Les correspondances des enfants de Françis BRESSE et Emma BERTINI, avec leurs parents et entre eux de 1900 à 1913

La descendance avec mon grand-père Francis BRESSE et de Emma BERTINI

Pour voir  l’image en grand cliquez dessus pour qu’Elle s’ouvre Dans un nouvel onglet

Au début du siècle, la diffusion des Cartes postales s’était vulgarisée et beaucoup de personnes faisaient la collection des Cartes postales de différentes origines, comme certains faisaient la collection des timbres. Le prix d’envoi de Cartes postales uniquement pour les collections étaient beaucoup moins chères.

Par exemple, mon oncle Henri, puis Paul faisaient la collection et avait des correspondants même à l’étranger.

Je possède environ 500 Cartes adressées venant de France et 700 Cartes venant de l’étranger, dont :

  • Cartes à Emma BERTINI par ses enfants
  • Cartes des enfants entre eux
  • Cartes de correspondants à l’étranger
  • Cartes de Henri à sa famille lorsqu’il était en Angleterre

On apprend ainsi où ils étaient lorsqu’ils étaient en voyage ou Dans une pension où Dans quelle école. On a aussi des paysages et surtout des villes avec les monuments et les activités de l’époque.

Dans leur correspondance, les enfants s’appelaient par leur prénom familier :

  • Zizi pour Henri, qui était souvent orthographié Henry
  • Dédé pour Françoise
  • Ninette pour Madeleine
  • Paul reste Paul

Lettres à Emma BERTINI

Lettre de mon grand-père, Francis, à son épouse Emma BERTINI, en 1902

Pour voir  l’image en grand cliquez dessus pour qu’Elle s’ouvre Dans un nouvel onglet

Chaque année, mon grand-père, Francis partait en Juillet Aout au Mont Dore. En 1902, il avait 41 ans, sans doute pour faire une cure des voies respiratoires.

Chaque année, ma grand-mère allait à Paris chez une parente de la famille, Mme KRÔHN. Voilà la carte que lui a envoyé, mon oncle Henri, en Mars 1902.

Lettre de mon père Jean, en 1902 (il avait 8 ans) à sa mère.

Lettre de mon père Jean à sa mère, en Mars 1912, à Lyon, où il préparait le concours de Saint Cyr.

Pour voir  l’image en grand cliquez dessus pour qu’Elle s’ouvre Dans un nouvel onglet

Lettres à Francis BRESSE

Lettre de Henry à son papa en 1901

Lettre de Madeleine à son papa en 1908

Lettres à Françoise BRESSE

Lettre de Henry à Françoise en Octobre1901

Françoise qui avait 13-14 ans était alors au couvent du Montfleury à La Tronche  . Ce couvebt a fait une expérience d’enseignement avant d’être occupé par les Dames de Saint-Pierre, auxquelles on doit l’aspect actuel du couvent. Stendhal décrit la beauté du site Dans les Mémoires d’un touriste,

Lettre de Henry à Françoise en Novembre 1901

Pour voir  l’image en grand cliquez dessus pour qu’Elle s’ouvre Dans un nouvel onglet

Il dit que sa collection de Cartes postales augmente

Lettres à Henri BRESSE

Lettre de Jean BRESSE à son frère Henri en 1905

Henri était à l’école Bossuet à Paris pour préparer le concours de l’école des Mines de Paris. Mon père Jean avait 11 ans et étudait le latin au collège. Il s’exprimait déjà très bien.

Lettre de Paul BRESSE à son frère Henri 

Pour voir  l’image en grand cliquez dessus pour qu’Elle s’ouvre Dans un nouvel onglet

Paul dit qu’il avait de nombreux projets, dont celui de faire la collection des affiches, dont sa fille cadette, Corinne a des exemplaires.

Il demande à son frère qui est à Paris de lui trouver des affiches difficiles à trouver.

Il dit qu’il est allé à Artas, où il s’est ennuyé, en automne, mais qu’il a apprécié la campagne.

