Les correspondances des enfants de Françis BRESSE et Emma BERTINI, avec leurs parents et entre eux de 1900 à 1913

La descendance avec mon grand-père Francis BRESSE et de Emma BERTINI

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Au début du siècle, la diffusion des Cartes postales s’était vulgarisée et beaucoup de personnes faisaient la collection des Cartes postales de différentes origines, comme certains faisaient la collection des timbres. Le prix d’envoi de Cartes postales uniquement pour les collections étaient beaucoup moins chères.

Par exemple, mon oncle Henri, puis Paul faisaient la collection et avait des correspondants même à l’étranger.

Je possède environ 500 Cartes adressées venant de France et 700 Cartes venant de l’étranger, dont :

  • Cartes à Emma BERTINI par ses enfants
  • Cartes des enfants entre eux
  • Cartes de correspondants à l’étranger
  • Cartes de Henri à sa famille lorsqu’il était en Angleterre

On apprend ainsi où ils étaient lorsqu’ils étaient en voyage ou Dans une pension où Dans quelle école. On a aussi des paysages et surtout des villes avec les monuments et les activités de l’époque. Continuer la lecture

Emma, Octavie BERTINI (1861-1950), ma grand-mère paternelle

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Son ascendance paternelle, coté BERTINI

Son père Henri Gabriel BERTINI, était un fils de Henri Jérome BERTINI, le compositeur. Il a été évoqué dans l’article : La famille des BERTINI, nés BERTIN, musiciens

Le portait de son père Henri Gabriel, tronait dans le bureau de mon grand-père et qui devint celui de mon père. Continuer la lecture

Paul BRESSE, 4ème partie : ses amitiés et ses passions

Mon père Paul BRESSE      26 février 1891–19 juillet 1973

Par Corinne MOLLIET-BRESSE sa fille cadette, 

Amitiés :

Paul était une personne très sociable, aimant découvrir des personnalités nouvelles, toujours avenant, cherchant à communiquer malgré tout… Je me souviens de certains de ses amis qui comptaient beaucoup pour lui.

Paul s’est lié d’amitié avec deux Rémy; il n’a pas connu et croisé un troisième Rémy, Rémy Molliet, mon fils né en 1981…

Il avait un cousin et ami fidèle en la personne de Rémy BUISSON (1892-1971) dont le père, Charles Buisson, était un cousin d’Emma Bertini. Ce qui fait que Paul et Rémy étaient petits cousins. Rémy avait un chalet à Saint-Nicolas-de-Véroce en Haute Savoie où nous  retrouvions sa famille en été.

J’ai dans la tête un nom : Rémy Boulet. Il aurait été un voisin de la rue Blomet. Peut-être un musicien, peut-être un pianiste, mais je n’en suis pas sûre, mes souvenirs d’enfant sont très imprécis.

Charles LACOMBE (1885- 1965) était le fils de Louise BRESSE, sœur de Francis, père de Paul. Paul et Charles étaient donc des cousins germains. Il a été notaire, juge de paix et maire d’Artas de 1919 à 1935.

Durant sa jeunesse, Paul a eu un ami très cher, le peintre Pierre CHARBONNIER. Il était né à Vienne en 1897. C’était un peintre, un réalisateur et un décorateur.  Il a conçu les décors de la plupart des films de Robert Bresson : « Journal d’un Curé de Campagne » entre autres. Dans ces toiles, le thème de l’eau revient souvent. Le Centre Pompidou possède la « Nature morte aux jarres », et d’autres musées étrangers abritent également ses toiles. Continuer la lecture

Paul BRESSE, 1 ère Partie : Sa vie

Paul BRESSE    26 février 1891 – 19 juillet 1973

Laurent, Paul, Eugène BRESSE, né le 26 février 1891, était le fils de Louis-François BRESSE et de Emma Octavie BERTINI, voir les articles précédents.

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Françoise (1887-1860), qui a épousé Paul SAUTREAUX (1885-1928), médecin

Henri-Octave (1888-1915), ingénieur des Mines, qui a été tué pendant la guerre de 14-18

Louise-Madeleine, dite Madeleine (1889-1981) qui a épousé Pierre GARDON (1884-1979) Juge de Paix

Laurent, Paul, Eugène (1891-1973) architecte qui a épousé Antoinette Marie ODIER-MECKLING (1915-1983)

Jean Louis Félix Gabriel (1894-1982) qui a épousé Madeleine Marie SEVE (1903-1943), puis Suzanne Elisabeth HENRY (1911- 2000)

Les 5 enfants, avec de gauche à droite : Françoise, Jean, Paul, Henri, Madeleine. Photo colorisée par Jean-Claude FINAND Continuer la lecture

Mon arrière-grand-père : Jean Louis Gustave BRESSE (1819-1884)

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Jean Louis Gustave BRESSE était le frère de Jacques Antoine Charles BRESSE. qui a son nom sur la Tour Eiffel.

Il était l’ainé des 2 enfants. Comme Jacques Antoine Charles, il a perdu sa mère très jeune, il avait 5 ans.

Son père, Innocent François Candide BRESSE, négociant en draps, à Vienne, le confie à sa soeur, Jeanne Marie Unité, qui vient de se marier et qui vit à Artas, berceau de la famille BRESSE. Elle va lui servir de mère. Il est élevé comme un paysan.

