depuis une chambre.

En souvenir, elle avait gardé le piano à queue de son grand-père, Henri Jérome BERTINI, le compositeur. Je ne sait pas si en jouait. Ce piano était dans la pièce salle à manger / salon. Quand mon père a repris la maison, il n’était pas musicien et aucun de mes frères et soeur n’en jouait. Comme le piano occupait beaucoup de place, il n’a pas juger utile de le garder, et il a été vendu.

Voir aussi le descriptif de la maison de Saint Marcel dans l’article précédent.

Puis est arrivée la guerre de 1940.

Mon père, Jean a été nommé Intendant militaire de 2e classe le 1er septembre 1939, à Paris et vivait à Viroflay. Puis il a fait partie des troupes du Maroc , et envoyé à Taza le 10 janvier 1942 jusqu’à son retour Marseille le 6 février 1945. Puis il était Intendant militaire de 1ère classe, responsable de l’Habillement à Paris le 30 mars 1945, jusqu’à ce qu’il soit rayé des cadres le 1er avril 1946, où il a pris sa retraite comme Général de Brigade.

Mon oncle Paul, vivait à Paris. Compte-tenu de sa surdité, il ne fut pas mobilisé.

Ma tante Françoise a eu 4 enfants qui ont vécu : Renée (1913- 2004), Léonie (Paulette) (1916-2000), François (1920-1995), Claude (1924-2000). Elle a perdu son mari Paul SAUTREAUX, en 1928. Elle avait encore des enfants en cours d’étude.

Mon grand-père, Francis, est décédé le 9 Octobre 1941.

Lorsque mon père a été rayé des cadres en Avril 1946, il s’est installé dans une maison à Francheville, près de Lyon. Il est venu à Vienne, où la situation n’était pas très reluisante, où ma grand-mère vivait seule.

Il s’est alors occupé de la succession de mon grand-père, en particulier pour le partage de la propriéte de Saint Marcel.

Comme mon père pour sa retraite voulait reprendre la propriété de 4 hectares, qui était essentiellement en vigne et qu’il voulait transformer en verger, il est devenu proprétaire d’une partie des terrains. La maison a été coupée en deux :

  • La maison principale avec l’entrée pricipale est devenue la propriété de ma tante Madeleine. Mon père l’a loué jusqu’à son décès.
  • La partie du haut de la maison qui avait une entrée séparée, est devenue la propriété de la tante Françoise qu’elle habitée jusqu’à son décés en 1960. Je l’ai bien connue. Elle venait souvent manger avec nous

Une autre partie des terrains a été donnée à mon oncle Paul, mais il n’a pas voulu les garder et les a vendu à Claude, dernier fils de ma tante Françoise.

Comment ma grand-mère a terminée sa vie ?

Le temps que la succession se fasse, nous n’avons déménagé à Vienne que vers 1950. A l’époque, ma grand-mère avait des dificultés pour marcher. Mon père lui a trouvé une maison de retraite à Saint Jean de Bournay, pas très loin du village natal des BRESSE.

Elle a eu la maladie d’alzheimer. Quand mon père allait la voir, elle ne le reconnaissait pas. Elle disait : « je n’ai jamais eu de fils Jean »

Elle est décédée le 18 Avril 1950.

Suzanne BRESSE, petite-fille de Jacques Antoine Charles BRESSE, qui a épousé Jean MARS devenu Général

Cet article a pu être écrit grâce à l’aimable participation de Patricia MARS, petite fille de Jean MARS, et de son époux, Bernard de la TULLAYE.

Dans l’article précédent sur les descendants de Jacques Antoine Charles (JAC) BRESSE, nous avons vu que le fils unique de JAC BRESSE, Charles François Marcel BRESSE et Gabrielle BELLOM (1867-1941) ont eu 5 enfants :

  • Claire Marie Suzanne (1888-1957) qui a épousé Jean MARS (1878-1946). Ils ont eu 10 enfants
  • Amédée Charles Pierre (1891-1989) qui a épousé Geneviève BRIERE (décédée en 1941) sans enfants
  • Madeleine (1892-1943) religieuse Saint Vincent de Paul
  • Germaine (1895- ), religieuse de l’Assomption
  • Jacques (1898- ?) qui a épousé Nicole GIRAULT. Ils ont eu 2 enfants : Jean Pierre (1941- ) et François (1945- )

Claire Marie Suzanne BRESSE est née à Chalons/Marne le 25 Septembre 1888.

Elle s’est mariée le 2 Octobre 1911 avec Jean MARS, né le 10 Septembre 1878 à Châteauroux (Indre).