Lettre de Madeleine BRESSE à son frère Henri en 1901 

Madeleine avait 12 ans et dit qu’Elle attend une réponse.

Lettre de Madeleine BRESSE à son frère Henri en 1903Pour voir  l’image en grand cliquez dessus pour qu’Elle s’ouvre Dans un nouvel onglet

Cette carte a été écrite le 28 Juin 1903. Elle relate l‘expulsion manu militari des moines du couvent de la Grande Chartreuse qui eu lieu le 29 avril 1903.

Cette explusion fait suite à la suppression des congrégations sous la Révolution française. 

Voilà les moines de la Grande Chartreuse en 1902, avant l’expulsion

Lettres à Madeleine BRESSE

Lettre de sa soeur Françoise à Madeleine en 1900

Madeleine qui avait alors 11 ans était alors au couvent du Montfleury à La Tronche

Lettres à Paul BRESSE

Lettre d’une cousine Lacombe d’Artas, à Paul en 1900

Lettre d’un ami à Paul, en 1906

Pour voir  l’image en grand cliquez dessus pour qu’Elle s’ouvre Dans un nouvel onglet

Paul avait alors 17 ans. Il était à Montpellier, où on s’occupait de lui, compte-tenu de sa surdité qui avait été découverte à l’age de 12 ans (voir article précédent)

Paul lui avait dit qu’il garde courage et confiance. Son ami lui dit qu’il déjà vu des guérisons presque complètes et que la médecine et les spécialistes peuvent beaucoup. Dieu fera le reste.

Lettres à Jean BRESSE

Lettre de Madeleine (Mme GARDON) à son frère Jean en 1920

Pour voir  l’image en grand cliquez dessus pour qu’Elle s’ouvre Dans un nouvel onglet

Jean était en train de terminer sa formation à l’école Saint Cyr.Il a été nommé Lieutenant à la fin de la guerre de 14, le 15 Novembre 1918.

Madeleine était déjà mariée avec Pierre GARDON et habitait à Tullins (38) , le pays de Pierre GARDON.

 Lettres de Henri BRESSE lors de son séjour à Richmond en 1908

Henri BRESSE qui préparait l’Ecole des Mines a fait un séjour à Richmond près de Londres du 25 Mai à fin Aout 1908 .

Pour voir  l’image en grand cliquez dessus pour qu’Elle s’ouvre Dans un nouvel onglet

Il explique que les débuts sont pénibles, mais que les anglais sont aimables

Lettre de Henri à ses soeurs Françoise et Madeleine le 1 er Juillet 1908

Il dit qu’elles sont trop occupées par le mariage d’une amie pour qu’elles envoient des Cartes postales .

Françoise avait 21 ans. Elle s’est mariée en décembre 1911, à 24 ans.

Madeleine avait 18 ans et 9 mois. Elle s’est mariée en Févier 1913, à 23 ans.

Lettre de Henri à sa soeur Françoise le 29 Juillet 1908

Henri dit qu’il est content que Françoise se soit remise du désespoir d’avoir perdue une amie qui s’est mariée.

Lettre de Henri à son frère Paul  le 25 Juin 1908

Il souhaite à son frère de réussir le concours des Beaux Arts à Montpellier. Paul l’a effectivement réussi et a obtenu son diplome DPLG (voir article précédent)

Henri dit qu’il joue des partie de golf.

Lettre de Henri à son frère Paul  le 16 Juillet 1908

La lettre est en anglais. Henri dit qu’il va toute les semaines sur la rivière à Richmond (Tamise) pour jouer à un jeu « Scaling »

Emma, Octavie BERTINI (1861-1950), ma grand-mère paternelle

Pour voir  l’image en grand cliquez dessus pour qu’elle s’ouvre dans un nouvel onglet

Son ascendance paternelle, coté BERTINI

Son père Henri Gabriel BERTINI, était un fils de Henri Jérome BERTINI, le compositeur. Il a été évoqué dans l’article : La famille des BERTINI, nés BERTIN, musiciens

Le portait de son père Henri Gabriel, tronait dans le bureau de mon grand-père et qui devint celui de mon père.

