Les correspondances des enfants de Françis BRESSE et Emma BERTINI, avec leurs parents et entre eux de 1900 à 1913

La descendance avec mon grand-père Francis BRESSE et de Emma BERTINI

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Au début du siècle, la diffusion des Cartes postales s’était vulgarisée et beaucoup de personnes faisaient la collection des Cartes postales de différentes origines, comme certains faisaient la collection des timbres. Le prix d’envoi de Cartes postales uniquement pour les collections étaient beaucoup moins chères.

Par exemple, mon oncle Henri, puis Paul faisaient la collection et avait des correspondants même à l’étranger.

Je possède environ 500 Cartes adressées venant de France et 700 Cartes venant de l’étranger, dont :

  • Cartes à Emma BERTINI par ses enfants
  • Cartes des enfants entre eux
  • Cartes de correspondants à l’étranger
  • Cartes de Henri à sa famille lorsqu’il était en Angleterre

On apprend ainsi où ils étaient lorsqu’ils étaient en voyage ou Dans une pension où Dans quelle école. On a aussi des paysages et surtout des villes avec les monuments et les activités de l’époque.

Dans leur correspondance, les enfants s’appelaient par leur prénom familier :

  • Zizi pour Henri, qui était souvent orthographié Henry
  • Dédé pour Françoise
  • Ninette pour Madeleine
  • Paul reste Paul

Lettres à Emma BERTINI

Lettre de mon grand-père, Francis, à son épouse Emma BERTINI, en 1902

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Chaque année, mon grand-père, Francis partait en Juillet Aout au Mont Dore. En 1902, il avait 41 ans, sans doute pour faire une cure des voies respiratoires.

Chaque année, ma grand-mère allait à Paris chez une parente de la famille, Mme KRÔHN. Voilà la carte que lui a envoyé, mon oncle Henri, en Mars 1902.

Lettre de mon père Jean, en 1902 (il avait 8 ans) à sa mère.

Lettre de mon père Jean à sa mère, en Mars 1912, à Lyon, où il préparait le concours de Saint Cyr.

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Lettres à Francis BRESSE

Lettre de Henry à son papa en 1901

Lettre de Madeleine à son papa en 1908

Lettres à Françoise BRESSE

Lettre de Henry à Françoise en Octobre1901

Françoise qui avait 13-14 ans était alors au couvent du Montfleury à La Tronche  . Ce couvebt a fait une expérience d’enseignement avant d’être occupé par les Dames de Saint-Pierre, auxquelles on doit l’aspect actuel du couvent. Stendhal décrit la beauté du site Dans les Mémoires d’un touriste,

Lettre de Henry à Françoise en Novembre 1901

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Il dit que sa collection de Cartes postales augmente

Lettres à Henri BRESSE

Lettre de Jean BRESSE à son frère Henri en 1905

Henri était à l’école Bossuet à Paris pour préparer le concours de l’école des Mines de Paris. Mon père Jean avait 11 ans et étudait le latin au collège. Il s’exprimait déjà très bien.

Lettre de Paul BRESSE à son frère Henri 

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Paul dit qu’il avait de nombreux projets, dont celui de faire la collection des affiches, dont sa fille cadette, Corinne a des exemplaires.

Il demande à son frère qui est à Paris de lui trouver des affiches difficiles à trouver.

Il dit qu’il est allé à Artas, où il s’est ennuyé, en automne, mais qu’il a apprécié la campagne.

Lettre de Madeleine BRESSE à son frère Henri en 1901 

Madeleine avait 12 ans et dit qu’Elle attend une réponse.

Lettre de Madeleine BRESSE à son frère Henri en 1903Pour voir  l’image en grand cliquez dessus pour qu’Elle s’ouvre Dans un nouvel onglet

Cette carte a été écrite le 28 Juin 1903. Elle relate l‘expulsion manu militari des moines du couvent de la Grande Chartreuse qui eu lieu le 29 avril 1903.

Cette explusion fait suite à la suppression des congrégations sous la Révolution française. 

Voilà les moines de la Grande Chartreuse en 1902, avant l’expulsion

Lettres à Madeleine BRESSE

Lettre de sa soeur Françoise à Madeleine en 1900

Madeleine qui avait alors 11 ans était alors au couvent du Montfleury à La Tronche

Lettres à Paul BRESSE

Lettre d’une cousine Lacombe d’Artas, à Paul en 1900

Lettre d’un ami à Paul, en 1906

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Paul avait alors 17 ans. Il était à Montpellier, où on s’occupait de lui, compte-tenu de sa surdité qui avait été découverte à l’age de 12 ans (voir article précédent)

Paul lui avait dit qu’il garde courage et confiance. Son ami lui dit qu’il déjà vu des guérisons presque complètes et que la médecine et les spécialistes peuvent beaucoup. Dieu fera le reste.

Lettres à Jean BRESSE

Lettre de Madeleine (Mme GARDON) à son frère Jean en 1920

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Jean était en train de terminer sa formation à l’école Saint Cyr.Il a été nommé Lieutenant à la fin de la guerre de 14, le 15 Novembre 1918.

Madeleine était déjà mariée avec Pierre GARDON et habitait à Tullins (38) , le pays de Pierre GARDON.

 Lettres de Henri BRESSE lors de son séjour à Richmond en 1908

Henri BRESSE qui préparait l’Ecole des Mines a fait un séjour à Richmond près de Londres du 25 Mai à fin Aout 1908 .

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Il explique que les débuts sont pénibles, mais que les anglais sont aimables

Lettre de Henri à ses soeurs Françoise et Madeleine le 1 er Juillet 1908

Il dit qu’elles sont trop occupées par le mariage d’une amie pour qu’elles envoient des Cartes postales .

Françoise avait 21 ans. Elle s’est mariée en décembre 1911, à 24 ans.

Madeleine avait 18 ans et 9 mois. Elle s’est mariée en Févier 1913, à 23 ans.

Lettre de Henri à sa soeur Françoise le 29 Juillet 1908

Henri dit qu’il est content que Françoise se soit remise du désespoir d’avoir perdue une amie qui s’est mariée.

Lettre de Henri à son frère Paul  le 25 Juin 1908

Il souhaite à son frère de réussir le concours des Beaux Arts à Montpellier. Paul l’a effectivement réussi et a obtenu son diplome DPLG (voir article précédent)

Henri dit qu’il joue des partie de golf.

Lettre de Henri à son frère Paul  le 16 Juillet 1908

La lettre est en anglais. Henri dit qu’il va toute les semaines sur la rivière à Richmond (Tamise) pour jouer à un jeu « Scaling »

Emma, Octavie BERTINI (1861-1950), ma grand-mère paternelle

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Son ascendance paternelle, coté BERTINI

Son père Henri Gabriel BERTINI, était un fils de Henri Jérome BERTINI, le compositeur. Il a été évoqué dans l’article : La famille des BERTINI, nés BERTIN, musiciens

Le portait de son père Henri Gabriel, tronait dans le bureau de mon grand-père et qui devint celui de mon père.

Son ascendance maternelle, coté BUISSON

Sa mère, Félicie BUISSON était la fille de Charles BUISSON, notaire à Grenoble.

Félicie BUISSON a épousé Henri-Gabriel BERTINI, le 27 décembre 1855, à La Tronche.

Ils ont eu 2 enfants :

  • Charles, Henri, né en 1856
  • Emma, Octavie est née le 8 Novembre 1861

L’origine du prénom Emma

La grand-mère de Emma, Octavie, s’appelait Cléméntine, Emma d’Anne de Saint Romain, 2 ème épouse de Henri Jérome BERTINI,

La tante de Emma, Octavie, soeur jumelle de son père, s’appelait Emma, Isabelle. Elle est décédée peu de temps après la naissance.

Emma est un prénom très courant actuellement. Dans la famille BRESSE, ma soeur ainée, Germaine, veut se faire appeler Emma.

Le mariage de Emma BERTINI avec mon grand père Francis BRESSE

Il s’est effectué le 14 Juin 1886 à La Tronche (38)

Emma BERTINI et Francis BRESSE au moment de leur mariage

Emma avait alors 24 ans et 6 mois, mon grand-père 25 ans et 5 mois

Emma BERTINI et sa mère Félicie BUISSON au moment de leur mariage

La descendance avec mon grand-père Francis BRESSE (voir article : Mon grand-père : Louis François, dit Francis BRESSE (1 ère partie)

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Mon grand-père, avec les 5 enfants : de gauche à droite : Paul, Jean, Françoise, Emma BERTINI, Madeleine, Henri, Antoinette BRUNET, la mère de mon grand-père et mon grand-père (photo prise vers 1895)

Les 5 enfants, avec de gauche à droite : Françoise, Jean, Paul, Henri, Madeleine. (Photo colorisée par Jean-Claude FINAND)

La descendance avec Francis BRESSE

Françoise (1887-1860), qui a épousé Paul SAUTREAUX (1885-1928), médecin

Henri, Octave (1888-1915), ingénieur des Mines, qui a été tué pendant la guerre de 14-18, le 15 Mai 1915

Louise, Madeleine, dite Madeleine (1889-1981) qui a épousé Pierre GARDON (1884-1979) Juge de Paix

Paul, Eugène (1891-1973) architecte qui a épousé Antoinette, Marie ODIER-MECKLING (1915-1983)

Jean, Louis, Félix, Gabriel, (1894-1982) mon père qui a épousé Madeleine, Marie SEVE (1903-1943), puis Suzanne, Elisabeth HENRY (1911- 2000), ma mère.

Emma BERTINI devient grand-mère

Son premier enfant, Françoise, Antoinette, Emma BRESSE, est née le 1 er Avril 1887. Elle a épousé Paul SAUTREAUX, médecin, le 19 décembre 1911. C’était ma tante Françoise qui vivait à la maison familiale de Vienne après le déces de son mari, en 1928. Je l’ai bien connu jusqu’à son décés en 1960.

Ma tante Françoise a eu son premier enfant, Renée, le 16 Mars 1913. Elle devint religieuse, carmélite, à Fourvière à Lyon.

Emma BERTNI, qui tient dans ses bras, Renée la fille de ma tante Françoise (à droite), au fond, ma tante Madeleine, à Saint Marcel. (Crédit Photo Paul BRESSE)

Emma BERTINI, pendant la guerre de 1914-1918

Emma a eu 3 fils qui ont été concernés par la guerre.

Henri-Octave (1888-1915), était ingénieur des Mines, en 1911. Il a fait son service militaire dans l’Artillerie, entre le 1er Octobre 1911 et le 1 er Octobre 1913.

Il a été mobilisé, lieutenant au 1er Régiment d’Artillerie Lourde, responsable d’un canon à courte distance des lignes de front. Il a été tué le 12 Mai 1915, par un éclat d’obus, au Mont Saint Eloi, où il est enterré.

=> Pour elle, cela a été une rude épreuve. Elle a pu se recueillir sur le caveau familial où il y a une plaque en bronze avec un portrait de Henri Octave.

Paul, Eugène (1891-1973), était handicapé par de la surdité. Il a été réformé.
Un hôpital militaire a été créé à Vienne, et Paul est devenu infirmier ou aide-soignant pendant la guerre.

Jean, Louis, Félix, Gabriel (1894-1982) mon père, a passé le concours de Saint Cyr en 1914, mais n’a pas été admis.
Il est parti comme simple soldat à la guerre le 3 Septembre 1914, avec le 99 ème régiment d’infanterie. Il est devenu caporal, le 17 Mai 1915.

Correspondance de mon père avec ses parents et en particulier sa mère

Mon père a écrit ses mémoires de la guerre de 14-18 : elles ont été numérisés et sont disponibles sur le site de Europeana.com. Le lien qui permet de les visualiser ou de les télécharger est le suivant : https://www.europeana.eu/fr/item/2020601/https___1914_1918_europeana_eu_contributions_9573

Pendant toute la guerre, il a correspondu avec ses parents et en particulier sa mère.

