La tour Eiffel

Sources : Tour Eiffel, le site officiel
Association des Amis de Gustave Eiffel
Tour Eiffel (Wikipédia)
Histoire de la Tour Eiffel (Wikipédia)
Chronologie de la tour Eiffel (Wikipédia)

Histoire de la tour Eiffel et Chronologie

La première moitié du XIXe siècle est caractérisée par la révolution industrielle qui, pour beaucoup, doit à l’essor de la métallurgie. La révolution industrielle engendre un bouleversement économique, certes, mais sans doute est-elle avant tout une révolution des matériaux. Dans un premier temps, les ouvrages réalisés en métal le seront surtout avec une visée purement d’ordre pratique (des ponts notamment), mais dès que les techniques seront maîtrisées, les ingénieurs se transformeront en architectes, voire en artistes.

En 1779, le premier pont en fonte est construit à Coalbrookdale dans le Shropshire. Ce type de pont se développe ensuite dans toute l’Angleterre, et ce n’est qu’en 1803 que l’on en retrouvera une inspiration identique en France, lorsque est jeté sur la Seine, le pont des Arts, face à l’Académie des sciences.

À partir de 1845, le fer laminé remplace petit à petit la fonte grâce à ses nombreux atouts supplémentaires : plasticité, incombustibilité et résistance. Mais avant toutes choses, le fer laminé s’avère plus économique à produire que la fonte. Ce sont d’abord des ponts qui sont construits avec ce nouveau matériau, notamment du fait de l’extension rapide du réseau ferré, avant que la méthode ne soit appliquée à d’autres types de bâtiments. En Angleterre, le premier exemple marquant est le Crystal Palace, construit pour l’Exposition universelle de 1851. En France, et uniquement en considérant le domaine architectural, le fer sera ouvertement montré pour les premières fois : en 1848 avec la structure de la bibliothèque Sainte-Geneviève construite par Henri Labrouste, puis de manière encore plus démonstrative avec les Halles de Paris édifiées en 1853 par Victor Baltard et Félix Callet. À la suite de cela, dans un contexte d’industrialisation rapide, de nombreux autres bâtiments seront construits de cette manière : gares, marchés, usines, grands magasins, verrières, pavillons d’exposition, kiosques… L’architecture du fer séduit les ingénieurs pour la robustesse naturelle du matériau, mais aussi parce qu’il insuffle une certaine légèreté aux constructions et autorise la création de bâtiments plus aériens, plus modernes, plus résistants, plus esthétiques. Les ingénieurs peuvent enfin faire preuve d’audace architecturale et libérer leurs envies artistiques.

À partir des années 1870, les spécificités du fer et son comportement sont mieux connus, ce qui en permet une utilisation courante dans les ouvrages d’art et les bâtiments publics. Le fer permet de construire des ensembles spacieux et fonctionnels. Il est utilisé dans la plupart des grands projets de l’époque (à Paris, par exemple, on le retrouvera utilisé pour les Galeries Lafayette, situées boulevard Haussmann, ou encore la gare du Nord).

Le fer devient alors la source de houleux débats entre ingénieurs et architectes, la place de chacun n’étant plus aussi clairement définie qu’auparavant. Gustave Eiffel sera de ceux qui ont su allier les métiers d’ingénieur avec celui d’architecte, en tirant profit des atouts nouveaux proférés par le fer.

Le rêve ancien d’une tour de grande hauteur : de Babel à Eiffel

Au début et au milieu du XIXe siècle, la course à la hauteur ne concerne pas les bâtiments civils, mais reste l’apanage des édifices religieux. Par exemple, en 1837, la cathédrale Notre-Dame de Rouen se voit coiffée d’une flèche en fonte de 40 mètres de hauteur, terminée en 1876, ce qui lui permettra de revendiquer le titre de plus haut bâtiment du monde de 1876 à 1880 avec 151 mètres.

Les rapides progrès industriels permettent cependant aux ingénieurs d’imaginer la transgression de ce qui est encore à l’époque un privilège du domaine sacré. Selon Eugène-Melchior de Vogüé, édifier une tour de grande hauteur est un rêve et un défi qui « remuait obscurément depuis quelques années dans le cerveau des ingénieurs ».

Or la maîtrise de la technique du fer permettra d’envisager sérieusement cette possibilité de tour de grande hauteur.

Sans attendre les années 1880, où la tour Eiffel passera de l’état d’utopie à celui de réalité, l’anglais Richard Trevithick avait déjà envisagé un tel projet dès 1833. Il proposait alors de construire une colonne en fonte ajourée, haute de 1 000 pieds (304,80 mètres), mesurant 30 mètres à la base et 3,60 mètres au sommet. À cette fin, il cherchera même à lancer une souscription, mais il meurt deux mois après la présentation de son projet qui, de fait, ne verra jamais le jour. Bien qu’il soit difficile de savoir si son projet était techniquement viable et réalisable, il est le premier à imaginer qu’on puisse utiliser les capacités du métal pour édifier une tour élevée, ce en quoi il est le précurseur indirect de la tour Eiffel, qui verra le jour 56 ans plus tard.

Mais le projet le plus réaliste et proche d’aboutir est celui des ingénieurs américains Clarke et Reeves qui imaginent, pour l’Exposition universelle de Philadelphie en 1876, une tour de 300 mètres. Ils présentent leur projet ambitieux dans ces termes : « La plus ancienne des vieilles nations forma des briques et fit du mortier, construisant une tour commémorative de son existence. Nous, la plus jeune des nations modernes, nous allons élever une tour, pour célébrer l’échéance du premier siècle de notre vie nationale. À côté de son prototype Babel, […] notre gracieuse colonne en métal, qui élèvera son sommet à 1 000 pieds de haut, formera un contraste frappant et mettra en relief les progrès de la science et de l’art à travers les âges. »

C’est encore une fois d’Amérique que l’ingénieur Sébillot puisera l’idée d’une « tour-soleil » en fer qui éclairerait Paris. Pour ce faire, il s’associe avec l’architecte Jules Bourdais, celui qui fut à l’origine du palais du Trocadéro pour l’Exposition universelle de 1878. Ensemble, ils concevront un projet de « tour-phare » en granit, haute de 300 mètres. Il était prévu un soubassement sur lequel venaient s’ajouter cinq étages entourés de galeries et une lanterne métallique, à l’image d’un phare géant. Mais il est fort probable que ce projet n’aurait jamais pu être réalisé, le granit ne supportant pas de forts vents et l’expérience montrant qu’un tel monument ne saurait être élevé à une telle hauteur s’il est uniquement en granit. L’exemple de l’obélisque de Washington le montre bien : commencé en 1848, il était prévu qu’il atteigne 180 mètres de hauteur, mais après 37 ans de travaux, il sera inauguré le  avec 169 mètres seulement, principalement à cause de sa maçonnerie en pierre.

Pour que le rêve d’une tour de grande hauteur prenne forme, il faut prendre en compte, avant toute chose, la résistance des matériaux, avant même d’aborder l’aspect esthétique de l’édifice, ce que comprendront parfaitement Gustave Eiffel et son équipe d’ingénieurs, grâce aux expériences passées des ateliers Eiffel.

Élaboration du projet

En juin 1884, deux ingénieurs des entreprises Eiffel, Maurice Koechlin et Émile Nouguier, respectivement chef du bureau d’études et directeur des études techniques et des montages, se penchent à leur tour sur un projet de tour métallique de 300 mètres. Ils espèrent pouvoir en faire le clou de l’Exposition de 1889.

Le 6 juin, Émile Nouguier et Maurice Koechlin dessinent le premier croquis de l’édifice. Le dessin représente un haut pylône de 300 mètres, dont les quatre piles incurvées, se rejoignant au sommet, sont reliées par des plates-formes tous les 50 mètres. Gustave Eiffel voit cette esquisse, dit ne pas s’y intéresser, mais concède toutefois à ses concepteurs l’autorisation de poursuivre l’étude.

Stephen Sauvestre, architecte en chef des entreprises Eiffel, est sollicité et redessine complètement le projet pour lui donner une autre envergure : il rajoute de lourds pieds en maçonnerie et consolide la tour jusqu’au premier étage par le truchement d’arcs, réduit le nombre de plates-formes de cinq à deux, surplombe la tour d’une « coiffe » la faisant ressembler à un phare, etc.

Cette nouvelle mouture du projet est à nouveau présentée à Gustave Eiffel qui, cette fois-ci, se montre enthousiasmé. À tel point qu’il dépose, le , en son nom et ceux de Koechlin et Nouguier, un brevet « pour une disposition nouvelle permettant de construire des piles et des pylônes métalliques d’une hauteur pouvant dépasser 300 mètres ». Et bien vite, il rachètera les droits de Koechlin et Nouguier, pour détenir les droits exclusifs sur la future tour, qui, par voie de conséquence, portera son nom.

Gustave Eiffel n’a donc pas conçu le monument, mais s’est appliqué à faire connaître son projet auprès des gouvernants, des décideurs et du grand public, pour pouvoir construire la tour, puis, une fois que cela fut fait, à en faire, aux yeux de tous, plus qu’un simple défi architectural et technique ou encore un objet purement esthétique (ou inesthétique selon certains). Il a aussi financé avec ses propres fonds quelques expériences scientifiques menées directement sur ou depuis la tour Eiffel, qui auront permis de la pérenniser.

En 1885, le projet est présenté à la Société des ingénieurs civils, pour un devis initial total de 3 155 000 francs incluant fondations, ascenseurs et leurs moteurs.

Pour commencer, il va s’employer à convaincre Édouard Lockroy, le ministre de l’Industrie et du Commerce de l’époque, de lancer un concours ayant pour objet « d’étudier la possibilité d’élever sur le Champ-de-Mars une tour en fer à base carrée de 125 mètres de côté à la base et de 300 mètres de hauteur ». Les modalités de ce concours, qui a lieu en mai 1886, ressemblent beaucoup au projet défendu par Gustave Eiffel, même si ce dernier ne les a pas écrites. Grâce à cette similitude, son projet a de grandes chances d’être retenu pour figurer à l’Exposition universelle qui se tient trois ans plus tard. Encore faut-il convaincre que l’objet n’est pas purement un bâtiment d’agrément et qu’il peut remplir d’autres fonctions. En mettant en avant l’intérêt scientifique qui peut être retiré de sa tour, Eiffel marque des points.

L’issue du concours n’est pourtant pas acquise d’avance à Eiffel. La concurrence est rude avec 107 projets déposés. Gustave Eiffel gagne finalement ce concours, l’autorisant à construire sa tour pour l’Exposition universelle de 1889, juste devant Jules Bourdais qui avait entre-temps, troqué le granit pour le fer.

Deux problèmes se posent alors : le système d’ascenseurs qui ne satisfait pas le jury du concours, obligeant Eiffel à changer de fournisseur, et l’emplacement du monument. Au début, il est envisagé de lui faire enjamber la Seine ou de le coller à l’Ancien Palais du Trocadéro, situé à l’emplacement de l’actuel palais de Chaillot, avant finalement de décider de la placer directement sur le Champ-de-Mars, lieu de l’Exposition, et d’en faire une sorte de porte d’entrée monumentale.

L’emplacement, mais aussi les modalités de construction et d’exploitation font l’objet d’une convention signée le  entre Édouard Lockroy, ministre du Commerce, agissant au nom de l’État français, Eugène Poubelle, préfet de la Seine, agissant ici au nom de la ville de Paris et Gustave Eiffel, agissant en son nom propre. Cet acte officiel précise notamment le coût prévisionnel de la construction, soit 6,5 millions de francs de l’époque, au double du devis initial, payés à hauteur de 1,5 million de francs par des subventions (article 7) et pour le reste par une société anonyme ayant pour objet spécifique l’exploitation de la tour Eiffel, créée par Gustave Eiffel et financée par l’ingénieur et un consortium de trois banques. L’écrit précise aussi le prix des entrées qui devra être pratiqué durant l’Exposition universelle (article 7), et que, à chaque étage, une salle spéciale, devra être réservée, pour mener des expériences scientifiques et/ou militaires, restant gratuitement à disposition pour les personnes désignées par le Commissaire général (article 8), etc. Enfin, l’article 11 stipule qu’après l’Exposition, Paris deviendra propriétaire de la tour, mais que M. Eiffel, comme complément du prix des travaux, en conservera la jouissance pendant 20 ans — jusqu’au  — délai au bout duquel elle appartiendra à la ville de Paris.

Coût estimé :

En l’échange de la promesse de terminer les travaux de sa tour pour l’ouverture de l’Exposition universelle de 1889, Gustave Eiffel obtient une subvention de 1 500 000 francs-or de l’époque, sur un budget total estimé à 6 500 000 de francs, le reste étant financé par une société anonyme créée par Eiffel. Cette société est financée par moitié par les propres fonds de l’ingénieur et pour autre moitié, par un consortium de trois banques.

Finalement, les dépenses totales seront supérieures de 1 500 000 de francs or, mais seront intégralement couvertes par l’exploitation commerciale pendant l’Exposition universelle de 1889. Le prix de l’entrée est d’ailleurs défini dans l’article 7 de la convention, il est de :

  • 5 francs en semaine et 2 francs les dimanches et fêtes pour l’ascension totale.
  • 2 francs en semaine et 1 franc les dimanches et fêtes pour l’ascension partielle, jusqu’au 1er étage.

Construction de la tour

Chantier

Initialement, Gustave Eiffel (ingénieur passé maître dans l’architecture du fer) avait prévu douze mois de travaux ; en réalité, il faudra en compter le double. La phase de construction qui débute le , s’achèvera finalement en mars 1889, juste avant l’ouverture officielle de l’Exposition universelle.

Sur le chantier, le nombre d’ouvriers ne dépassera jamais 250. C’est que, en fait, une grande partie du travail est fait en amont, dans les usines des entreprises Eiffel à Levallois-Perret. Ainsi, sur les 2 500 000 rivets que compte la tour, seulement 1 050 846 ont été posés sur le chantier, soit 42 % du total. La plupart des éléments sont assemblés dans les ateliers de Levallois-Perret, au sol, par tronçons de cinq mètres, avec des boulons provisoires, et ce n’est qu’après, sur le chantier, qu’ils sont définitivement remplacés par des rivets posés à chaud.

La construction des pièces et leur assemblage ne sont pas le fruit du hasard. Cinquante ingénieurs exécutent pendant deux ans 5 300 dessins d’ensemble ou de détails, et chacune des 18 038 pièces en fer possédait son schéma descriptif.

Sur le chantier, dans un premier temps, les ouvriers s’attaquent à la maçonnerie en réalisant notamment d’énormes socles en béton soutenant les quatre piliers de l’édifice. Cela permet de minimiser la pression au sol de l’ensemble qui n’exerce qu’une très faible poussée de 4,5 kg/cm2 au niveau de ses fondations.

Montage

Le montage de la partie métallique proprement dite commence le 1er juillet 1887. Les hommes chargés de ce montage sont nommés les voltigeurs et sont dirigés par Jean Compagnon. Jusqu’à 30 mètres de hauteur, les pièces sont montées à l’aide de grues pivotantes fixées sur le chemin des ascenseurs. Entre 30 et 45 mètres de hauteur, 12 échafaudages en bois sont construits. Une fois passés les 45 mètres de hauteur, il fallut édifier de nouveaux échafaudages, adaptés aux poutres de 70 tonnes qui furent utilisées pour le premier étage.

Est ensuite venue l’heure de la jonction de ces énormes poutres avec les quatre arêtes, au niveau du premier étage. Cette jonction a été réalisée sans encombre le  et a rendu inutiles les échafaudages temporaires, remplacés dans un premier temps par la première plate-forme (57 mètres), puis, à partir d’août 1888, par la seconde plate-forme (115 mètres).

Grèves

En septembre 1888, alors que le chantier est déjà bien avancé et le deuxième étage construit, les ouvriers se mettent en grève. Ils contestent les horaires de travail (9 heures en hiver et 12 heures l’été), ainsi que leur salaire considéré insuffisant eu égard aux risques pris. Gustave Eiffel argue du fait que le risque n’est pas différent qu’ils travaillent à 200 mètres d’altitude ou à 50, et bien que les ouvriers soient déjà mieux rémunérés que la moyenne de ce qui se pratiquait dans ce secteur à l’époque, il leur concède une augmentation de salaire, tout en refusant de l’indexer sur le facteur « risque variable selon la hauteur » demandé par les ouvriers. Trois mois plus tard, une nouvelle grève éclate mais cette fois-ci, Eiffel tient tête et refuse toute négociation.

Ascenseurs

L’édifice achevé ou presque, il reste à prévoir un moyen pour que le public monte à la troisième plate-forme. Les ascenseurs Backmann initialement prévus dans le projet présenté au concours de mai 1886, ont été rejetés par le jury, Gustave Eiffel fait appel à trois nouveaux fournisseurs : Roux-Combaluzier et Lepape (devenus Schindler), la société américaine Otis et enfin Léon Edoux qui a fait ses études dans la même promotion que Gustave Eiffel.