Carrière de Jean MARS devenu Général de Brigade

Jean MARS fait ses études au lycée de cette ville, puis à partir d’Octobre 1895, au Collège Stanislas à Paris

Entrée à l’Ecole Polytechnique en 1899

Il en sort en 1901 avec le rang de 52ème sur 218 et choisit l’Artillerie.
Il est sous-lieutenant élève à l’Ecole d’application de Fontainebleau d’Octobre 1901 à Octobre 1903, date où il est promu lieutenant.
Il obtient comme première garnison, le 40ème régiment d’artillerie à SAINT-MIHIEL (ville du Nord-Est de la France, située sur la Meuse, en Lorraine).
En Octobre 1905, il va suivre pendant 1 an les cours d’équitation à l’Ecole de Cavalerie de SAUMUR et obtient la mention « assez bien »
A la sortie de Saumur, il revient comme lieutenant aux batteries à cheval de SAINT-MIHIEL, puis un an après à celles de STENAY (commune française située dans le département de la Meuse, en région Grand Est).
Le 25 Septembre 1909, il est muté au 25ème Régiment d’artillerie (CHALONS).
Le 25 Décembre 1910 au 28 ème à Vannes, comme commandant de batterie.
Le 25 décembre 1911, il passe Capitaine sur place, enfin le 20 Mai 1914 il est nommé au MANS, commandant de la 8ème batterie du 31ème Régiment d’artillerie.

Guerre de 14-18

C’est à la tête de cette 8ème batterie du 31ème qu’il commence la guerre de 1914, et c’est avec ce Régiment, comme commandant de batterie, puis comme commandant de groupe qu’il va faire toute la guerre, en y accumulant 6 blessures et 4 citations.
Le 4ème Corps d’Armée, auquel appartient le régiment, combat tout de suite à la bataille des frontières.
Le 31ème est à VIRTON (ville francophone de Belgique située en Région wallonne et en Ardenne belge).
Puis c’est la retraite, suivie de la BATAILLE de la MARNE, puis de l’AISNE.
Le capitaine MARS est blessé une 1ère fois le 16 Septembre 1914 par une balle de shrapnell à la tête, puis une 2 ème fois le 24 Septembre 1914 d’une balle à l’épaule gauche.
Le 26 Octobre 1914 il est cité à l’Ordre la 2 ème Armée :
«Blessé une première fois a conservé le commandement de sa batterie, jusqu’à ce qu’une deuxième blessure l’ait mis dans l’impossibilité de commander».
Le 20 Décembre 1914, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur pour ces faits de guerre.
Il est soigné de sa blessure à PARIS 75008 (Hôtel Astoria), puis rejoint le dépôt du Régiment au MANS et vers le 15 Octobre est revenu à sa batterie au front.
Il passe l’hiver dans la région de MONTDIDIER, puis le Régiment est dirigé sur LA CHAMPAGNE (où il passera presque tout le reste de la guerre et d’abord AUX MONTS DE CHAMPAGNE, puis dans la région TAHURE-MASSIGES, PERTHES-les-HURLES.
Le 15 Juillet 1915, le Capitaine MARS est blessé une 3ème fois (éclat d’obus au coude droit), et une 4ème fois le 28 Septembre.
Il est soigné à l’hôpital de Recouvrance à Saintes du 1er au 25 Octobre, retourne au front le 10 Décembre.
Le 15 Novembre de la même année, il est cité à l’Ordre de la Division (2ème citation)
«A montré beaucoup de crânerie à son poste d’observation bombardé violemment les 27 et 28 Septembre 1915. Y a été blessé ».
En 1916, le Régiment participe aux grandes batailles de VERDUN : dès le début, aux JUMELLES d’ORNES, puis au moment des attaques les plus dures sur DOUAUMONT et VAUX.
Le 21 Septembre 1916, le Capitaine MARS prend le commandement du 2ème Groupe et est promu chef d’escadron à titre temporaire.
Revenu en CHAMPAGNE, dans les régions des MONTS, du MASSIF DE MORONVILLIERS, de la CHAUSSÉE ROMAINE, il participe à l’offensive d’Avril 1917 et est l’objet d’une nouvelle citation le 11 Juillet 1917, à l’ordre du 17ème Corps d’Armée pour sa belle conduite du 3 au 25 Mai(3ème citation)
«Officier supérieur d’une bravoure à toute épreuve, payant constamment de sa personne, insouciant du danger. Du 3 au 25 Mai 1917, a maintenu par son exemple le moral de son groupe: a pu remplir à la satisfaction de tous, les diverses missions qui lui étaient données, malgré le bombardement incessant de l’ennemi et les pertes élevées. Blessé légèrement le 4 MAI (5ème blessure) n’a pas voulu interrompre son service un seul instant, ni se faire soigner ».
En 1918, la Division, subit encore le 15 Juillet, près de CHÂTILLON sur MARNE, la grande attaque allemande de la région de REIMS (2ème bataille de la Marne).
Le Commandant MARS y est blessé une 6ème fois (blessure par balle au genou) et est cité le 24 Août suivant à l’Ordre de la 5ème Armée (4ème citation)
« Officier supérieur des plus remarquables et doué des plus belles qualités de bravoure, d’énergie et d’allant. Le 15 Juillet 1918, étant dans un P.C. très avancé et à proximité des deux colonels d’Infanterie qu’il était chargé d’appuyer, a assuré lui-même, la liaison avec ces deux colonels, traversant à chaque instant, une région des plus violemment bombardée. A été blessé d’une balle au genou en se rendant au P.C. d’un de ces colonels pour lui communiquer des renseignements urgents, alors que les abords du P.C. étaient déjà occupés par l’ennemi. N’a consenti à se laisser évacuer que sur l’ordre formel du médecin, après achèvement de la mission dont il était chargée ».
Dès sa guérison, à l’hôpital de LYON (Desgenettes) et après quelques jours de convalescence à Fontainebleau (Stucken), il reprend son commandement (fin Août).
Puis c’est l’offensive française finale de 1918, qui amène le Régiment dans la région de CHARLEVILLE.