Jean BRESSE, caporal, en 1915. (Crédit Photo Paul BRESSE)

 

Voilà ce qu’il a écrit par exemple, le 14 décembre 1914.

Pour voir  l’image en grand cliquez dessus pour qu’elle s’ouvre dans un nouvel onglethttps://famille.bres.se/wp-content/uploads/2023/07/BRESSE_Jean_Lettre_14_12_1914_b.jpg

Il a aussi écrit des lettres à ses frères et soeurs. Il a écrit au moins 700 lettres que je possède. Par contre, je ne possède pas les lettres de sa mère, père, frères et soeurs.

Ces lettres où mon père décrivait tous les endroits où il a fait la guerre lui ont servi pour rédiger ses mémoires, 80 ans  : « Souvenirs de 4 années de Guerre 1914-1918 » que j’ai fait numériser et qui sont maintenant disponibles sur Internet :

https://www.europeana.eu/fr/item/2020601/https___1914_1918_europeana_eu_contributions_9573_attachments_108060

Après le décès de son frère Henry, le 15 Mai 1915, il a écrit à son père et à sa mère

Pour voir  l’image en grand cliquez dessus pour qu’elle s’ouvre dans un nouvel ongletIl était vraiment sur le coup de l’émotion. Plus tard lors d’une attaque, où il avait blessé un officier allemand qui a été prisonnier, il a pris de ses nouvelles régulièrement.

Quelle a été sa vie jusqu’à son décès ?

Comme il a été dit par son frère Charles Henri (voir article précédent)

Crédit Photo : Paul BRESSE

Toute sa vie, elle s’est occupée de ses enfants et petits enfants.

Elle s’est occupée du fonctionnement de la maison de Saint Marcel, mais elle était aidée par du personnel. Il y avait aussi des commodités qui servait aussi au personnel. Par exemple, une cuisine toute équipée avec des lumières qui s’allumaient pour les domestiques si quelqu’un appelait depuis une chambre.

En souvenir, elle avait gardé le piano à queue de son grand-père, Henri Jérome BERTINI, le compositeur. Je ne sait pas si en jouait. Ce piano était dans la pièce salle à manger / salon. Quand mon père a repris la maison, il n’était pas musicien et aucun de mes frères et soeur n’en jouait. Comme le piano occupait beaucoup de place, il n’a pas juger utile de le garder, et il a été vendu.

Voir aussi le descriptif de la maison de Saint Marcel dans l’article précédent.

Puis est arrivée la guerre de 1940.

Mon père, Jean a été nommé Intendant militaire de 2e classe le 1er septembre 1939, à Paris et vivait à Viroflay. Puis il a fait partie des troupes du Maroc , et envoyé à Taza le 10 janvier 1942 jusqu’à son retour Marseille le 6 février 1945. Puis il était Intendant militaire de 1ère classe, responsable de l’Habillement à Paris le 30 mars 1945, jusqu’à ce qu’il soit rayé des cadres le 1er avril 1946, où il a pris sa retraite comme Général de Brigade.

Mon oncle Paul, vivait à Paris. Compte-tenu de sa surdité, il ne fut pas mobilisé.

Ma tante Françoise a eu 4 enfants qui ont vécu : Renée (1913- 2004), Léonie (Paulette) (1916-2000), François (1920-1995), Claude (1924-2000). Elle a perdu son mari Paul SAUTREAUX, en 1928. Elle avait encore des enfants en cours d’étude.

Mon grand-père, Francis, est décédé le 9 Octobre 1941.

Lorsque mon père a été rayé des cadres en Avril 1946, il s’est installé dans une maison à Francheville, près de Lyon. Il est venu à Vienne, où la situation n’était pas très reluisante, où ma grand-mère vivait seule.

Il s’est alors occupé de la succession de mon grand-père, en particulier pour le partage de la propriéte de Saint Marcel.

Comme mon père pour sa retraite voulait reprendre la propriété de 4 hectares, qui était essentiellement en vigne et qu’il voulait transformer en verger, il est devenu proprétaire d’une partie des terrains. La maison a été coupée en deux :

  • La maison principale avec l’entrée pricipale est devenue la propriété de ma tante Madeleine. Mon père l’a loué jusqu’à son décès.
  • La partie du haut de la maison qui avait une entrée séparée, est devenue la propriété de la tante Françoise qu’elle habitée jusqu’à son décés en 1960. Je l’ai bien connue. Elle venait souvent manger avec nous

Une autre partie des terrains a été donnée à mon oncle Paul, mais il n’a pas voulu les garder et les a vendu à Claude, dernier fils de ma tante Françoise.

Comment ma grand-mère a terminée sa vie ?

Le temps que la succession se fasse, nous n’avons déménagé à Vienne que vers 1950. A l’époque, ma grand-mère avait des dificultés pour marcher. Mon père lui a trouvé une maison de retraite à Saint Jean de Bournay, pas très loin du village natal des BRESSE.

Elle a eu la maladie d’alzheimer. Quand mon père allait la voir, elle ne le reconnaissait pas. Elle disait : « je n’ai jamais eu de fils Jean »

Elle est décédée le 18 Avril 1950.

Paul BRESSE, 4ème partie : ses amitiés et ses passions

Mon père Paul BRESSE      26 février 1891–19 juillet 1973

Par Corinne MOLLIET-BRESSE sa fille cadette, 

Amitiés :

Paul était une personne très sociable, aimant découvrir des personnalités nouvelles, toujours avenant, cherchant à communiquer malgré tout… Je me souviens de certains de ses amis qui comptaient beaucoup pour lui.

Paul s’est lié d’amitié avec deux Rémy; il n’a pas connu et croisé un troisième Rémy, Rémy Molliet, mon fils né en 1981…

Il avait un cousin et ami fidèle en la personne de Rémy BUISSON (1892-1971) dont le père, Charles Buisson, était un cousin d’Emma Bertini. Ce qui fait que Paul et Rémy étaient petits cousins. Rémy avait un chalet à Saint-Nicolas-de-Véroce en Haute Savoie où nous  retrouvions sa famille en été.

J’ai dans la tête un nom : Rémy Boulet. Il aurait été un voisin de la rue Blomet. Peut-être un musicien, peut-être un pianiste, mais je n’en suis pas sûre, mes souvenirs d’enfant sont très imprécis.

Charles LACOMBE (1885- 1965) était le fils de Louise BRESSE, sœur de Francis, père de Paul. Paul et Charles étaient donc des cousins germains. Il a été notaire, juge de paix et maire d’Artas de 1919 à 1935.

Durant sa jeunesse, Paul a eu un ami très cher, le peintre Pierre CHARBONNIER. Il était né à Vienne en 1897. C’était un peintre, un réalisateur et un décorateur.  Il a conçu les décors de la plupart des films de Robert Bresson : « Journal d’un Curé de Campagne » entre autres. Dans ces toiles, le thème de l’eau revient souvent. Le Centre Pompidou possède la « Nature morte aux jarres », et d’autres musées étrangers abritent également ses toiles.

Comme nous l’avons vu précédemment, Pierre CHARBONNIER a été le collaborateur de Jean AURENCHE pour la réalisation de son film « Royaume et Empire du Rhône » en 1927.

Jacques Prévert lui a consacré un poème dont je cite quelques vers :

Paysage
(….)
Le pinceau comme une rame a caressé les eaux
Et les eaux se reforment derrière le pinceau
(…)
Toiles de Charbonnier
Ardents et calmes paysages
Couleur de sang secret
Couleur de chair et d’eau
De joie de vivre séquestrée
Et de rêves volés aux enfants

Toiles de Charbonnier
Où jamais ne transparaît en filigrane en faux trompe-l’œil
Ou en véritable trompe- peinture
L’écriteau des néo-précurseurs :
Prenez garde à la nature.

Les deux amis restaient en lien, partageant leurs projets, leurs succès s’entraidaient.

Pierre Charbonnier lui écrit en 1957 : « Je dessine en ce moment en vue de faire un album sur le Rhône avec un poème de René Char, et j’ai besoin de photos de sa source, de la sortie du Rhône à Genève et des cartes postales seraient de très bons documents. »  

Il a eu un autre grand ami qui a beaucoup compté pour lui, François de Chauvigny qui l’a appelé pour participer à la restauration de son château dans le Loir et Cher. J’ai mentionné précédemment son travail d’architecte dans le paragraphe sur  les commandes qu’il a reçues pour la rénovation de quatre châteaux dont celui de Chauvigny. Une amitié profonde est née entre eux deux, une correspondance et des rencontres ont suivi. Lorsque nous étions enfants, nous avons même fait un séjour en famille dans son château. Nous l’avons revu après le décès de Paul et il nous a promenés dans sa Renault Frégate à travers les rues de Vienne !

 Passions :

Paul avait beaucoup d’intérêts, se passionnait pour ce qui lui tenait à cœur et cultivait ses activités avec patience. Il se tenait très informé de l’actualité, la politique, les affaires de la France, les découvertes scientifiques, et de bien d’autres sujets.

Il a consacré beaucoup de temps à la généalogie : s’attachant aux familles BRESSE et ODIER, il a constitué des arbres généalogiques de ces deux familles. Il obtenait des renseignements par courrier, demandant à consulter les registres des communes, les actes d’état civil et autres documents accessibles. Il se passionnait pour ses lointains ancêtres remontant même jusqu’au XVI ème siècle.                                                                                                                                                                                                                            Il a complété un grand arbre généalogique partant d’Etienne BRESSE (1732-1777), notaire à Villeneuve de Marc; et qui a épousé Louise FONTANEL en 1758. L’arbre comprend toute sa descendance jusqu’à notre génération. Cet arbre aurait été établi par le Général Pierre BRESSE (1891-1941) qui cite également en en-tête certains aïeux d’Etienne BRESSE, citant Pierre Ibert BRESSE, né en 1540.  Paul a écrit cette annotation sur le document lui-même: « Ces renseignements ont été recherchés par le Général Pierre Bresse quand il était à Grenoble et transmis par lui. » On remarque que d’autres membres de la famille se sont intéressés avant lui à la généalogie BRESSE, et que notre cousin Jean-François BRESSE a pris le relais avec beaucoup de précision et de minutie.

Paul s’est aussi attaché à retranscrire des plus petits fragments d’arbre généalogique : concernant Pierre BRESSI (1665-1689), marchand à Artas, ou aussi André BRAISSI son frère (1660-1715) et leur descendance.

(Pour voir en grand, vous pouvez cliquer sur l’image )

Paul mentionne en en-tête du document : « Pierre Bressi ou Bresse, marchand à Artas. Apparaît pour la première fois à Artas en 1668 au baptême de son fils Claude. En tenant compte toutefois de la date de naissance de son enfant Claude (1668) qui pourrait être l’aîné de la famille et de la date sa mort à lui, Pierre Braissi en 1669, on peut placer en 1635 ou 1640 la date de sa naissance. »

Il mentionne uniquement la naissance des cinq enfants de Pierre Braissi : André 1660, Jean 1663, Pierre 1665, Claude 1668 et Marie-Marguerite 1669.