Fer puddlé de la tour

Le fer puddlé (matériau débarrassé de l’excès de carbone) de la tour Eiffel a été produit dans les forges et aciéries Dupont et Fould de Pompey, en Lorraine, à la suite d’un appel d’offres remporté par l’entreprise. Gustave Eiffel l’a choisi notamment en raison de ses propriétés mécaniques. Contrairement à plusieurs idées reçues, le fer utilisé par les forges provient également de Lorraine, plus précisément des mines de Ludres.

Peintures

Les éléments de structure de la tour Eiffel sont peints avant son montage en rouge Venise puis à son inauguration en 1889, l’édifice est recouvert d’une épaisse couche de brun rouge, « avant de connaître, au fil des années, différentes teintes » – Gustave Eiffel ayant écrit que le bâtiment a été conçu de façon à rendre ses parties accessibles « afin de pouvoir faire en tout temps des visites destinées à reconnaître un commencement de rouille et à y remédier ».

Depuis 1968, lors de sa trente-cinquième campagne de peinture, la couleur choisie et qui demeure est le brun.

En 1995, la tour est pour la première fois repeinte sans plomb.

Depuis 2018, débute une nouvelle campagne de rénovation et peinture devant se terminer en 2024.

Dimensions de la tour Eiffel

D’une hauteur de 312 mètres à l’origine, la tour Eiffel est restée le monument le plus élevé du monde pendant quarante ans. Le second niveau du troisième étage, appelé parfois quatrième étage, situé à 279,11 mètres, est la plus haute plateforme d’observation accessible au public de l’Union européenne et la deuxième plus haute d’Europe, derrière la tour Ostankino à Moscou culminant à 337 mètres. La hauteur de la tour a été plusieurs fois augmentée par l’installation d’un drapeau puis de nombreuses antennes, notamment en 1957 (320,75 m), 1991, 1994, 2000 et 2022.

Avec les antennes, elle atteint actuellement 324 m.

Pour le détail des hauteurs, voir les articles :

Données techniques de la tour Eiffel

Tour Eiffel

Pourquoi la tour Eiffel est devenu un Panthéon scientifique ?

Sources : Savants de la tour Eiffel

Les 72 savants qui ont leur nom sur la tour Eiffel, dont mon ancêtre Jacques Antoine Charles BRESSE

Le 20 février 1889, lors d’une conférence devant la Société centrale du travail professionnel, Gustave Eiffel déclare :

« Pour exprimer d’une manière frappante que le monument que j’élève sera placé sous l’invocation de la Science, j’ai décidé d’inscrire en lettres d’or sur la grande frise du premier étage et à la place d’honneur, les noms des plus grands savants qui ont honoré la France depuis 1789 jusqu’à nos jours. »

Il y a à la fois des hommes de sciences, tels Ampère ou Gay-Lussac, des ingénieurs-constructeurs, tels Flachat ou Polonceau, des spécialistes des chemins de fer tel Perdonnet ou Clapeyron, des industriels tels Schneider pour l’acier ou Vicat pour le ciment, des entrepreneurs ou industriels tels Seguin (spécialiste des ponts suspendus), Triger (spécialiste des fondations en rivière) ou encore Cail ou Gouin (constructeurs longtemps concurrents d’Eiffel), des aménageurs tel Belgrand (responsable du réseau sanitaire de Paris). Toutes les disciplines sont représentées :

  • Les mathématiques (Cauchy, Fourier), discipline la plus représentée avec 17 noms
  • La physique (Lavoisier, Fresnel, Laplace)
  • La mécanique (Navier)
  • L’astronomie (Le Verrier)
  • L’agronomie (Chaptal)
  • L’électricité (Coulomb)
  • Les sciences naturelles (Cuvier)
  • La chimie (Lavoisier)
  • La minéralogie (Haüy)
  • La médecine (Bichat)
  • La photographie (Daguerre)
  • L’aérostation (Giffard).

Jacques Antoine Charles Bresse est visible sur le coté qui donne sur le pont d’Iéna

Expériences scientifiques et radiodiffusion

Conscient du risque de destruction de la tour, Gustave Eiffel imagine, dès l’origine, qu’elle puisse rendre des services à la science. C’est pourquoi, il y multiplie les expériences, qu’il finance en partie, jusqu’à son retrait des affaires en 1893, après le scandale de Panama dans lequel il est impliqué.

Météorologie et aérodynamique

En 1889, il autorise Éleuthère Mascart, premier directeur du Bureau central météorologique de France (ancêtre de Météo-France créé en 1878) à installer une petite station d’observation en haut de la tour Eiffel.

En 1909, une petite soufflerie est construite au pied de la tour. Elle est remplacée en 1912 par une soufflerie beaucoup plus vaste, rue Boileau, dans le 16e arrondissement, où sera conçu le seul avion de Gustave Eiffel, le Breguet Laboratoire Eiffel.

Radio et télévision

En octobre 1898, Eugène Ducretet établit la première liaison téléphonique hertzienne entre la tour Eiffel et le Panthéon, distant de 4 kilomètres.

En 1903, Gustave Eiffel soutient, à ses frais, le projet du capitaine Gustave Ferrié, qui cherche à établir un réseau télégraphique sans fil, sans le financement de l’Armée qui privilégie à cette époque les signaux optiques et les pigeons voyageurs, jugés plus fiables. Alors que la télégraphie sans fil n’en est qu’à ses balbutiements, il accepte l’installation d’une antenne au sommet de sa tour, l’expérience est couronnée de succès.

Rôle important pendant la guerre de 14-18

La tour Eiffel a donc un potentiel scientifique qui mérite d’être exploité : les autorités décident, en 1910, de prolonger la concession et l’exploitation pour soixante-dix années supplémentaires. La tour apparaît d’autant plus utile qu’il s’agit du point le plus élevé de la région parisienne et que son émetteur de TSF aura été stratégique pendant la Première Guerre mondiale. Grâce à la tour Eiffel, plusieurs messages décisifs sont captés dont le « radiogramme de la victoire », permettant de déjouer l’attaque allemande sur la Marne, et ceux conduisant à l’arrestation de Mata Hari.

Un exemple : le rôle joué pas ces antennes pour aider les avions pour le réglage des canons de mon oncle Henri Bresse, lieutenant d’artillerie lourde.

Voir l’article : Henri Octave BRESSE (1888-1915), ingénieur, tué à la guerre de 14-18

 » Il explique comment il s’aide des avions qui envoient les positions ennemies par les ondes radio qui sont émises depuis la tour Eiffel. Il avait un appareil de réception TSF. »

La tour Eiffel a échappé aux bombardements de la guerre de 14-18, y compris de la Grosse Bertha : Bombardements de Paris et de sa banlieue durant la Première Guerre mondiale

Usage civil à partir de 1920

À partir des années 1920, le réseau de TSF à usage strictement militaire dont fait partie l’émetteur de la tour Eiffel bascule vers un usage civil. À partir de 1921, des programmes radio sont régulièrement diffusés depuis la tour Eiffel et Radio Tour Eiffel est officiellement inaugurée le .

En 1925, la tour Eiffel sert de cadre aux débuts de la télévision en France. La technique s’améliore et des émissions, encore expérimentales, sont proposées entre 1935 et 1939.

En 1940, l’armée allemande prend possession de l’émetteur saboté. Il ne sera remis en service qu’en mai 1943. Un studio de télévision est spécialement aménagé à proximité, dans la rue Cognacq-Jay. La Fernsehsender Paris dirigée par Kurt Hinzmann, ancien directeur des programmes de la télévision de Berlin, émet dès lors des programmes réguliers à destinations des troupes d’occupation, en particulier vers les hôpitaux militaires. Un nouvel émetteur Telefunken est installé au sommet de la Tour, directement relié par un câble à la rue Cognacq-Jay. Les émissions cessent le 12 août 1944, juste avant la libération de Paris, pour reprendre dès le 1er octobre avec le matériel récupéré.

À la Libération, l’émetteur Telefunken du Fernsehsender Paris est utilisé pour les premières émissions en 441 lignes. Après son incendie, il est remplacé par un émetteur 819 lignes jusqu’à l’arrêt des émissions en noir et blanc de TF1. La télévision se répand ensuite dans les foyers, d’abord en noir et blanc, puis en couleur.

En 1959, l’installation d’un nouveau mât de télédiffusion fait culminer la tour Eiffel à 320,75 mètres et arrose 10 millions de personnes.

En 2000, une nouvelle antenne UHF (Ultra Haute Fréquence) conduit à une modification de la hauteur de la Tour qui passe à 324 m.

En 2010, des grands travaux sur les équipements De TDF préparent le passage à la télévision tout numérique en Ile de France.

Un émetteur pour la télévision numérique terrestre est installé en 2005.
  • Nombre de chaînes de TV émises : 30
  • Nombre de stations de radio : 32

Evolution de la tour depuis les années 1960

À partir des années 1960, le tourisme international de masse commence à se développer, et le nombre de visiteurs de la tour augmente pour atteindre progressivement le cap des 6 millions d’entrées annuelles (cap passé pour la première fois en 1998). Une rénovation a lieu dans les années 1980, autour de trois axes :

  • l’allègement de la structure de l’édifice ;
  • la reconstruction totale des ascenseurs et escaliers ;
  • la création de moyens de sécurité adaptés au succès populaire de la tour.
Pièce de collection de 5 francs émise pour le 100e anniversaire de la tour Eiffel (1989, argent).

La tour Eiffel, ainsi allégée de 1 340 tonnes superflues, est repeinte et traitée contre la corrosion, les ascenseurs de la troisième plate-forme sont remplacés, le restaurant gastronomique Le Jules-Verne est installé, un dispositif d’éclairage composé de 352 projecteurs au sodium est mis en place. Les noms de savants du premier étage sont remis en valeur par de la dorure comme à l’origine.

En 2002, le cap des 200 millions d’entrées cumulées est dépassé.

Le , s’ouvre une nouvelle période d’exploitation de dix ans, le concessionnaire étant la société d’économie mixte SETE (Société d’exploitation de la tour Eiffel), dont le capital est détenu à 60 % par la ville de Paris.

En , le deuxième étage de la tour Eiffel est équipé de deux éoliennes capables de produire 10 MWh par an. En comparaison, la consommation électrique annuelle de la tour s’élève à 6,7 GWh.

Fin 2017, un appel à projets international est lancé par la maire de Paris Anne Hidalgo afin d’embellir les alentours du monument et de supprimer les files d’attente.  Depuis fin 2019, des travaux de peinture ont lieu pour la tour, qui arbore une nouvelle couleur plus dorée en prévision des Jeux olympiques de 2024 à Paris.

 

La Statue de la Liberté à New York

Sources : Statue de la Liberté (Wikipédia)

La Statue de la Liberté : https://www.lastatuedelaliberte.com/

Statue of Liberty seen from the Circle Line ferry, Manhattan, New York

Origine de la statue : un cadeau du peuple français aux États-Unis

La relation entre la France et les Etats-Unis a toujours été intense d’un point de vue historique. La nation européenne a toujours soutenu les colonies anglaises d’Amérique du Nord dans leur quête d’indépendance et les idéaux de liberté, égalité et fraternité de la Révolution Française ont également inspiré les principaux fondateurs des Etats-Unis.

L’abolition de l’esclavage aux Etats-Unis est peut-être l’élément final qui a inspiré le sculpteur et fervent abolitionniste français Frédéric Auguste Bartholdi à réaliser cette statue colossale, qui deviendrait le symbole de la liberté.

L’iconographie d’une femme symbolisant le chemin vers la liberté n’était pas nouvelle. Le tableau d’Eugène Delacroix, « La liberté guidant le peuple », de 1830, présentait une femme portant le drapeau français et menant une bataille pour la liberté. Loin des icônes belliqueuses, Bartholdi a utilisé une torche pour symboliser la lumière, la liberté et le progrès.

La Statue est le symbole de l’Amérique depuis sa construction. Il s’agissait de la première image vue par les immigrants qui, à partir de la fin du XIXème siècle et jusqu’à la moitié du siècle suivant, arrivaient aux Etats-Unis en bateau, en quête d’une meilleure vie.

La fin de la construction du monument était prévue pour l’année 1876, date où l’on devait commémorer le centenaire de l’indépendance des Etats-Unis. Ce délai n’a cependant pas été respecté: il y avait trop de problèmes économiques, ce qui a retardé les travaux.

Le financement

De nombreux moyens ont été mis en place pour tenter de rassembler des fonds pour les travaux; nous pouvons mentionner le poème que la poétesse américaine Emma Lazarus a vendu aux enchères en 1883 pour financer la construction du piédestal. Nous pouvons aussi citer les critiques très dures et tenaces qui paraissaient dans le journal de Joseph Pulitzer et qui ont réussi à conscientiser les classes moyennes et aisées de la société: ces dernières ont en effet fini par effectuer des dons pour aider à la construction de la Statue.

Ce n’est qu’en 1880 que la totalité du financement sera assurée en France. Parallèlement, aux États-Unis, des spectacles de théâtre, des expositions d’art, des ventes aux enchères ainsi que des combats de boxe professionnels sont organisés pour recueillir de l’argent nécessaire à la construction du socle.

Construction et détails techniques

La réalisation et la maîtrise d’œuvre en furent confiées en 1871 au Français Auguste Bartholdi et il prit Viollet le Duc comme architecte, remplacé après sa mort en 1879 par Gustave Eiffel.

Pour sa construction Viollet le Duc choisi l’atelier Monduit à Paris, qui avait participé au chantier de Notre Dame de Paris et de Pierrefonds.

Viollet le Duc réalise les structures de la main tenant le flambeau et de la tête. Pour la surface de la statue il préconise une « peau » en plaques de cuivre repoussé. Il s’agit d’une armature formée de cornières métalliques prolongées verticalement par des jambages en fer. Elle ne porte pas directement l’enveloppe mais soutient des bandelettes en fer épousant exactement le contour de la peau extérieure, maintenue par des cavaliers en cuivre fixés chacun par des rivets. Un joint en carton bituminé est interposé pour éviter les effets électriques qui risqueraient d’accélérer la corrosion du fer. Ce procédé permet les dilatations différentes de la structure et de l’enveloppe, et laisse une certaine souplesse aux liaisons. Utilisé pour l’ensemble de la construction de la statue, il a prouvé son efficacité. Viollet le Duc dessine aussi le plissé de la robe.

Pour la structure interne, Viollet le Duc propose un solide pylône en fer lesté par du sable afin de donner à la statue une stabilité face aux vents puissants de la baie. Viollet-le-Duc étant tombé malade (il mourra en 1879), Bartholdi engage Gustave Eiffel, qui le convainc d’adopter la technique du mur-rideau avec un pylône métallique massif, stabilisé de neuf niveaux de traverses horizontales et d’entretoises posées en diagonales, qui soutient la statue.

Les 300 feuilles de cuivre d’un mètre sur trois sont fabriquées à la main dans les ateliers de la fonderie Gaget-Gauthier et Cie en 1878 (Ex atelier Monduit). 64 tonnes de feuilles de cuivre sont offertes par un donateur, l’industriel Pierre-Eugène Secrétan, permettant au chantier de démarrer. Les travaux de précision sont ensuite confiés par Eiffel à Maurice Koechlin, l’un de ses proches avec qui il travaillera sur la tour Eiffel. Le pylône métallique servant d’armature et de support aux plaques de cuivre est construit à Levallois-Perret dans les ateliers Eiffel, d’autres éléments dans le 17e arrondissement de Paris.

La maison Gaget-Gauthier et Cie lance parallèlement la fabrication des plaques de cuivre. Elle loue un terrain de 3 000 mètres carrés rue de Chazelles, juste à côté de ses ateliers. Des formes en bois y servent à marteler des feuilles de cuivre de 2,5 millimètres d’épaisseur. Celles-ci sont ensuite fixées sur le squelette de fer, et boulonnées les unes aux autres. De nombreux aléas retarderont la construction et l’assemblage : manque d’ouvriers et artisans (charpentiers, ferronniers, plâtriers) dû au financement incomplet. Seules neuf des 300 feuilles de cuivre sont achevées à la date du centenaire de l’indépendance, le  et le plâtre de la main droite, celle qui porte le flambeau, se brise en . Une fois terminée, elle est envoyée, la même année, à la « Centennial Exposition » (exposition du centenaire) de Philadelphie. Les visiteurs peuvent monter sur une échelle qui mène au balcon situé autour de la torche, moyennant 50 cents. Des photographies, des affiches et des maquettes de la statue sont vendues pendant l’Exposition afin de financer la suite des travaux.

C’est ensuite la réalisation de la tête présentée, en 1878, à l’Exposition universelle de Paris (dans les jardins du Champ de Mars). Les visiteurs peuvent pénétrer à l’intérieur jusqu’au diadème au moyen d’un escalier de 43 mètres moyennant la somme de 5 centimes.

Puis la haute statue émerge peu à peu des toits de la Plaine-Monceau et la rue de Chazelles, sur le terrain acquis pour l’occasion ; elle devient l’une des promenades favorites des Parisiens. Devenue le plus haut monument de Paris, elle se visite moyennant un droit d’entrée.