Nous n’avons pas beaucoup d’autres détails sur son enfance, ses études. Celles de Jacques Antoine Charles sont plus connues.

Même s’il est décédé en 1884, à 64 ans, nous avons juste une photo de lui, prise dans un album de la famille.

Pourquoi Jean Louis Gustave BRESSE est-il devenu avoué ?

Innocent François Candide, a épousé Marguerite Louise PEROUSE dont le père, Jacques PEROUSE, était notaire royal au Parlement du Dauphiné, en 1787.

A Vienne, il y avait une étude de notaire créée par Jacques PEROUSE. Jean Louis Gustave a sans doute fait des études de droit. Il est devenu avoué, et l’étude PEROUSE qui est devenue PEROUSE-BRESSE.

Plus tard, son fils, mon grand-père, Francis BRESSE a repris la fonction d’avoué.

Une descendance PEROUSE a repris l’étude de notaire, qui est devenue plus tard FRECON, puis SEGUIN.

Quel était la fonction d’un avoué ?

Un avoué était un officier ministériel qui était seul compétent pour représenter les parties devant les cours d’appel.

Les professions d’avoué et d’avocat ont fusionné en 2012 sous l’appellation commune d’avocat.

Pourquoi Jean Louis Gustave BRESSE est-il devenu maire d’Artas ?

La famille BRESSE a géré la commune en tant que maire pendant près d’un siècle. La famille a gardé des terrains, des maisons. Ils se sont beaucoup impliqués dans la vie de la commune après la révolution en devenant maires.

Jean Louis Gustave BRESSE devient maire d’Artas, le 18 Mai 1871, réélu en 1876 et en Janvier 1881. Il est décédé le 5 Mai 1884 et a été remplacé par Mr DELAY. Il est resté maire 13 ans.

Qu’a-t-il fait de la propriété de Saint Marcel ?

Comme expliqué dans l’article précédent, Gustave BRESSE a vraiment fait construire la maison dans son pourtour actuel. C’est-à-dire le rez-de-chaussée avec une grande cuisine taillée en partie dans la roche, et avec une grande verrière, assez haute de plafond, une entrée en forme de hall, un salon avec des ouvertures donnant sur la rue en étage, une salle à manger taillée en partie dans la roche ainsi qu’une alcôve, un bureau donnant sur la rue, une chambre qui servait de lingerie. Au 1er étage, il y avait des chambres, au 2 ème étage, un grenier et une magnanerie. Il s’agissait d’un local, muni d’un système de chauffage, où se pratique l’élevage du vers à soie. Mon arrière-arrière-grand-père, Innocent François Candide avait aussi une magnanerie à Artas.

Quelle a été sa descendance ?

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Jean Louis Gustave BRESSE a épousé, en 1854, à 34 ans, Antoinette BRUNET qui avait 24 ans, qui était de Saint Clair du Rhône et d’origine paysanne.

Ils ont eu 5 enfants, dont seuls 3 ont vécus.

Louise BRESSE a épousé Louis LACOMBE qui est devenu notaire à Artas

La famille LACOMBE est restée très impliquée à Artas, car le fils Charles a été notaire, Juge de Paix, Maire d’Artas (1919-1935)

Isabelle Françoise Marguerite BRESSE a été religieuse et est décédée à Montélimar, à 41 ans.

Louis François, dit Francis, BRESSE, mon grand-père a pris la suite de son père, comme avoué, a été maire de Vienne et Conseiller Général au département de l’Isère.

Il a épousé en 1866, Emma BERTINI, petite fille du compositeur Henri Jérôme BERTINI.

La biographie de Henri Jérôme Bertini apparait sur Wikipédia : https://en.wikipedia.org/wiki/Henri_Bertini

Ceux qui sont enterrés à Artas

Jean Louis Gustave et son épouse, Marie Antoinette BRUNET sont enterrés à Artas.

Louise BRESSE et son époux, Louis LACOMBE sont enterrés à Artas.

En plus, il y a Marie Isabelle BRESSE, fille de mon grand-père et de Emma BERTINI, qui n’a vécu qu’un an et demi, avant que le caveau GUY-BRESSE n’existe à Vienne.

Que sait-on de plus sur Jean Louis Gustave BRESSE ?

Jean Louis Gustave BRESSE devait être un passionné de connaissances.

Dans la maison de Saint Marcel, il y avait dans le bureau de mon père, une grande bibliothèque avec des ouvrages reliés, dont certains appartenaient à mon arrière-grand père. Certains étaient reconnaissables car son nom était mentionné sur la reliure.

Ces ouvrages et ceux qui étaient dans la bibliothèque qui venaient de la famille BRESSE ont été partagés entre mes frères et sœurs au moment du décès de mon père. J’en ai actuellement un certain nombre dans ma bibliothèque.

Certains de ces ouvrages correspondaient à des cours qu’il avait recopié, car ils sont de son écriture manuscrite, avec aussi son nom mentionné pour chaque chapitre. C’est lui qui les a fait relier. Son nom apparait aussi sur la tranche.

Beaucoup d’ouvrages concernent la géographie, la géologie, la zoologie, la taille des arbres fruitiers, la chimie agricole pour améliorer les cultures…

Il a en particulier recopié de sa main un ouvrage en 2 tomes : une histoire de la formation de la terre et des continents et un descriptif des minéraux.