Pour plus de détails sur l’origine de la famille BRESSE, qui viennent de la province de la BRESSE, pour s’installer dans un village d’Artas, situé à environ 4 kms de Saint Jean de Bournay (Isère), vous pouvez consulter l’article précédent : L’origine de la famille BRESSE

Pour la généalogie de la famille BRESSE, jusqu’en 1700, consultez l’article : La famille BRESSE à Artas jusque vers 1700

En 1938, il reprend, complète et met à jour et dessine de sa main un arbre généalogique qui part de Louis TEYNARD vers 1750, et  retrouve ainsi des ancêtres des BRESSE. Il rédige ces annotations en haut de l’arbre:

« Famille Teynard avec les branches Bernard et Buisson. De Louis Teynard et Catherine Cottin vers 1750, d’après le Commandant Paul Buisson en 1907, par Henri Bresse 1907. Mis à jour et complété par Paul Bresse en 1938. »

Sa grande œuvre représente un arbre généalogique qui mentionne un grand nombre de membres de la famille. Paul y fait figurer ses trois enfants Antoine, Anne et Corinne ainsi que ses neveux et cite nos aïeux du XVIII ème siècle, puis remonte même jusqu’à une branche de la famille du XVI ème siècle.

La généalogie complète de la famille BRESSE est disponible sur le site : Généalogie de Jean François BRESSE

Il s’est aussi attaché à la famille de son épouse Ninette : ODIER par son père Charles ODIER, MEYER par sa mère Renata MEYER.                                                                                                                                                                                                              Il a établi et dessiné un magnifique arbre retraçant la famille MEYER de 1351 (Johann  Meyer, Bâle) à Yvan (1941). Hortense Célestine MEYER (1870-1941) était la grand-mère de son épouse Ninette. C’est un arbre, généalogique sûrement, mais un arbre grandiose avec un tronc imposant qui porte l’écusson de Hans MEYER (1580-1639), originaire d’Endingen en Suisse. Hans est situé à la base du tronc, puis les branches de l’arbre se déploient portant des petits écussons ourlés, le talent de dessinateur de Paul se révèle.

Il aimait retrouver les plus lointains ancêtres, remontant encore une fois jusqu’au XVI ème siècle ! En établissant l’arbre généalogique des ODIER, il arrive même jusqu’à un personnage fort lointain qui portait le nom d’ODIER: Antoine ODIER (1698-1745).

On peut dire que sa plus grande passion a été la photographie. Compensant probablement sa surdité, Paul était très visuel, développant sa vision de l’univers qui l’entourait, aiguisant son regard sur toute chose.

Déjà, dans les années 1910, il prenait des photos avec une chambre noire sur des plaques de verre. Il photographiait la famille, les amis. Il devait tirer ces photos lui-même d’après les plaques : leur développement ne nécessite que des produits chimiques : révélateur et fixateur. Nul besoin d’un agrandisseur, puisque le négatif est au format de la photo.

Plus tard, Michel, mon mari a refait des tirages de ces plaques. Il s’est adonné lui-même à la photo, comme un deuxième métier, avec des photos de spectacle, des illustrations de livres sur la frontière, des expositions. Mon cousin, Jean-François m’a dit que c’est Paul qui l’avait initié à la photographie lors de ses passages à St Marcel. Sa fille Laetitia a voulu aussi cultiver cet art qu’elle a étudié à l’Ecole Nationale de la Photographie. Espérons que cette passion transmise perdurera dans la famille…

Quand nous habitions Gaillard en Haute-Savoie, il partait en balade sur les bords de l’Arve et photographiait des chemins, des arbres, des flaques d’eau, des paysages de neige. Cela donnait des photos en noir et blanc contrastées et mélancoliques.

Il aimait aussi beaucoup photographier les feux d’artifice de Genève qui avaient lieu tous les étés dans la rade. En aucun cas nous ne les aurions manqués même s’il fallait faire la queue pour avoir des billets. Nous avons conservé longtemps ces diapositives de bouquets de feux d’artifice, explosions de couleurs.

Malheureusement le temps n’a pas permis de les garder indéfiniment, les composants chimiques s’altérant, détruisant l’image.

Quand il a disparu il a laissé six appareils photo : deux Rolleiflex, deux Focaflex, dernière marque photographique française, et aussi un reflex Canon avec plusieurs objectifs interchangeables.

Il avait aussi fait l’acquisition d’un  petit appareil automatique qui faisait des photos demi-format, le Canon Dial 35. Mon mari, Michel, s’est découvert aussi une passion pour la photographie en utilisant les appareils de Paul…

Et puis il y avait aussi son amour des chats. Nous en avons toujours eu à la maison dès que nous avons quitté l’appartement de la rue Blomet à Paris. Paul voulait toujours les rentrer à l’intérieur de la maison et j’entends encore Ninette lui répéter : « Mais Paum, les chats n’ont pas froid dehors! ». Leurs trois enfants cultivent aussi cet attachement pour les chats !

Paul aimait la nature, connaissait les espèces de plantes, de fleurs, d’arbres. Il avait la main verte et son bureau était rempli de bouture de toutes sortes.

Il était de son temps, très documenté sur l’actualité, les arts, la politique. Il portait une vénération sincère à Charles de Gaulle depuis la guerre. Je me souviens qu’en faisant les courses, on s’arrêtait au bureau de tabac-journaux pour acheter le Monde et le Figaro, et l’Aurore, journal aujourd’hui disparu. La Tribune de Genève, était plutôt pour Ninette toujours très attachée à cette ville ! Paris Match, Sciences et Vie comptaient aussi parmi ses lectures, ainsi que d’autres revues. Il suivait toute l’actualité.

Quelques uns de mes souvenirs en guise de conclusion :

« S’il te plait, dessine-moi un… violon. ». Parfois je m’approchais de lui, penché sur sa planche à dessin et je lui demandais de me faire un dessin… Dessiner quoi ? Un objet, un personnage. Il le faisait volontiers avec tendresse pour sa petite dernière, et je suivais la mine du crayon qui, en petits traits tarabiscotés, faisait apparaître mon souhait. Il illustrait toujours de petits dessins les cartes postales écrites depuis Paris, lors de ses nombreux séjours.

Le dessin était toujours tout petit, mais très détaillé et précis, comme les personnages et les arbres qui illustraient ses plans pour les rendre plus réalistes. Les plans en 3D facilitent maintenant le travail des architectes qui peuvent aisément y rajouter personnages et végétation. Mon frère aîné Antoine se souvient des ribambelles de dessins que Paul collait sur le mur de l’appartement à Paris.

A ma demande, il façonnait à table de petits animaux en mie de pain quand nous étions à table. Le pain était blanc et sa mie pétrie avec une goutte d’eau était aussi malléable que de l’argile…

J’étais fascinée par son habileté et je voyais la petite bête prendre forme sous ses doigts. Je la conservais longtemps…

Le calque était pour nous un papier très particulier, spécial : une matière grise, cassante, transparente et opaque à la fois. On ne dessinait pas dessus, on n’y écrivait pas non plus… Pourtant j’en récupérais les chutes des plans. Je me souviens avoir fabriquer des « diapos ». Paul m’avait donné les cadres en carton de ses diapos qu’il mettait dans des cadres de plastique, plus rigides et pouvant passer dans la visionneuse ou un projecteur. Dessinant des petits motifs sur calque, et les collant dans ces cadres en carton, j’avais créé mes propres diapos ! Un autre souvenir m’est présent à l’esprit. La maîtresse d’école nous avait demandé d’apporter du papier transparent, celui qui était à l’intérieur de l’emballage des plaques de chocolat à l’époque ! J’avais apporté, moi, un morceau de papier calque, créant l’étonnement de toute la classe !

Donc Paul dessinait sur papier calque avant de pouvoir « tirer les plans » sur papier ordinaire.

Je pense que le calque transparent était nécessaire pour retranscrire des morceaux de plans déjà effectués, des parties à reporter. Cela me fait penser aux dessinateurs de BD ou de dessins animés. Avant les applications possibles en informatique d’aujourd’hui !

Anne me racontait qu’elle était la préposée au collage des calques sur la planche à dessin. Il n’y avait à l’époque, ni scotch, ni papier adhésif de carrossier ou tapissier…. Paul se servait de rouleaux de papier beige, sorte de papier kraft qu’il fallait coller. Il utilisait une toute petite casserole qu’il mettait sur le feu de la cuisinière pour fabriquer de la colle blanche avec de l’eau et de la farine, ou peut-être de la farine de poisson… Cela ne réjouissait pas Ninette de le voir œuvrer devant le fourneau de la cuisine !

Paul était un spécialiste des crayons en tout genre. Il utilisait des crayons et porte mines graphite pour son travail. A la gare Cornavin de Genève, quand nous allions le chercher à son retour de Paris, nous restions de longs moments ébahis devant la vitrine de Caran d’Ache avec ses petits hérissons animés ! La plus grande boîte de crayons de couleur en comportait 30 ! J’ai eu le plaisir d’en recevoir une quand j’étais enfant…

Il avait ramené de Paris un cadeau pour Antoine : le premier Bic, stylo bille rétractable. Il avait aussi rapporté à la maison le premier stylo feutre à l’odeur entêtante et même un jour un tout nouveau fromage : le « Caprice des Dieux ! » à la saveur alléchante !

La fumée de sa pipe l’auréolait toujours, l’odeur de son tabac parfumé au miel l’imprégnait. Il faisait des ronds de fumée qui nous enchantaient…

Corinne Molliet-Bresse

Paul BRESSE, 1 ère Partie : Sa vie

Paul BRESSE    26 février 1891 – 19 juillet 1973

Laurent, Paul, Eugène BRESSE, né le 26 février 1891, était le fils de Louis-François BRESSE et de Emma Octavie BERTINI, voir les articles précédents.

Pour voir l’image en grand, cliquez droit et faites « ouvrir dans un nouvel onglet »

Françoise (1887-1860), qui a épousé Paul SAUTREAUX (1885-1928), médecin

Henri-Octave (1888-1915), ingénieur des Mines, qui a été tué pendant la guerre de 14-18

Louise-Madeleine, dite Madeleine (1889-1981) qui a épousé Pierre GARDON (1884-1979) Juge de Paix

Laurent, Paul, Eugène (1891-1973) architecte qui a épousé Antoinette Marie ODIER-MECKLING (1915-1983)

Jean Louis Félix Gabriel (1894-1982) qui a épousé Madeleine Marie SEVE (1903-1943), puis Suzanne Elisabeth HENRY (1911- 2000)

Les 5 enfants, avec de gauche à droite : Françoise, Jean, Paul, Henri, Madeleine. Photo colorisée par Jean-Claude FINAND

Corinne Molliet-Bresse, fille cadette de Paul BRESSE a rédigé la biographie de son père en mai 2021. Les textes qui suivent en sont des extraits que je publie en collaboration avec elle.

Antoine, Anne et Corinne, les enfants de Paul BRESSE, sont mes cousins germains, puisque Paul BRESSE était le frère de mon père Jean BRESSE. 

Jean François BRESSE

Plan des publications :

  • 1 ère partie : sa vie
  • 2 ème partie : sa carrière d’archéologie
  • 3 ème partie : sa carrière d’architecte
  • 4 ème partie : ses passions, ses amitiés

Enfance et jeunesse

Jusqu’à ses douze ans, Paul vit une vie de famille équilibrée et animée dans la grande maison de St Marcel, entouré de ses parents et de ses quatre frères et sœurs.

Son père, Francis BRESSE est avoué et maire de Vienne. Il dirige la maisonnée avec une bienveillante autorité. Sa mère, Emma BERTINI, venait d’une famille de musiciens : son grand-père Henri BERTINI (1798 Londres – 1876 Meylan, près de Grenoble), fut un pianiste virtuose, compositeur de musique, laissant une œuvre préromantique d’environ 500 morceaux dont de nombreuses compositions pour piano. Voici ce qu’en dit Wikipédia : http://en.wikipedia.org/wiki/Henri_Bertini

La surdité : Un handicap ? Une infirmité ?

Paul Bresse était sourd depuis l’âge de douze ans, en 1903 : une surdité totale, définitive, survenue après une série d’otites à répétition.