Des miniatures de la statue portant sur le socle le nom de Gaget sont vendues pour financer le projet. Selon la légende, c’est de là que viendrait le mot « gadget » : Gaget avec la prononciation anglaise.

L’ensemble terminé, la statue est démontée pour être transportée en 350 pièces par bateau.

Remontée en quatre mois, elle est inaugurée à New York en  avec dix ans de retard sur la date prévue.

Répliques en France

Il y a plusieurs, mais la plus grande est celle qui est à Paris, à l’extrémité aval de l’île aux Cygnes, à la hauteur du pont de Grenelle,

Répliques dans le monde

Ailleurs dans le monde, les répliques les plus célèbres sont celles du casino New York-New York à Las Vegas et celle de l’Odaiba à Tokyo. Durant les manifestations de la place Tian’anmen en 1989 à Pékin, les manifestants exhibèrent une statue baptisée Déesse de la Démocratie157, qui s’inspirait très largement de la statue de la Liberté ; son sculpteur, Tsao Tsing-Yuan, déclara avoir volontairement changé son apparence pour ne pas paraître trop pro-américain158.

Il existe d’autres répliques de la statue de la Liberté, dont Pristina, au Kosovo. Elle symbolise la libération du pays par les Américains ; Buenos Aires (fonte du Val d’Osne) au parc Belgrano.

Une statue de la Liberté « revue et corrigée façon Salvador Dalí » est située à l’entrée du village de Cadaqués, en Espagne.

La passerelle Saint Jean à Bordeaux (dite Passerelle Eiffel)

Sources : Passerelle Eiffel (Wikipédia)

Bordeaux la passerelle Gustave Eiffel (33 Bordeaux.com)

La « passerelle Eiffel » ou « passerelle Saint-Jean » est un ancien pont métallique ferroviaire situé sur la Garonne à Bordeaux.

Construite de 1858 à 1860, elle a été conçue par Stanislas de Laroche-Tolay, avec Paul Régnauld, ingénieur principal de la compagnie des chemins de fer du Midi, chef de services des travaux de la Compagnie générale de matériel de chemin de fer, et construite par les Etablissements Gustave Eiffel.

Désaffectée depuis la mise en service d’un nouveau pont ferroviaire en 2008, la passerelle fut affectée après sa sauvegarde et transformations, à un usage de passerelle pour piétons et cyclistes dans le cadre du projet Euratlantique.

Histoire

La passerelle a permis de relier les réseaux de deux compagnies ferroviaires : la Compagnie des Chemins de fer du Midi et la Compagnie du Chemin de fer de Paris à Orléans. Initialement les voyageurs devaient descendre à la gare d’Orléans située sur la rive droite de la Garonne et devaient rejoindre la gare Saint-Jean, située sur la rive gauche, par le pont de pierre ou en bateau.

La passerelle a été conçue en 1858 par Stanislas de Laroche-Tolay, ingénieur des Ponts et Chaussées, avec Paul Régnauld comme ingénieur en chef de la compagnie des Chemins de fer du Midi et Gustave Eiffel, alors jeune ingénieur âgé de 26 ans, qui assura la direction du chantier en sa qualité de chef de service des travaux de la Compagnie générale de matériel de chemin de fer.

Eiffel s’occupe en particulier des fondations de l’ouvrage, en proposant son idée, avec la technique de fondation à l’air comprimé, et impose l’exécution des piles tubulaires avec le ProcédéTriger.

Le procédé Triger est une technique de creusement de fouille ou de puits de mine dans des terrains humides ou inondés, fondé sur l’utilisation d’un caisson étanche. Elle a été inventée par l’ingénieur français Jacques Triger à la fin des années 1830.

Principe du procédé Triger

Pour faire le fonçage (creuser) d’un puits dans le lit de la Loire, Jacques Triger a recours à l’air comprimé.

Un cylindre en tôle de 12 mm d’épaisseur, 1 m de diamètre, 20 m de long, servant de trousse coupante, est enfoncé dans les alluvions du lit d’une rivière, séparé en trois compartiments horizontaux, celui du milieu hermétique servant de chambre d’équilibre, le compartiment inférieur étant l’atelier de fonçage.

Une machine à vapeur composée de deux pompes produisant de l’air comprimé envoyé pour pressuriser le compartiment inférieur, en respectant une pression de 3 à 4 bars (absolus) pour équilibrer les eaux extérieures en les empêchant de refouler par la trousse coupante du tube.

Ce système est également utilisé pour le fonçage – percement- de certains puits de charbonnages, notamment dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais.

Parmi les améliorations du procédé, on a utilisé l’injecteur Giffard pour faire remonter l’eau évacuée plus facilement.

Dangers du procédé

Ce procédé expose le personnel au moins à deux dangers :

  • la décompression, qui, lorsqu’elle se fait sans respecter les paliers nécessaires, expose à de graves complications d’embolie gazeuse appelée : la « maladie des caissons » ou de rupture du tympan. Les médecins ont très vite constaté ces problèmes, mais ont été très longs à en comprendre la cause et à trouver le mode de prévention par décompression lente ; grâce à un caisson de décompression.
  • l’aspiration à travers un effondrement de paroi, comme cela s’est produit lors du creusement de la station du métro « Cité » à Paris, provoquant la mort de trois ouvriers.

Gustave Eiffel réutilisera cette technique en particulier en 1887 pour la construction des fondations de la tour Eiffel. En effet côté Seine, les fondations de celle-ci étaient situées dans un ancien bras de la Seine remblayé et comblé. Afin que les ouvriers puissent travailler dans de bonnes conditions, quatre caissons métalliques étanches à l’air comprimé furent utilisés.

Construction de la passerelle

La passerelle métallique est de type pont droit en plaques de tôle de fer puddlé, assemblées et rivetées avec de longues poutres horizontales raidies par des croix de saint André. La passerelle présente une longueur de 509,69 mètres avec un tablier de 8,60 mètres de large. Elle repose sur 6 piles en maçonnerie et 2 culées pour l’accès de l’ouvrage.

Commencés le , les travaux furent achevés courant . La passerelle fut ouverte à l’exploitation le  après les épreuves d’essais en charge de l’ouvrage le . Elle avait été inaugurée le . Le Monde illustré du  reconnait l’esthétique de la passerelle Saint-Jean, remercie M. Stanislas de Laroche-Tolay et M. Régnault et cite : « Monsieur Gustave Eiffel, chef de service de l’entreprise, dont le talent précoce laisse concevoir de brillantes espérances ».

Incident pendant la construction

Gustave Eiffel, qui était présent sur la passerelle pendant les travaux, sauva un jour la vie d’un ouvrier tombé dans la Garonne en plongeant dans le fleuve pour le sortir de l’eau avant qu’il ne se noie.

Devenir de la passerelle

La passerelle Eiffel, comportait seulement deux voies ferrées avec une vitesse limitée à 30 km/h pendant ses deux dernières années d’utilisation ferroviaire, ce qui créait un goulet d’étranglement responsable de la saturation du trafic à destination ou en provenance du Nord de la France. Dans le cadre de la suppression du bouchon ferroviaire de Bordeaux, un deuxième pont à 4 voies a été construit et mis en place, sous le contrôle de Réseau ferré de France – maitre d’oeuvre . Il fut ouvert à la circulation ferroviaire le  après que la dernière circulation sur la passerelle eut lieu le . La mise en service complète des 4 voies a été réalisée en 2010.

Après la réalisation du nouveau viaduc adapté à l’augmentation du trafic faisant suite à l’inauguration de la LGV Sud Europe Atlantique, il a fut envisagé de détruire la passerelle Eiffel devenue obsolète. Toutefois l’intervention du directeur, au sein de l’UNESCO, du Centre du patrimoine mondial, Francesco Bandarin, a permis d’interrompre le projet de démolition prévu pendant l’été 2008 et d’engager une réflexion quant aux solutions permettant de conserver l’ouvrage. Ainsi la ministre de la Culture et de la Communication Christine Albanel en liaison avec le maire de Bordeaux Alain Juppé a décidé de placer la passerelle sous le régime de l’instance de classement au titre des monuments historiques.

Au printemps 2009, la commission régionale du patrimoine et des sites s’est prononcée pour une inscription de la passerelle Eiffel au titre des Monuments historiques. Ainsi la passerelle devrait être conservée et transformée en espace ludique.

La passerelle préservée a finalement été classée au titre des monuments historiques par arrêté du . L’architecte Jean de Giacinto a conçu, en collaboration avec le plasticien David Durand, une mise en lumière de l’ouvrage.

En , la future affectation de la passerelle n’est pas encore officiellement décidée. Elle pourrait devenir, dans le cadre du projet Euratlantique, un franchissement pour piétons et vélos. SNCF Réseau, actuel propriétaire de l’ouvrage, entreprend en 2019 d’importants travaux de sauvegarde afin de pallier les dégradations causées par la corrosion, entreprend une mise en peinture d’un gris anthracite, plus soutenu que celui qui la recouvrait auparavant, avant de la céder à une collectivité chargée de son entretien.

Gustave Eiffel : sa vie, ses oeuvres

Sources : Site La tour Eiffel 

Association des descendants de Gustave Eiffel

Association des Amis de Gustave Eiffel 

Gustave Eiffel (Wikipédia)

Résumé  :

Alexandre Gustave Eiffel, né Bonickhausen dit Eiffel le  à Dijon et mort le  à Paris 8e, est un ingénieur centralien et un industriel français, célèbre pour ses nombreuses réalisations en architecture métallique.

Issu d’une famille bourgeoise, il effectue de brillantes études à l’École centrale des arts et manufactures de Paris. Diplômé en 1855, il commence sa carrière en travaillant sur de grands projets ferroviaires, notamment la construction de ponts métalliques. En 1866, il fonde sa propre entreprise et se spécialise dans la construction de structures métalliques de grande envergure. Il révolutionne l’architecture de son époque, en repoussant les limites de la construction métallique.

La tour Eiffel, érigée pour l’Exposition universelle de 1889, est sans doute son œuvre la plus célèbre. Ce monument, à l’époque la plus haute structure du monde, devient rapidement un symbole de Paris et de la France. Outre cette tour, il conçoit de nombreuses structures métalliques remarquables, telles que la statue de la Liberté à New York, le viaduc de Garabit dans le Cantal ou le pont Maria Pia à Porto. Ces réalisations témoignent de son talent d’ingénieur et de son influence sur l’architecture mondiale.

Il consacre les dernières années de sa vie à la météorologie et à l’aérodynamique. Il équipe la tour Eiffel d’instruments de mesure et réalise de nombreuses expériences sur les effets du vent sur les structures. Il meurt à Paris en 1923, laissant un héritage considérable qui fait de lui une figure incontournable de l’histoire de l’ingénierie. Ses travaux ont contribué à façonner le paysage urbain de nombreuses villes à travers le monde.

Ses réalisations les plus célèbres :

Son nom, sa famille, sa jeunesse

Sa famille a porté longtemps le nom double « Bönickhausen dit Eiffel » (ou « Bonickhausen dit Eiffel » sans tréma, pour Gustave à sa naissance). Son deuxième nom a été ajouté par un ancêtre allemand qui s’est installé à Paris au début du XVIIIe siècle, et qui était originaire de l’Eifel, à Marmagen dans l’actuelle Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Le nom de Eiffel sonnant moins germanique que le patronyme originel de la famille, Bönickhausen, à une période férocement anti allemande, Gustave souhaite retirer ce nom ayant « une consonance allemande qui inspire [des] doutes sur [sa] nationalité française, et ce simple doute est de nature à [lui] causer, soit individuellement, soit commercialement, le plus grand préjudice ». En effet, en 1875, un dessinateur, que Gustave a licencié, le diffame en l’accusant d’être un espion à la solde de Bismarck. Gustave porte plainte, fait condamner le dessinateur et, le , se pourvoit devant le garde des sceaux pour ne plus porter que le nom d’Eiffel. L’autorisation de porter le patronyme d’Eiffel lui est accordée par un décret du , puis par un jugement du tribunal de première instance de Dijon du .

Son père, Alexandre Bönickhausen dit Eiffel, officier, engagé dans les armées napoléoniennes en 1811, devient secrétaire de l’intendance militaire de Dijon, ville où il épouse, le , Catherine-Mélanie Moneuse, fille d’un négociant de bois. Celle-ci se lance dans le négoce de la houille en acquérant les concessions de plusieurs mines de charbon (devenant ainsi l’une des toutes premières femmes chef d’entreprise en France), à une époque où ce marché est en pleine expansion grâce à l’essor de la révolution industrielle, et parvient, à grands efforts, à se constituer une petite fortune personnelle. Son frère, Bernard-Gilles Moneuse, est l’époux de Tullie Moneuse, née Caignet. Catherine-Mélanie convainc son mari de quitter son emploi administratif pour se charger de la comptabilité de son entreprise prospère.

Ses parents travaillant énormément, il est confié pendant sa petite enfance à sa grand-mère maternelle habitant Dijon. Durant son enfance, Gustave Eiffel vit également au château du Castel, situé aussi à Dijon, actuellement inclus dans le périmètre du lycée Le Castel. De 1843 à 1850, il fait ses études au collège royal de Dijon, actuel collège Marcelle-Pardé. À 18 ans, en 1850, son baccalauréat en poche, il quitte Dijon pour entrer au collège Sainte-Barbe de Paris en vue de la préparation du concours d’entrée à l’École polytechnique. Mais il échoue à l’oral et choisit d’entrer à l’École centrale des arts et manufactures de Paris dont il sort diplômé en 1855. Il choisit alors comme spécialité la chimie, en vue de reprendre la direction de l’usine de son oncle. Mais à cause d’une brouille familiale, il s’oriente vers la métallurgie, domaine d’activité que sa mère connaît et dans lequel elle a des relations. Il réside à Clichy à partir de 1856.

Ses pemières réalisations en tant qu’ingénieur

Après avoir été employé pendant quelques mois aux Forges de Châtillon-sur-Seine où son beau-frère est directeur, Eiffel fait la rencontre en 1856, par l’entremise de sa mère, de Charles Nepveu, entrepreneur parisien spécialisé dans la construction métallique, pionnier de l’utilisation d’air comprimé dans les forages, par ailleurs proche des frères Pereire. Résistant, léger et facile à manipuler, l’acier commence à s’imposer pour la construction de ponts et de charpentes, liés en particulier à l’essor des chemins de fer. Le jeune ingénieur fait bientôt la preuve de ses talents. Eiffel est placé par Nepveu, dont les affaires ne sont pas florissantes, à la Compagnie des chemins de fer de l’Ouest, où il étudie son premier ouvrage : un petit pont en « tôle » pour le chemin de fer de Saint-Germain. En dehors de cet emploi, il travaille avec Nepveu, à une offre pour la construction d’un pont ferroviaire sur la Garonne. Fort de ce marché probable, Nepveu cède son affaire à la Compagnie belge de matériels de chemins de fer dirigée par François Pauwels, qui embauche Eiffel.

Ainsi sa première grande réalisation fut le pont ferroviaire de Saint-Jean à Bordeaux en 1858 en collaboration avec Paul Régnauld, chantier dont il assume la direction à vingt-six ans. Gustave Eiffel utilise alors la technique de fondation à air comprimé lors de l’exécution des piles tubulaires. Or, il est l’auteur d’une étude : Le fonçage par pression hydraulique des piles concernant cette nouvelle technique. Le succès de l’entreprise, qui doit relier la Compagnie des chemins de fer du Midi appartenant aux frères Peireire à la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans, lui assure une première réputation. Au début des années 1860, sa collaboration avec Paul Régnauld l’aurait amené à réaliser la passerelle Saint-Paul et l’observatoire Sainte-Cécile à Arcachon.

Sa vie familiale

Le , à 29 ans, il se marie à Dijon avec Marguerite Gaudelet, alors âgée de 17 ans. Le couple a cinq enfants, trois filles et deux garçons (Claire (1863-1934), Laure (1864-1958), Édouard (1866-1933), Valentine (1870-1966) et Albert (1873-1941)), laissant une nombreuse postérité (dont l’historien d’art Georges Salles et la cavalière Virginie Coupérie-Eiffel).

Sa femme meurt le  à Levallois-Perret, à l’âge de 32 ans. Sa fille aînée Claire assurera auprès de lui le rôle de maîtresse de maison, car il ne se remariera pas.

Création de son entreprise

Eiffel, fort de ses premières expériences réussies, décide de fonder sa propre société. En 1866, il fait l’acquisition des Ateliers Pauwels de constructions métalliques, à Levallois-Perret, à l’ouest de Paris.

L’entreprise emporte alors plusieurs grandes commandes d’édification de viaducs et de bâtiments à structure ou charpentes métalliques. Pour ce faire, il n’hésite pas à parcourir l’Europe entière.