Je n’ai pas pu retrouver qui était l’auteur de cet ouvrage.

Nous n’avons que quelques pages manuscrites du 2 ème tome de cet ouvrage. Il comportait 429 pages.

Chaque minéral est décrit avec détail pour sa genèse, ses propriétés physiques (densité, dureté…) avec beaucoup de références bibliographiques. Il cite en particulier l’ouvrage du zoologiste et physicien Mathurin-Jacques Brisson : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mathurin_Jacques_Brisson

Voici par exemple, la page 421 du tome 2 sur la « Pierre de Lard et craie d’Espagne »

Ainsi que la table des matières du tome 2, qui mentionne la suite des époques de la formation de la terre.

Innocent François Candide BRESSE, mon arrière, arrière-grand-père (1791-1864)

Innocent François Candide BRESSE, mon arrière, arrière-grand-père, est le troisième fils, de Jean Marcel BRESSE. Pour la biographie de Jean Marcel BRESSE, voir l’article précédent.

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Jean Marcel était propriétaire au Revollet d’Artas. Il devint Officier municipal d’Artas, puis Maire de la commune, à partir de l’an III (1795) et Juge de Paix de Saint Jean de Bournay.

Jean Marcel a eu 9 enfants, 7 garçons et 2 filles :
–        Louis Antoine Alexandre, né le 27 Décembre 1787, propriétaire à Artas
–        Jean Baptiste Victor, né le 12 Mars 1789.  Il était notaire à Artas. Il est élu maire plusieurs fois à partir de 1831 jusqu’ à sa mort, le 5 Mai 1861.
–        Innocent François Candide, dont je descends, est né le 9 Mars 1791
–        Marie Antoinette Emilie, née à Artas, le 8 Août 1793
–        Jean Etienne, né le 25 Messidor an III (13 Juillet 1795).
–        Joseph Etienne, né le 8 Prairial an V ( 27 Mai 1797), propriétaire, à Artas
–        Benoit Marcel. Il est né le 7 Floréal an VIII (27 Avril 1800), propriétaire, à Artas
–        Sixte Hippolyte, né le 16 Germinal an XII (6 Avril 1804).
–        Jeanne Marie Unité, né 10 Novembre 1806.

Innocent François Candide est né le 9 Mars 1791, à Artas. Il est décédé le 7 Mars 1864, à Vienne, à presque 73 ans. Il a épousé Marguerite Louise PEROUSE, le 7 Septembre 1818. Il avait 27 ans et elle 17 ans.

Marguerite Louise PEROUSE est née à Saint Alban du Rhône, le 1er Juillet 1801. Son père, Jacques PEROUSE, était notaire royal au Parlement du Dauphiné. Sa mère était Jeanne Marie COURBON des GOUX de FAUBERT.

Innocent François Candide, négociant en laines, est venu s’installer à Vienne.
Marguerite Louise PEROUSE est décédée à Vienne, le 13 Janvier 1825, à 23 ans:
Ils n’eurent que 2 fils :

Jean Louis Gustave, en 1819, mon arrière-grand-père,
Jacques Antoine Charles, en 1822. C’est lui qui a son nom sur la Tour Eiffel et vous pouvez consulter sa biographie, avec des éléments nouveaux, sur le premier article.

Innocent François Candide a bien réussi, puisque c’est lui qui a acheté et fait construire la maison bourgeoise du Chemin des Maladières, avec 4 ha de terres et des fermes. Cette propriété est restée dans la famille 4 générations.

Innocent François Candide, est né juste après la Révolution. C’est pour cela qu’on lui a donné des prénoms qui tranchent, avec la lignée précédente :

–  Innocent vient du latin qui « ne nuit pas ». Il correspond à souvent à des enfants Capricornes, puisque les saints Innocents sont fêtés le 28 décembre. Il y a eu aussi des Papes Innocent.

Candide vient du latin « candidus », d’un blanc brillant. Le prénom Candide a surtout été rendu célèbre avec le roman de Voltaire (1759), dont le héros démontre que « tout n’est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ». Le mot est passé dans la langue courante pour désigner un jeune homme un peu innocent. Candide fut un martyr à Rome. Il se fête le 3 octobre.

Du fait que Marguerite Louise PEROUSE est décédée le 13 Janvier 1825, à 23 ans, Innocent François Candide, confie son fils, Jacques Antoine Charles, âgé de 3 ans, à sa sœur, Jeanne Marie Unité, sans enfants, qui va lui servir de mère.

Pourquoi Innocent François Candide est-il venu s’implanter à Vienne et devenir négociant en laines ?

Toute la famille BRESSE, devenue pour la plupart propriétaire, puis notaire ou juge de paix, Innocent François Candide, est le premier de la famille à devenir négociant. Il vient s’implanter naturellement à Vienne, car à ce moment-là, Vienne était devenue la capitale du drap de laine qui sert à faire des vestes, pantalons, manteaux.