Son ascendance maternelle, coté BUISSON

Sa mère, Félicie BUISSON était la fille de Charles BUISSON, notaire à Grenoble.

Félicie BUISSON a épousé Henri-Gabriel BERTINI, le 27 décembre 1855, à La Tronche.

Ils ont eu 2 enfants :

  • Charles, Henri, né en 1856
  • Emma, Octavie est née le 8 Novembre 1861

L’origine du prénom Emma

La grand-mère de Emma, Octavie, s’appelait Cléméntine, Emma d’Anne de Saint Romain, 2 ème épouse de Henri Jérome BERTINI,

La tante de Emma, Octavie, soeur jumelle de son père, s’appelait Emma, Isabelle. Elle est décédée peu de temps après la naissance.

Emma est un prénom très courant actuellement. Dans la famille BRESSE, ma soeur ainée, Germaine, veut se faire appeler Emma.

Le mariage de Emma BERTINI avec mon grand père Francis BRESSE

Il s’est effectué le 14 Juin 1886 à La Tronche (38)

Emma BERTINI et Francis BRESSE au moment de leur mariage

Emma avait alors 24 ans et 6 mois, mon grand-père 25 ans et 5 mois

Emma BERTINI et sa mère Félicie BUISSON au moment de leur mariage

La descendance avec mon grand-père Francis BRESSE (voir article : Mon grand-père : Louis François, dit Francis BRESSE (1 ère partie)

Pour voir  l’image en grand cliquez dessus pour qu’elle s’ouvre dans un nouvel onglet

Mon grand-père, avec les 5 enfants : de gauche à droite : Paul, Jean, Françoise, Emma BERTINI, Madeleine, Henri, Antoinette BRUNET, la mère de mon grand-père et mon grand-père (photo prise vers 1895)

Les 5 enfants, avec de gauche à droite : Françoise, Jean, Paul, Henri, Madeleine. (Photo colorisée par Jean-Claude FINAND)

La descendance avec Francis BRESSE

Françoise (1887-1860), qui a épousé Paul SAUTREAUX (1885-1928), médecin

Henri, Octave (1888-1915), ingénieur des Mines, qui a été tué pendant la guerre de 14-18, le 15 Mai 1915

Louise, Madeleine, dite Madeleine (1889-1981) qui a épousé Pierre GARDON (1884-1979) Juge de Paix

Paul, Eugène (1891-1973) architecte qui a épousé Antoinette, Marie ODIER-MECKLING (1915-1983)

Jean, Louis, Félix, Gabriel, (1894-1982) mon père qui a épousé Madeleine, Marie SEVE (1903-1943), puis Suzanne, Elisabeth HENRY (1911- 2000), ma mère.

Emma BERTINI devient grand-mère

Son premier enfant, Françoise, Antoinette, Emma BRESSE, est née le 1 er Avril 1887. Elle a épousé Paul SAUTREAUX, médecin, le 19 décembre 1911. C’était ma tante Françoise qui vivait à la maison familiale de Vienne après le déces de son mari, en 1928. Je l’ai bien connu jusqu’à son décés en 1960.

Ma tante Françoise a eu son premier enfant, Renée, le 16 Mars 1913. Elle devint religieuse, carmélite, à Fourvière à Lyon.

Emma BERTNI, qui tient dans ses bras, Renée la fille de ma tante Françoise (à droite), au fond, ma tante Madeleine, à Saint Marcel. (Crédit Photo Paul BRESSE)

Emma BERTINI, pendant la guerre de 1914-1918

Emma a eu 3 fils qui ont été concernés par la guerre.

Henri-Octave (1888-1915), était ingénieur des Mines, en 1911. Il a fait son service militaire dans l’Artillerie, entre le 1er Octobre 1911 et le 1 er Octobre 1913.

Il a été mobilisé, lieutenant au 1er Régiment d’Artillerie Lourde, responsable d’un canon à courte distance des lignes de front. Il a été tué le 12 Mai 1915, par un éclat d’obus, au Mont Saint Eloi, où il est enterré.