Le talent de l’ingénieur centralien, sa vivacité à saisir toute nouvelle idée ou projet et sa grande capacité à s’entourer de brillants collaborateurs contribuent au succès de la société Eiffel : Théophile Seyrig en 1868, Émile Nouguier à partir de 1875, Maurice Koechlin à partir de 1879, etc.

Maurice Koechlin sera d’ailleurs à l’origine en 1881 de la conception de l’armature de fer de la statue de la Liberté, dessinée par Auguste Bartholdi et inaugurée à New York en 1886.

Hangars, gares et galeries

Exemple : La gare de Budapest-Nyugati

La gare de Budapest-Nyugati (« gare de l’Ouest ») à Pest (Budapest) en Hongrie en 1875 ; La gare a été conçue par Auguste de Serres et a été construite par la société Eiffel. Elle a été ouverte le .

En 2020, la gare, classée, est rénovée ainsi que la distribution des voies à l’entrée de la gare, des aiguillages et des quais

Autres constructions :

Ponts et viaducs

Exemple : Pont Maria Pia à Porto

Le pont Maria Pia est un grand viaduc ferroviaire qui franchit le Douro à Porto (Portugal).

Le projet de Eiffel  fut à la fois le plus léger, le moins cher et le plus audacieux. Cette réalisation assoit définitivement sa réputation en France comme à l’étranger puisqu’il remporte ce concours international en mai 1875 face à de grands groupes métallurgiques (les Français Fives-LilleErnest Goüin et Cie et un groupe anglais) ;

Ce pont en arc métallique, premier pont ferroviaire à joindre les deux rives du Douro, a été conçu avec son associé Théophile Seyrig au sein de la compagnie de construction Eiffel et Cie. Ouvert en novembre 1877, il est désaffecté en 1991, remplacé par un ouvrage moderne, le Ponte de São João .

La longueur de la partie métallique est de 352,875 mètres. L’ouvrage comprend un grand arc métallique de 160 m, d’un tablier central de 51,88 m, solidaire avec l’arc. Le rail se trouve à 61,28 m au dessus des basses mers. Deux tabliers latéraux, l’un de 169,87 m, divisé en deux travées et reposant sur trois piles et l’autre de 132,8 m, divisé en deux tabliers reposant sur deux piles. Le poids des fers de l’ouvrage est de 1 450 tonnes dont 450 tonnes pour l’arc et 700 tonnes pour les tabliers et les piles.

Autres constructions de ponts métalliques :

  • pont métallique de Lavaud, lieu de traversée du Lay (Vendée), entre Péault et La Couture, construit en 1877. Un des 16 ponts encore en service ;
  • pont du château de Kermezen sur la commune de Pommerit-Jaudy (Côtes-d’Armor) ;
  • viaducs de Neuvial et de Rouzat pour la ligne de chemin de fer Commentry – Gannat en 1869 : il y crée des jambes de forces incurvées, à l’instar de la future tour Eiffel ;
  • pont métallique de Gérone, en Catalogne.
  • pont métallique ferroviaire sur la Birse, près de Münchenstein, en Suisse, construit en 1875. Le , ce pont cède sous le poids d’un train. Cet accident, actuellement la plus grande catastrophe ferroviaire en Suisse, fait 71 morts et 170 blessés21 ;
  • pont Eiffel à Viana do Castelo (Portugal), 1878 : viaduc rail-route à double tablier, long de 562 m ;
  • pont de Cubzac sur la Dordogne (Gironde), 1879 : pont-route en poutre en treillis ;
  • viaduc de la Souleuvre dans le Calvados ;
  • pont des messageries maritimes (en) à Saigon au Vietnam, 1882 ;
  • viaduc de Garabit, 1884. L’achèvement de ce viaduc, situé dans le Cantal, lui assure une énorme renommée. L’arc de cent soixante-cinq mètres de portée qui soutient le tablier du pont constitue un record du monde, absolu en ce domaine. De plus, celui-ci est élevé à cent vingt-deux mètres de hauteur. En fait, l’avant-projet est de Léon Boyer. Il figura sur le dernier billet de 200 francs, consacré à Eiffel  => voir l’article qui lui est dédié
  • viaduc de la Tardes24, près d’Évaux-les-Bains, sur la ligne de chemin de fer de Montluçon à Eygurande (la ligne a été désaffectée en 2008) ;
  • viaduc de Thouars : pont de chemin de fer au-dessus de la rivière le Thouet ;
  • il fait monter 14 piles en maçonnerie pour le pont-canal de Briare (1896), conçu par l’ingénieur Léonce-Abel Mazoyer ; la cuvette métallique est fabriquée par les établissements Daydé & Pillé de Creil ;
  • le pont sur l’Escaut à Tamise (Belgique) ;
  • pont ferroviaire sur la Siagne, sur la ligne Nice-Meyrargues, construit ensuite par l’ingénieur Jules Rival ;
  • pont ferroviaire de Capdenac-Gare, construit en 1860-1861 ;
  • pont ferroviaire d’El-Ourit à Tlemcen (Algérie) ;
  • passerelle de l’Avre sur la Seine, entre le bois de Boulogne à Paris et Saint-Cloud. Cette passerelle piétonne fait partie de l’aqueduc de l’Avre ;
  • viaduc Eiffel sur la ligne Paris – Mantes par Conflans sur l’Oise : pont métallique construit par la société Eiffel pour la partie « caisson poutrelle » en 1892. Dynamité par les Français le . Il a été reconstruit en 1947.

D’autres ouvrages sont construits après le retrait d’Eiffel en 1893 de l’entreprise qu’il a créée, et qui porte à partir de cette date le nom de Société de construction de Levallois-Perret. Par exemple :

Phares

Gustave Eiffel s’associe le  à l’ingénieur Louis Sautter (1825-1912), en déposant une demande de brevet (No 83080) pour « des perfectionnements dans la construction des tours en fer, et spécialement des tours de phare ». Selon des recherches effectuées par l’architecte estonien Indrek Laos, Gustave Eiffel a obtenu la commande de douze petits phares métalliques pour les côtes françaises. Seuls subsistent cinq exemplaires de ce type de phare.

Exemple : Le phare de la pointe du Raz, maintenant transféré à Fromentine en Vendée 

Un petit phare métallique est établi vers 1870 à flanc de falaise à la Pointe du Raz (Finistère). Il est éteint en 1887 et transféré sur l’estacade du port de Saint-Nazaire. Il est de nouveau démonté et transféré à Fromentine (Vendée) le .

  • Pointe de la Cahotte, le chenal du port de Deauville et de Trouville est balisé par deux petits feux métalliques, le premier sur l’estacade est (Trouville) date de 1860, mais reconstruit à l’identique en 1964. Le second sur l’estacade ouest (Deauville) date de 1888.

Dans les ateliers de la Compagnie des établissements Eiffel à Levallois-Perret sont construits deux petits phares jumeaux :

  • le premier, en , est installé dans le port d’Honfleur, déplacé en 1948 au Havre puis déplacé en 1960 dans le port de Moguériec (Finistère). Le phare a été totalement rénové et réinstallé le  ;
  • le second, en 1878, est installé dans le vieux port de Menton (Alpes-Maritimes).

Ce modèle de petit phare a été aussi exporté :

  • au Portugal, en 1886 le phare du Fort de Santa Catarina installé à São Julião da Figueira da Foz (c’est un phare similaire au Feu de Fromentine).

D’autres phares métalliques sont construits par Eiffel, à l’étranger :

  • en Égypte, en 1869 le phare du cap Burlos (Burullus) et en 1871 le phare de Ras Gharib, au milieu du golfe de Suez ;
  • en Estonie, en 1874 le phare de Ristna et en 1877 le phare de Ruhnu ;
  • au Brésil, en 1882 le phare de São Tomé, construit avec la collaboration de la société Barbier et Fenestre, concurrent de Louis Sautter ;
  • en Finlande, en 1886 le phare de Valsörarna, construit avec la collaboration de la société Henry-Lepaute, concurrent de Louis Sautter ;
  • à Madagascar, en 1901 le phare de Katsepy (Katsepe), en 1906 sur l’Île Sainte-Marie (Nosy Boraha) et en 1909 sur l’île de Nosy Iranja.

Eiffel et les nouvelles technologies

Plus que la TSF, encore balbutiante (et en attendant la télévision), c’est en fait l’avènement de l’aviation et l’intérêt stratégique que lui portent désormais les militaires français qui sauve définitivement le monument du démantèlement qui le menaçait (déjà quelques ferrailleurs lui avaient fait des propositions écrites). « Cette tour présente un intérêt stratégique pour la Défense nationale », finit par déclarer le général Ferrié.

L’ingénieur, qui mise d’emblée sur l’avenir du « plus lourd que l’air », se lance dans des travaux d’aérodynamique, spécialité à laquelle il s’est précédemment intéressé lors de la construction de la tour (à cause de la tenue au vent de celle-ci).

Il utilise d’ailleurs la tour pour réaliser des mesures de la traînée aérodynamique des corps avec un appareil dit « de chute libre ». En 1909, il installe une première soufflerie au Champ-de-Mars, puis en 1912, une deuxième à Auteuil, dans le 16e arrondissement. Cette deuxième soufflerie, connue sous le nom de Laboratoire Aérodynamique Eiffel, est toujours en activité et est classée Monument Historique depuis 1997.

Dans la première soufflerie (qu’il appelle laboratoire), il confirme d’abord les résultats obtenus avec son appareil « de chute libre ». Cette soufflerie utilise, comme les souffleries modernes, le principe de mouvement relatif : les forces exercées sur un corps au repos dans un courant sont égales aux forces que subit un corps qui se meut à la même vitesse dans l’air au repos. La conception de la deuxième soufflerie (celle d’Auteuil, qui fonctionne toujours) inspirera un certain nombre de celles qui sont utilisées de nos jours.

En 1912, dans cette soufflerie d’Auteuil, les collaborateurs d’Eiffel, en mesurant la traînée de sphères de différents diamètres constatent que cette traînée diminue dans une certaine plage de vitesse (alors que cette vitesse augmente) : ils viennent de découvrir la crise de traînée de la sphère. À la même époque, Eiffel et ses collaborateurs établissent quantitativement dans cette même soufflerie qu’un corps 2D ou 3D génère moins de traînée lorsqu’il possède un avant arrondi et un arrière en pointe raccordé par un arrondi à la partie avant (c’est le corps de moindre traînée, souvent nommé de façon abusive « en goutte d’eau »).

Pendant la Première Guerre mondiale, Eiffel poursuit ses recherches sur les hélices, la voilure mais aussi sur les projectiles. Ses travaux aboutissent en 1917 à la conception d’un avion de chasse monoplan qu’il baptise Laboratoire Eiffel (en abrégé LE) mais le projet s’arrête après l’accident mortel du pilote du prototype en . Après le conflit, il fait don de toutes ces installations à l’État, plus précisément au Service technique de l’aéronautique, en 1921.

Fin de vie

Gustave Eiffel est souvent considéré comme un espérantiste, soutenant dès 1910 le projet de langue internationale interculturelle et artificielle qu’est l’esperanto, inventée en 1887 et toujours active aujourd’hui, même si, de son propre aveu, il n’a jamais appris à la parler.

Il meurt le  dans son hôtel particulier de la rue Rabelais à Paris. Ses obsèques sont célébrées en l’église Saint-Philippe-du-Roule le  à 10 h 30, en présence de nombreuses personnalités. Le même jour, il est inhumé avec tous les honneurs dans le caveau appartenant à sa famille au cimetière de Levallois-Perret.

Le minutier central des notaires de Paris, département des Archives nationales, conserve son testament daté du  et complété par des codicilles rédigés entre 1909 et 1922. Ce document est consultable sous la forme d’un microfilm, coté MC/MI/RS/1166, disponible sur le site parisien des Archives nationales.

Henri Octave BRESSE (1888-1915), ingénieur, tué à la guerre de 14-18

Préambule

Cet article a pu être rédigé à partir des documents qui m’ont été transmis lors de successions.

D’autre part, ma cousine Corinne, fille cadette de mon oncle Paul BRESSE, m’a aussi transmis des documents qu’elle avait en sa possession, comme les diplômes, les lettres de mon oncle Henri, avant et pendant la guerre, à ses parents et frères et sœurs.

Cet article s’est appuyé aussi sur les revues de « Vienne et la Guerre » qui ont été publiés de 1914 à 1918 de façon hebdomadaire. Cette revue été publiée sur le modèle de « L’illustration 14-18 ». Il y a eu un article de 4 pages sur le Lieutenant Henry BRESSE, dans la revue du 7 Novembre 1915.

Origines

Henri Octave BRESSE, mon oncle, né le 18 Avril 1888, à Vienne (Isère) était le fils de Louis-François BRESSE et de Emma Octavie BERTINI, voir les articles précédents.

Pour l’Etat civil, il a été enregistré comme : Octave, Hippolyte, Henri, Gustave

Octave vient sans doute de sa mère Emma, Octavie. Hippolyte vient sans doute d’un parrain. Gustave était le prénom de son grand-père, Gustave BRESSE.

Son prénom était souvent orthographié Henry, on ne sait pas pourquoi.

 Quelle a été la descendance de Louis-François, dit Francis BRESSE et de Emma Octavie BERTINI ?

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Françoise (1887-1860),

Henri-Octave (1888-1915),

Louise-Madeleine, dite Madeleine (1889-1981)

Laurent, Paul, Eugène (1891-1973)

Jean Louis Félix Gabriel (1894-1982) , mon père

Les 5 enfants, avec de gauche à droite : Françoise, Jean, Paul, Henri, Madeleine. Photo colorisée par Jean-Claude FINAND

Quelle a été la vie de Henri étant jeune ?

J’ai peu de détails sur la vie de Henri et ses études à Vienne. Sans doute, il les a faites à l’Institution catholique Robin qui fête ses 150 ans cette année. Mon grand-père avait fait le choix de mettre ses enfants dans des écoles catholiques.

Il faisait la collection des cartes postales et écrivait ou recevait des cartes de ses frères et sœurs (voir article précédent)

Après son baccalauréat en 1905, Il est parti à Paris à l’école privée Bossuet, puis au Lycée Saint Louis pour préparer les concours des grandes Ecoles. Après avoir été admissible à Polytechnique, Il est admis à l’Ecole des Mines, en 1908.

Il a fait un séjour à Richmond près de Londres du 25 Mai à fin Aout 1908 .

A l’école des Mines, il a fait des stages et des voyages dans le cadre de ses études.

Pour chaque voyage, il a fait un rapport très détaillé des installations.

En 1909, il fait un stage aux mines de Bruay et un voyage pour visiter des mines et des aciéries dans le Nord et en Belgique.

Voilà par exemple, le dessin d’une aciérie.

En 1910, il a fait un voyage en Suède et en Norvège.

Il a fait des croquis et mis des photos dans ce rapport de 200 pages

Il obtient le diplôme de l’Ecole des Mines le 31 juillet 1911.

Service Militaire

En 1911, il est incorporé au 44 ème Régiment d’artillerie et effectue ses 2 années de service.

Carrière d’Ingénieur

En Octobre 1913, il est ingénieur à la société Française « Travail Electrique des Métaux » du groupe Rothschild.

Le 1 er Aout 1914, il devait s’embarquer pour Saint Pétersbourg, où il allait, à 26 ans, assumer la direction de la succursale de la société en Russie.

Mobilisation pour la guerre de 14-18

Il est affecté au 1 er régiment d’artillerie lourde à La Fère (Aisne).

Pendant la guerre, il écrit régulièrement à ses parents, frères et sœurs, avec les moyens disponibles (carte postales en franchise postale, lettre..). Ses parents, peuvent aussi lui répondre et lui envoyer des colis. Les lettres et les colis se croisent. Les colis sont prioritaires.

Tous les hommes de son âge étaient mobilisés : mon père Jean qui a eu 20 ans en 1914, Paul SAUTREAUX, le mari de sa sœur Françoise, mobilisé en tant que médecin, Charles LACOMBE, Charles BUISSON, ses oncles. Son frère Paul BRESSE n’a pas été mobilisé, du fait de sa surdité. Il s’est engagé comme infirmier-brancardier à l’Hôpital Complémentaire n°2 de Vienne, de septembre 1914 à décembre 1917

Une importante correspondance arrivait à la maison de Saint Marcel à Vienne.

Correspondance de Henri, pendant la guerre de 14

Des échanges de courrier émouvants et affectueux essayaient de combler l’angoisse de savoir les hommes au front, en première ligne dans cette guerre si meurtrière.

Par exemple, le 4 Octobre 14, près de Craonne (Aisne), Il décrit la vie des combattants : « Me voici devenu un homme des bois.., Il commence à faire froid… »

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Sa batterie est mise en route.  Il prend part à la terrible bataille de Charleroi, (21 au 23 Aout 14) puis à la retraite sur Paris et à la bataille de la Marne. (5 – 12 Septembre 14)

Pendant la retraite en Belgique, il se distingue par son sang-froid, dans un moment critique, et devient Lieutenant. Il est officier de renseignements, poste dangereux qui demande du coup d’œil, de l’esprit de décision et une connaissance approfondie de la technique de l’arme.