Suite de la carrière militaire avant la guerre de 39-45

La guerre finie, rappelé à l’intérieur en Mars 1919, le commandant MARS, après un stage de quelques semaines, à l’Inspection du Matériel de la 10ème Armée à FAGNIERES, près de CHALONS, est nommé Inspecteur du Matériel d’Artillerie de l’Armée du Rhin, et arrive à MAYENCE (ville allemande située sur la rive du Rhin) le 22 Juillet 1919.
Le 25 Septembre, il est promu chef d’escadron à titre définitif ;
Le 16 Juin 1920, il est nommé Officier de la Légion d’Honneur, pour l’ensemble de ses faits de guerre.
Le 20 Janvier 1921, il est affecté à PARIS, au Ministère de la Guerre (Direction de l’Artillerie), puis à la section technique de l’Artillerie où il est chargé jusqu’en 1927, du Service des Munitions. A ce titre, ayant à traiter avec divers gouvernements étrangers, il reçoit :
– L’Ordre du Mérite Militaire Espagnol (1926)
– L’Aigle Blanc de Pologne « Bene Merentibus » (1924)
– L’Ordre de Saint Sava de Serbie (1926)
Le 25 Mars 1927, il est promu Lieutenant-Colonel et le 10 Mai est affecté comme Commandant en Second au 401ème Régiment de D.C.A. à ROMAINVILLE.
Le 9 Février 1930, il reçoit le commandement du 402ème Régiment de D.C.A. à METZ.
Il y passe Colonel le 25 Septembre 1930 et commande ce Régiment jusqu’en Mars 1932.
En outre à partir du 10 Juillet 1931, il organise, puis dirige le Cours Pratique de D.C.A. à METZ, jusqu’au 10 Mars 1936.
A cette occasion il reçoit la décoration de :
– Commandeur du Lion Blanc, avec épée, de Tchécoslovaquie (1934)
Le Colonel MARS est nommé Général de Brigade le 10 Mars 1936.
Le 29 Mars, il prend le commandement de l’Artillerie de la 16ème Région à MONTPELLIER, puis sur sa demande, à partir du 17 Mai 1937, celui de l’Artillerie de la 5ème Région à ORLÉANS.
Le 10 Juillet 1938, il est nommé Commandeur de la Légion d’Honneur.
Le 10 Septembre 1938, atteint par la limite d’âge de son grade, il est placé dans la section de réserve de l’État-major général de l’Armée.

Guerre de 39-45 et fin de sa carrière militaire

Le 3 Septembre 1939, à la mobilisation, il est affecté comme commandant de la D.C.A. du 1er Groupe d’Armées, à l’État-major des Forces aériennes de ce Groupe d’Armées.
Il quitte PARIS le 3 Septembre pour VERSAILLES et prend son commandement à NANCY le 8 Septembre.
Le 11 Octobre, il est, comme les autres officiers généraux du Cadre de Réserve, remis à la disposition du Ministre, sans emploi.
Lors de la Libération au début de 1945, il s’adresse au général de Gaulle pour lui demander un Commandement, fût-ce même sans solde et avec un grade inférieur à celui de général. Mais le général de Gaulle lui fait répondre, que le Gouvernement, tout en le félicitant, ne peut donner suite à cette demande.

Sa carrière militaire se résume en:

  • 41 années de services
  • 10 Campagnes
  • 4 Citations
  • 6 blessures
  • la cravate de Commandeur de la Légion d’Honneur,
  • la Croix de Guerre avec 2 palmes et 2 étoiles et divers Ordres étrangers.

 Le général MARS est décédé à PARIS, à l’Hôpital Militaire du Val-de-Grâce le 30 Novembre 1946. Il fut inhumé le 4 Décembre 1946 au cimetière du Père Lachaise.

Photos de Jean MARS

Jean MARS en lieutenant en 1910 à Vannes

Jean MARS pendant sa retraite

Vie privée de Claire Marie Suzanne BRESSE et de Jean MARS

Suzanne BRESSE s’est mariée le 2 Octobre 1911 avec Jean MARS, né le 10 Septembre 1878 à Châteauroux (Indre).
Ils eurent 10 enfants, entre 1914 et 1934, dont 3 décédés en bas âge.

(Vous pouvez cliquer sur le tableau pour le voir en grand . Il s’ouvrira  dans un autre onglet) 

Les naissances des enfants se sont faites presque toutes à Paris, sauf Henri à Fontainebleau et Bernard à Metz qui n’a vécu qu’un an et demi.
Suzanne BRESSE n’a pas toujours suivi son mari : avant la guerre de 14-18, lorsque Jean MARS était muté à Vannes et après la guerre à Chalons et à Mayence
Jean MARS était à Paris entre 1921 et 1927 lors des naissances de François, René, Jacques.
Suzanne a suivi son mari lorsqu’il a été muté à Metz pour la naissance de Bernard.