=> Pour elle, cela a été une rude épreuve. Elle a pu se recueillir sur le caveau familial où il y a une plaque en bronze avec un portrait de Henri Octave.

Paul, Eugène (1891-1973), était handicapé par de la surdité. Il a été réformé.
Un hôpital militaire a été créé à Vienne, et Paul est devenu infirmier ou aide-soignant pendant la guerre.

Jean, Louis, Félix, Gabriel (1894-1982) mon père, a passé le concours de Saint Cyr en 1914, mais n’a pas été admis.
Il est parti comme simple soldat à la guerre le 3 Septembre 1914, avec le 99 ème régiment d’infanterie. Il est devenu caporal, le 17 Mai 1915.

Correspondance de mon père avec ses parents et en particulier sa mère

Mon père a écrit ses mémoires de la guerre de 14-18 : elles ont été numérisés et sont disponibles sur le site de Europeana.com. Le lien qui permet de les visualiser ou de les télécharger est le suivant : https://www.europeana.eu/fr/item/2020601/https___1914_1918_europeana_eu_contributions_9573

Pendant toute la guerre, il a correspondu avec ses parents et en particulier sa mère.

Jean BRESSE, caporal, en 1915. (Crédit Photo Paul BRESSE)

 

Voilà ce qu’il a écrit par exemple, le 14 décembre 1914.

Pour voir  l’image en grand cliquez dessus pour qu’elle s’ouvre dans un nouvel onglethttps://famille.bres.se/wp-content/uploads/2023/07/BRESSE_Jean_Lettre_14_12_1914_b.jpg

Il a aussi écrit des lettres à ses frères et soeurs. Il a écrit au moins 700 lettres que je possède. Par contre, je ne possède pas les lettres de sa mère, père, frères et soeurs.

Ces lettres où mon père décrivait tous les endroits où il a fait la guerre lui ont servi pour rédiger ses mémoires, 80 ans  : « Souvenirs de 4 années de Guerre 1914-1918 » que j’ai fait numériser et qui sont maintenant disponibles sur Internet :

https://www.europeana.eu/fr/item/2020601/https___1914_1918_europeana_eu_contributions_9573_attachments_108060

Après le décès de son frère Henry, le 15 Mai 1915, il a écrit à son père et à sa mère

Pour voir  l’image en grand cliquez dessus pour qu’elle s’ouvre dans un nouvel ongletIl était vraiment sur le coup de l’émotion. Plus tard lors d’une attaque, où il avait blessé un officier allemand qui a été prisonnier, il a pris de ses nouvelles régulièrement.

Quelle a été sa vie jusqu’à son décès ?

Comme il a été dit par son frère Charles Henri (voir article précédent)

Crédit Photo : Paul BRESSE

Toute sa vie, elle s’est occupée de ses enfants et petits enfants.

Elle s’est occupée du fonctionnement de la maison de Saint Marcel, mais elle était aidée par du personnel. Il y avait aussi des commodités qui servait aussi au personnel. Par exemple, une cuisine toute équipée avec des lumières qui s’allumaient pour les domestiques si quelqu’un appelait depuis une chambre.

En souvenir, elle avait gardé le piano à queue de son grand-père, Henri Jérome BERTINI, le compositeur. Je ne sait pas si en jouait. Ce piano était dans la pièce salle à manger / salon. Quand mon père a repris la maison, il n’était pas musicien et aucun de mes frères et soeur n’en jouait. Comme le piano occupait beaucoup de place, il n’a pas juger utile de le garder, et il a été vendu.

Voir aussi le descriptif de la maison de Saint Marcel dans l’article précédent.

Puis est arrivée la guerre de 1940.

Mon père, Jean a été nommé Intendant militaire de 2e classe le 1er septembre 1939, à Paris et vivait à Viroflay. Puis il a fait partie des troupes du Maroc , et envoyé à Taza le 10 janvier 1942 jusqu’à son retour Marseille le 6 février 1945. Puis il était Intendant militaire de 1ère classe, responsable de l’Habillement à Paris le 30 mars 1945, jusqu’à ce qu’il soit rayé des cadres le 1er avril 1946, où il a pris sa retraite comme Général de Brigade.