On parle souvent de l’isolement provoqué par la surdité qui supprime l’environnement sonore, les bruits du monde… Son père Francis y a été sensible, mesurant les difficultés que Paul allait rencontrer dans sa vie d’écolier, d’étudiant, de travailleur, mais aussi sa vie sociale et amoureuse. Il lui a fait apprendre la lecture labiale. Francis s’est beaucoup impliqué par la suite dans des œuvres sociales d’entraide. Il a organisé durant la guerre de 14-18 des secours aux militaires et blessés. Francis BRESSE a été élu Conseiller Général au Département de l’Isère, en 1910 jusqu’en 1928. Il était au Parti Radical Socialiste. Il a eu diverses implications : « Président de la Caisse Agricole Mutuelle du Dauphiné, Président des Pupilles de la Nation, Président du Comice Agricole Bon Marché de Vienne, Vice-président de la Commission des Hospices de Vienne ; il a aussi créé le sanatorium de Seyssel.»

Francis recherche une personne pouvant aider Paul. Il est indéniable qu’il n’a pas pu continuer à fréquenter la classe de l’école secondaire du lycée de Vienne. Il a donc eu une préceptrice, Madame Dupin. On se demande quelle méthode elle a employée pour apprendre à Paul à lire sur les lèvres. Par l’observation des lèvres de l’interlocuteur, qui lui-même doit s’efforcer de bien articuler les syllabes, la personne sourde s’appuie aussi sur la suppléance mentale de son cerveau qui est capable de reconstituer la conversation. Paul est persévérant et courageux. Il le montrera toute sa vie.

Pour Paul, la communication avec les autres restait difficile. Il n’était, heureusement, pas sourd de naissance, il a entendu pendant 12 ans, mais son élocution était devenue étrange, beaucoup de personnes ne le comprenaient pas; j’ai entendu cette remarque bien souvent, ce qui me peinait. Il percevait des vibrations. Paul chantait ! : « Ma cabane au Canada ». Bien sûr, il n’avait pas pu l’entendre sur les ondes avant ses douze ans, puisque Louis Gasté l’a composée pour Line Renaud en 1947… Les orthophonistes ont essayé à plusieurs reprises de l’appareiller, mais cela était trop inconfortable pour lui, les appareils installant des bruits bizarres et des bourdonnements. Imaginons des acouphènes en permanence, des sons distordus, un brouhaha sonore… Petit, il s’est construit comme tous les autres enfants dans une grande famille de sept personnes. Je suis sûre que tout de suite, il a relevé le défi de cette surdité survenue brusquement, s’est accroché à ses apprentissages jusqu’au BAC. Puis il a fait de brillantes études d’architecte, réalisé des travaux passionnants et reconnus. Nous le verrons plus loin. Il a oublié les moqueries, les discriminations. Bien sûr il vivait dans le silence, l’environnement sonore d’une maison avec une vie de famille animée lui était étranger, les paroles et les mots spontanés, les interpellations à distance de Nine, son épouse et de ses trois enfants, restaient impossibles. Dans sa profession d’architecte, il était absent des réunions, des rencontres de chantier : il a toujours dû travailler avec un architecte associé.

Mais voilà, la communication restait un peu difficile avec Paul, puisqu’il fallait toujours se placer face à lui et bien articuler pour se comprendre : la discussion demandait de la patience, de la concentration, limitait la spontanéité des mots et phrases lancés. En famille, nous le comprenions bien, même si le son des mots qu’il prononçait était déformé. Mais j’ai côtoyé grand nombre de personnes qui avaient du mal à saisir ce qu’il disait. Et bien sûr nous parlions avec nos mains, inventant même des signes imagés. Nous, ces trois enfants, sommes restés très expressifs dans nos conversations toujours rendues, à ma grande joie, très vivantes.

Paul était un être très sociable, recherchant l’échange et le contact, très apprécié de tous, avec de nombreux amis. Nous rendions visite aux membres de sa famille à Lyon, Vienne ou à Artas. Nine, notre mère, était très liée à sa famille de Genève. Nous nous fréquentions beaucoup. Lors des visites, réunions de famille et repas, séjours dans les chalets du Salève, tous reconnaissaient son parcours si intéressant, son courage et son talent.

J’ai souhaité faire un petit détour sur cette polémique autour de la surdité et des enseignements existants au début du 20ème siècle pour que les enfants sourds puissent apprendre et grandir.

La langue des signes a été interdite pendant des décennies, depuis 1880 par le Congrès de Milan regroupant 255 participants, éducateurs et spécialistes de l’enseignement pour enfants sourds. Ces personnes avançaient leurs arguments en faveur du langage oral en affirmant que les enfants sourds devaient impérativement apprendre à parler. Le compte-rendu de séance relève les avis des opposants à la langue des signes :

« Le langage mimique est surabondant et parle trop vivement à la fantaisie et à l’imagination. »

« La méthode orale convient mieux à l’instruction religieuse. Il faut rendre les sourds-muets à Dieu. »

« Les élèves sourds sont plus physiologiquement humains depuis que nous les élevons par la parole. »

La langue des signes, liée à l’expression corporelle, est considérée alors comme inconvenante, puisqu’elle accentue l’expression du visage en lien avec la gestuelle des mains.  Bien évidement les mimiques sont nécessaires pour compléter le sens de la phrase.

Un préjugé terrible affirmait, à l’époque, que les sourds muets ne pouvaient pas avoir une intelligence développée. Certains les traitaient même de « sauvages » ! ?

Pendant 100 ans, la langue des signes se voit donc interdite !

En 1980, un siècle plus tard, surgit « Le Réveil Sourd »: écrivains, journalistes, linguistes, sociologues travaillent à la requalification de la langue des signes. Jean Crémion crée une association : « deux langues pour une éducation », et  un centre social et culturel pour sourds.

En 1991, la langue des signes est réintroduite dans les écoles: c’est la fin de l’obligation d’enseigner la méthode orale et les parents peuvent choisir une éducation orale ou bilingue, en y associant la langue des signes qu’ils apprennent également.

En 1993, Emmanuelle Laborit, sourde de naissance, reçoit le Molière de la révélation théâtrale pour son rôle dans « Les Enfants du Silence. » Elle avait rencontré en 1976, à l’âge de 7 ans, Alfredo Corrado, acteur et metteur en scène sourd. Il avait créé l’International Visuel Théâtre des sourds à Vincennes où Emmanuelle Laborit a appris le métier de comédienne après son BAC. Puis, plus tard en 1994, souvenez-vous, elle nous a enthousiasmés avec son livre  « Le Cri de la Mouette ».

Le métier d’interprète en langue des signes est validé par un diplôme. La reconnaissance avance… Les sourds communiquent plus aisément.

En 2005, la langue des signes est reconnue comme une langue à part entière

On reconnaît maintenant combien elle peut créer un véritable moyen de communication, de parole pour les sourds. Il suffit de suivre un discours politique, un exposé, à la télévision traduit simultanément en langue des signes, pour se rendre compte que tout peut être dit, exprimé avec cette langue, jusqu’aux  textes les plus ardus. Et nous regardons fascinés la gestuelle si rapide et précise des interprètes !

Etudes

Paul est né et habitait à Vienne. Il y a été écolier puis lycéen. A douze ans, Paul devint sourd, mais il a poursuivi sa scolarité secondaire dans les meilleures conditions.

On peut penser qu’on riait de sa peine et bien souvent on se moquait de lui. Ses parents lui donnèrent l’appui dont il avait besoin en la personne de Madame Dupin de Bagnols. Cette dame lui a servi de professeur, de préceptrice. Paul a pu poursuivre sa scolarité jusqu’au baccalauréat. Il est entré à l’Ecole des Beaux Arts de Paris, puis de Montpellier où il a obtenu un diplôme DPLG : architecte urbaniste « Diplômé Par Le Gouvernement. »

Sur ses plans et courriers divers, Paul signe et se définit comme « architecte-archéologue » ou « architecte-urbaniste » ou encore « architecte-décorateur. »

Par la suite, est-il allé étudier à la Villa Médicis de Rome ?  Il a fait un séjour à Rome de 1921 à 1923. Crée en 1666 par Louis XIV, cette institution, Académie de France à Rome, accueille, encore de nos jours, pour une année, des artistes de différentes disciplines : entre autres, un secteur « Restauration des œuvres d’art et des monuments ». Il a effectué des séjours à Pompéi et à Rome. Très tôt, il s’est passionné pour l’archéologie comme ses travaux à Vienne le montrèrent par la suite.

Guerre de 14-18

Le Conseil de Révision exempte Paul de partir au front en raison de « surdité- mutité ».

Non Mobilisable. Il aurait cependant été présent sur le front quelques temps puisqu’il racontait que n’entendant ni les balles, ni les tirs d’obus, il faisait « comme les autres », se plaquant au sol ou fuyant ventre à terre… Une balle aurait même une fois lacéré son pantalon sans toucher sa jambe !

Paul s’est engagé comme infirmier-brancardier à l’Hôpital Complémentaire n°2 de Vienne, de septembre 1914 à décembre 1917.

Tous les hommes de son âge étaient mobilisés : Henri et Jean ses frères, Paul SAUTREAUX, le mari de sa sœur Françoise, mobilisés en tant que médecin, Charles LACOMBE, Charles BUISSON, ses oncles. Une importante correspondance arrivait à la maison de Saint Marcel à Vienne.

Des échanges de courrier émouvants et affectueux essayaient de combler l’angoisse de savoir les hommes au front, en première ligne dans cette guerre si meurtrière.

Son frère Henri, ingénieur des Mines, lieutenant au 1er Régiment d’Artillerie Lourde fut tué par un éclat d’obus le 12 mai 1915 au Mont St Eloi. Il écrivait à Paul resté à Vienne, employé comme infirmier à l’hôpital :

« Le moindre petit mot fait ici plus de plaisir que nulle part ailleurs. » ou alors : « Je sais que tu continues l’œuvre admirable qui t’occupe depuis le début : c’est toi qui a la part la plus ingrate. » Lettre du 24 avril 1915. Ou encore il envoyait à son frère ces paroles de réconfort : « Tu es aussi utile à Vienne qu’au front. » Dans une de ses lettres, Henry demande qu’on lui envoie sa blague à tabac et du papier pour écrire…

Une correspondance suivie s’était établie aussi avec son frère Jean, caporal, qui, lors de la mort d’Henri, leur frère aîné, lui écrit avec émotion et tristesse. J’ai relevé certains fragments de ses lettres :

« Notre frère est mort de la plus belle mort qui puisse être. » Henry faisait partie du 1er Régiment d’Artillerie Lourde, responsable de canons à courte portée.

« Je n’oublierai jamais que j’ai un frère à venger. »

« Demain une messe est célébrée pour les morts du 99ème régiment, j’y prierai pour notre brave Henry. »

« Quand donc pourrons-nous voir les Boches déguerpir devant nous ? »

« J’ai besoin d’un peu de galette pour l’arrosage des galons. »

« Je suis très content de mes poilus. »

« On suit avec impatience les succès russes et on espère bientôt la formidable offensive anglaise. »

Et puis, plus énigmatique :

« Tu recevras un petit rouleau. » Ou alors : « J’attends le résultat de mon petit envoi, peut-être ne seront-elles pas très bien à cause du mauvais temps. » De quoi s’agit-il ? De photos bien sûr ! Paul devait faire développer les rouleaux de pellicules que Jean lui envoyait. Déjà la passion de la photographie !