Lettre du 5 Octobre 14

Il prend des nouvelles de son frère Jean, mon père, qui est aussi mobilisé comme fantassin et il espère qu’il n’est pas au feu. Il dit que la guerre est effroyable et espère que la guerre se termine bientôt.

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Lettre du 17 Octobre 14

Il dit qu’il est toujours dans la région de Craonne (Aisne) et qu’il y a une période d’accalmie pour la guerre. Avec les hommes de sa batterie, ils ont construit un cahute creusée dans le sol pour s’abriter. Il a gardé un manteau en plus de sa tunique et demande à sa mère de lui envoyer des caleçons longs.

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Lettre du 10 Novembre 14

Il s’inquiète de son frère Jean.

Avec un sergent, ils ont continué leur abri souterrain pour se protéger, en particulier du froid. Pour le reste, la nourriture, il n’y a pas trop à se plaindre avec parfois, du chocolat, du gruyère, du thé et du vin.  Par contre, c’est un peu toujours la même chose, de la viande avec des légumes secs. Il manque des légumes et fruits frais.

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Il écrit à son frère Paul resté à Vienne, employé comme infirmier à l’hôpital (Voir article précédent)

« Le moindre petit mot fait ici plus de plaisir que nulle part ailleurs. » ou alors : « Je sais que tu continues l’œuvre admirable qui t’occupe depuis le début : c’est toi qui a la part la plus ingrate. » Lettre du 24 avril 1915. Ou encore il envoyait à son frère ces paroles de réconfort : « Tu es aussi utile à Vienne qu’au front. »

Lettre du 2 décembre 14

Il explique comment il s’aide des avions qui envoient les positions ennemies par les ondes radio qui sont émises depuis la tour Eiffel. Il avait un appareil de réception TSF.

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Ensuite, au moment des batailles de l’Artois, (9 mai 1915 au 25 juin 1915), il prend le commandement d’une section de batterie, en particulier équipé d’un canon à courte portée, donc très près des lignes de front. Il est frappé mortellement, par un éclat d’obus, le 12 Mai 1915, à 15 H, à Bertonval (Pas de Calais)

A la suite de son décès, le 12 Mai 1915

La revue « Vienne et la Guerre » N° 3 du 7 Novembre 1915 a publié un gros article sur sa vie et sa mort, avec beaucoup de témoignages de gens qui étaient avec lui au front.

Témoignage du sous-lieutenant d’artillerie Rousse, qui prévient sa tante, Mme Krohn, à Paris.

Témoignage du Commandant de la batterie, dont Henri BRESSE était le lieutenant.

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Il est enterré au Cimetière militaire d’Ecoivres, au Mont Saint Eloi, près d’Arras

En 1964, soit 50 ans après, j’ai accompagné mon père dans les différents endroits où il avait fait la guerre de 14-18 : Somme, Champagne, Verdun… Il en a parlé dans ses mémoires de la guerre

Nous sommes allés au Cimetière militaire d’Ecoivres, où j’avais fait une photo de la tombe de mon oncle.

En 2014, soit 100 ans après, avec mon épouse, Monique, nous sommes retournés dans les différents endroits de la guerre de 14-18. Nous avons retrouvé la tombe de mon oncle au Mont Saint Eloi.

Dans ce cimetière, il y a aussi des Britanniques tués en 1916 puis des Canadiens tombés lors de la conquête de Vimy en 1917. Il regroupe aujourd’hui 1 728 tombes du Commonwealth – dont 828 canadiennes – et 786 françaises.

Ce cimetière est parfaitement entretenu, sans doute aussi avec le financement des Britanniques et des Canadiens. Toutes les tombes sont répertoriées.

La mémoire de mon oncle Henri entretenue par la famille

Pour mes grands-parents, et surtout ma grand-mère, le décès de leur fils a été une rude épreuve.

Son décès était aussi évoqué dans les correspondances entre les autres enfants et les parents.

Par exemple, lettre de mon père, Jean à sa mère.

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Ou lettre de mon père Jean, caporal à son frère Paul :

« Notre frère est mort de la plus belle mort qui puisse être. » Henry faisait partie du 1er Régiment d’Artillerie Lourde, responsable de canons à courte portée.

« Je n’oublierai jamais que j’ai un frère à venger. »

« Demain une messe est célébrée pour les morts du 99ème régiment, j’y prierai pour notre brave Henry. »

Les parents ont voulu que sa mémoire soit pérennisée.

Sur le caveau familial, dans le cimetière de Vienne, ils ont fait faire un petit monument en bronze, avec son portrait en 3 dimensions.

En conclusion, ce qui a été dit par l’article de « Vienne et la Guerre »

« Jeune et plein de vie, en plein épanouissement de ses remarquables facultés intellectuelles, tous les espoirs lui étaient permis. Il était l’orgueil des parents. Il serait devenu, peut-être, l’honneur de sa ville natale. »

Les correspondances des enfants de Françis BRESSE et Emma BERTINI, avec leurs parents et entre eux de 1900 à 1913

La descendance avec mon grand-père Francis BRESSE et de Emma BERTINI

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Au début du siècle, la diffusion des Cartes postales s’était vulgarisée et beaucoup de personnes faisaient la collection des Cartes postales de différentes origines, comme certains faisaient la collection des timbres. Le prix d’envoi de Cartes postales uniquement pour les collections étaient beaucoup moins chères.

Par exemple, mon oncle Henri, puis Paul faisaient la collection et avait des correspondants même à l’étranger.

Je possède environ 500 Cartes adressées venant de France et 700 Cartes venant de l’étranger, dont :

  • Cartes à Emma BERTINI par ses enfants
  • Cartes des enfants entre eux
  • Cartes de correspondants à l’étranger
  • Cartes de Henri à sa famille lorsqu’il était en Angleterre

On apprend ainsi où ils étaient lorsqu’ils étaient en voyage ou Dans une pension où Dans quelle école. On a aussi des paysages et surtout des villes avec les monuments et les activités de l’époque.

Dans leur correspondance, les enfants s’appelaient par leur prénom familier :

  • Zizi pour Henri, qui était souvent orthographié Henry
  • Dédé pour Françoise
  • Ninette pour Madeleine
  • Paul reste Paul

Lettres à Emma BERTINI

Lettre de mon grand-père, Francis, à son épouse Emma BERTINI, en 1902

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Chaque année, mon grand-père, Francis partait en Juillet Aout au Mont Dore. En 1902, il avait 41 ans, sans doute pour faire une cure des voies respiratoires.

Chaque année, ma grand-mère allait à Paris chez une parente de la famille, Mme KRÔHN. Voilà la carte que lui a envoyé, mon oncle Henri, en Mars 1902.

Lettre de mon père Jean, en 1902 (il avait 8 ans) à sa mère.

Lettre de mon père Jean à sa mère, en Mars 1912, à Lyon, où il préparait le concours de Saint Cyr.

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Lettres à Francis BRESSE

Lettre de Henry à son papa en 1901

Lettre de Madeleine à son papa en 1908

Lettres à Françoise BRESSE

Lettre de Henry à Françoise en Octobre1901

Françoise qui avait 13-14 ans était alors au couvent du Montfleury à La Tronche  . Ce couvebt a fait une expérience d’enseignement avant d’être occupé par les Dames de Saint-Pierre, auxquelles on doit l’aspect actuel du couvent. Stendhal décrit la beauté du site Dans les Mémoires d’un touriste,

Lettre de Henry à Françoise en Novembre 1901

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Il dit que sa collection de Cartes postales augmente

Lettres à Henri BRESSE

Lettre de Jean BRESSE à son frère Henri en 1905

Henri était à l’école Bossuet à Paris pour préparer le concours de l’école des Mines de Paris. Mon père Jean avait 11 ans et étudait le latin au collège. Il s’exprimait déjà très bien.

Lettre de Paul BRESSE à son frère Henri 

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Paul dit qu’il avait de nombreux projets, dont celui de faire la collection des affiches, dont sa fille cadette, Corinne a des exemplaires.

Il demande à son frère qui est à Paris de lui trouver des affiches difficiles à trouver.

Il dit qu’il est allé à Artas, où il s’est ennuyé, en automne, mais qu’il a apprécié la campagne.

Lettre de Madeleine BRESSE à son frère Henri en 1901 

Madeleine avait 12 ans et dit qu’Elle attend une réponse.

Lettre de Madeleine BRESSE à son frère Henri en 1903Pour voir  l’image en grand cliquez dessus pour qu’Elle s’ouvre Dans un nouvel onglet

Cette carte a été écrite le 28 Juin 1903. Elle relate l‘expulsion manu militari des moines du couvent de la Grande Chartreuse qui eu lieu le 29 avril 1903.

Cette explusion fait suite à la suppression des congrégations sous la Révolution française. 

Voilà les moines de la Grande Chartreuse en 1902, avant l’expulsion

Lettres à Madeleine BRESSE

Lettre de sa soeur Françoise à Madeleine en 1900

Madeleine qui avait alors 11 ans était alors au couvent du Montfleury à La Tronche

Lettres à Paul BRESSE

Lettre d’une cousine Lacombe d’Artas, à Paul en 1900

Lettre d’un ami à Paul, en 1906

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Paul avait alors 17 ans. Il était à Montpellier, où on s’occupait de lui, compte-tenu de sa surdité qui avait été découverte à l’age de 12 ans (voir article précédent)

Paul lui avait dit qu’il garde courage et confiance. Son ami lui dit qu’il déjà vu des guérisons presque complètes et que la médecine et les spécialistes peuvent beaucoup. Dieu fera le reste.

Lettres à Jean BRESSE

Lettre de Madeleine (Mme GARDON) à son frère Jean en 1920

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Jean était en train de terminer sa formation à l’école Saint Cyr.Il a été nommé Lieutenant à la fin de la guerre de 14, le 15 Novembre 1918.

Madeleine était déjà mariée avec Pierre GARDON et habitait à Tullins (38) , le pays de Pierre GARDON.

 Lettres de Henri BRESSE lors de son séjour à Richmond en 1908

Henri BRESSE qui préparait l’Ecole des Mines a fait un séjour à Richmond près de Londres du 25 Mai à fin Aout 1908 .

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Il explique que les débuts sont pénibles, mais que les anglais sont aimables

Lettre de Henri à ses soeurs Françoise et Madeleine le 1 er Juillet 1908

Il dit qu’elles sont trop occupées par le mariage d’une amie pour qu’elles envoient des Cartes postales .

Françoise avait 21 ans. Elle s’est mariée en décembre 1911, à 24 ans.

Madeleine avait 18 ans et 9 mois. Elle s’est mariée en Févier 1913, à 23 ans.

Lettre de Henri à sa soeur Françoise le 29 Juillet 1908

Henri dit qu’il est content que Françoise se soit remise du désespoir d’avoir perdue une amie qui s’est mariée.

Lettre de Henri à son frère Paul  le 25 Juin 1908

Il souhaite à son frère de réussir le concours des Beaux Arts à Montpellier. Paul l’a effectivement réussi et a obtenu son diplome DPLG (voir article précédent)

Henri dit qu’il joue des partie de golf.

Lettre de Henri à son frère Paul  le 16 Juillet 1908

La lettre est en anglais. Henri dit qu’il va toute les semaines sur la rivière à Richmond (Tamise) pour jouer à un jeu « Scaling »

Emma, Octavie BERTINI (1861-1950), ma grand-mère paternelle

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Son ascendance paternelle, coté BERTINI

Son père Henri Gabriel BERTINI, était un fils de Henri Jérome BERTINI, le compositeur. Il a été évoqué dans l’article : La famille des BERTINI, nés BERTIN, musiciens

Le portait de son père Henri Gabriel, tronait dans le bureau de mon grand-père et qui devint celui de mon père.

Son ascendance maternelle, coté BUISSON

Sa mère, Félicie BUISSON était la fille de Charles BUISSON, notaire à Grenoble.

Félicie BUISSON a épousé Henri-Gabriel BERTINI, le 27 décembre 1855, à La Tronche.

Ils ont eu 2 enfants :

  • Charles, Henri, né en 1856
  • Emma, Octavie est née le 8 Novembre 1861

L’origine du prénom Emma

La grand-mère de Emma, Octavie, s’appelait Cléméntine, Emma d’Anne de Saint Romain, 2 ème épouse de Henri Jérome BERTINI,

La tante de Emma, Octavie, soeur jumelle de son père, s’appelait Emma, Isabelle. Elle est décédée peu de temps après la naissance.

Emma est un prénom très courant actuellement. Dans la famille BRESSE, ma soeur ainée, Germaine, veut se faire appeler Emma.

Le mariage de Emma BERTINI avec mon grand père Francis BRESSE

Il s’est effectué le 14 Juin 1886 à La Tronche (38)

Emma BERTINI et Francis BRESSE au moment de leur mariage

Emma avait alors 24 ans et 6 mois, mon grand-père 25 ans et 5 mois

Emma BERTINI et sa mère Félicie BUISSON au moment de leur mariage

La descendance avec mon grand-père Francis BRESSE (voir article : Mon grand-père : Louis François, dit Francis BRESSE (1 ère partie)

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Mon grand-père, avec les 5 enfants : de gauche à droite : Paul, Jean, Françoise, Emma BERTINI, Madeleine, Henri, Antoinette BRUNET, la mère de mon grand-père et mon grand-père (photo prise vers 1895)

Les 5 enfants, avec de gauche à droite : Françoise, Jean, Paul, Henri, Madeleine. (Photo colorisée par Jean-Claude FINAND)

La descendance avec Francis BRESSE

Françoise (1887-1860), qui a épousé Paul SAUTREAUX (1885-1928), médecin

Henri, Octave (1888-1915), ingénieur des Mines, qui a été tué pendant la guerre de 14-18, le 15 Mai 1915

Louise, Madeleine, dite Madeleine (1889-1981) qui a épousé Pierre GARDON (1884-1979) Juge de Paix

Paul, Eugène (1891-1973) architecte qui a épousé Antoinette, Marie ODIER-MECKLING (1915-1983)

Jean, Louis, Félix, Gabriel, (1894-1982) mon père qui a épousé Madeleine, Marie SEVE (1903-1943), puis Suzanne, Elisabeth HENRY (1911- 2000), ma mère.

Emma BERTINI devient grand-mère

Son premier enfant, Françoise, Antoinette, Emma BRESSE, est née le 1 er Avril 1887. Elle a épousé Paul SAUTREAUX, médecin, le 19 décembre 1911. C’était ma tante Françoise qui vivait à la maison familiale de Vienne après le déces de son mari, en 1928. Je l’ai bien connu jusqu’à son décés en 1960.

Ma tante Françoise a eu son premier enfant, Renée, le 16 Mars 1913. Elle devint religieuse, carmélite, à Fourvière à Lyon.

Emma BERTNI, qui tient dans ses bras, Renée la fille de ma tante Françoise (à droite), au fond, ma tante Madeleine, à Saint Marcel. (Crédit Photo Paul BRESSE)

Emma BERTINI, pendant la guerre de 1914-1918

Emma a eu 3 fils qui ont été concernés par la guerre.

Henri-Octave (1888-1915), était ingénieur des Mines, en 1911. Il a fait son service militaire dans l’Artillerie, entre le 1er Octobre 1911 et le 1 er Octobre 1913.

Il a été mobilisé, lieutenant au 1er Régiment d’Artillerie Lourde, responsable d’un canon à courte distance des lignes de front. Il a été tué le 12 Mai 1915, par un éclat d’obus, au Mont Saint Eloi, où il est enterré.

=> Pour elle, cela a été une rude épreuve. Elle a pu se recueillir sur le caveau familial où il y a une plaque en bronze avec un portrait de Henri Octave.

Paul, Eugène (1891-1973), était handicapé par de la surdité. Il a été réformé.
Un hôpital militaire a été créé à Vienne, et Paul est devenu infirmier ou aide-soignant pendant la guerre.

Jean, Louis, Félix, Gabriel (1894-1982) mon père, a passé le concours de Saint Cyr en 1914, mais n’a pas été admis.
Il est parti comme simple soldat à la guerre le 3 Septembre 1914, avec le 99 ème régiment d’infanterie. Il est devenu caporal, le 17 Mai 1915.

Correspondance de mon père avec ses parents et en particulier sa mère

Mon père a écrit ses mémoires de la guerre de 14-18 : elles ont été numérisés et sont disponibles sur le site de Europeana.com. Le lien qui permet de les visualiser ou de les télécharger est le suivant : https://www.europeana.eu/fr/item/2020601/https___1914_1918_europeana_eu_contributions_9573

Pendant toute la guerre, il a correspondu avec ses parents et en particulier sa mère.

Jean BRESSE, caporal, en 1915. (Crédit Photo Paul BRESSE)

 

Voilà ce qu’il a écrit par exemple, le 14 décembre 1914.

Pour voir  l’image en grand cliquez dessus pour qu’elle s’ouvre dans un nouvel onglethttps://famille.bres.se/wp-content/uploads/2023/07/BRESSE_Jean_Lettre_14_12_1914_b.jpg

Il a aussi écrit des lettres à ses frères et soeurs. Il a écrit au moins 700 lettres que je possède. Par contre, je ne possède pas les lettres de sa mère, père, frères et soeurs.