Photo de Septembre 1925

De gauche à droite : Marie Thérèse (née 21 Novembre 1914), Marie Madeleine (née 26 Mai 1917), Henri (né 4 Septembre 1920), François (né 2 Octobre 1923), René (né 14 Janvier 1925)

Photos de Suzanne MARS

Suzanne MARS lors du mariage de son fils Henri, en 1949

Suzanne MARS entourée de (en partant de la gauche) Marie-Thérèse , François, Marie-Josèphe, Pierre Couronne (époux de Marie -Thérèse) et Muguette Hersant ( épouse de François) en 1956.

Retraite de Jean MARS

Pendant sa retraite, il s’occupe activement dans toute la mesure où ses forces le lui permettent, d’œuvres religieuses ou sociales.
N’ayant jamais craint la mort, comme il l’avait abondamment prouvé sur les Champs de bataille, il s’y était préparé de longue date et en toute sérénité ; il en a été récompensé par une mort parfaitement chrétienne et calme au milieu de tous les siens.
Sa droiture, sa franchise, son sentiment du devoir, sa conscience professionnelle et morale, son énergie et sa patience, ont fait de lui un modèle pour tous ceux qui l’ont connu. Sa grande Foi, son absolue confiance en Dieu, lui ont permis de surmonter toutes les épreuves.
Il a ainsi montré que la vie n’est véritablement ni gaie, ni triste ; qu’elle est sérieuse, parce qu’elle nous engage pour l’éternité entière : mais surtout qu’elle est belle pour un vrai chrétien, parce qu’elle représente, pour qui sait voir, l’accomplissement total d’une mission personnelle, reçue directement de Dieu. Tel est le grand exemple qu’il laisse, pour les soutenir dans les épreuves de la vie, à ses enfants, qu’il a tant aimés.

Décès

Le général MARS est décédé à PARIS, à l’Hôpital Militaire du Val-de-Grâce le 30 Novembre 1946. Il fut inhumé le 4 Décembre 1946 au cimetière du Père Lachaise. Il avait 68 ans.
Suzanne MARS est décédée à PARIS, le 12 Mai 1957, aussi à 68 ans.

Références:

– Notes de son fils François MARS.
– « LA FRANCE MILITAIRE » du 14 Novembre 1930, Journal Militaire quotidien – fondé en 1880,
– Photos de famille

Pierre BRESSE, petit fils de Jacques Antoine Charles BRESSE, devenu Général

Cet article a pu être écrit grâce à l’aimable participation de Patricia MARS, petite fille de Jean MARS, beau-frère de Pierre BRESSE et de son époux, Bernard de la TULLAYE.

Dans l’article précédent sur les descendants de Jacques Antoine Charles (JAC) BRESSE, nous avons vu que le fils unique de JAC BRESSE, Charles François Marcel BRESSE et Gabrielle BELLOM (1867-1941) ont eu 5 enfants :

  • Claire Marie Suzanne (1888-1957) qui a épousé Jean MARS (1878-1946). Ils ont eu 10 enfants
  • Amédée Charles Pierre (1891-1989) qui a épousé Geneviève BRIERE (décédée en 1941) sans enfants
  • Madeleine (1892-1943) religieuse Saint Vincent de Paul
  • Germaine (1895- ), religieuse de l’Assomption
  • Jacques (1898- ?) qui a épousé Nicole GIRAULT. Ils ont eu 2 enfants : Jean Pierre (1941- ) et François (1945- )

Amédée Charles Pierre BRESSE est né à PARIS 75006 le 14 Février 1891.

Carrière de Pierre BRESSE devenu Général de Brigade

Entrée à l’Ecole Polytechnique en 1912

En 1907 Bachelier (1ère partie latin, sciences)
En 1908 Bachelier ( 2ème partie philosophie et mathématique)
En 1908 externe à Louis le Grand, spécialité prépa.
En 1909 externe à Saint Louis
EN 1910 Le 14 Septembre, admissible à l’Ecole Polytechnique
En 1911 Le 14 Septembre, reçu à l’Ecole Polytechnique
En 1911 Le 06 Octobre, canonnier, au 21ème d’Artillerie à Angoulême.
En 1912 Le 11 Février, brigadier, au 21ème d’Artillerie à Angoulême.
En 1912 Le 10 Octobre, entrée à l’Ecole Polytechnique (Aspirant)

Guerre de 14-18

En 1914 Le 18 Juillet sortie de l’Ecole Polytechnique avec le rang de 177ème sur 215 et choisit l’Artillerie.
En 1914 Le 2 Août, mobilisé comme sous-lieutenant au 28ème d’Artillerie(61°division) (Ecole Militaire du 3° groupe).
En 1914 Le 04 Octobre, 21ème Batterie du 51ème d’Artillerie.
En 1915 Le 01 Octobre, Lieutenant.
En 1915 Le 16 Novembre, commandant de la 23ème Batterie.
En 1917 Le 06 Mars, désigné pour le Cours d’État-major de SENLIS.
En 1917 Le 06 Mars, Stages d’Infanterie et d’Aviation.
En 1917 Le 25 Mars, Cours d’Ecole Militaire.
En 1917 Le 12 Juin, stages d’Ecole Militaire.
En 1917 Le 02 Août, affecté à l’Ecole Militaire du 8ème Corps d’Armée (3°bureau)
En 1919 Le 21 Janvier, cartoucherie de VINCENNES