Au 18e siècle l’industrie drapière prend son essor à Vienne. La manufacture Charvet côtoie de nombreux ateliers familiaux. Avec l’arrivée de la machine à vapeur à partir de 1838, la ville se couvre d’une forêt de cheminées. Le drap cardé est un tissu bon marché fabriqué en mélangeant de la laine nouvelle et des chiffons effilochés. La laine a des propriétés intéressantes pour les uniformes militaires, très demandés dès l’époque de Napoléon. Elle peut absorber un tiers de son poids en eau sans être mouillée. L’eau passe de fibre en fibre jusqu’à la surface pour s’évaporer. La laine tient donc chaud, même humide.

La production textile, notamment les « draps de troupes », fait vivre une grande partie de la population viennoise au 19e siècle. Dans les années 1870, Vienne compte 26 000 habitants ; 15 000 d’entre eux travaillent dans les usines de la vallée de la Gère et à Estressin. Journée de travail de plus de 10 heures, poussière, vacarme des machines, alarmes annonçant les changements de faction… Vienne vit au rythme incessant des usines.

Pour devenir négociant en laines, il fallait mettre sur pied tout un réseau de fourniture de laines.

Entreprise commune entre les frères Innocent François Candide et Jean Baptiste Victor pour une magnanerie

D’autre part, Innocent François Candide a eu l’esprit d’entreprise, puisqu’il a financé avec son frère, Jean Baptiste Victor une magnanerie, implantée à Artas, faite de nombreux arbres à soie (mûriers), dont il reste 2 exemplaires à Artas. Cette entreprise a été créée vers 1826. Beaucoup de dépenses ont été engagées, mais il n’y avait pas beaucoup de recettes. En 1855, Innocent François Candide se plaint auprès de son frère Jean Baptiste Victor du fait qu’il a mis beaucoup d’argent mais que cela ne rapporte pas beaucoup.

Ci-joint le contenu de la lettre fourmi par Mr Pascal CHAUVIN.

Au cimetière d’Artas, on peut voir encore le caveau de la famille d’Innocent François Candide, avec une partie de ses descendants.

Les implantations de la famille BRESSE à Artas, leurs propriétés et leurs maisons

Nous avons vu que les BRESSE était d’abord des paysans, puis des fermiers, des propriétaires, des bourgeois, des notaires. Ils se sont beaucoup impliqués dans la vie de la commune après la révolution en devenant maires.

Les BRESSE se sont implantés dans les différents hameaux d’Artas : Le Revollet,  Ternésieu, Petite Forêt, Grande Forêt, Baroz.

La carte suivante date de 1869 où sont répertoriées les maisons BRESSE au hameau du Revollet et de Ternésieu.

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Les limites de la commune d’Artas avec les communes environnantes ont été redéfinies au cours du temps.

Par exemple, le hameau du Revollet avait vécu de tous temps dans l’orbite d’Artas. A la constitution des communes, en 1790, Le Revollet fut rattaché à la commune de Beauvoir de Marc. Les communes ont en effet été définies en fonction des paroisses. Sous l’ancien régime, les religieux du prieuré d’Artas prélevaient la dîme sur la paroisse d’Artas et les chanoines du chapitre St Maurice de Vienne sur le Revollet qui faisait alors partie du mandement de Beauvoir de Marc. En 1687, le curé d’Artas, Antoine Gallien, qui devait toucher sur la dîme la portion congrue (voir article précédent), élevée à 300 livres ne trouvait pas son compte parce que le prieur d’Artas ne voulait payer que 200 livres. Il intenta alors un procès contre le chapitre de St Maurice. Il n’eut pas gain de cause. En 1866, le maire d’Artas, Mr Bonnard écrivit au préfet qu’il y avait une contradiction entre le fait de faire un mariage civil entre quelqu’un du Revollet, donc de Beauvoir de Marc et quelqu’un d’un autre hameau d’Artas et le contrat passé chez le notaire qui les considéraient tous d’Artas. En 1868, le maire et le conseil municipal se sont mobilisés ainsi que tous les habitants du Revollet pour demander le rattachement du hameau à Artas. L’annexion du hameau n’a été effective qu’en 1872, à la suite d’un décret de la République qui a fixé la limite de la commune, au Chemin du Gaz, comme indiqué sur la carte.

Les habitations des BRESSE au Revollet

La maison forte de Jean Marcel BRESSE

Thomas de Pélisson de Préville , noble, Ecuyer, Conseiller du Roy et son lieutenant particulier au baillage de Vienne possédait une maison forte avec un domaine au Revollet. Celui-ci l’a vendu à Jean Marcel BRESSE, en 1787, au moment de son mariage avec Marie-Antoinette CLERET. Il avait 26 ans.

Ci-joint une page de l’acte de vente notarié. (document fourni par Mr Pascal CHAUVIN)

Cette maison forte existe toujours. Elle apparait sur la photo suivante, en haut au milieu.

Elle est entourée d’autres maisons et le domaine a été morcelé. La maison forte a été restaurée mais les anciennes cheminées ont été conservées. C’est Mr Jars, traiteur, qui  la possède aujourd’hui.

Pour le domaine, Jean Marcel l’avait fait borner et on trouve encore actuellement des bornes en pierre aux initiales de Bresse Marcel (B.M)

La maison de Jean Baptiste Victor BRESSE, notaire, fils de Jean Marcel

Elle a été surélevée d’un étage. Les terrains afférents ont servi à mettre en place une magnanerie (plantation de muriers pour l’élevage des vers à soie), entreprise en commun avec son frère Innocent François Candide. Sur ces terrains qui appartiennent à Mr Pascal CHAUVIN, il reste encore 2 muriers.