Ces lettres où mon père décrivait tous les endroits où il a fait la guerre lui ont servi pour rédiger ses mémoires, 80 ans  : « Souvenirs de 4 années de Guerre 1914-1918 » que j’ai fait numériser et qui sont maintenant disponibles sur Internet :

https://www.europeana.eu/fr/item/2020601/https___1914_1918_europeana_eu_contributions_9573_attachments_108060

Après le décès de son frère Henry, le 15 Mai 1915, il a écrit à son père et à sa mère

Pour voir  l’image en grand cliquez dessus pour qu’elle s’ouvre dans un nouvel ongletIl était vraiment sur le coup de l’émotion. Plus tard lors d’une attaque, où il avait blessé un officier allemand qui a été prisonnier, il a pris de ses nouvelles régulièrement.

Quelle a été sa vie jusqu’à son décès ?

Comme il a été dit par son frère Charles Henri (voir article précédent)

Crédit Photo : Paul BRESSE

Toute sa vie, elle s’est occupée de ses enfants et petits enfants.

Elle s’est occupée du fonctionnement de la maison de Saint Marcel, mais elle était aidée par du personnel. Il y avait aussi des commodités qui servait aussi au personnel. Par exemple, une cuisine toute équipée avec des lumières qui s’allumaient pour les domestiques si quelqu’un appelait depuis une chambre.

En souvenir, elle avait gardé le piano à queue de son grand-père, Henri Jérome BERTINI, le compositeur. Je ne sait pas si en jouait. Ce piano était dans la pièce salle à manger / salon. Quand mon père a repris la maison, il n’était pas musicien et aucun de mes frères et soeur n’en jouait. Comme le piano occupait beaucoup de place, il n’a pas juger utile de le garder, et il a été vendu.

Voir aussi le descriptif de la maison de Saint Marcel dans l’article précédent.

Puis est arrivée la guerre de 1940.

Mon père, Jean a été nommé Intendant militaire de 2e classe le 1er septembre 1939, à Paris et vivait à Viroflay. Puis il a fait partie des troupes du Maroc , et envoyé à Taza le 10 janvier 1942 jusqu’à son retour Marseille le 6 février 1945. Puis il était Intendant militaire de 1ère classe, responsable de l’Habillement à Paris le 30 mars 1945, jusqu’à ce qu’il soit rayé des cadres le 1er avril 1946, où il a pris sa retraite comme Général de Brigade.

Mon oncle Paul, vivait à Paris. Compte-tenu de sa surdité, il ne fut pas mobilisé.

Ma tante Françoise a eu 4 enfants qui ont vécu : Renée (1913- 2004), Léonie (Paulette) (1916-2000), François (1920-1995), Claude (1924-2000). Elle a perdu son mari Paul SAUTREAUX, en 1928. Elle avait encore des enfants en cours d’étude.

Mon grand-père, Francis, est décédé le 9 Octobre 1941.

Lorsque mon père a été rayé des cadres en Avril 1946, il s’est installé dans une maison à Francheville, près de Lyon. Il est venu à Vienne, où la situation n’était pas très reluisante, où ma grand-mère vivait seule.

Il s’est alors occupé de la succession de mon grand-père, en particulier pour le partage de la propriéte de Saint Marcel.

Comme mon père pour sa retraite voulait reprendre la propriété de 4 hectares, qui était essentiellement en vigne et qu’il voulait transformer en verger, il est devenu proprétaire d’une partie des terrains. La maison a été coupée en deux :

  • La maison principale avec l’entrée pricipale est devenue la propriété de ma tante Madeleine. Mon père l’a loué jusqu’à son décès.
  • La partie du haut de la maison qui avait une entrée séparée, est devenue la propriété de la tante Françoise qu’elle habitée jusqu’à son décés en 1960. Je l’ai bien connue. Elle venait souvent manger avec nous

Une autre partie des terrains a été donnée à mon oncle Paul, mais il n’a pas voulu les garder et les a vendu à Claude, dernier fils de ma tante Françoise.

Comment ma grand-mère a terminée sa vie ?

Le temps que la succession se fasse, nous n’avons déménagé à Vienne que vers 1950. A l’époque, ma grand-mère avait des dificultés pour marcher. Mon père lui a trouvé une maison de retraite à Saint Jean de Bournay, pas très loin du village natal des BRESSE.

Elle a eu la maladie d’alzheimer. Quand mon père allait la voir, elle ne le reconnaissait pas. Elle disait : « je n’ai jamais eu de fils Jean »

Elle est décédée le 18 Avril 1950.

La famille des BERTINI, nés BERTIN, musiciens

Cette histoire de la famille BERTIN, puis BERTINI est tirée essentiellemnt du livre de Pascal BEYLS (voir article précédent), sauf pour l’arrière grand-père Servais BERTIN et son grand-père Servais Gabriel, d’après ce que j’ai trouvé sur internet

(Cliquez sur l’image pour la voir en plus grand et faites retour)

L’arbre généalogique de l’ascendence de Henri Jérôme BERTINI

Son arrière grand père, Servais BERTIN, est né en 1687 et décédé en 1759, à Versailles.

On peut trouver sur Internet :  Bertin, Servais 1687-1759 France, Versailles – Paris

Il était maître de chapelle à Versailles et à Paris, graveur de musique et éditeur à Paris,  à la rue du Four Saint Honoré proche du Caffe d’Elie. En 1742 sa fille d’environ 16 ans était graveuse dans son entreprise, sa musique était jouée aux Menus-Plaisirs du Roi, le 15.juin.1751 comme ‘Bourgeois de Paris’. Le 21.fév.1713  il épousa Elisabeth Claude Le Camus (1686-) qui est décédé et en 1725 il épousa Jeanne Buisson.

Il a composé beaucoup d’oeuvres musicales, dont une suite, des symphonies pour flute et hautbois et des chants à boire.

On peut avoir une idée de ses oeuvres sur le site de la BNF dont des oeuvres sont  numérisées : https://data.bnf.fr/fr/documents-by-rdt/14980994/tum/page1

Son grand-père, Servais Gabriel BERTIN (1716-?)

Dans le livre de Pascal Beyls, il y a eu un mélange entre l’arrière grand-père et le grand-père.

On connait très peu de choses sur Servais Gabriel BERTIN en dehors du fait qu’il s’est marié avec Suzanne ALLARD et qu’ils ont eu au moins un enfant, Jérôme Gabriel BERTIN

Son père Jérôme Gabriel BERTIN, dit BERTINI (1746-1819)

Henri Jérôme BERTINI, sa famille, ses descendants

(Cliquez sur l’image pour la voir en plus grand et faites retour)

Son fils Henri Gabriel BERTINI

Emma Octavie BERTINI ( 1861-1950) était ma grand-mère parternelle. 

Elle m’a sans doute connu, mais je n’en n’ai pas le souvenir. Elle a vécu une bonne partie de sa vie à la maison de Saint Marcel à Vienne.

On ne parlait pas souvent de la famille BERTINI à Vienne, on parlait plus des familles BRESSE, BUISSON, LACOMBE, CHABROL

J’ai retrouvé par hasard, un jour dans un grenier des exemplaires des partitions de  Henri Jérôme BERTINI , que j’ai pu récupérer lors du décès de mon cousin germain François SAUTREAUX

Elle avait gardé comme souvenirs que je sache :

  • le piano de son grand-père; qui était dans la grande pièce salon, salle à manger : il a été vendu par mon père quand il est venu habiter à Saint Marcel
  • le portait de son père Henri Gabriel, identique à la photo précédente qui était encadrée et de grande dimension dont on ne connait pas l’auteur. Ce portrait tronait dans le bureau de mon grand-père et qui devint celui de mon père.
  • de magnifiques vases en porcelaine asiatiques qui étaient au dessus de la cheminée du bureau

Henri Jérôme BERTINI (1798-1876), compositeur de musique et d’une méthode de piano, le grand-père de ma grand-mère maternelle, Emma BERTINI

Pascal BEYLS a écrit une biographie très complète de Henri Jérôme BERTINI qui est encore disponible sur Amazon : https://www.amazon.fr/Pascal-Beyls/e/B001K70368%3Fref=dbs_a_mng_rwt_scns_share

ISBN : 2-9513494-1-6

Henri Bertini, aujourd’hui tombé dans l’oubli, fut un pianiste virtuose doublé d’un compositeur de musique. Né en 1798 d’une famille de musiciens, il est un enfant prodige et à 12 ans, donne des concerts dans différentes villes d’Europe. Comme exécutant, il s’est placé au rang des premiers artistes. Moins virtuose que Kalkbrenner ou Herz, Bertini avait un ensemble de procédés, une exécution personnelle d’une rare valeur et d’un excellent modèle.
Connu surtout pour ses études et sa méthode de piano, son œuvre préromantique se compose de 180 opus et renferme près de 500 morceaux dont de nombreuses compositions pour piano à deux et à quatre mains, des variations sur des airs d’opéras, de charmants sextuors, des duos, des trios, un nonetto, des symphonies.
D’un style original et riche en idées musicales, Bertini se révèle être un compositeur agréable méritant d’être redécouvert.
Egalement a été analysée l’œuvre, encore plus méconnue, de son frère Auguste.
Une liste des compositions avec la localisation des partitions rendra enfin aux musiciens les plus grands services dans leurs recherches.

On a aussi sur Wikipédia, une biographie très complète (en anglais, en français, et  traduite en 10 langues) de toutes ses oeuvres : https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Bertini

Henri Bertini, connut la célébrité et, de son vivant, reçut les honneurs du dictionnaire.
Ainsi pouvait-on y lire en 1867 :

« Bertini (Henri Jérôme), né à Londres en 1798, est un des pianistes les plus distingués de notre époque et un compositeur d’un rare mérite. M. Bertini eut pour professeur son frère, qui lui inculqua les principes de Clémenti. Au retour de divers voyages qu’il fit en Hollande, Allemagne et en Angleterre, M. Bertini se fixa à Paris vers 1821. Sous le rapport de l’exécution, M. Bertini appartient à l’école éclectique. Son jeu sobre et large, qui rappelle celui d’Hummel, n’exclut en rien chez lui le côté brillant de l’exécution. Comme compositeur, M. Bertini joint à un style grave un goût détaché et fin. Ses œuvres portent un cachet d’élégance, de distinction et même d’originalité qui lui a toujours valu l’approbation des connaisseurs et lui a enfin concilié la faveur du
public. Des deux cents œuvres environ qu’il a composées pour le piano, les plus populaires et les plus justement admirées sont ses Etudes pour le piano. M. Bertini réside actuellement aux environs de Grenoble. Il a pris une part active à la rédaction de l’Encyclopédie pittoresque de la musique, et publié un livre didactique sous le titre de : Le Rudiment du pianiste. »

Henri Jérôme Bertin dit Bertini, pianiste virtuose et compositeur, était issu d’une famille de musiciens. Il naquit le 28 octobre 1798 à Londres à la fin du séjour de ses parents. Il était âgé à peine de six mois lorsque sa famille revint à Paris. Il reçut de bonne heure les leçons de son père. Dès son jeune âge, il se révèle être un enfant doué aux progrès très rapides.

A douze ans, sous la conduite de son père, l’enfant donna plusieurs concerts dans différentes villes. Durant l’un d’entre eux, le grand musicologue Fétis le rencontra à
Bruxelles en 1811. Il le commenta ainsi :  » Le talent de son exécution excitait l’admiration des connaisseurs.  » L’enfant Bertini parcourut ainsi les Pays-Bas et
l’Allemagne du Rhin, et obtint partout des applaudissements. Pendant tout ce voyage, il continua de travailler avec soin sous la direction de son père. De retour à Paris, il y fit un court séjour et suivit des études d’harmonie et un cours de composition, puis se rendit en Angleterre et en Ecosse, où il passa quelques années. On le retrouve ensuite à Bruxelles avec son père où il s’installe alors comme professeur de piano.

A Bruxelles, le 16 avril 1820, Bertini fit jouer au Théâtre de la Monnaie, un opéra comique en un acte, Le jaloux dupé, sur des paroles de Camille Mellinet. En 1821, il s’établit à Paris. Bertini se trouve dans une époque où le piano connaît une grande faveur dans le public. Naturellement, il joue dans les concerts à Paris. On connaît, par les journaux musicaux de l’époque, quelques-uns de ses concerts.

Le 20 avril 1828, il joue aux salons Pape avec Franz Liszt, qui commence sa brillante carrière. Bertini venait de transcrire pour piano la symphonie en la majeur de
Beethoven en l’arrangeant pour huit mains. Bertini, Liszt, Sowinski et Schunke jouèrent ensemble la transcription.

Le mois suivant, il joue avec son ami Fontaine au violon un concert des œuvres de son ami Ferdinand Sor. Bertini devient donc un concertiste à la mode. Il se produit non seulement à Paris mais aussi en province. Par exemple, le 10 mars 1833, il donne avec son ami le violoncelliste Franc-homme une matinée musicale dans les salons Pleyel. Au programme, il met un nouveau sextuor, son deuxième :

C’est avec plaisir que nous parlons d’artistes du mérite de MM. Bertini et Franchomme, parce que chaque occasion qui s’offre à nous de les nommer en est une de leur donner les éloges auxquels ils ont tant de droits. L’un, fort de sa conscience et de son amour pour l’art, a su résister à l’envahissement du mauvais goût, et, conservant au piano sa destination primitive, en a fait l’esclave du compositeur et non pas celui de l’exécutant. L’autre, au sortir des bancs d’école, s’est placé au-dessus des plus habiles violoncellistes. C’est, le répéterons-nous, un vif contentement pour nous de trouver de vrais artistes sur notre chemin, habitués que nous sommes à heurter tant de médiocrités.

Un nouveau sextuor de M. Bertini a ouvert cette séance intéressante. Ce morceau est sous tous les rapports digne d’être placé sur la ligne des œuvres du
même genre et du même auteur pour lesquels nous avons exprimé si souvent notre estime. La partie de piano n’est pas rendue importante aux dépens des
autres instruments ; défaut qu’évitent à grand peine les pianistes qui composent de la musique d’ensemble. Chaque voix, dans le chœur instrumental, a son rôle qu’elle conserve suivant son importance, sans essayer d’écraser les autres voix. Le second et le troisième morceau du sextuor nous ont semblé surtout remarquables entre les autres. La mélodie en est élégante et pure ; la disposition originale entre les différentes parties décèle une main habile. Ce morceau est un des mieux qu’ait écrits M. Bertini.

M. Franchomme a exécuté un morceau composé sur un thème du Pirate et un duo pour piano et violoncelle avec M. Bertini. Toutes les qualités qui constituent un habile violoncelliste se trouvaient réunies chez M. Franchomme : volume et justesse du son, brillant de l’archet, manière de phraser large et expressive. Enfin, nous l’avons dit, presque encore élève, ce jeune artiste s’est placé par son talent à la tête des violoncellistes français.
L’un des derniers quintettes de M. Onslow a été exécuté à cette matinée.

A Paris, le monde de l’exécution pianistique de cette époque est dominé par des virtuoses du piano tels que Kalkbrenner et Thalberg ; d’autre part, on découvre de
plus en plus Liszt et Chopin. Aussi, il a fallu beaucoup de temps à Bertini pour être connu et apprécié à sa juste valeur. Ses contemporains estimaient que le jeu de
Bertini, sans être sévèrement classique, avait « de la gravité et de la largeur ». Il fut classé comme un virtuose de l’école de Hummel sachant allier, comme lui, la
sobriété et l’élégance :

Comme virtuose, il s’est placé au rang des premiers artistes en son genre. Son talent d’exécution appartient plutôt à l’école mixte dont Hummel est le maître
qu’à l’école actuelle. Il joue avec sagesse et avec largeur, sans renoncer toutefois au brillant qui est dans la nature de l’instrument.

Dans un article publié deux mois après sa mort, Marmontel décrivit la manière de jouer de Bertini :

Son jeu tirait de Clémenti par la régularité et la clarté dans les traits rapides, mais la qualité du son, la manière de phraser et de faire chanter l’instrument participaient de l’école de Hummel et de Moschelès. Moins virtuose que Kalkbrenner et Henri Herz, Bertini avait pourtant un ensemble de procédés, une exécution toute personnelle, d’une rare valeur et d’un excellent modèle.