Mon oncle Paul, vivait à Paris. Compte-tenu de sa surdité, il ne fut pas mobilisé.

Ma tante Françoise a eu 4 enfants qui ont vécu : Renée (1913- 2004), Léonie (Paulette) (1916-2000), François (1920-1995), Claude (1924-2000). Elle a perdu son mari Paul SAUTREAUX, en 1928. Elle avait encore des enfants en cours d’étude.

Mon grand-père, Francis, est décédé le 9 Octobre 1941.

Lorsque mon père a été rayé des cadres en Avril 1946, il s’est installé dans une maison à Francheville, près de Lyon. Il est venu à Vienne, où la situation n’était pas très reluisante, où ma grand-mère vivait seule.

Il s’est alors occupé de la succession de mon grand-père, en particulier pour le partage de la propriéte de Saint Marcel.

Comme mon père pour sa retraite voulait reprendre la propriété de 4 hectares, qui était essentiellement en vigne et qu’il voulait transformer en verger, il est devenu proprétaire d’une partie des terrains. La maison a été coupée en deux :

  • La maison principale avec l’entrée pricipale est devenue la propriété de ma tante Madeleine. Mon père l’a loué jusqu’à son décès.
  • La partie du haut de la maison qui avait une entrée séparée, est devenue la propriété de la tante Françoise qu’elle habitée jusqu’à son décés en 1960. Je l’ai bien connue. Elle venait souvent manger avec nous

Une autre partie des terrains a été donnée à mon oncle Paul, mais il n’a pas voulu les garder et les a vendu à Claude, dernier fils de ma tante Françoise.

Comment ma grand-mère a terminée sa vie ?

Le temps que la succession se fasse, nous n’avons déménagé à Vienne que vers 1950. A l’époque, ma grand-mère avait des dificultés pour marcher. Mon père lui a trouvé une maison de retraite à Saint Jean de Bournay, pas très loin du village natal des BRESSE.

Elle a eu la maladie d’alzheimer. Quand mon père allait la voir, elle ne le reconnaissait pas. Elle disait : « je n’ai jamais eu de fils Jean »

Elle est décédée le 18 Avril 1950.

La famille des BERTINI, nés BERTIN, musiciens

Cette histoire de la famille BERTIN, puis BERTINI est tirée essentiellemnt du livre de Pascal BEYLS (voir article précédent), sauf pour l’arrière grand-père Servais BERTIN et son grand-père Servais Gabriel, d’après ce que j’ai trouvé sur internet

(Cliquez sur l’image pour la voir en plus grand et faites retour)

L’arbre généalogique de l’ascendence de Henri Jérôme BERTINI

Son arrière grand père, Servais BERTIN, est né en 1687 et décédé en 1759, à Versailles.

On peut trouver sur Internet :  Bertin, Servais 1687-1759 France, Versailles – Paris

Il était maître de chapelle à Versailles et à Paris, graveur de musique et éditeur à Paris,  à la rue du Four Saint Honoré proche du Caffe d’Elie. En 1742 sa fille d’environ 16 ans était graveuse dans son entreprise, sa musique était jouée aux Menus-Plaisirs du Roi, le 15.juin.1751 comme ‘Bourgeois de Paris’. Le 21.fév.1713  il épousa Elisabeth Claude Le Camus (1686-) qui est décédé et en 1725 il épousa Jeanne Buisson.

Il a composé beaucoup d’oeuvres musicales, dont une suite, des symphonies pour flute et hautbois et des chants à boire.

On peut avoir une idée de ses oeuvres sur le site de la BNF dont des oeuvres sont  numérisées : https://data.bnf.fr/fr/documents-by-rdt/14980994/tum/page1

Son grand-père, Servais Gabriel BERTIN (1716-?)