 

Les sépultures de la famille BRESSE à Artas

Lors de notre passage à Artas, cet été nous avons pu faire le point des sépultures de la famille. Nous avons découvert 3 caveaux au cimetière et une chapelle funéraire située au hameau du Revollet. Mr Pascal CHAUVIN nous a fait part d’un quatrième caveau et nous a donné des informations concernant la chapelle funéraire.

Les tombes situées dans le cimetière sont celles de la famille descendante de Jean Marcel BRESSE (1759-1820), propriétaire au Revollet d’Artas. Il devint Officier municipal d’Artas, puis Maire de la commune, à partir de l’an III (1795) et Juge de Paix de Saint Jean de Bournay. Il s’est marié avec Marie CLERET, de Saint Georges d’Espéranche. Ils ont eu 9 enfants: 7 garçons et 2 filles. Nous n’avons pas retrouvé sa tombe. Peut-être est-elle au hameau du Revollet dans la chapelle funéraire.

Voici la généalogie de Jean Marcel BRESSE

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Le 1er caveau est celui de la descendance de la famille de Louis Antoine Alexandre BRESSE

Les noms soulignés sont ceux qui sont dans les caveaux.

Louis Antoine Alexandre BRESSE (1787-1852) était le fils ainé de Jean Marcel. Il a épousé Marie Félicité GERBOLLET (1789-1851). Ils eurent 3 enfants :

Louis Marcel (1814-1880) : Il fut avoué à Vienne, à peu près en même temps que Louis Gustave (1819-1884), mon arrière-grand père.
Pierre Victor (1815-1984), docteur en médecine, sans postérité. Sa thèse de médecine existe dans les archives de la mairie.
– Mélanie-Eugénie (1819-1820) morte en bas âge.

Il y a également, Marie Unité BRESSE, (1806-1894), dernière fille de Jean Marcel BRESSE, veuve de Philippe ORJOLLET, médecin à Saint Jean de Bournay

Tous sont enterrés dans le même caveau. C’est une concession à perpétuité.

Jean Baptiste Victor BRESSE, 2ème fils de Jean Marcel. Il était notaire à Artas et a été maire d’Artas (1831-1861). Il s’est marié à Victorine CLERET en 1830. Ils eurent 3 enfants :
– Marie Victorine Anaisse (1831-1887) qui épouse un MOREL
– Louis Adolphe Victor (1833-1905), notaire à Artas, épouse Octavie PERRET
– Marie Victorine Augustine (1838-1869) qui épouse Christophe CHENEVAS qui a pris la suite de Louis Adolphe, comme notaire

Jean Baptiste Victor a fait construire une chapelle funéraire, située au Revollet.
Voici des noms relevés dans la petite chapelle:
Jean-Baptiste Victor BRESSE 5 mai 1861
Abbé Etienne COUPIGNY 9 mars 1896
Joseph SANDIER 31 oct. 1882 36 ans
 Auguste CLERET 17 juin 1885 80 ans
Robert SANDIER  14 juin 1930
Augustine COCHARD

Auguste Alexandre SANDIER était héritier légataire universel de M. Auguste CLERET par testament, en 1883.

Ce sont toujours des descendants de la famille SANDIER qui entretiennent cette chapelle.

A titre anecdotique, on trouve une note amusante sur un registre paroissial de Maubec, commune où résidait M. Auguste Cléret: « On peut dire sans calomnier que M. Cléret a été pendant 50 ans le persécuteur acharné de tous les curés. Sectaire, voltairien, son plaisir fut jusqu’à sa mort de tourner en ridicule la religion, de critiquer et calomnier tous les prêtres. M. Cléret, est mort le 17 juin 1885 et sa dépouille mortelle a été emportée sans passer par l’église de Maubec de son domicile jusqu’au Revollet d’Artas, au milieu d’une vigne où il attend la résurrection générale. »

Le 2 éme caveau est celui de la famille descendante d’Innocent François Candide BRESSE, mon arrière-arrière-grand-père. Il était le 3 ème fils de Jean Marcel. Il a épousé Marguerite Louise PEROUSE, décédée à Vienne à 23 ans. Ils eurent 2 fils :

Jean Louis Gustave, (1819-1884),  mon arrière-grand-père
– Jacques Antoine Charles, (1822-1883)

C’est Jean Louis Gustave qui a fait construire ce caveau. Il était avoué à Vienne, mais aussi Maire d’Artas (1871-1884)

Nous ne savons pas où est enterré Jacques Antoine Charles.

Les noms soulignés sont ceux qui sont dans le caveau.

Jean Louis Gustave qui a épousé Antoinette BRUNET (1830-1913). Ils eurent 5 enfants :

Louise (1855-1925) qui a épousé Louis LACOMBE (1846-1915)
– Isabelle Françoise Marguerite (1859-1900), religieuse à Montélimar
Louis François, dit Francis, mon grand-père
– Eugène (1861 ; mort-né)
– Marguerite Jeanne (1864), morte à 3 mois

Il y a également Marie Isabelle BRESSE, fille de mon grand-père Francis, qui est décédée en bas âge, en 1893. Elle était située entre mon oncle Paul et mon père.