Suite de la carrière militaire avant la guerre de 39-45

En 1919 Le 25 Mars, Capitaine.
En 1919 Le 01 Avril, Chef de service technique à l’atelier de PUTEAUX.
En 1921 Le 01 Octobre, Professeur de transmissions à l’Ecole d’Application de FONTAINEBLEAU.
En 1927 Le 02 Octobre, 31ème Régiment d’Artillerie au MANS.
En 1928 Le 24 Juin, État-major du 4ème Corps d’Armée au MANS.
En 1928 Le 25 Décembre, Chevalier de la Légion d’Honneur.
En 1928 Le 26 Décembre, Cabinet du ministre de la Guerre.
En 1929 Le 25 Juin, Chef d’Escadron.
En 1929 Le 25 Novembre, commandant le 2ème groupe du 71ème Régiment d’Artillerie à Cheval (Fontainebleau).
En 1932 Le 25 Janvier, Professeur de Balistique à l’Ecole d’Application de FONTAINEBLEAU.
En 1937 Le 27 Septembre, Lieutenant-Colonel.
En 1938 Le 10 Juin, Lieutenant-Colonel au 93ème Régiment d’Artillerie de montagne à GRENOBLE

Guerre de 39-45

En 1939 Le 02 Septembre, commandant le 293ème Régiment d’Artillerie de 155 C TTT.
En 1940 Le 30 Juillet, commandant le 2ème Régiment d’Artillerie.
En 1940 Le 08 Août, Officier le liaison Commission d’Armistice Italienne à CHAMBERY.
En 1940 Le 25 Décembre, Colonel.
En 1941 Le 01 Mars, Officier le liaison Commission de Grenoble.
En 1942 Le 25 Août, Officier de la Légion d’Honneur.
En 1943 Le 20 Octobre, mis en congé d’Armistice.

En 1944 Le 03 Mai, arrêté par la Gestapo et Déporté.

Après la déportation

En 1945 Le 13 Mai, rentré en France.
En 1945 Le 13 Septembre, Directeur du Matériel de la 11ème Région à Rennes et Président du tribunal militaire de la 11ème Région à Rennes.
En 1946 Le 09 Février, Général de Brigade État-major de l’Armée 2ème Section.
23 Février 1946, mis en retraite.

L’allocution prononcée par le Général de CAHOUET, au moment de son départ en retraite

Cher Général,

Au moment où vous êtes atteint par l’inexorable et si hâtive limite d’âge, le Ministre des Armées, au nom du Gouvernement, m’a chargé, et j’en suis fier, de vous présenter l’hommage de l’Armée, et de ceux qui furent pendant votre carrière, en temps de paix ou au cours des deux guerres, vos compagnons d’Armes.

Entré à 20 ans à l’Ecole Polytechnique, c’était chez vous, je le sais, une tradition de famille, vous en êtes sorti en Juillet 1914, déjà fanatique de l’Artillerie. Et quelques jours plus tard, encore en uniforme de Polytechnicien, vous aviez déjà l’honneur de tirer le canon, non point sur un polygone, mais à la Bataille des Frontières, moins d’un mois après, à la Bataille de la Marne. Et dès la fin de 1914, vous aviez la fierté de commander une Batterie de 75; dès 1915 de recevoir, une des premières citations de la guerre.

Cette Batterie, vous l’avez commandée au feu pendant 3 ans sans interruption. Vous l’avez donc fortement marquée de votre personnalité, et quand en Juillet 1916 une nouvelle Citation à l’ordre de l’Armée, célébrait vos qualités d’Artilleur, tous vos hommes en étaient fiers avec vous.

A 25 ans, vous étiez déjà un Chef. Vous saviez comme le montre cette Citation, vous servir du magnifique outil de guerre que vous aviez forgé et vous ne reculiez devant rien pour en tirer le plus beau travail. Je lis dans votre dossier, par exemple qu’ayant eu à démolir un réseau barbelé, vous avez été (sans en demander l’autorisation à vos chefs, qui l’auraient refusée) reconnaître vous-même, sur place, quelques heures avant l’assaut, jusqu’à la première ligne ennemie pour vous assurer qu’il n’en restait plus trace; et vous avez eu la joie de voir, le 1er Juillet 1916, la Compagnie d’Infanterie qui avait réussie à passer par cette brèche, et parvenir sans perdre un seul homme jusqu’à ses objectifs. Un Artilleur d’Appui Direct ne demande pas d’autre récompense.

Je ne cite pas tant d’autres actions d’éclat dans tous les secteurs illustres de cette guerre de 1914-18, de cette guerre dont le chiffre des morts suffirait à faire comprendre aux jeunes générations combien elle fut terrible, même en comparaison de celle qui vient de finir. Je note seulement qu’en 1918 une 3ème citation célèbre cette fois vos qualités d’Officier d’État-major dans les moments critiques dont fut remplie cette année.

Parti Polytechnicien, vous reveniez Capitaine. Après 2 ans à l’Arsenal de Puteaux, stage indispensable pour faire un Artilleur complet, vous étiez nommé à Fontainebleau, qui fut votre garnison de prédilection. A l’Ecole d’Application, vous avez d’abord pendant 6 ans professé la TSF, alors presque à ses débuts. Puis après un intermède au MANS et à PARIS, au Cabinet du Ministre, vous receviez avec bonheur le commandement d’un Groupe d’Artilleurs à Cheval, de ces fameux Volants, une des grandes élites de l’Artillerie et vous en faisiez, dit votre dossier, une Unité de premier ordre.