Dans le livre de Pascal Beyls, il y a eu un mélange entre l’arrière grand-père et le grand-père.

On connait très peu de choses sur Servais Gabriel BERTIN en dehors du fait qu’il s’est marié avec Suzanne ALLARD et qu’ils ont eu au moins un enfant, Jérôme Gabriel BERTIN

Son père Jérôme Gabriel BERTIN, dit BERTINI (1746-1819)

Henri Jérôme BERTINI, sa famille, ses descendants

(Cliquez sur l’image pour la voir en plus grand et faites retour)

Son fils Henri Gabriel BERTINI

Emma Octavie BERTINI ( 1861-1950) était ma grand-mère parternelle. 

Elle m’a sans doute connu, mais je n’en n’ai pas le souvenir. Elle a vécu une bonne partie de sa vie à la maison de Saint Marcel à Vienne.

On ne parlait pas souvent de la famille BERTINI à Vienne, on parlait plus des familles BRESSE, BUISSON, LACOMBE, CHABROL

J’ai retrouvé par hasard, un jour dans un grenier des exemplaires des partitions de  Henri Jérôme BERTINI , que j’ai pu récupérer lors du décès de mon cousin germain François SAUTREAUX

Elle avait gardé comme souvenirs que je sache :

  • le piano de son grand-père; qui était dans la grande pièce salon, salle à manger : il a été vendu par mon père quand il est venu habiter à Saint Marcel
  • le portait de son père Henri Gabriel, identique à la photo précédente qui était encadrée et de grande dimension dont on ne connait pas l’auteur. Ce portrait tronait dans le bureau de mon grand-père et qui devint celui de mon père.
  • de magnifiques vases en porcelaine asiatiques qui étaient au dessus de la cheminée du bureau

Henri Jérôme BERTINI (1798-1876), compositeur de musique et d’une méthode de piano, le grand-père de ma grand-mère maternelle, Emma BERTINI

Pascal BEYLS a écrit une biographie très complète de Henri Jérôme BERTINI qui est encore disponible sur Amazon : https://www.amazon.fr/Pascal-Beyls/e/B001K70368%3Fref=dbs_a_mng_rwt_scns_share

ISBN : 2-9513494-1-6

Henri Bertini, aujourd’hui tombé dans l’oubli, fut un pianiste virtuose doublé d’un compositeur de musique. Né en 1798 d’une famille de musiciens, il est un enfant prodige et à 12 ans, donne des concerts dans différentes villes d’Europe. Comme exécutant, il s’est placé au rang des premiers artistes. Moins virtuose que Kalkbrenner ou Herz, Bertini avait un ensemble de procédés, une exécution personnelle d’une rare valeur et d’un excellent modèle.
Connu surtout pour ses études et sa méthode de piano, son œuvre préromantique se compose de 180 opus et renferme près de 500 morceaux dont de nombreuses compositions pour piano à deux et à quatre mains, des variations sur des airs d’opéras, de charmants sextuors, des duos, des trios, un nonetto, des symphonies.
D’un style original et riche en idées musicales, Bertini se révèle être un compositeur agréable méritant d’être redécouvert.
Egalement a été analysée l’œuvre, encore plus méconnue, de son frère Auguste.
Une liste des compositions avec la localisation des partitions rendra enfin aux musiciens les plus grands services dans leurs recherches.

On a aussi sur Wikipédia, une biographie très complète (en anglais, en français, et  traduite en 10 langues) de toutes ses oeuvres : https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Bertini

Henri Bertini, connut la célébrité et, de son vivant, reçut les honneurs du dictionnaire.
Ainsi pouvait-on y lire en 1867 :