Pour repérer ceux qui sont enterrés également dans le caveau, il faut se reporter à l’arbre généalogique, dont voici la partie qui correspond.

Marguerite CHABROL, née LACOMBE
François CHABROL
– Paul CHABROL, fils de François CHABROL
Charles LACOMBE
Isabelle GENIN née LACOMBE
Madeleine CHABROL, fille de François CHABROL

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Ce caveau est bien entretenu, par les descendants, en particulier par mes cousins de la famille GINET qui sont encore propriétaires de la maison de Charles LACOMBE à Artas.

Le 3 ème caveau est celui de la famille descendante de Joseph Etienne BRESSE (1797-1866), 5 ème fils de Jean Marcel BRESSE (1759-1820)

Il s’agit d’Etienne Louis BRESSE (1844-1911) qui a épousé Marie JANIN (1850-1908). Ils ont eu 4 enfants :
Lucien Etienne (1870-1892), mort à 22 ans, enterré dans le caveau
– Jean Pierre (1873- ?) sans descendance
Marie Octavie (1879-1926) qui a épousé Jean Joseph DURAND (1875-1959) qui ont eu un fils Victor DURAND (1905-1928). Tous les 3 sont enterrés dans le caveau
– Adèle (1882- ?) qui a épousé un PIOLAT

Le 4 éme caveau est celui de Benoit Marcel BRESSE, 6 ème fils de Jean Marcel. Il est partagé avec le Capitaine BOIS, retraité, décédé en 1885.

Benoit Marcel BRESSE (1800-1876) était propriétaire au Revollet  d’Artas. Il a épousé Josephine VERDELLET. Ils eurent 6 enfants :

– Benoit Victor (1829-1832)
Marie Victorine Joséphine : elle a épousé le capitaine BOIS, né en 1824
– Emilie Unité (1835-1865) , marié 1 enfant, décédée à 30 ans
– Françoise Victorine Joséphine mariée, 1 fille
– Elisa (1844-1867) sans enfant
– Adèle Anaisse (1849-1865)

C’est doute Marie Victorine Joséphine qui a créé le caveau en commun avec le Capitaine BOIS

L’implication des BRESSE dans la vie de la commune d’Artas

D’après l’ouvrage : ARTAS : le village du Bas-Dauphiné, par Joseph MOREL et Pascal CHAUVIN, utilisant les archives de la commune, le nom de BRESSE apparait à de nombreuses reprises. Tous les exemples cités sont tirés de ce livre.

Les BRESSE ont d’abord été des paysans, puis des propriétaires, puis des bourgeois. Ils sont ensuite devenus pour certains, notaire royal, notaire, procureur à la Cour de Vienne. D’autres sont devenus membres du clergé, comme Curé ou Sacristain.

Ils ont été très impliqués dans la vie de la commune après la Révolution, car ils sont devenus Officier Municipal, puis Maire.

Ils ont fourni 4 générations de maires. En étant implanté à Vienne depuis Innocent François Candide (IFC), ils ont continué à s’intéresser à la vie de la commune, puisque par exemple, Jean Louis Gustave BRESSE, mon arrière-grand-père, avoué à Vienne est devenu Maire d’Artas. Le dernier fut Charles LACOMBE, fils de Louis LACOMBE et de Louise BRESSE, soeur de mon grand-père, Louis François dit Francis.

Comme l’indique cette généalogie, ce fut d’abord Jean Marcel BRESSE, puis, Jean Victor, puis Jean Louis Gustave et enfin Charles LACOMBE.

Il n’y a plus de BRESSE habitant la commune, mais il y a des descendants, en particulier du côté des LACOMBE, qui possèdent encore une maison à Artas. Il y a eu régulièrement des réunions familiales à Artas, du temps de Charles LACOMBE. J’ai le souvenir d’être allé tous les ans pour une réunion de famille, en Juillet à Artas.

Les BRESSE avant la Révolution

Collecte de la Dîme

Nous avons vu que la dîme était une contribution en nature sur le produit brut du sol destiné au clergé. Elle était fixée à l’origine au dixième, d’où son nom. L’église ne prélevait pas directement cet impôt. Elle confiait par contrat (bail à ferme) cette charge à des particuliers.

Les minutes de Maitre CUZEL, notaire, disent que le 7 Juillet 1757, Messire Nicolas BRESSE, fils d’André BRESSI, curé de Chèzeneuve, afferma à un habitant d’Artas la « dixme » des grains, vin, chanvre,et autres choses, la paille de 200 gerbes de seigle et la charge de payer la 24 ème partie aux pauvres.

Paiement de la Taille

Certains collecteurs indélicats omettaient de remettre leur recette à la communauté. Celle-ci devait la réclamer et cela pouvait durer 14 ans. Par  exemple, la taille versée par le Sieur André BRESSE, marchand, collectée en 1698 de 118 livres, 8 sols n’a été versée par le receveur, sous la requête d’un huissier, mandaté par André de Vignon, premier seigneur d’Artas qu’en 1712 !

Paiement de la capitation

Comme on l’a vu, la capitation reflète l’activité d’une communauté. André BRESSE, fermier, est celui qui paye la capitation la plus importante : 30 livres 10 sols. Un charron peut payer 20 livres, un laboureur 20 livres, un boulanger 16 livres, un hôtelier 20 livres, un voiturier 12 livres, un journalier entre 2 et 4 livres.