Rappelé à l’Ecole d’Application pour y professer la Balistique (redoutable honneur) vous y réussissez de façon superbe, enseignant, dit le même document, la Balistique « avec une maîtrise et une clarté hautement appréciée des élèves eux-mêmes » et vous en rédigez un Cours, enrichi de travaux personnels, qui marque dans l’histoire de cette science.

Mais l’heure est venue, où, Lieutenant-Colonel, vous aspirez au but de tout Officier digne de ce nom : le Commandement d’un Régiment. C’est dans une autre élite de l’Artillerie, l’Artillerie de Montagne, la vraie, la muletière, que vous allez servir. Et dès votre arrivée à Grenoble, dès les premières Manœuvres de Haute Montagne, vos Chefs signalent -je cite- « que vous êtes merveilleusement adapté à la montagne »; tout comme naguère, dans l’Artillerie à Cheval, « que vous aviez toutes les qualités du chef dans cette arme »; tout comme dans votre professorat scientifique « que vous dominiez votre sujet et apportiez à votre enseignement la plus grande habilité »; c’est là une bien rare diversité d’aptitudes; et c’est pourquoi vos notes de 1938 vous désignaient comme un « Artilleur exceptionnellement complet et apte aux plus hautes fonctions dans son Arme »

Mais voici 1939. Vous formez de toutes pièces un de ces très beaux Régiments qu’on avait réservés à des chefs de grande classe, d’Artillerie lourde de montagne à tracteur tous terrains. Et jusqu’aux heures tragiques, vous allez le former, l’instruire, le modeler en vue de sa tâche.

En Mai 1940, vous recevez en outre le commandement de l’Artillerie de la Vallée de l’UBAYE. Plus de 100 pièces de tout calibre, placées de 1000 à 2000 mètres d’altitude, commandées et servies par 150 officiers et 4000 hommes, vont sous vos ordres barrer 60 kilomètres de frontière des Alpes. Attaquant comme le dira l’histoire, à 10 contre 1, l’ennemi ne put même atteindre vos lignes: il avait été écrasé par votre Artillerie et perdit 400 prisonniers sans en prendre un seul. Dans ce secteur il avait été tiré plus de coups de canon que de fusil; aussi une 4ème citation 25 ans jour pour jour après votre 1ère citation de 1915 (et, fait fort rare dans l’Armée des Alpes homologuée peu après) vint-elle célébrer ce haut fait d’armes.

Mais hélas, seul fut sauvé l’honneur, pour l’Armée des Alpes. Un calvaire restait à gravir et vous ne vous y êtes pas dérobé. Après avoir avec douleur, dissous ce beau Régiment, votre Régiment, car il n’a jamais eu d’autre Colonel que vous. Vous avez voulu servir encore, et dans les missions les plus pénibles : défendre dans une Commission d’Armistice dont vous étiez le chef, tout ce qui pouvait être défendu contre l’investigation et la rapacité des vainqueurs provisoires. Dans ce tout nouveau métier de diplomate, avec ses incidents tantôt homériques, tantôt affreusement tragiques vous avez révélé aussi des qualités hors ligne et remporté d’étonnants succès, pour le service de l’Armée Secrète.

Métier de diplomate, certes : mais où l’on jouait sa liberté et sa vie; et vous le saviez. Aussi est-ce sans étonnement que vous vîtes la furieuse « Gestapo», ayant décelé certains de vos actes de bon Français, s’emparer de vous, vous détenir pendant plus d’un an, et avec quelles menaces, dans ses camps de déportations de Compiègne, de Godesberg et d’Eisenberg. Mais là encore vous avez su malgré la tristesse d’un deuil cruel et récent, entretenir par tous les moyens la flamme du courage et de l’optimisme parmi vos camarades de déportation, qui ne pourront jamais l’oublier.

Et ce fut le retour, à la Libération. Aussitôt rétabli, vous avez voulu reprendre du service; et ce n’est qu’après vous avoir décerné les Étoiles si bien méritées et si bien placées, que l’Armée, obéissant à l’inéluctable loi de la limite d’âge, s’est vue obligée de se séparer de vous.

Belle carrière en vérité et si bien remplie : services d’État-major ; services techniques; instruction des officiers; mais surtout commandements de troupes pendant la première Guerre presque entière; commandement d’une Batterie pendant la deuxième, commandement d’un Régiment. Le jeune fanatique de l’Artillerie qui sortait de l’Ecole Polytechnique en Juillet 1914 ne pouvait certes pas rêver une plus belle carrière.

Mais ce que je veux surtout vous dire, après avoir accompli ma mission qui était de vous remercier au nom du Gouvernement et au nom de l’Armée, des éminents services rendus à la Patrie, ce que je veux surtout vous dire c’est qu’en vous adressant ces paroles je ne suis que l’interprète d’une foule d’Officiers qui pendant 35 ans ont servi sous vos ordres; soit pendant les deux Guerres, soit dans les commandements du temps de paix, soit dans les services techniques, soit dans les Ecoles d’Officiers; et surtout de ces innombrables anciens sous-lieutenants élèves auxquels vous avez enseigné, avec un tel succès, les sciences les plus primordiales de l’Artillerie et à qui vous avez fait comprendre que pour être un Artilleur complet et digne de ce nom, il faut cultiver et mettre en œuvre avec passion tous ses dons qu’ils soient intellectuels, physiques, ou moraux; qu’il faut se donner avec enthousiasme.