Et aussi avec l’affection d’un frère, Jean le sermonnait :

« Il faut que je te remonte un peu, on n’a pas idée de voir tout en noir comme toi. »

« Il ne t’est pas permis comme nous de venir combattre, mais n’oublie pas le rôle que tu remplis à Vienne. »

Enfin la victoire ! Une carte postée le 11 novembre 1918 fait dire à Jean : « Un jour qui comptera dans l’histoire du monde. » Assurément !!!

Madame Dupin de Bagnols lui écrit ces mots magnifiques en 1916 :

« Les infirmiers qui, comme toi savent panser les blessures du corps, mais qui trouvent aussi un peu de baume réconfortant pour les pauvres cœurs brisés et malheureux. »

Son action, en tant que résistant pendant la guerre de 39-45

Paul BRESSE s’engagea dans le mouvement de la Résistance de novembre 1941 à septembre 1944. Dès 1941, il organisa un groupe de Pré-résistance à Vienne : « Les Amis des temps Nouveaux », dont le chef était l’Abbé Tenard de l’Institution Robin.

Stanislas Fumet a très bien résumé son engagement en lui remettant l’attestation suivante en décembre 1945 :

« C’est l’esprit de résistance de Temps Nouveau qui l’avait séduit. Nous faisions alors de l’anti-collaborationnisme assez peu déguisé et la lettre de Paul Bresse m’avait fait comprendre qu’il était, lui aussi, dès cette époque, un patriote réfractaire à l’esprit que Vichy essayait de faire régner en zone dite libre. »

Paul Bresse s’est occupé très activement de la diffusion de « Témoignage Chrétien » dont le chef à Lyon était le Colonel Rémy. Il a fait plusieurs liaisons de Vienne à Paris en passant la ligne de démarcation en fraude. Il diffusait également des Communiqués de Radio Vatican.

Il était membre de la Section Franc Tireur n°6, son nom de résistant était Humulus.

Pourquoi Humulus ? Que ce nom évoquait-il pour lui ?  C’est probablement une référence à « Humulus le Muet », comédie de Jean Anouilh et de Jean Aurenche, saynète écrite en 1939.

Paul connaissait Jean Aurenche pour avoir été son collaborateur sur un film documentaire « Royaume et Empire du Rhône » en 1927. J’y reviendrai plus loin.

Une attestation du Mouvement de Libération Nationale, signée de Jean-Roger Guichard témoigne de son engagement et des responsabilités assumées : « Paul Bresse, Franc Tireur section 2, s’est occupé de la diffusion de la presse clandestine de novembre 1942 à Août 1944, il faisait circuler les parutions de : Temps Présent, Temps Nouveau, Position, Radio Vatican et Témoignage Chrétien. ».

En août 1944, il rejoint la Défense Passive de Vienne, résistance organisée dans la retraite des armées allemandes. A ce titre il a été chef d’équipe de cette Défense pour le déminage du Pont Saint-Cenis de Vienne.

En septembre 1944, le chef de liaison de la Défense Passive de Vienne, Monsieur Pellet, lui délivre un laissez-passer pour visiter les immeubles sinistrés pour un secours immédiat.

Il est autorisé à circuler librement, en vélo par une attestation des Forces Françaises de l’Intérieur. Il avait un laissez-passer pour sourds, brassard avec bandes jaune et blanche, considéré comme infirme sourd-muet, attesté par un certificat médical. Il jouait de son élocution déformée pour se faire passer pour « débile » devant les allemands…Il avait appris  et leur répétait en allemand: « Ich bin taub », ce qui signifie : « Je suis sourd. »

Vie de famille et lieux de vie

Paul BRESSE s’est marié le 2 novembre 1945 (à 54 ans) avec Antoinette, Marie ODIER (30 ans) que l’on appelait  Ninette ou Nine.

Vienne et Genève. Il y avait un lien entre ces deux villes, un lien qui est devenu un amour…

Antoinette ODIER était orpheline de mère depuis sa naissance en 1915. Son père, Charles ODIER, éminent neuropsychiatre dont la biographie existe sur Wikipédia : Charles ODIER

Charles ODIER s’était remarié en 1929 avec Ilse Loebel, veuve de Jules RONJAT, cousin très éloigné de Paul BRESSE. Il était linguiste, docteur ès lettres, spécialiste de la langue d’Oc. Il a travaillé pour l’Université de Genève et était membre du Félibrige, cette association fondée en 1854 qui œuvrait pour la restauration de la langue provençale, la sauvegarde de la culture et de l’identité des pays de langue d’Oc. La biographie de Jules RONJAT (1864-1925)  qui est né à Vienne, est aussi sur Wikipédia : Jules RONJAT

Paul savait le provençal, lisait « Mireille » de Mistral. C’est par son intermédiaire que Ninette et Paul ont été présentés.

A la libération, Ninette et Paul se sont retrouvés à Paris. Ils habitaient un petit appartement au 8 de la rue Blomet (voisins de Simone de Beauvoir et de Jean-Paul Sartre qui logeaient quelques numéros plus loin). Trois enfants sont nés : Antoine en 1946, Anne en 1948 et Corinne en 1950.

C’était le Paris d’après-guerre, le quotidien était difficile : cartes d’alimentation pour obtenir les denrées de base, pénurie de charbon, coupures d’électricité… Mais Paris revivait et Ninette nous a raconté bien souvent combien elle a aimé cette vie à Paris. Elle déambulait avec ses trois enfants dans tous les quartiers, Antoine sur son tricycle, Anne debout sur le marchepied de la poussette où dormait Corinne ! Dans le salon de l’appartement, Paul dessinait ses plans sur une immense planche à dessin, comme dans tous les logements où nous avons habité.

En 1954, le père de Ninette étant malade, toute la famille est partie habiter à Vernand dans le canton de Vaud en Suisse. Séparé d’Ilse Loebel, Charles ODIER vivait avec Germaine GUEX, psychanalyste. Nous habitions une belle et grande maison avec jardin. Malheureusement Charles ODIER est décédé et nous avons déménagé à Lausanne dans une maison locative, Germaine GUEX, psychanalyste s’est installée au premier étage dans un appartement où elle recevait ses patients, et nous au troisième étage sous les toits. Paul avait un bureau avec comme toujours une immense planche à dessin et des rouleaux de calque entreposés partout.

En 1959, retour en France ! Paul voulait un enseignement français pour ses enfants… Mais il y avait une autre raison à ce déménagement : Ninette se rapprochait ainsi de sa famille installée à Genève. Nous habitions une villa à Gaillard tout près de la frontière suisse et de Genève où le tram 12 nous amenait depuis la douane. Ninette avait hérité de son père d’une Peugeot 203; c’était l’occasion de passer le permis de conduire, Paul ne conduisant pas.

Durant toutes ces années, l’appartement de la rue Blomet était toujours prêt à accueillir Paul qui travaillait avec des associés établis à Paris. Il y faisait de longs séjours pour son travail, effectuant la plupart du temps ses trajets en avion. Il a même volé dans la Caravelle, et s’est trouvé une fois assis à côté de Charlie Chaplin ! Nous nous rendions fréquemment à Paris dans la 203, avec Ninette au volant : elle avait la nostalgie de Paris, Lausanne n’étant pas aussi attractive et vivante…Heureusement qu’il y avait les bateaux à aube du Léman pour faire la traversée Lausanne-Evian pour respirer, non pas l’air du large du lac, mais un peu de la France en rapportant des sucettes Pierrot-Gourmand !

Dans tous les logements que nous avons habités, petits ou plus spacieux, Paul avait son bureau. C’était une priorité pour qu’il puisse travailler, dessiner sur une immense planche à dessin couverte de calque. Il possédait bon nombre de magnifiques porte-mines, affûtés, réglables, que nous n’avions pas le droit de toucher, de glisser dans notre trousse d’école ! Il avait des règles aussi, des droites, en bois, en métal, des courbes aussi : oui, des règles courbes, c’est surprenant ; pourtant je possède encore ces formes de bois vernis qui permettaient de tracer des courbes différentes. Ainsi que son T et son équerre d’architecte. Il écrivait les légendes de ses plans avec des chablons, calibres en plastique orange qui proposaient toutes sortes de caractères. Mais pas autant qu’en propose aujourd’hui la police de nos ordinateurs !

Fin de vie et sa mémoire à Vienne (Isère)

Paul BRESSE est décédé le 19 juillet 1973, à l’âge de 82 ans. Il a été enterré au cimetière de Gaillard en Haute Savoie, son dernier lieu de vie. Une messe a été dite ce jour-là par son neveu Michel, prêtre, fils de son frère Jean.

Antoinette, son épouse, décédée le 31 août 1983 a également été enterrée au cimetière de Gaillard.

Actuellement une urne commune contenant leurs cendres est entreposée au colombarium du cimetière.

Paul a toujours été très attaché à la ville de Vienne, la ville de son enfance, son lieu d’accueil pendant les 2 guerres, et il s’est passionné pour ses vestiges romains.

Je dois probablement mon deuxième prénom, Blandine, à la colline Ste Blandine qui surplombe la ville.

Une rue de Vienne porte son nom : rue Paul BRESSE. Dès 2004, André HULLO, conseiller municipal en charge du patrimoine et président de la Société des Amis de Vienne, est à l’origine de cette dénomination. En 2007, le panneau « Rue Paul BRESSE » est apposé aux extrémités d’une voie délimitée par le « Cours Verdun » et la « Rue Francisque CHIRAT » d’une longueur de 75m. Simultanément, une autre rue est baptisée « Rue Jules RONJAT » : elle est délimitée par la « Rue Paul BRESSE » et la « Rue Emile Romanet ».

Corinne et Anne-Sylvie devant la pancarte de la rue Paul BRESSE à Vienne

Mon arrière-grand-père : Jean Louis Gustave BRESSE (1819-1884)

(Cliquez sur document pour faire un zoom et faites un retour pour retrouver le texte).

Jean Louis Gustave BRESSE était le frère de Jacques Antoine Charles BRESSE. qui a son nom sur la Tour Eiffel.

Il était l’ainé des 2 enfants. Comme Jacques Antoine Charles, il a perdu sa mère très jeune, il avait 5 ans.

Son père, Innocent François Candide BRESSE, négociant en draps, à Vienne, le confie à sa soeur, Jeanne Marie Unité, qui vient de se marier et qui vit à Artas, berceau de la famille BRESSE. Elle va lui servir de mère. Il est élevé comme un paysan.

Nous n’avons pas beaucoup d’autres détails sur son enfance, ses études. Celles de Jacques Antoine Charles sont plus connues.

Même s’il est décédé en 1884, à 64 ans, nous avons juste une photo de lui, prise dans un album de la famille.

Pourquoi Jean Louis Gustave BRESSE est-il devenu avoué ?

Innocent François Candide, a épousé Marguerite Louise PEROUSE dont le père, Jacques PEROUSE, était notaire royal au Parlement du Dauphiné, en 1787.

A Vienne, il y avait une étude de notaire créée par Jacques PEROUSE. Jean Louis Gustave a sans doute fait des études de droit. Il est devenu avoué, et l’étude PEROUSE qui est devenue PEROUSE-BRESSE.

Plus tard, son fils, mon grand-père, Francis BRESSE a repris la fonction d’avoué.

Une descendance PEROUSE a repris l’étude de notaire, qui est devenue plus tard FRECON, puis SEGUIN.

Quel était la fonction d’un avoué ?

Un avoué était un officier ministériel qui était seul compétent pour représenter les parties devant les cours d’appel.

Les professions d’avoué et d’avocat ont fusionné en 2012 sous l’appellation commune d’avocat.

Pourquoi Jean Louis Gustave BRESSE est-il devenu maire d’Artas ?

La famille BRESSE a géré la commune en tant que maire pendant près d’un siècle. La famille a gardé des terrains, des maisons. Ils se sont beaucoup impliqués dans la vie de la commune après la révolution en devenant maires.