Les BRESSE pendant la Révolution

Formation de la Garde Nationale

Elle était composée de 6 officiers, d’un porte-drapeau, d’un adjudant, de 4 sous-officiers et de soldats. Le capitaine commandant était Joseph CLUZEL, notaire royal et le capitaine, Jean Vital BRESSE, Bourgeois. Jean Vital était le fils d’Etienne et le frère cadet de Jean Marcel.

C’est Jean Marcel BRESSE qui s’implique le plus dans la vie de la commune, puisqu’il semble que dès la première élection municipale, il fut élu officier municipal, puis Maire à partir du 16 Pluviose an III (4 Février 1795). Il fut renommé Maire, le 16 Pluviose an IX (4 Février 1801), puis maintenu le 31 Décembre 1807 et de nouveau le 15 Janvier 1815 jusqu’à son décès le 22 Décembre 1820. Il s’occupa donc de la vie municipale, en plus de son métier de fermier, pendant environ 30 ans.

Son nom apparaît, en tant qu’officier municipal, secrétaire, puis maire dans de nombreux Procès-verbaux et décisions du Conseil Municipal.

En tant qu’officier municipal :

– Emprunt pour l’équipement de la Garde Nationale, arrestation manquée d’un déserteur comme recrue pour la cavalerie, décision concernant la contrebande des grains, démission du Curé, organisation de la Fête de la Fédération (14 Juillet 1790), et celle du 10 Aout 1793, tirage au sort pour la levée d’une Garde nationale de 3200 hommes, en Isère, pour arrêter l’invasion des Piémontais sur le Département du Mont Blanc, réquisition d’un cheval, celui de Jean Marcel, pour équiper 30 000 hommes de troupes à cheval, décidée par la Convention, le 27 Juin 1793, réquisition des armes le 28 Avril 1794, installation de la Société Populaire.

En tant que Maire

Après l’arrivée au pouvoir de Bonaparte, le 18 Brumaire an VIII (9 Novembre 1799), le Conseil Municipal fêta dans la liesse cet anniversaire, le 9 Novembre 1801 et fit une déclaration qui fut envoyée à la Sous-Préfecture de Vienne.

Beaucoup d’autres décisions du Conseil Municipal ou Procès verbaux ont été effectués pendant l’Empire et la Restauration.

Jean Victor BRESSE (1789-1861)

Après avoir été officier municipal, il fut nommé Maire d’Artas, le 13 Décembre 1831. Il fut renommé le 21 Septembre 1843, maintenu le 10 Novembre 1847 et réélu le 26 Aout 1848. Renommé une nouvelle fois le 10 Juillet 1855, il est maintenu le 11 Aout 1860. Il est décédé le 5 Mai 1861. Il s’est donc occupé de la vie communale, en plus de son métier de notaire, pendant au moins 30 ans.

En tant que Maire, il a eu à gérer la dernière disette en 1847 qui atteignit durement les masses populaires. L’année 1846 se distingua par une mauvaise récolte de pommes de terre et de céréales (sécheresse printanière et pluies estivales abondantes). En 1847, la commune demanda de lever un impôt extraordinaire pour rétribuer les indigents occupés à l’entretien des routes.

Au moment de l’élection présidentielle de 1848 qui devait désigner le futur Président de la République, les 2 candidats étaient Louis Napoléon Bonaparte, et le Général Cavaignac, président du Conseil des Ministres. Le préfet de l’Isère adresse une lettre au Maire d’Artas, en lui disant :  » Ce n’est pas le Préfet qui vous écrit, c’est le citoyen. Avec Louis Bonaparte, on marche vers l’inconnu… Que pourrez-vous attendre de l’avenir quand vous aurez donné pour tuteur à la République l’homme qui n’a jamais rêvé que de l’Empire... »  Louis  Napoléon a été élu avec 75 % des voix. Cette lettre ne fut sans doute pas prise en compte par Jean Victor, car il a été félicité par le nouveau Préfet de l’Isère, le 7 Mars 1850, pour ses sentiments bonapartistes, ce qui a été traduit par un hommage, émis comme un voeu du Conseil Municipal. De même pour la restauration de l’Empire en 1852.

Jean Louis Gustave BRESSE (1819-1884), mon arrière-grand-père

Il était le fils d’Innocent François Candide. Il fut avoué à Vienne. Il devint Maire d’Artas le 18 Mai 1871, réélu le 8 Octobre 1876 et le 23 Janvier 1881.

Charles LACOMBE (1885-1965)

Il fut élu Maire, le 10 Décembre 1919, c’est à dire à 34 ans. Il fut réélu en 1925 et en 1929. Il resta Maire jusqu’en 1935, c’est à dire pendant 15 ans. Il a été aussi Conseiller Général au Département.

Il s’est occupé de l’installation de l’électricité, de l’amélioration de la voirie, pour assurer une meilleure circulation, en particulier pour les voitures. Il a créé un réfectoire à l’intérieur de l’école, pour que les enfants des hameaux puissent se préparer un repas chaud. Il a créé un cinéma scolaire. Il a fait construire un immeuble où se trouve située la Poste avec l’aide d’un emprunt et des subventions de l’Etat. Il a créé une succursale de la Caisse d’Epargne de Vienne. Il a fait étudier un projet d’adduction d’eau pour que tous les hameaux soient desservis.