Au nom de tous, mon cher Général, merci. Général de CAHOUET

Ensuite, lecture de ses citations à l’ordre des Armées pendant les guerres de 14-18 et de 1940

I -A l’Ordre de la 61ème Division,le 28 Juin 1915 (Ordre N°84)

Etant observateur dans les tranchées le 15 Juin, a demandé à rester à ce poste pour l’attaque du 16. A dans des circonstances très difficiles (l’observatoire ayant été détruit) assuré personnellement l’observation et la liaison avec son capitaine commandant. Les fils téléphoniques ayant été coupés, a dû se rendre sous un bombardement violent au téléphone le plus voisin.

Signé: NIVELLE

II -A l’Ordre de la 6ème Armée,le 10 Juillet 1916(Ordre N°373)

Lors de l’attaque du 1er Juillet et pendant les journées qui l’ont précédée, a fait preuve du plus grand courage en réglant ses tirs de destruction du haut d’un arbre situé à proximité des premières lignes dans une zone violemment bombardée. A occupé cet observatoire pendant 6 jours consécutifs malgré le feu de l’ennemi.

Signé: FAYOLLE

III -A l’Ordre du 8ème Corps d’Armée,le 16 Novembre 1918 (Ordre N°352)

Officier de liaison d’un dévouement absolu et d’un courage éprouvé, dans maintes circonstances et notamment le 21 Juillet, les 20 et 30 Octobre 1918, s’est porté sous le feu jusqu’aux premières lignes, pour renseigner le Commandement sur la situation des éléments avancés, faisant preuve d’une belle crânerie et d’une intelligente initiative.

Signé: HELY d’OISSEL

IV -A l’Ordre de la Brigade,le 28 Juin 1940 (Ordre N°18 de la 64ème Division)

A, pendant les combats du 17 au 25 Juin 1940, brillamment commandé l’Artillerie de la Vallée de l’Ubaye, causant à l’ennemi de lourdes pertes et permettant à l’Infanterie de maintenir toutes ses positions.

Signé: de SAINT-VINCENT

En 1944 Le 3 Mai, Pierre BRESSE est arrêté par la Gestapo et Déporté

Acte de Déportation de Amédée Charles Pierre BRESSE

Vie privée de Amédée Charles Pierre BRESSE

Il se marie le 6 Avril 1920 avec Geneviève BRIERE à l’Eglise de Saint-Sulpice PARIS.

Ils n’ont pas eu d’enfants.

Malheureusement, Geneviève BRIERE est victime de la tuberculose et décède à 42 ans le 8 Juillet 1941à La Tronche (38).

Que s’est-il passé pour Pierre BRESSE après sa déportation ?

En 1945, le 13 Mai, il est rentré en France.

Après 3 heures d’avion arrivé au Bourget, puis l’Hôtel Lutetia, visite médicale et rue de l’Odéon. Pierre passe quelques jours de repos, dont il avait besoin, rue de l’Odéon.

Puis le 15 Juin, il s’installe 74 Boulevard Montparnasse, dans un appartement qui par une chance inespérée est libéré depuis quelques jours par la mort d’un vieux médecin et que ses beaux-parents ont pu lui réserver.

Pierre est content de revoir ses meubles et ses papiers qu’il n’avait pas vu depuis 4 ans, mais ce n’est hélas, en rien comparable à ses installations d’autrefois.

[Jean François BRESSE] J’ai le souvenir d’avoir été dans cet appartement, en Juillet 1965, alors qu’il était occupé aussi par la famille de sa sœur Suzanne et de Jean MARS.

Le 1er Septembre, après avoir bataillé avec le ministre il a été rappelé à l’Activité et nommé à Rennes. L’appartement restait vide, en ces temps de réquisition c’était très imprudent, Pierre fit donc occuper la moitié par les filles d’un de ses camarades de Fontainebleau, qui était d’ailleurs sous ses ordres à Rennes.

A Rennes, il est logé chez un instituteur en retraite près de la gare. C’est propre et neuf, mais glacial. Pierre vient à Paris tous les 8 ou 15 jours.

Et le 23 Février 1946, il dépose pour la dernière fois l’Uniforme d’Artilleur qu’il a porté depuis 35 ans.

Pierre BRESSE passera les derniers jours de sa vie au Château du Val à Saint Germain en Laye où il décédera, le 11 Juin 1989, à 98 ans.

En 1927, une partie du parc est lotie et le reste du domaine, ramené à 3,5 hectares, est donné à la Société d’Entraide des Membres de la Légion d’Honneur. Le château devient une résidence pour les membres de la Légion d’Honneur.

Photos de Pierre BRESSE

Propriétés de la famille de Pierre BRESSE

Maison de FONTAINEBLEAU au N°56 RUE Saint Merry

Elle a été achetée en 1878 par les arrière-grands-parents GOUGET-DESFONTAINES (grands-parents de Gabrielle BELLOM, épouse de Marcel) pour y prendre leur retraite pas trop loin de Paris et de leurs enfants.