Il est fort probable que Berlioz et Bertini se connaissaient. Mais l’auteur de L’Enfance du Christ ne le mentionne ni dans ses Mémoires ni dans les lettres qu’il
écrivait. Il en existe toutefois une que Berlioz écrivit à Bertini vers 1830. Il désirait aller le voir avec son ami M. Richard, hommes de lettres, traducteur des Contes
d’Hoffmann et excellent musicien. Dans cette lettre, Berlioz écrivait qu’il était lui-même un grand admirateur du génie de Bertini et que sa musique « lui fait battre le
cœur énergiquement ». Il ajoutait de plus :

Je ne connais encore que vos études et votre sextuor, mais quand j’y pense et que je vois tant de misérables barbouilleurs de papier et marteleurs de piano avoir des réputations … que je voudrais pouvoir les réunir en un seul homme afin de les stigmatiser comme ils le méritent …

Egalement, le critique musical qu’était Berlioz devait écrire un article sur la Méthode pour piano dans le Journal des Débats du 9 juillet 1843 :

Nous devons signaler maintenant, parmi les ouvrages théoriques les plus utiles à l’étude du piano, la méthode de H. Bertini. Les professeurs à qui cette
méthode est dédiée ont su reconnaître son incontestable supériorité et l’ont adoptée dès son apparition ; elle se répand de plus en plus, et bientôt elle sera
d’un usage général, car nulle autre n’est conçue sur un plan aussi rationnel. En outre, prenant l’élève à son début et le menant jusqu’aux grandes difficultés, elle n’exige aucun autre ouvrage auxiliaire, guide-mains, dactylion, etc. Elle est complète à tous égards.

H. Bertini vient en outre de publier cinquante études mélodiques fort remarquables et la collection des préludes et fugues de Sébastien Bach, arrangés à
quatre mains. Ces chefs-d’œuvre classiques deviennent ainsi accessibles aux pianistes d’une force ordinaire, qui ne pouvaient jusqu’à présent envisager sans effroi les difficultés innombrables présentées par cette musique dans la forme primitive qu’elle reçut de l’auteur.

Vers 1848, un changement apparaît nettement chez Bertini. Est-ce le décès de sa seconde femme qui en est la cause ? Est-ce le fait qu’il ne s’est pas imposé comme
Chopin ou Liszt ? Toujours est-il que cette année-là, il publie son dernier sextuor qu’il a dédié à Berlioz. C’est l’opus 173. Il est suivi par une fantaisie sur un opéra
de Rossini. Ce sera la dernière composition. Il se consacre désormais à achever l’ensemble de sa collection d’études, c’est-à-dire cinq livres de vingt-cinq études qui
seront publiés finalisant ainsi tous les degrés nécessaire au pianiste. Il décide aussi de quitter Paris et de se retirer dans le Dauphiné. Il suit en cela la même démarche
que Rossini et se fait volontairement oublier. On expliqua « qu’il n’aimait pas le monde ». Ses idées s’étaient également portées vers la religion. Il s’établit à Grenoble
puis dans une petite ville voisine, Meylan. Dès lors, il ne joua plus en public et ce n’est qu’à de très rares intervalles qu’il donnait quelques morceaux de piano à ses
admirateurs. Il ne composa pratiquement plus hormis une série d’esquisses musicales, quelques chants et quelques messes. A partir de 1860, on ne trouve plus
aucune mention d’une activité musicale.

Dans ses dernières années, Bertini aimait à faire de fréquentes visites à la Grande Chartreuse. Il y improvisait à l’orgue des mélodies inspirées de ses sentiments
religieux. Il restera à Meylan, vieillissant dans le calme et la sérénité. Il mourut dans sa propriété, pieusement et entouré de sa famille, le 30 septembre 1876.
Bertini fut surtout un compositeur. On lui doit un grand nombre d’œuvres et ses numéros d’opus arrivent au numéro 180. On y trouve vingt livres d’études contenant
quelque cinq cents morceaux, des trios pour piano, violon et violoncelle, des sérénades en quatuor, des sextuors, des fantaisies, des rondeaux, un nonetto pour piano et instruments à vent, des solos de concours, des nocturnes, des préludes, des variations sur des thèmes originaux, plusieurs symphonies, deux messes et des
morceaux de musique religieuse, les préludes et fugues de J. S. Bach arrangés à quatre mains.

Il a composé des musiques vocales :

Le jaloux dupé. Opéra comique en 1 acte

No  1. L’Ame. Mélodie
No  2. L’Orage. Mélodie
No  3. Ballade
No  4. Paysage. Elégie
No  5. Marie. Mélodie

Des Études pour piano

  • La Gymnastique des doigts. Préparation à l’étude du piano
  • La Semaine du Pianiste. Études journalières de la gamme dans tous les tons majeurs et mineurs
  • Études pour le piano forte en 24 exercices
  • Exercices en doubles notes
  • Exercices en octaves, exercices en accord
  • Premières leçons doigtées et arrangées pour les petites mains
  • Cinquante Leçons progressives, faisant suite aux précédentes
  • Douze Études spéciales
Pièces diverses pour le piano
  • La Romanesca
  • Scherzo en do majeur pour piano
  • Storielle amorosa pour piano

Duos pour piano et violon par Bertini et Antoine Fontaine

  • 1er livre. L’Amitié, grand Duo pour piano et violon
  • 2e livre. Les saisons, Duo brillant pour piano, violon ou violoncelle
  • 3e livre. Fantaisie et variations brillantes sur un air suisse pour piano et violon concertantes
  • 4e livre. Fantaisie concertante sur Robin des Bois pour piano et violon
  • 5e livre. L’automne. Grand duo concertant pour piano et violon
  • 6e livre. La Conversation. Duo concertant pour piano et violon
  • 7e livre. Duetto pour piano et violon
  • 8e livre. Serenata pour piano et violon
  • 9e livre. Notturno pour piano et violon
  • Duo pour piano et violoncelle par Bertini et Auguste Franchomme
  • Thème varié pour piano et violoncelle
  • Duo pour piano et flûte par Bertini et Joseph Guillou
  • Fantaisie pour piano et flûte

Méthodes de piano

  • Méthode pratique pour le piano forte rédigée d’après le mode d’enseignement indiqué par J. Jacotet et composée de morceaux choisis.
  • Méthode élémentaire et facile de piano.
  • Méthode complète et progressive de piano.

On peut trouver sur internet des partitions gratuites  et écouter : https://www.free-scores.com/partitions_gratuites_henri-bertini.htm

ou payantes : Etudes Pour Piano Volume 1 Opus 29

En particulier les 48 Studies, Op. 29 & 32 chez Di-Azerro 

On peut acheter un CD

Henri Bertini et sa musique de chambre en dents de scie

Et en écouter des extraits :

Nonette pour piano, instruments à vent [5] et cordes [3], op.107 en ré majeur partie I

Op.137

Etude in C Minor, Op. 29, No. 7

Une jolie étude en fa dièse mineur op.29 n.11

Les 72 savants qui ont leur nom sur la tour Eiffel, dont mon ancêtre Jacques Antoine Charles BRESSE

Sources : Gustave Eiffel (Wikipédia)

Site de la Tour Eiffel

Les 72 noms inscrits sur la Tour Eiffel : qui, pourquoi ? (site officiel)

Liste des 72 noms de savants inscrits sur la tour Eiffel (Wikipédia)

Les savants inscrits sur la tour Eiffel (monuments du Monde)

Historique

Le 20 février 1889, lors d’une conférence devant la Société centrale du travail professionnel, Gustave Eiffel déclare :

« Pour exprimer d’une manière frappante que le monument que j’élève sera placé sous l’invocation de la Science, j’ai décidé d’inscrire en lettres d’or sur la grande frise du premier étage et à la place d’honneur, les noms des plus grands savants qui ont honoré la France depuis 1789 jusqu’à nos jours. »

Maintenant que la décision a été prise, Eiffel s’est trouvé confronté à un problème pratique : Chaque côté du premier étage est divisé en petit caisson ne pouvant contenir qu’un certain nombre de lettres.

Seuls quelques noms trop longs comme Jean-Baptiste Boussingault, chimiste, Charles et Henri Sainte-Claire Deville, chimiste, Etienne Geoffroy Sainte-Hilaire, naturaliste, Henri Milne-Edwards, zoologiste, Jean-Louis Armand de Quatrefages de Bréau, zoologiste, n’ont pas pu être mentionnés, pour des questions de place

Chaque lettre est dorée et possède une hauteur de 60 centimètres. Les noms sont très lisibles à l’œil nu. Ils ne sont pas inscrits par ordre alphabétique.

Tous les noms choisis comportent en effet 12 lettres au plus, en raison de la place limitée entre les poutrelles.

Les noms ont été recouverts de peinture au début du XX ème siècle avant d’être restaurés entre 1986 et 1987 par la Société d’exploitation de la tour Eiffel (SETE).

Caractéristiques de la liste

  • On n’y trouve aucune femme. Pourtant, selon Alphonse Rebière, suivi par de nombreux autres auteurs, Sophie Germain, une des premières mathématiciennes françaises, y aurait eu sa place. Rebière fait en effet remarquer que pour concevoir la tour, les ingénieurs ont utilisé les travaux de cette théoricienne de l’élasticité, mais que le nom de cette « fille de génie » a été « oublié » parmi ceux qui y ont été inscrits.
  • On y trouve un grand nombre de polytechniciens (34 anciens élèves et 10 professeurs non anciens élèves), soit presque la moitié de la liste ; loin derrière, on trouve des anciens élèves des Écoles Centrales des Arts et Manufactures et des Mines.
  • La plupart étaient membres de l’Académie des sciences.
  • Les sciences du vivant ne sont représentées que par cinq noms : Barral, Bichat, Broca, Chaptal, et Cuvier.
  • Hormis Fizeau et Chevreul, tous étaient morts lors de l’inauguration de la tour. Chevreul était un grand enthousiaste de la tour, se déplaçant tous les jours sur le chantier pour en constater l’avancement ; il est mort une semaine après son inauguration, à l’âge de 102 ans.
  • Tous sont fortement liés à la France, probablement tous français au moins à un moment de leur vie.

Seul Lagrange est né à l’étranger, à Turin dans le royaume de Piémont-Sardaigne (séparé en 1861 entre la France et l’Italie). Il est néanmoins naturalisé français en 1802.

Sturm est certes né à Genève, dans l’actuelle Suisse, mais quand il est né en 1803, Genève était sous domination française depuis 1798, devenant le chef-lieu du département français du Léman sous le Consulat puis le Premier Empire. Charles Sturm avait donc la nationalité française à sa naissance. De 1813 à 1815 il a été brièvement citoyen de la République de Genève, à la suite de la Restauration genevoise et jusqu’à l’adhésion de la République de Genève à la Confédération. Il est donc devenu suisse en 1815. Finalement, il a été naturalisé français en 1833.

  • Beaucoup ont laissé leur nom à au moins une loi scientifique, un produit ou à un procédé.
  • Presque tous sont mentionnés dans un discours de Gabriel Lamé en 1851.
  • Il ne semble pas y avoir d’ordre particulier ni de classement ou de hiérarchie sur les différentes faces, pas même alphabétique.
  • On peut rapprocher cette liste de la représentation des grandes inventions françaises à la galerie des Machines, où l’on retrouve beaucoup de ces noms.
  • Cet hommage est parfois comparé au Panthéon, où sont enterrées les personnalités que le pouvoir souhaite honorer.
  • De fait, trois des savants de la tour Eiffel sont enterrés au Panthéon : Joseph-Louis Lagrange (1813), Lazare Carnot (1889) et Gaspard Monge (1989).

Un panthéon scientifique

  • Des hommes de sciences, tels Ampère ou Gay-Lussac,
  • Des ingénieurs-constructeurs, tels Flachat ou Polonceau,
  • Des spécialistes des chemins de fer tel Perdonnet ou Clapeyron,
  • Des industriels tels Schneider pour l’acier ou Vicat pour le ciment,
  • Des entrepreneurs ou industriels tels Seguin (spécialiste des ponts suspendus), Triger (spécialiste des fondations en rivière) ou encore Cail ou Gouin (constructeurs longtemps concurrents d’Eiffel),
  • Des aménageurs tel Belgrand (responsable du réseau sanitaire de Paris).

Toutes les disciplines sont représentées :

  • Les mathématiques (Cauchy, Fourier), discipline la plus représentée avec 17 noms
  • La physique (Lavoisier, Fresnel, Laplace)
  • La mécanique (Navier, Bresse)
  • L’astronomie (Le Verrier)
  • L’agronomie (Chaptal)
  • L’électricité (Coulomb)
  • Les sciences naturelles (Cuvier)
  • La chimie (Lavoisier)
  • La minéralogie (Haüy)
  • La médecine (Bichat)
  • La photographie (Daguerre)
  • L’aérostation (Giffard).

Liste des savants

En opérant une promenade circulaire, à quelque distance de la Tour, le visiteur lit ces noms dans l’ordre suivant sur les quatre façades (Respectivement, face au Trocadéro, au Nord, face au Point-du-jour, à Ouest, face à l’Ecole militaire, au Sud et face à Paris, à l’Est).

Face au Pont d’Iéna et Trocadéro, coté Nord Ouest

Dans l’ordre :  nom abrégé, nom complet (cliquez sur le lien pour la biographie), dates naissance et décès, métier, inventions importantes

SEGUIN : Marc Seguin, 1786-1875, mécanicien, Constructeur de ponts suspendus, inventeur de la chaudière tubulaire

LALANDE : Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande, 1732-1807, astronome, Nombreux travaux d’astronomie et d’hydrologie

TRESCA : Henri Tresca, 1814-1885, Ingénieur et mécanicien, Auteur du critère de Tresca (un critère de plasticité en résistance des matériaux)

PONCELET : Jean-Victor Poncelet, 1788-1867, Géomètre, Créateur de la géométrie projective

BRESSE : Jacques Antoine Charles Bresse, 1822-1883, Mécanicien, Création d’une méthode mathématique pour mesurer la flexion et la résistance des grandes pièces métalliques courbes. JAC Bresse est alors reconnu pour ses travaux sur la flexion des poutres et arc, domaine dans lequel il est l’un des contributeurs majeurs avec Barré de Saint-Venant. Tous deux développent leurs travaux à partir du travail d’Henri Navier. Bresse systématise le travail autour des arches et dresse un tableau de tous les cas particuliers. Il est l’auteur des équations dites « Équations de Bresse ou de Navier-Bresse ». ,Tous ses travaux ont été utilisés pour la construction des ponts, des viaducs et pour la construction de la Tour Eiffel.

LAGRANGE : Joseph-Louis Lagrange, 1736-1813, Mathématicien, Théorie de la libration de la lune (1764) ; création de la mécanique analytique (1787) ; mécanique lagrangienne ; élaboration du système métrique

BELANGER : Jean-Baptiste Charles Joseph Bélanger, 1790-1874, Mathématicien, Hydraulique et hydrodynamique, théorie de la résistance et de la flexion plane des solides

CUVIER : Baron Georges Cuvier, 1769-1832, Naturaliste, Fondateur de l’anatomie comparée et de la paléontologie

LAPLACE : Pierre-Simon de Laplace, 1749-1827, Astronome et mathématicien, Étude de la mécanique céleste (contribue à l’émergence de l’astronomie mathématique) ; théorie des probabilités

DULONG : Pierre Louis Dulong, 1785-1838, Physicien et chimiste, Lois sur le refroidissement et sur les tensions de la vapeur9 ; propriétés des gaz

CHASLES : Michel Chasles, 1793-1880, Mathématicien, Travaux originaux sur l’ellipsoïde (1825), sur le calcul intégral (1827), sur le déplacement des corps solides en mécanique (1845)8 ; théorème de Chasles

LAVOISIER : Antoine Laurent de Lavoisier, 1743-1794, Chimiste, Fondateur de la chimie moderne (« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », citation apocryphe)

AMPERE : André-Marie Ampère, 1775-1836, Mathématicien et physicien, Théorie de l’électromagnétisme (1820-1824, avec Arago),

CHEVREUL : Michel Eugène Chevreul, 1786-1889, Chimiste, Découverte de la saponification des corps gras d’origine animale et de la bougie stéarique (1823)

FLACHAT : Eugène Flachat, 1802-1873, Ingénieur, Constructeur des premières lignes ferroviaires (Paris-Rouen) et des premières gares (1845-1850) ; charpentes de grande portée (1832)

NAVIER : Claude Louis Marie Henri Navier, 1785-1835, Mathématicien, Équations de la mécanique des fluides (1820) ; lois sur la résistance des matériaux (1830) ; constructions des premiers ponts métalliques suspendus (Paris, 1827)

LEGENDRE : Adrien-Marie Legendre, 1752-1833, Mathématicien, Fondateur de la géométrie moderne (1785), dont la méthode des moindres carrés

CHAPTAL : Jean-Antoine Chaptal, 1756-1832, Agronome et chimiste, Introduction de la fabrication industrielle d’acide sulfurique (1781) ; de l’alun artificiel (1785) ; du sucrage des vins ou chaptalisation (1796) ; de la teinture du coton par le rouge d’Andrinople (1799)

Coté Pont de Bir Hakeim (Sud Ouest)

Dans l’ordre :  nom abrégé, nom complet (cliquez sur le lien pour la biographie), dates naissance et décès, métier, inventions importantes

JAMIN : Jules Célestin Jamin, 1818-1886, Physicien, Études sur la constitution des aimants (1857) ; perfectionne l’éclairage et la bougie électrique (1879) ; travaux sur l’optique