Jean Louis Gustave BRESSE devient maire d’Artas, le 18 Mai 1871, réélu en 1876 et en Janvier 1881. Il est décédé le 5 Mai 1884 et a été remplacé par Mr DELAY. Il est resté maire 13 ans.

Qu’a-t-il fait de la propriété de Saint Marcel ?

Comme expliqué dans l’article précédent, Gustave BRESSE a vraiment fait construire la maison dans son pourtour actuel. C’est-à-dire le rez-de-chaussée avec une grande cuisine taillée en partie dans la roche, et avec une grande verrière, assez haute de plafond, une entrée en forme de hall, un salon avec des ouvertures donnant sur la rue en étage, une salle à manger taillée en partie dans la roche ainsi qu’une alcôve, un bureau donnant sur la rue, une chambre qui servait de lingerie. Au 1er étage, il y avait des chambres, au 2 ème étage, un grenier et une magnanerie. Il s’agissait d’un local, muni d’un système de chauffage, où se pratique l’élevage du vers à soie. Mon arrière-arrière-grand-père, Innocent François Candide avait aussi une magnanerie à Artas.

Quelle a été sa descendance ?

(Cliquez sur document pour faire un zoom et faites un retour pour retrouver le texte).

Jean Louis Gustave BRESSE a épousé, en 1854, à 34 ans, Antoinette BRUNET qui avait 24 ans, qui était de Saint Clair du Rhône et d’origine paysanne.

Ils ont eu 5 enfants, dont seuls 3 ont vécus.

Louise BRESSE a épousé Louis LACOMBE qui est devenu notaire à Artas

La famille LACOMBE est restée très impliquée à Artas, car le fils Charles a été notaire, Juge de Paix, Maire d’Artas (1919-1935)

Isabelle Françoise Marguerite BRESSE a été religieuse et est décédée à Montélimar, à 41 ans.

Louis François, dit Francis, BRESSE, mon grand-père a pris la suite de son père, comme avoué, a été maire de Vienne et Conseiller Général au département de l’Isère.

Il a épousé en 1866, Emma BERTINI, petite fille du compositeur Henri Jérôme BERTINI.

La biographie de Henri Jérôme Bertini apparait sur Wikipédia : https://en.wikipedia.org/wiki/Henri_Bertini

Ceux qui sont enterrés à Artas

Jean Louis Gustave et son épouse, Marie Antoinette BRUNET sont enterrés à Artas.

Louise BRESSE et son époux, Louis LACOMBE sont enterrés à Artas.

En plus, il y a Marie Isabelle BRESSE, fille de mon grand-père et de Emma BERTINI, qui n’a vécu qu’un an et demi, avant que le caveau GUY-BRESSE n’existe à Vienne.

Que sait-on de plus sur Jean Louis Gustave BRESSE ?

Jean Louis Gustave BRESSE devait être un passionné de connaissances.

Dans la maison de Saint Marcel, il y avait dans le bureau de mon père, une grande bibliothèque avec des ouvrages reliés, dont certains appartenaient à mon arrière-grand père. Certains étaient reconnaissables car son nom était mentionné sur la reliure.

Ces ouvrages et ceux qui étaient dans la bibliothèque qui venaient de la famille BRESSE ont été partagés entre mes frères et sœurs au moment du décès de mon père. J’en ai actuellement un certain nombre dans ma bibliothèque.

Certains de ces ouvrages correspondaient à des cours qu’il avait recopié, car ils sont de son écriture manuscrite, avec aussi son nom mentionné pour chaque chapitre. C’est lui qui les a fait relier. Son nom apparait aussi sur la tranche.

Beaucoup d’ouvrages concernent la géographie, la géologie, la zoologie, la taille des arbres fruitiers, la chimie agricole pour améliorer les cultures…

Il a en particulier recopié de sa main un ouvrage en 2 tomes : une histoire de la formation de la terre et des continents et un descriptif des minéraux.

Je n’ai pas pu retrouver qui était l’auteur de cet ouvrage.

Nous n’avons que quelques pages manuscrites du 2 ème tome de cet ouvrage. Il comportait 429 pages.

Chaque minéral est décrit avec détail pour sa genèse, ses propriétés physiques (densité, dureté…) avec beaucoup de références bibliographiques. Il cite en particulier l’ouvrage du zoologiste et physicien Mathurin-Jacques Brisson : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mathurin_Jacques_Brisson

Voici par exemple, la page 421 du tome 2 sur la « Pierre de Lard et craie d’Espagne »

Ainsi que la table des matières du tome 2, qui mentionne la suite des époques de la formation de la terre.

Innocent François Candide BRESSE, mon arrière, arrière-grand-père (1791-1864)

Innocent François Candide BRESSE, mon arrière, arrière-grand-père, est le troisième fils, de Jean Marcel BRESSE. Pour la biographie de Jean Marcel BRESSE, voir l’article précédent.

(Cliquez sur document pour faire un zoom et faites un retour pour retrouver le texte).

Jean Marcel était propriétaire au Revollet d’Artas. Il devint Officier municipal d’Artas, puis Maire de la commune, à partir de l’an III (1795) et Juge de Paix de Saint Jean de Bournay.

Jean Marcel a eu 9 enfants, 7 garçons et 2 filles :
–        Louis Antoine Alexandre, né le 27 Décembre 1787, propriétaire à Artas
–        Jean Baptiste Victor, né le 12 Mars 1789.  Il était notaire à Artas. Il est élu maire plusieurs fois à partir de 1831 jusqu’ à sa mort, le 5 Mai 1861.
–        Innocent François Candide, dont je descends, est né le 9 Mars 1791
–        Marie Antoinette Emilie, née à Artas, le 8 Août 1793
–        Jean Etienne, né le 25 Messidor an III (13 Juillet 1795).
–        Joseph Etienne, né le 8 Prairial an V ( 27 Mai 1797), propriétaire, à Artas
–        Benoit Marcel. Il est né le 7 Floréal an VIII (27 Avril 1800), propriétaire, à Artas
–        Sixte Hippolyte, né le 16 Germinal an XII (6 Avril 1804).
–        Jeanne Marie Unité, né 10 Novembre 1806.

Innocent François Candide est né le 9 Mars 1791, à Artas. Il est décédé le 7 Mars 1864, à Vienne, à presque 73 ans. Il a épousé Marguerite Louise PEROUSE, le 7 Septembre 1818. Il avait 27 ans et elle 17 ans.

Marguerite Louise PEROUSE est née à Saint Alban du Rhône, le 1er Juillet 1801. Son père, Jacques PEROUSE, était notaire royal au Parlement du Dauphiné. Sa mère était Jeanne Marie COURBON des GOUX de FAUBERT.

Innocent François Candide, négociant en laines, est venu s’installer à Vienne.
Marguerite Louise PEROUSE est décédée à Vienne, le 13 Janvier 1825, à 23 ans:
Ils n’eurent que 2 fils :

Jean Louis Gustave, en 1819, mon arrière-grand-père,
Jacques Antoine Charles, en 1822. C’est lui qui a son nom sur la Tour Eiffel et vous pouvez consulter sa biographie, avec des éléments nouveaux, sur le premier article.

Innocent François Candide a bien réussi, puisque c’est lui qui a acheté et fait construire la maison bourgeoise du Chemin des Maladières, avec 4 ha de terres et des fermes. Cette propriété est restée dans la famille 4 générations.

Innocent François Candide, est né juste après la Révolution. C’est pour cela qu’on lui a donné des prénoms qui tranchent, avec la lignée précédente :

–  Innocent vient du latin qui « ne nuit pas ». Il correspond à souvent à des enfants Capricornes, puisque les saints Innocents sont fêtés le 28 décembre. Il y a eu aussi des Papes Innocent.

Candide vient du latin « candidus », d’un blanc brillant. Le prénom Candide a surtout été rendu célèbre avec le roman de Voltaire (1759), dont le héros démontre que « tout n’est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ». Le mot est passé dans la langue courante pour désigner un jeune homme un peu innocent. Candide fut un martyr à Rome. Il se fête le 3 octobre.

Du fait que Marguerite Louise PEROUSE est décédée le 13 Janvier 1825, à 23 ans, Innocent François Candide, confie son fils, Jacques Antoine Charles, âgé de 3 ans, à sa sœur, Jeanne Marie Unité, sans enfants, qui va lui servir de mère.

Pourquoi Innocent François Candide est-il venu s’implanter à Vienne et devenir négociant en laines ?

Toute la famille BRESSE, devenue pour la plupart propriétaire, puis notaire ou juge de paix, Innocent François Candide, est le premier de la famille à devenir négociant. Il vient s’implanter naturellement à Vienne, car à ce moment-là, Vienne était devenue la capitale du drap de laine qui sert à faire des vestes, pantalons, manteaux.

Au 18e siècle l’industrie drapière prend son essor à Vienne. La manufacture Charvet côtoie de nombreux ateliers familiaux. Avec l’arrivée de la machine à vapeur à partir de 1838, la ville se couvre d’une forêt de cheminées. Le drap cardé est un tissu bon marché fabriqué en mélangeant de la laine nouvelle et des chiffons effilochés. La laine a des propriétés intéressantes pour les uniformes militaires, très demandés dès l’époque de Napoléon. Elle peut absorber un tiers de son poids en eau sans être mouillée. L’eau passe de fibre en fibre jusqu’à la surface pour s’évaporer. La laine tient donc chaud, même humide.

La production textile, notamment les « draps de troupes », fait vivre une grande partie de la population viennoise au 19e siècle. Dans les années 1870, Vienne compte 26 000 habitants ; 15 000 d’entre eux travaillent dans les usines de la vallée de la Gère et à Estressin. Journée de travail de plus de 10 heures, poussière, vacarme des machines, alarmes annonçant les changements de faction… Vienne vit au rythme incessant des usines.

Pour devenir négociant en laines, il fallait mettre sur pied tout un réseau de fourniture de laines.

Entreprise commune entre les frères Innocent François Candide et Jean Baptiste Victor pour une magnanerie

D’autre part, Innocent François Candide a eu l’esprit d’entreprise, puisqu’il a financé avec son frère, Jean Baptiste Victor une magnanerie, implantée à Artas, faite de nombreux arbres à soie (mûriers), dont il reste 2 exemplaires à Artas. Cette entreprise a été créée vers 1826. Beaucoup de dépenses ont été engagées, mais il n’y avait pas beaucoup de recettes. En 1855, Innocent François Candide se plaint auprès de son frère Jean Baptiste Victor du fait qu’il a mis beaucoup d’argent mais que cela ne rapporte pas beaucoup.

Ci-joint le contenu de la lettre fourmi par Mr Pascal CHAUVIN.

Au cimetière d’Artas, on peut voir encore le caveau de la famille d’Innocent François Candide, avec une partie de ses descendants.

Les implantations de la famille BRESSE à Artas, leurs propriétés et leurs maisons

Nous avons vu que les BRESSE était d’abord des paysans, puis des fermiers, des propriétaires, des bourgeois, des notaires. Ils se sont beaucoup impliqués dans la vie de la commune après la révolution en devenant maires.

Les BRESSE se sont implantés dans les différents hameaux d’Artas : Le Revollet,  Ternésieu, Petite Forêt, Grande Forêt, Baroz.

La carte suivante date de 1869 où sont répertoriées les maisons BRESSE au hameau du Revollet et de Ternésieu.

(Cliquez sur document pour faire un zoom et faites un retour pour retrouver le texte).

Les limites de la commune d’Artas avec les communes environnantes ont été redéfinies au cours du temps.