« Bertini (Henri Jérôme), né à Londres en 1798, est un des pianistes les plus distingués de notre époque et un compositeur d’un rare mérite. M. Bertini eut pour professeur son frère, qui lui inculqua les principes de Clémenti. Au retour de divers voyages qu’il fit en Hollande, Allemagne et en Angleterre, M. Bertini se fixa à Paris vers 1821. Sous le rapport de l’exécution, M. Bertini appartient à l’école éclectique. Son jeu sobre et large, qui rappelle celui d’Hummel, n’exclut en rien chez lui le côté brillant de l’exécution. Comme compositeur, M. Bertini joint à un style grave un goût détaché et fin. Ses œuvres portent un cachet d’élégance, de distinction et même d’originalité qui lui a toujours valu l’approbation des connaisseurs et lui a enfin concilié la faveur du
public. Des deux cents œuvres environ qu’il a composées pour le piano, les plus populaires et les plus justement admirées sont ses Etudes pour le piano. M. Bertini réside actuellement aux environs de Grenoble. Il a pris une part active à la rédaction de l’Encyclopédie pittoresque de la musique, et publié un livre didactique sous le titre de : Le Rudiment du pianiste. »

Henri Jérôme Bertin dit Bertini, pianiste virtuose et compositeur, était issu d’une famille de musiciens. Il naquit le 28 octobre 1798 à Londres à la fin du séjour de ses parents. Il était âgé à peine de six mois lorsque sa famille revint à Paris. Il reçut de bonne heure les leçons de son père. Dès son jeune âge, il se révèle être un enfant doué aux progrès très rapides.

A douze ans, sous la conduite de son père, l’enfant donna plusieurs concerts dans différentes villes. Durant l’un d’entre eux, le grand musicologue Fétis le rencontra à
Bruxelles en 1811. Il le commenta ainsi :  » Le talent de son exécution excitait l’admiration des connaisseurs.  » L’enfant Bertini parcourut ainsi les Pays-Bas et
l’Allemagne du Rhin, et obtint partout des applaudissements. Pendant tout ce voyage, il continua de travailler avec soin sous la direction de son père. De retour à Paris, il y fit un court séjour et suivit des études d’harmonie et un cours de composition, puis se rendit en Angleterre et en Ecosse, où il passa quelques années. On le retrouve ensuite à Bruxelles avec son père où il s’installe alors comme professeur de piano.

A Bruxelles, le 16 avril 1820, Bertini fit jouer au Théâtre de la Monnaie, un opéra comique en un acte, Le jaloux dupé, sur des paroles de Camille Mellinet. En 1821, il s’établit à Paris. Bertini se trouve dans une époque où le piano connaît une grande faveur dans le public. Naturellement, il joue dans les concerts à Paris. On connaît, par les journaux musicaux de l’époque, quelques-uns de ses concerts.

Le 20 avril 1828, il joue aux salons Pape avec Franz Liszt, qui commence sa brillante carrière. Bertini venait de transcrire pour piano la symphonie en la majeur de
Beethoven en l’arrangeant pour huit mains. Bertini, Liszt, Sowinski et Schunke jouèrent ensemble la transcription.

Le mois suivant, il joue avec son ami Fontaine au violon un concert des œuvres de son ami Ferdinand Sor. Bertini devient donc un concertiste à la mode. Il se produit non seulement à Paris mais aussi en province. Par exemple, le 10 mars 1833, il donne avec son ami le violoncelliste Franc-homme une matinée musicale dans les salons Pleyel. Au programme, il met un nouveau sextuor, son deuxième :

C’est avec plaisir que nous parlons d’artistes du mérite de MM. Bertini et Franchomme, parce que chaque occasion qui s’offre à nous de les nommer en est une de leur donner les éloges auxquels ils ont tant de droits. L’un, fort de sa conscience et de son amour pour l’art, a su résister à l’envahissement du mauvais goût, et, conservant au piano sa destination primitive, en a fait l’esclave du compositeur et non pas celui de l’exécutant. L’autre, au sortir des bancs d’école, s’est placé au-dessus des plus habiles violoncellistes. C’est, le répéterons-nous, un vif contentement pour nous de trouver de vrais artistes sur notre chemin, habitués que nous sommes à heurter tant de médiocrités.