Artas : les conséquences de la Révolution

Achat du Prieuré

Le 2 Novembre 1789, l’Assemblée Nationale, désireuse de pallier la crise financière, avait voté la mise à disposition de la nation des biens ecclésiastiques, alors estimés à 2 à 3 Millards. Pour mobiliser cette richesse, elle résolut de mettre en vente pour 400 Millions de ces biens.

La municipalité d’Artas fit ainsi l’acquisition du Prieuré et des biens qui en dépendaient (bois, terres, vergers…), pour les mettre en vente. Le prix était fixé par des experts, comme Maitre CUZEL, notaire à Artas. La commune paya les 3/4 du prix sous forme d’obligations. Le tout fut vendu à Jean Parent, le 1er Juin 1791, pour 1525 livres. L’Abbé de la Tour aurait souhaité rester, dans le Prieuré, moyennant un loyer, mais il n’avait pris soin des bâtiments depuis 1789, tout était dégradé. On lui demanda d’abord de payer les dégâts qu’il avait fait et des arriérés de loyer.

Prestation de serment du clergé

La Constitution civile du clergé est un décret adopté en France par l’Assemblée Nationale Constituante le 12 juillet 1790.  Elle réorganise le clergé séculier français, et provoque la division de celui-ci en clergé constitutionnel et clergé réfractaire. D’après le Décret du 27 Novembre 1790, le clergé qui ne prêtait pas serment dans les huit jours était considéré comme réfractaire.

Jean Baptiste FONTANEL, curé d’Artas, et l’Abbé de la TOUR ont prêté serment le 27 Janvier 1791. Ils ont juré veiller avec soin sur les fidèles de la paroisse, être fidèle à la nation, à la loi et à la Constitution.

 Réquisition des cloches et des objets de culte

Les 23 et 24 Juillet 1793, la Convention Nationale décrétait qu’une seule cloche serait laissée dans chaque paroisse. Le 25 Novembre, deux cloches du clocher sont descendues pour être transformées en canons. Elles pesaient 735 livres, poids de Vienne.

Le 26 Décembre 1793, les objets de culte (calices, ciboires) en argent ont été réquisitionnés.  De même, le 8 Février 1794, pour les objets en cuivre (chandeliers, croix..). Le 23 Mars 1794, furent réquisitionné les linges, comme les 17 nappes d’autel, 7 aubes, 4 surplis. Le linge servit pour le soin des blessés dans les hôpitaux.

 Démission du curé et transformation de l’église en Temple de la Raison

Un décret du 2 Frimaire an II (22 Novembre 1793), accordait un secours annuel aux curés qui abdiquaient de leur état et fonctions de prêtrise. Ce secours annuel était de 1200 livres pour les prêtres âgés de 70 ans et plus.

Le curé d’Artas, Jean Baptiste FONTANEL, âgé de 72 ans, d’une santé faible et dur d’oreille, déclara qu’il ne voulait plus continuer son ministère , démissionna de sa fonction.

L’Eglise a alors été transformée en Temple de la Raison où avaient lieu les séances de la Société Populaire. Cette société « Montagnarde » fut installé sur la pétition des Messieurs GOUNON, maire et du citoyen (ex-curé) FONTANEL.

Le 26 Juin 1792, l’Assemblée Législative décréta que dans toutes les communes, serait élevé un autel à la Patrie sur lequel serait gravé la Déclaration des Droits : « Le citoyen naît, vit et meurt pour la Patrie ». Le 18 Floréal an II (7 Mai 1794), un décret de la Convention institua le culte de l’Etre Suprême. Le calendrier républicain avait supprimé le dimanche, les semaines avaient 10 jours. Le dixième jour, le décadi, était célébré une fête à l’Etre Suprême, au genre humain, au peuple français, à la pudeur, à l’amitié, à la bonne foi, à l’âge viril….

La révolte des femmes

Le 3 Janvier 1795, soit 1 an après la démission du curé, et après la transformation de l’Eglise en Temple de la Raison, un attroupement d’une douzaine de femmes, très déterminées, s’est rendu chez le maire, alors que les rassemblements de femmes étaient interdits. Elles ont demandé, avec menaces au maire les clefs du Temple. Il leur a répondu qu’il n’avait point de clefs à leur remettre. Le lendemain, elles ont enfoncées la porte d’entrée du Temple. Elles ont brisées la statue de la Déesse Raison ou Déesse de la Liberté, ont enfoncé la porte du clocher et ont sonné les cloches plusieurs fois.

Le lendemain, elles sont arrivées en grand nombre dans la salle où étaient réunis les officiers municipaux et le maire et ont demandé la clef de la sacristie. Les officiers leur ont demandé ce qu’elles voulaient en faire. Elles ont répondu qu’elles voulaient avoir leurs Saints pour prier Dieu. Il leur a été répondu que personne ne pouvait leur empêcher de prier Dieu, et de se retirer tranquillement. Elles sont alors allées au galetas (grenier), ont brisé la porte et ont pris plusieurs statues de Saints et ont fait sonner le tocsin.