Par exemple, le hameau du Revollet avait vécu de tous temps dans l’orbite d’Artas. A la constitution des communes, en 1790, Le Revollet fut rattaché à la commune de Beauvoir de Marc. Les communes ont en effet été définies en fonction des paroisses. Sous l’ancien régime, les religieux du prieuré d’Artas prélevaient la dîme sur la paroisse d’Artas et les chanoines du chapitre St Maurice de Vienne sur le Revollet qui faisait alors partie du mandement de Beauvoir de Marc. En 1687, le curé d’Artas, Antoine Gallien, qui devait toucher sur la dîme la portion congrue (voir article précédent), élevée à 300 livres ne trouvait pas son compte parce que le prieur d’Artas ne voulait payer que 200 livres. Il intenta alors un procès contre le chapitre de St Maurice. Il n’eut pas gain de cause. En 1866, le maire d’Artas, Mr Bonnard écrivit au préfet qu’il y avait une contradiction entre le fait de faire un mariage civil entre quelqu’un du Revollet, donc de Beauvoir de Marc et quelqu’un d’un autre hameau d’Artas et le contrat passé chez le notaire qui les considéraient tous d’Artas. En 1868, le maire et le conseil municipal se sont mobilisés ainsi que tous les habitants du Revollet pour demander le rattachement du hameau à Artas. L’annexion du hameau n’a été effective qu’en 1872, à la suite d’un décret de la République qui a fixé la limite de la commune, au Chemin du Gaz, comme indiqué sur la carte.

Les habitations des BRESSE au Revollet

La maison forte de Jean Marcel BRESSE

Thomas de Pélisson de Préville , noble, Ecuyer, Conseiller du Roy et son lieutenant particulier au baillage de Vienne possédait une maison forte avec un domaine au Revollet. Celui-ci l’a vendu à Jean Marcel BRESSE, en 1787, au moment de son mariage avec Marie-Antoinette CLERET. Il avait 26 ans.

Ci-joint une page de l’acte de vente notarié. (document fourni par Mr Pascal CHAUVIN)

Cette maison forte existe toujours. Elle apparait sur la photo suivante, en haut au milieu.

Elle est entourée d’autres maisons et le domaine a été morcelé. La maison forte a été restaurée mais les anciennes cheminées ont été conservées. C’est Mr Jars, traiteur, qui  la possède aujourd’hui.

Pour le domaine, Jean Marcel l’avait fait borner et on trouve encore actuellement des bornes en pierre aux initiales de Bresse Marcel (B.M)

La maison de Jean Baptiste Victor BRESSE, notaire, fils de Jean Marcel

Elle a été surélevée d’un étage. Les terrains afférents ont servi à mettre en place une magnanerie (plantation de muriers pour l’élevage des vers à soie), entreprise en commun avec son frère Innocent François Candide. Sur ces terrains qui appartiennent à Mr Pascal CHAUVIN, il reste encore 2 muriers.

 

Les sépultures de la famille BRESSE à Artas

Lors de notre passage à Artas, cet été nous avons pu faire le point des sépultures de la famille. Nous avons découvert 3 caveaux au cimetière et une chapelle funéraire située au hameau du Revollet. Mr Pascal CHAUVIN nous a fait part d’un quatrième caveau et nous a donné des informations concernant la chapelle funéraire.

Les tombes situées dans le cimetière sont celles de la famille descendante de Jean Marcel BRESSE (1759-1820), propriétaire au Revollet d’Artas. Il devint Officier municipal d’Artas, puis Maire de la commune, à partir de l’an III (1795) et Juge de Paix de Saint Jean de Bournay. Il s’est marié avec Marie CLERET, de Saint Georges d’Espéranche. Ils ont eu 9 enfants: 7 garçons et 2 filles. Nous n’avons pas retrouvé sa tombe. Peut-être est-elle au hameau du Revollet dans la chapelle funéraire.

Voici la généalogie de Jean Marcel BRESSE

(Cliquez sur document pour faire un zoom et faites un retour pour retrouver le texte).

Le 1er caveau est celui de la descendance de la famille de Louis Antoine Alexandre BRESSE

Les noms soulignés sont ceux qui sont dans les caveaux.

Louis Antoine Alexandre BRESSE (1787-1852) était le fils ainé de Jean Marcel. Il a épousé Marie Félicité GERBOLLET (1789-1851). Ils eurent 3 enfants :

Louis Marcel (1814-1880) : Il fut avoué à Vienne, à peu près en même temps que Louis Gustave (1819-1884), mon arrière-grand père.
Pierre Victor (1815-1984), docteur en médecine, sans postérité. Sa thèse de médecine existe dans les archives de la mairie.
– Mélanie-Eugénie (1819-1820) morte en bas âge.

Il y a également, Marie Unité BRESSE, (1806-1894), dernière fille de Jean Marcel BRESSE, veuve de Philippe ORJOLLET, médecin à Saint Jean de Bournay

Tous sont enterrés dans le même caveau. C’est une concession à perpétuité.

Jean Baptiste Victor BRESSE, 2ème fils de Jean Marcel. Il était notaire à Artas et a été maire d’Artas (1831-1861). Il s’est marié à Victorine CLERET en 1830. Ils eurent 3 enfants :
– Marie Victorine Anaisse (1831-1887) qui épouse un MOREL
– Louis Adolphe Victor (1833-1905), notaire à Artas, épouse Octavie PERRET
– Marie Victorine Augustine (1838-1869) qui épouse Christophe CHENEVAS qui a pris la suite de Louis Adolphe, comme notaire

Jean Baptiste Victor a fait construire une chapelle funéraire, située au Revollet.
Voici des noms relevés dans la petite chapelle:
Jean-Baptiste Victor BRESSE 5 mai 1861
Abbé Etienne COUPIGNY 9 mars 1896
Joseph SANDIER 31 oct. 1882 36 ans
 Auguste CLERET 17 juin 1885 80 ans
Robert SANDIER  14 juin 1930
Augustine COCHARD

Auguste Alexandre SANDIER était héritier légataire universel de M. Auguste CLERET par testament, en 1883.

Ce sont toujours des descendants de la famille SANDIER qui entretiennent cette chapelle.

A titre anecdotique, on trouve une note amusante sur un registre paroissial de Maubec, commune où résidait M. Auguste Cléret: « On peut dire sans calomnier que M. Cléret a été pendant 50 ans le persécuteur acharné de tous les curés. Sectaire, voltairien, son plaisir fut jusqu’à sa mort de tourner en ridicule la religion, de critiquer et calomnier tous les prêtres. M. Cléret, est mort le 17 juin 1885 et sa dépouille mortelle a été emportée sans passer par l’église de Maubec de son domicile jusqu’au Revollet d’Artas, au milieu d’une vigne où il attend la résurrection générale. »

Le 2 éme caveau est celui de la famille descendante d’Innocent François Candide BRESSE, mon arrière-arrière-grand-père. Il était le 3 ème fils de Jean Marcel. Il a épousé Marguerite Louise PEROUSE, décédée à Vienne à 23 ans. Ils eurent 2 fils :

Jean Louis Gustave, (1819-1884),  mon arrière-grand-père
– Jacques Antoine Charles, (1822-1883)

C’est Jean Louis Gustave qui a fait construire ce caveau. Il était avoué à Vienne, mais aussi Maire d’Artas (1871-1884)

Nous ne savons pas où est enterré Jacques Antoine Charles.

Les noms soulignés sont ceux qui sont dans le caveau.

Jean Louis Gustave qui a épousé Antoinette BRUNET (1830-1913). Ils eurent 5 enfants :

Louise (1855-1925) qui a épousé Louis LACOMBE (1846-1915)
– Isabelle Françoise Marguerite (1859-1900), religieuse à Montélimar
Louis François, dit Francis, mon grand-père
– Eugène (1861 ; mort-né)
– Marguerite Jeanne (1864), morte à 3 mois

Il y a également Marie Isabelle BRESSE, fille de mon grand-père Francis, qui est décédée en bas âge, en 1893. Elle était située entre mon oncle Paul et mon père.

Pour repérer ceux qui sont enterrés également dans le caveau, il faut se reporter à l’arbre généalogique, dont voici la partie qui correspond.

Marguerite CHABROL, née LACOMBE
François CHABROL
– Paul CHABROL, fils de François CHABROL
Charles LACOMBE
Isabelle GENIN née LACOMBE
Madeleine CHABROL, fille de François CHABROL

(Cliquez sur document pour faire un zoom et faites un retour pour retrouver le texte).

Ce caveau est bien entretenu, par les descendants, en particulier par mes cousins de la famille GINET qui sont encore propriétaires de la maison de Charles LACOMBE à Artas.

Le 3 ème caveau est celui de la famille descendante de Joseph Etienne BRESSE (1797-1866), 5 ème fils de Jean Marcel BRESSE (1759-1820)

Il s’agit d’Etienne Louis BRESSE (1844-1911) qui a épousé Marie JANIN (1850-1908). Ils ont eu 4 enfants :
Lucien Etienne (1870-1892), mort à 22 ans, enterré dans le caveau
– Jean Pierre (1873- ?) sans descendance
Marie Octavie (1879-1926) qui a épousé Jean Joseph DURAND (1875-1959) qui ont eu un fils Victor DURAND (1905-1928). Tous les 3 sont enterrés dans le caveau
– Adèle (1882- ?) qui a épousé un PIOLAT

Le 4 éme caveau est celui de Benoit Marcel BRESSE, 6 ème fils de Jean Marcel. Il est partagé avec le Capitaine BOIS, retraité, décédé en 1885.

Benoit Marcel BRESSE (1800-1876) était propriétaire au Revollet  d’Artas. Il a épousé Josephine VERDELLET. Ils eurent 6 enfants :

– Benoit Victor (1829-1832)
Marie Victorine Joséphine : elle a épousé le capitaine BOIS, né en 1824
– Emilie Unité (1835-1865) , marié 1 enfant, décédée à 30 ans
– Françoise Victorine Joséphine mariée, 1 fille
– Elisa (1844-1867) sans enfant
– Adèle Anaisse (1849-1865)

C’est doute Marie Victorine Joséphine qui a créé le caveau en commun avec le Capitaine BOIS

L’implication des BRESSE dans la vie de la commune d’Artas

D’après l’ouvrage : ARTAS : le village du Bas-Dauphiné, par Joseph MOREL et Pascal CHAUVIN, utilisant les archives de la commune, le nom de BRESSE apparait à de nombreuses reprises. Tous les exemples cités sont tirés de ce livre.

Les BRESSE ont d’abord été des paysans, puis des propriétaires, puis des bourgeois. Ils sont ensuite devenus pour certains, notaire royal, notaire, procureur à la Cour de Vienne. D’autres sont devenus membres du clergé, comme Curé ou Sacristain.

Ils ont été très impliqués dans la vie de la commune après la Révolution, car ils sont devenus Officier Municipal, puis Maire.

Ils ont fourni 4 générations de maires. En étant implanté à Vienne depuis Innocent François Candide (IFC), ils ont continué à s’intéresser à la vie de la commune, puisque par exemple, Jean Louis Gustave BRESSE, mon arrière-grand-père, avoué à Vienne est devenu Maire d’Artas. Le dernier fut Charles LACOMBE, fils de Louis LACOMBE et de Louise BRESSE, soeur de mon grand-père, Louis François dit Francis.

Comme l’indique cette généalogie, ce fut d’abord Jean Marcel BRESSE, puis, Jean Victor, puis Jean Louis Gustave et enfin Charles LACOMBE.

Il n’y a plus de BRESSE habitant la commune, mais il y a des descendants, en particulier du côté des LACOMBE, qui possèdent encore une maison à Artas. Il y a eu régulièrement des réunions familiales à Artas, du temps de Charles LACOMBE. J’ai le souvenir d’être allé tous les ans pour une réunion de famille, en Juillet à Artas.