GAY-LUSSAC : Joseph Louis Gay-Lussac, 1778-1850, Chimiste, Découverte du cyanogène et de l’acide prussique ; loi de dilatation des gaz ; chimie industrielle ; ascension aérostatique jusqu’à 7 016 m d’altitude (1804)

FIZEAU : Hippolyte Fizeau, 1819-1896, Physicien, Vitesse de la lumière dans l’atmosphère (1849-1856) ; transformation des plaques photographiques en planches à graver (1850)

SCHNEIDER : Eugène Ier Schneider, 1805-1875, Industriel, Fondateur de Schneider, entreprise minière et sidérurgique au Creusot

LE CHATELIER : Louis Le Chatelier, 1815-1873, Chimiste et ingénieur, Contribue à la création des premières lignes ferroviaires (1840-1852) ; utilisation de contre-vapeur pour réguler la vitesse des trains ; stabilité des machines en mouvement7 ; extraction de l’alumine

BERTHIER : Pierre Berthier, 1782-1861, Minéralogiste, Étude des « minéraux utiles », création des analyses docimastiques déterminant la proportion de métaux utilisables dans les minerais (1816)

BARRAL : Jean-Augustin Barral, 1819-1884, Agronome, chimiste et physicien, Nicotine dans le tabac (1841), azote et acide phosphorique dans les eaux pluviales (1852), propriétés azotées de la croûte de pain (1863), ascensions aérostatiques célèbres (1850)

DE DION : Comte Henri de Dion, 1828-1878, Ingénieur, Spécialisé dans la résistance des matériaux, il dirigea le conservatoire des Arts et Métiers et occupa la chaire de Stabilité des constructions à l’école centrale d’architecture. Il eut pour élève Gustave Eiffel. Il est responsable des constructions métalliques à l’Exposition universelle de Paris de 1878,

GOUIN : Ernest Goüin, 1815-1885, Ingénieur et industriel, Premiers grands ateliers de construction de locomotives ; introduit en France les ponts métalliques (1840) ; machines de filature

JOUSSELIN : Louis Didier Jousselin, 1776-1858, Ingénieur, Initie la construction des premiers grands canaux (1808)

BROCA : Paul Pierre Broca, 1824-1880, Médecin et anthropologue, Fondateur de l’anthropologie expérimentale (1861) ; découverte du « centre de la parole » dans le cerveau

BECQUEREL : Antoine Becquerel, 1788-1878, Physicien, Idée des piles à courant constant, ou batteries (1830) ; galvanomètre différentiel (1840)

CORIOLIS : Gaspard-Gustave Coriolis, 1792-1843, Ingénieur et savant, Découverte des lois d’accélération centrifuge composée ; force de Coriolis ; réformateur de l’enseignement de la mécanique rationnelle

CAIL : Jean-François Cail, 1804-1871, Industriel, Créateur de grands ateliers de construction de matériel en cuivre pour les distilleries et sucreries ; locomotives

TRIGER : Jacques Triger, 1801-1867, Ingénieur, Cartes géologiques, technique minière, procédé Triger.

GIFFARD : Henri Giffard, 1825-1882, Inventeur, Ballon dirigeable ; injecteur automatique des locomotives et machines à vapeur

PERRIER : François Perrier, 1835-1888, Géographe et mathématicien, Travaux de triangulation et géodésie

STURM : Jacques Charles François Sturm, 1803-1855, Mathématicien, Vitesse du son dans l’eau ; théorème de Sturm

Coté Champs de Mars, Ecole militaire (Sud Est)

Dans l’ordre :  nom abrégé, nom complet (cliquez sur le lien pour la biographie), dates naissance et décès, métier, inventions importantes

CAUCHY : Augustin Louis Cauchy, 1789-1857, Mathématicien, Avancement du calcul intégral (1832), application du calcul infinitésimal à la géométrie, fonctions holomorphes et séries convergentes, un des fondateurs de l’astronomie mathématique

BELGRAND : Eugène Belgrand, 1810-1878, Ingénieur, Égouts et distribution d’eau potable de Paris (1854)

REGNAULT : Henri Victor Regnault, 1810-1878, Chimiste et physicien, Propriétés thermiques des gaz, inventeur de la formation du polychlorure de vinyle PVC, en 1835

FRESNEL : Augustin Jean Fresnel, 1788-1827, Physicien, Réfraction de la lumière ; lentilles des phares (1820) ; Fresnel a expliqué la nature de la polarisation de la lumière, la biréfringence et la polarisation circulaire.

DE PRONY : Baron Gaspard de Prony, 1755-1839, Ingénieur , Confection de tables de logarithmes ; création de l’École Polytechnique aux coté de Monge.

VICAT : Louis Vicat, 1786-1861, Ingénieur, En étudiant ce mécanisme de prise des chaux naturelles il découvre leurs principes d’hydraulicité. Cela permet la fabrication de la chaux hydraulique artificielle et du ciment naturel à partir de 1817. Il découvre le clinker, élément constitutif du ciment lent, et permet la fabrication artificielle du ciment Portland (« l’or gris ») à partir de 1840.

EBELMEN : Jacques-Joseph Ebelmen, 1814-1852, Chimiste, production artificielle de cristaux ou minéraux cristallisés. Il découvre en 1847 une méthode de synthèse d’une grande simplicité pour obtenir « des combinaisons cristallisées par la voie sèche », méthode qu’il applique de 1847 à 1848 à la reproduction des espèces minérales pour obtenir artificiellement plusieurs pierres précieuses aux cristaux de taille millimétrique : le spinelle, l’émeraude, le péridot, le corindon.

COULOMB : Charles-Augustin Coulomb, 1736-1806, Physicien, Découverte de lois présidant aux attractions et répulsions magnétiques (1780) ; inventeur de la balance de torsion (1784) ; flexions et poussées en architecture. Connu pour les expériences historiques qu’il a réalisées à l’aide d’une balance de torsion appelée « balance de Coulomb » pour déterminer la force qui s’exerce entre deux charges électriques (loi portant son nom).

POINSOT : Louis Poinsot, 1777-1859, Mathématicien, Mécanique rationnelle ; notion de moment. Théorie générale de l’équilibre et du mouvement des systèmes) critiquant le principe des travaux virtuels

FOUCAULT : Jean Bernard Léon Foucault, 1819-1868, Physicien, Vitesse de la lumière ; gyroscope ; pendule de Foucault, En 1851, il vérifie et rend manifeste la rotation quotidienne de la terre en utilisant la rotation libre du plan d’oscillation d’un pendule long de 67 mètres, possédant une boule pesant 28 kilos et mesurant 18 centimètres de diamètre, suspendu au Panthéon de Paris

DELAUNAY : Charles-Eugène Delaunay, 1816-1872, Astronome, Théorie des marées et du mouvement de la Lune (1849) ; géométrie différentielle ; Son travail porte notamment sur la mécanique lunaire en tant que cas particulier du problème des trois corps.

MORIN : Arthur Morin, 1795-1880, Mathématicien et physicien, Invente la manivelle dynamométrique (mesure de la force des moteurs animés) ; et un appareil à indications continues pour étudier la loi de la chute des corps pesants (1843-1848) ; rendement et efficacité des machines.

HAUY : René Just Haüy, 1743-1822, Minéralogiste, Fondateur de la minéralogie expérimentale ; fondateur de la cristallographie, structure des cristaux (1796)

COMBES : Charles Combes, 1801-1872, Ingénieur et métallurgiste, Application de la thermodynamique aux machines. Recherches théoriques et expérimentales sur les roues à réaction ou à tuyaux, 1843

THENARD : Louis Jacques Thénard, 1777-1857, Chimiste, Eau oxygénée ; le « bleu de Thénard » (le bleu de cobalt), qui sert à colorer la porcelaine. blanc de céruse ; En 1811, il isole le silicium. Il découvre l’eau oxygénée en 1818, ainsi que le bore, et établit une classification des métaux. En 1813, il publie son célèbre Traité de chimie.

ARAGO : Dominique François Jean Arago, 1786-1853, Astronome et physicien, Découverte de l’électromagnétisme (1820-1824, avec Ampère). Indice de réfraction des gaz ; constance de la vitesse de la lumière. D’abord adepte de la théorie corpusculaire de la lumière, est convaincu par la théorie ondulatoire de son collègue Fresnel, qu’il aide pour faire ses expériences à l’Observatoire ou présenter ses résultats à l’Académie des sciences.

POISSON : Siméon Denis Poisson, 1781-1840, mathématicien, géomètre et physicien, Électricité et magnétisme ; attraction des planètes.

MONGE : Gaspard Monge, 1746-1818, Mathématicien, Renouvelle la géométrie, dont géométrie descriptive, interprétation du phénomène physique du mirage (1798).

Coté Musée du Quai Branly, (Nord Est)

Dans l’ordre :  nom abrégé, nom complet (cliquez sur le lien pour la biographie), dates naissance et décès, métier, inventions importantes

PETIET : Jules Alexandre Petiet, 1813-1871, Ingénieur, Contribue à la création des premières lignes ferroviaires. Elève de la première promotion, et plus tard directeur, de l’école centrale Paris après avoir été directeur de la compagnie des chemins de fer du Nord.

DAGUERRE : Louis Jacques Mandé Daguerre, 1787-1851, Photographe et physicien, après le décès de Nicéphore Niépce, l’inventeur de la photographie, appelée alors « procédé héliographique », Daguerre décide de poursuivre les recherches sur les propriétés photochimiques de l’iode. De 1835 à 1837, il va progresser sur les méthodes de développement et de fixation des images, en découvrant que la vapeur de mercure agit comme révélateur de l’image. Avec le principe du développement de l’image latente, Daguerre apporte une contribution majeure en trouvant le procédé qui a pour conséquence pratique de raccourcir le temps de pose, jusqu’alors très long (plusieurs heures), à quelques dizaines de minutes seulement. En 1837, il parvient à fixer ces images avec de l’eau chaude saturée de sel marin. Le daguerréotype est né, sans que le nom de Niépce y soit associé.

WURTZ : Charles Adolphe Wurtz, 1817-1884, Chimiste, Disposition des atomes dans les composés organiques.

LE VERRIER : Urbain Jean Joseph Le Verrier, 1811-1877, Astronome, Découverte « mathématique » de Neptune (1846). Mémoire sur les variations séculaires des orbites des planètes (notamment d’Uranus)

PERDONNET : Jean Albert Vincent Auguste Perdonnet, Ingénieur, Contribue à la création des premières lignes ferroviaires (1832) ; crée le cours des chemins à l’École centrale des arts et manufactures de Paris (1844)

DELAMBRE : Jean-Baptiste Joseph Delambre, 1749-1822, Astronome, Première détermination de la longueur d’arc du méridien terrestre (1794, avec Borda et Méchain). La définition originelle du mètre est en effet la dix millionième partie de la longueur d’un méridien entre l’équateur et le pôle. Histoire de l’astronomie (1820)

MALUS : Étienne Louis Malus, 1775-1812, Ingénieur, physicien et mathématicien, Découverte de la polarisation de la lumière

BREGUET : Louis Breguet, 1804-1883, Physicien, Construction des premiers appareils de télégraphie électrique (1842), bobine d’induction

POLONCEAU : Camille Polonceau, 1813-1859, Ingénieur, inventeur de la « ferme Polonceau », une technique de charpente. L’intérêt de ce type de ferme est sa grande légèreté, l’économie de matière et la hauteur libre dessous plus importante au centre que sur les bords.

DUMAS : Jean Baptiste André Dumas, 1800-1884, Chimiste, homme politique et académicien, a mis en évidence, en 1824, en collaboration avec le médecin suisse Jean-Louis Prevost, le rôle fécondant des spermatozoïdes. Il formula les principes fondamentaux de la chimie générale, mesura de nombreuses densités de vapeur, détermina de façon précise la composition de l’air, de l’eau et du dioxyde de carbone (anciennement gaz carbonique). Lois des substitutions chimiques (1832), en démontrant la possibilité de substituer l’hydrogène par du chlore dans les composés organiques.

CLAPEYRON : Émile Clapeyron, 1799-1864, Ingénieur et physicien, dans son Mémoire sur la puissance motrice de la chaleur (1834) attire l’attention sur le travail de Sadi Carnot, mort deux ans auparavant, le développe et le présente sous une forme plus accessible (c’est le diagramme de Clapeyron) ; il fait valoir la nouveauté et l’importance de ce travail, même si Carnot avait travaillé dans les termes de la théorie du calorique, déjà en train de passer de mode. Finalement, il développe l’idée de processus réversible, suggérée par Carnot, et donne en 1843 un énoncé que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de deuxième loi de la thermodynamique.

BORDA : Jean-Charles de Borda, 1733-1799, Mathématicien, physicien, politologue et marin, Première détermination de la longueur d’arc du méridien terrestre (1794, avec Delambre et Méchain) ; thermomètre métallique (1796)6 ; mesure de longueur des pendules

FOURIER : Jean Baptiste Joseph Fourier, 1768-1830, Mathématicien et physicien, détermine par le calcul, la diffusion de la chaleur en utilisant la décomposition d’une fonction quelconque en une série trigonométrique convergente. De telles fonctions sont appelées séries de Fourier. La méthode de calcul permettant de passer, de façon réversible, d’une fonction à la série trigonométrique correspondante est la transformation de Fourier. Cette méthode très féconde est devenue incontournable en mécanique quantique ou en théorie du signal, avec des applications majeures pour le traitement et la compression du son et de l’image numérique. La compression d’image JPEG, ou les normes de téléphonie 3G et 4G en découlent directement.

BICHAT : Marie François Xavier Bichat, 1771-1802, Anatomiste et physiologiste, Rénovateur de l’anatomie pathologique, il étudie, à travers l’autopsie et l’expérimentation physiologique, le rôle des tissus comme unités anatomiques fondamentales pour l’explication des propriétés physiologiques et des modifications pathologiques de l’organisme.

SAUVAGE : Frédéric Sauvage, 1786-1857, Mécanicien, il démontre lors d’une expérience publique que la propulsion par hélice est trois fois plus rapide que celle par roues à aubes.

PELOUZE : Théophile-Jules Pelouze, 1807-1867, Chimiste, Première préparation du coton-poudre (1835) ; modèle de fabrication industrielle de la soude artificielle (1840) ; cours et traités de chimie générale

CARNOT : Lazare Nicolas Marguerite Carnot, 1753-1823, Mathématicien, Créateur du théorème d’analyse et de mécanique sur la perte de force des machines, ou loi de conservation du travail (1783) ; un des fondateurs de la géométrie moderne (Géométrie de position)

LAME : Gabriel Lamé, 1795-1870, Mathématicien, Développement de la théorie des équations aux dérivées partielles par l’emploi des coordonnées curvilignes (coefficients de Lamé) ; théorie mathématique de l’élasticité ; stabilité des voûtes (1822), engrenages (1824), ponts métalliques ; contribue à la création des premières lignes ferroviaires

Conclusions

Il est normal qu’Eiffel ait fait mettre que des noms de savants Français, car c’est une sorte de Panthéon des savants, ingénieurs, entrepreneurs.

Il est dommage qu’Eiffel n’ait pas mentionné des femmes sur la tour, surtout qu’une mathématicienne françaises, comme Sophie Germain y aurait eu sa place. En effet, Rebière a fait remarquer que pour concevoir la tour, les ingénieurs ont utilisé les travaux de cette théoricienne de l’élasticité.

Il y a eu d’autres mathématiciennes et physiciennes françaises, comme Émilie du Châtelet, (1706-1749)

Eiffel a peut-être choisi la solution de facilité, en utilisant :

  • Ceux qui sont mentionnés dans un discours de Gabriel Lamé en 1851
  • Ceux des grandes inventions françaises à la galerie des Machines, en 1889

Seuls quelques noms trop longs comme Jean-Baptiste Boussingault, chimiste, Charles et Henri Sainte-Claire Deville, chimiste, Etienne Geoffroy Sainte-Hilaire, naturaliste, Henri Milne-Edwards, zoologiste, Jean-Louis Armand de Quatrefages de Bréau, zoologiste, n’ont pas pu être mentionnés, pour des questions de place

Il est bien que toutes les disciplines scientifiques soient représentées ainsi que des ingénieurs-constructeurs, des spécialistes des chemins de fer, des entrepreneurs ou industriels.

Ceci veut dire qu’à l’époque, les Français étaient présents et en avance pour les disciplines scientifiques :

  • Les mathématiques (Cauchy, Fourier), discipline la plus représentée avec 17 noms
  • La physique (Lavoisier, Fresnel, Laplace)
  • La mécanique (Navier, Bresse)
  • L’astronomie (Le Verrier)
  • L’agronomie (Chaptal)
  • L’électricité (Coulomb)
  • Les sciences naturelles (Cuvier)
  • La chimie (Lavoisier)
  • La minéralogie (Haüy)
  • La médecine (Bichat)
  • La photographie (Daguerre)
  • L’aérostation (Giffard).

A l’époque, les prix qui récompensent le meilleur mondial de l’année, n’étaient pas créés, comme