Ils avaient connu FONTAINEBLEAU lors du séjour des grands-parents de Pierre BRESSE, avant 1870 (rue Royale, où était née sa mère).

Elle n’était pas neuve, datant de 1840 environ, Auparavant s’élevait là la Poste aux lettres: c’est ce qu’on voit sur un plan Louis-Philippe.

Ses grands-parents vers 1885 firent faire des travaux par M. BOITTE, architecte du château: la tourelle des cabinets et la terrasse qui fut ensuite couverte d’une véranda. Celle-ci assombrissait le rez-de-chaussée; on réunit en baie les 2 fenêtres du salon, et on mit au fond de celui-ci une grande glace.

La maison fut dans sa splendeur vers 1900 : très bien entretenue, chauffée, une cour remplie de fleurs sur gradins.

Cette maison a vu bien des événements de famille, son arrière-grand-père y est mort. Son grand-père aussi, dans la grande chambre où Pierre l’avait embrassé la veille. Son père y est mort dans ses bras, dans cette même chambre encore.

Sa mère y est restée jusqu’à l’avant-veille de sa mort.

Pierre y a passé, ainsi que Suzanne, sa nuit de noce. Jacques MARS y est né… et 5 générations l’ont habité plus ou moins longtemps.

Suite au décès de sa grand-mère Mathilde BELLOM (née GOUGET-DESFONTAINES) morte en 1915, à la demande de Pierre, ses parents gardèrent la maison.

Après la Guerre, Pierre revint, marié, habiter la maison de 1921 à 1927. En 1927 Pierre partit pour Le Mans.

Après la mort de son père en 1934, sa mère continuait d’habiter là. Depuis 1930 et jusqu’en 1938, Pierre était revenu à Fontainebleau ; puis il partit pour la Tronche (commune située dans la proche périphérie de Grenoble).

Puis ce fut la Guerre, l’Invasion. Sa mère était à Paris quand les Allemands occupèrent la maison, la saccagèrent pas mal, et volèrent quelques objets. Elle y revint peu après et usa ses dernières semaines à réparer les dégâts.

La maison, très logeable : 13 Chambres, dont 4 grandes à 2 fenêtres, Salle à manger, 2 Salons … et 5 WC, quoique bourrée de meubles d’une façon incroyable, pouvait nous recevoir nombreux.

La nouvelle génération a connu cette maison à son déclin, bien délabrée mais pleine de souvenirs.

Pierre espère qu’ils garderont son souvenir, comme d’une chère vieille chose et comme du cadre de vie de leurs grands-parents à la fin de leur existence.

C’est près de là, au cimetière de Fontainebleau que reposent les parents, deux des grands-parents, deux des arrière-grands-parents de Pierre BRESSE.

Tous étaient très attachés à cette vieille maison. Elle a été vendue depuis.

Maison de Fontainebleau. Été 1909, les frères et sœurs de Pierre : Germaine, Jacques, Madeleine

Propriétés en Touraine

Les arrière-grands-parents de Pierre BRESSE, parents de Pauline RAY, épouse de JAC BRESSE, ont acheté en 1849 aux Maillé de la Tour Landry, Forgeais avec sa ferme et la Bigotière et la Chevronière.

Puis de temps en temps, ils achètent de petits lopins pour s’agrandir. La maison de Forgeais était en partie une ancienne maison forte (murs énormes et puits dans la cuisine, elle était faite pour soutenir un siège)

Dès le début ses arrière-grands-parents y passaient près de 6 mois par an. Ils s’occupaient eux-mêmes de l’exploitation de la ferme et des bois.

Le père de Pierre BRESSE, Charles François Marcel BRESSE et ses cousins y passaient toutes leurs vacances.

Pierre BRESSE y a surtout connu sa grand-mère BRESSE (née Pauline RAY) et son grand-oncle Eugène RAY, son frère, si vivant et si gai. Pierre jouait avec les chiens, allait à la pêche à la ligne ou à l’écrevisse dans la rivière, il faisait des promenades en charrette avec un petit cheval qu’il conduisait.

En 1911, à la mort de son grand-oncle, la maison et la ferme de Forgeais, qui étaient sa part, furent vendues. Mais sa grand-mère restait propriétaire des fermes, la Bigotière, la Chevronière, le Moulin Paquet et de divers bois qui entourent ces fermes.

Pierre Bresse a gardé cette propriété à la mort de son père en 1934.

Tous les ans (sauf pendant la Guerre), il y allait 2 fois. En été jusqu’en 39, c’était en auto avec Geneviève (son épouse) pour lui faire connaître le pays et ses habitants, fermiers ou voisins.

Elle s’y est beaucoup plu, et y a été admirablement reçue. Parfois, leur passage au pays était marqué d’un petit événement : baptême dans une ferme, bénédiction d’une Croix qu’il avait fait rétablir, etc…

Dessin au fusain de la maison de Forgeais. Il a été réalisé vers la fin de la guerre 39/45 par un réfugié que les parents du propriétaire actuel, avaient temporairement hébergé. Il représente donc la maison du temps où Pierre BRESSE l’a connu.