Les BRESSE avant la Révolution

Collecte de la Dîme

Nous avons vu que la dîme était une contribution en nature sur le produit brut du sol destiné au clergé. Elle était fixée à l’origine au dixième, d’où son nom. L’église ne prélevait pas directement cet impôt. Elle confiait par contrat (bail à ferme) cette charge à des particuliers.

Les minutes de Maitre CUZEL, notaire, disent que le 7 Juillet 1757, Messire Nicolas BRESSE, fils d’André BRESSI, curé de Chèzeneuve, afferma à un habitant d’Artas la « dixme » des grains, vin, chanvre,et autres choses, la paille de 200 gerbes de seigle et la charge de payer la 24 ème partie aux pauvres.

Paiement de la Taille

Certains collecteurs indélicats omettaient de remettre leur recette à la communauté. Celle-ci devait la réclamer et cela pouvait durer 14 ans. Par  exemple, la taille versée par le Sieur André BRESSE, marchand, collectée en 1698 de 118 livres, 8 sols n’a été versée par le receveur, sous la requête d’un huissier, mandaté par André de Vignon, premier seigneur d’Artas qu’en 1712 !

Paiement de la capitation

Comme on l’a vu, la capitation reflète l’activité d’une communauté. André BRESSE, fermier, est celui qui paye la capitation la plus importante : 30 livres 10 sols. Un charron peut payer 20 livres, un laboureur 20 livres, un boulanger 16 livres, un hôtelier 20 livres, un voiturier 12 livres, un journalier entre 2 et 4 livres.

Les BRESSE pendant la Révolution

Formation de la Garde Nationale

Elle était composée de 6 officiers, d’un porte-drapeau, d’un adjudant, de 4 sous-officiers et de soldats. Le capitaine commandant était Joseph CLUZEL, notaire royal et le capitaine, Jean Vital BRESSE, Bourgeois. Jean Vital était le fils d’Etienne et le frère cadet de Jean Marcel.

C’est Jean Marcel BRESSE qui s’implique le plus dans la vie de la commune, puisqu’il semble que dès la première élection municipale, il fut élu officier municipal, puis Maire à partir du 16 Pluviose an III (4 Février 1795). Il fut renommé Maire, le 16 Pluviose an IX (4 Février 1801), puis maintenu le 31 Décembre 1807 et de nouveau le 15 Janvier 1815 jusqu’à son décès le 22 Décembre 1820. Il s’occupa donc de la vie municipale, en plus de son métier de fermier, pendant environ 30 ans.

Son nom apparaît, en tant qu’officier municipal, secrétaire, puis maire dans de nombreux Procès-verbaux et décisions du Conseil Municipal.

En tant qu’officier municipal :

– Emprunt pour l’équipement de la Garde Nationale, arrestation manquée d’un déserteur comme recrue pour la cavalerie, décision concernant la contrebande des grains, démission du Curé, organisation de la Fête de la Fédération (14 Juillet 1790), et celle du 10 Aout 1793, tirage au sort pour la levée d’une Garde nationale de 3200 hommes, en Isère, pour arrêter l’invasion des Piémontais sur le Département du Mont Blanc, réquisition d’un cheval, celui de Jean Marcel, pour équiper 30 000 hommes de troupes à cheval, décidée par la Convention, le 27 Juin 1793, réquisition des armes le 28 Avril 1794, installation de la Société Populaire.

En tant que Maire

Après l’arrivée au pouvoir de Bonaparte, le 18 Brumaire an VIII (9 Novembre 1799), le Conseil Municipal fêta dans la liesse cet anniversaire, le 9 Novembre 1801 et fit une déclaration qui fut envoyée à la Sous-Préfecture de Vienne.

Beaucoup d’autres décisions du Conseil Municipal ou Procès verbaux ont été effectués pendant l’Empire et la Restauration.

Jean Victor BRESSE (1789-1861)

Après avoir été officier municipal, il fut nommé Maire d’Artas, le 13 Décembre 1831. Il fut renommé le 21 Septembre 1843, maintenu le 10 Novembre 1847 et réélu le 26 Aout 1848. Renommé une nouvelle fois le 10 Juillet 1855, il est maintenu le 11 Aout 1860. Il est décédé le 5 Mai 1861. Il s’est donc occupé de la vie communale, en plus de son métier de notaire, pendant au moins 30 ans.

En tant que Maire, il a eu à gérer la dernière disette en 1847 qui atteignit durement les masses populaires. L’année 1846 se distingua par une mauvaise récolte de pommes de terre et de céréales (sécheresse printanière et pluies estivales abondantes). En 1847, la commune demanda de lever un impôt extraordinaire pour rétribuer les indigents occupés à l’entretien des routes.

Au moment de l’élection présidentielle de 1848 qui devait désigner le futur Président de la République, les 2 candidats étaient Louis Napoléon Bonaparte, et le Général Cavaignac, président du Conseil des Ministres. Le préfet de l’Isère adresse une lettre au Maire d’Artas, en lui disant :  » Ce n’est pas le Préfet qui vous écrit, c’est le citoyen. Avec Louis Bonaparte, on marche vers l’inconnu… Que pourrez-vous attendre de l’avenir quand vous aurez donné pour tuteur à la République l’homme qui n’a jamais rêvé que de l’Empire... »  Louis  Napoléon a été élu avec 75 % des voix. Cette lettre ne fut sans doute pas prise en compte par Jean Victor, car il a été félicité par le nouveau Préfet de l’Isère, le 7 Mars 1850, pour ses sentiments bonapartistes, ce qui a été traduit par un hommage, émis comme un voeu du Conseil Municipal. De même pour la restauration de l’Empire en 1852.

Jean Louis Gustave BRESSE (1819-1884), mon arrière-grand-père

Il était le fils d’Innocent François Candide. Il fut avoué à Vienne. Il devint Maire d’Artas le 18 Mai 1871, réélu le 8 Octobre 1876 et le 23 Janvier 1881.

Charles LACOMBE (1885-1965)

Il fut élu Maire, le 10 Décembre 1919, c’est à dire à 34 ans. Il fut réélu en 1925 et en 1929. Il resta Maire jusqu’en 1935, c’est à dire pendant 15 ans. Il a été aussi Conseiller Général au Département.

Il s’est occupé de l’installation de l’électricité, de l’amélioration de la voirie, pour assurer une meilleure circulation, en particulier pour les voitures. Il a créé un réfectoire à l’intérieur de l’école, pour que les enfants des hameaux puissent se préparer un repas chaud. Il a créé un cinéma scolaire. Il a fait construire un immeuble où se trouve située la Poste avec l’aide d’un emprunt et des subventions de l’Etat. Il a créé une succursale de la Caisse d’Epargne de Vienne. Il a fait étudier un projet d’adduction d’eau pour que tous les hameaux soient desservis.

Artas : les conséquences de la Révolution

Achat du Prieuré

Le 2 Novembre 1789, l’Assemblée Nationale, désireuse de pallier la crise financière, avait voté la mise à disposition de la nation des biens ecclésiastiques, alors estimés à 2 à 3 Millards. Pour mobiliser cette richesse, elle résolut de mettre en vente pour 400 Millions de ces biens.

La municipalité d’Artas fit ainsi l’acquisition du Prieuré et des biens qui en dépendaient (bois, terres, vergers…), pour les mettre en vente. Le prix était fixé par des experts, comme Maitre CUZEL, notaire à Artas. La commune paya les 3/4 du prix sous forme d’obligations. Le tout fut vendu à Jean Parent, le 1er Juin 1791, pour 1525 livres. L’Abbé de la Tour aurait souhaité rester, dans le Prieuré, moyennant un loyer, mais il n’avait pris soin des bâtiments depuis 1789, tout était dégradé. On lui demanda d’abord de payer les dégâts qu’il avait fait et des arriérés de loyer.

Prestation de serment du clergé

La Constitution civile du clergé est un décret adopté en France par l’Assemblée Nationale Constituante le 12 juillet 1790.  Elle réorganise le clergé séculier français, et provoque la division de celui-ci en clergé constitutionnel et clergé réfractaire. D’après le Décret du 27 Novembre 1790, le clergé qui ne prêtait pas serment dans les huit jours était considéré comme réfractaire.

Jean Baptiste FONTANEL, curé d’Artas, et l’Abbé de la TOUR ont prêté serment le 27 Janvier 1791. Ils ont juré veiller avec soin sur les fidèles de la paroisse, être fidèle à la nation, à la loi et à la Constitution.

 Réquisition des cloches et des objets de culte

Les 23 et 24 Juillet 1793, la Convention Nationale décrétait qu’une seule cloche serait laissée dans chaque paroisse. Le 25 Novembre, deux cloches du clocher sont descendues pour être transformées en canons. Elles pesaient 735 livres, poids de Vienne.

Le 26 Décembre 1793, les objets de culte (calices, ciboires) en argent ont été réquisitionnés.  De même, le 8 Février 1794, pour les objets en cuivre (chandeliers, croix..). Le 23 Mars 1794, furent réquisitionné les linges, comme les 17 nappes d’autel, 7 aubes, 4 surplis. Le linge servit pour le soin des blessés dans les hôpitaux.

 Démission du curé et transformation de l’église en Temple de la Raison

Un décret du 2 Frimaire an II (22 Novembre 1793), accordait un secours annuel aux curés qui abdiquaient de leur état et fonctions de prêtrise. Ce secours annuel était de 1200 livres pour les prêtres âgés de 70 ans et plus.

Le curé d’Artas, Jean Baptiste FONTANEL, âgé de 72 ans, d’une santé faible et dur d’oreille, déclara qu’il ne voulait plus continuer son ministère , démissionna de sa fonction.

L’Eglise a alors été transformée en Temple de la Raison où avaient lieu les séances de la Société Populaire. Cette société « Montagnarde » fut installé sur la pétition des Messieurs GOUNON, maire et du citoyen (ex-curé) FONTANEL.

Le 26 Juin 1792, l’Assemblée Législative décréta que dans toutes les communes, serait élevé un autel à la Patrie sur lequel serait gravé la Déclaration des Droits : « Le citoyen naît, vit et meurt pour la Patrie ». Le 18 Floréal an II (7 Mai 1794), un décret de la Convention institua le culte de l’Etre Suprême. Le calendrier républicain avait supprimé le dimanche, les semaines avaient 10 jours. Le dixième jour, le décadi, était célébré une fête à l’Etre Suprême, au genre humain, au peuple français, à la pudeur, à l’amitié, à la bonne foi, à l’âge viril….

La révolte des femmes

Le 3 Janvier 1795, soit 1 an après la démission du curé, et après la transformation de l’Eglise en Temple de la Raison, un attroupement d’une douzaine de femmes, très déterminées, s’est rendu chez le maire, alors que les rassemblements de femmes étaient interdits. Elles ont demandé, avec menaces au maire les clefs du Temple. Il leur a répondu qu’il n’avait point de clefs à leur remettre. Le lendemain, elles ont enfoncées la porte d’entrée du Temple. Elles ont brisées la statue de la Déesse Raison ou Déesse de la Liberté, ont enfoncé la porte du clocher et ont sonné les cloches plusieurs fois.

Le lendemain, elles sont arrivées en grand nombre dans la salle où étaient réunis les officiers municipaux et le maire et ont demandé la clef de la sacristie. Les officiers leur ont demandé ce qu’elles voulaient en faire. Elles ont répondu qu’elles voulaient avoir leurs Saints pour prier Dieu. Il leur a été répondu que personne ne pouvait leur empêcher de prier Dieu, et de se retirer tranquillement. Elles sont alors allées au galetas (grenier), ont brisé la porte et ont pris plusieurs statues de Saints et ont fait sonner le tocsin.