Un nouveau sextuor de M. Bertini a ouvert cette séance intéressante. Ce morceau est sous tous les rapports digne d’être placé sur la ligne des œuvres du
même genre et du même auteur pour lesquels nous avons exprimé si souvent notre estime. La partie de piano n’est pas rendue importante aux dépens des
autres instruments ; défaut qu’évitent à grand peine les pianistes qui composent de la musique d’ensemble. Chaque voix, dans le chœur instrumental, a son rôle qu’elle conserve suivant son importance, sans essayer d’écraser les autres voix. Le second et le troisième morceau du sextuor nous ont semblé surtout remarquables entre les autres. La mélodie en est élégante et pure ; la disposition originale entre les différentes parties décèle une main habile. Ce morceau est un des mieux qu’ait écrits M. Bertini.

M. Franchomme a exécuté un morceau composé sur un thème du Pirate et un duo pour piano et violoncelle avec M. Bertini. Toutes les qualités qui constituent un habile violoncelliste se trouvaient réunies chez M. Franchomme : volume et justesse du son, brillant de l’archet, manière de phraser large et expressive. Enfin, nous l’avons dit, presque encore élève, ce jeune artiste s’est placé par son talent à la tête des violoncellistes français.
L’un des derniers quintettes de M. Onslow a été exécuté à cette matinée.

A Paris, le monde de l’exécution pianistique de cette époque est dominé par des virtuoses du piano tels que Kalkbrenner et Thalberg ; d’autre part, on découvre de
plus en plus Liszt et Chopin. Aussi, il a fallu beaucoup de temps à Bertini pour être connu et apprécié à sa juste valeur. Ses contemporains estimaient que le jeu de
Bertini, sans être sévèrement classique, avait « de la gravité et de la largeur ». Il fut classé comme un virtuose de l’école de Hummel sachant allier, comme lui, la
sobriété et l’élégance :

Comme virtuose, il s’est placé au rang des premiers artistes en son genre. Son talent d’exécution appartient plutôt à l’école mixte dont Hummel est le maître
qu’à l’école actuelle. Il joue avec sagesse et avec largeur, sans renoncer toutefois au brillant qui est dans la nature de l’instrument.

Dans un article publié deux mois après sa mort, Marmontel décrivit la manière de jouer de Bertini :

Son jeu tirait de Clémenti par la régularité et la clarté dans les traits rapides, mais la qualité du son, la manière de phraser et de faire chanter l’instrument participaient de l’école de Hummel et de Moschelès. Moins virtuose que Kalkbrenner et Henri Herz, Bertini avait pourtant un ensemble de procédés, une exécution toute personnelle, d’une rare valeur et d’un excellent modèle.

Il est fort probable que Berlioz et Bertini se connaissaient. Mais l’auteur de L’Enfance du Christ ne le mentionne ni dans ses Mémoires ni dans les lettres qu’il
écrivait. Il en existe toutefois une que Berlioz écrivit à Bertini vers 1830. Il désirait aller le voir avec son ami M. Richard, hommes de lettres, traducteur des Contes
d’Hoffmann et excellent musicien. Dans cette lettre, Berlioz écrivait qu’il était lui-même un grand admirateur du génie de Bertini et que sa musique « lui fait battre le
cœur énergiquement ». Il ajoutait de plus :

Je ne connais encore que vos études et votre sextuor, mais quand j’y pense et que je vois tant de misérables barbouilleurs de papier et marteleurs de piano avoir des réputations … que je voudrais pouvoir les réunir en un seul homme afin de les stigmatiser comme ils le méritent …

Egalement, le critique musical qu’était Berlioz devait écrire un article sur la Méthode pour piano dans le Journal des Débats du 9 juillet 1843 :

Nous devons signaler maintenant, parmi les ouvrages théoriques les plus utiles à l’étude du piano, la méthode de H. Bertini. Les professeurs à qui cette
méthode est dédiée ont su reconnaître son incontestable supériorité et l’ont adoptée dès son apparition ; elle se répand de plus en plus, et bientôt elle sera
d’un usage général, car nulle autre n’est conçue sur un plan aussi rationnel. En outre, prenant l’élève à son début et le menant jusqu’aux grandes difficultés, elle n’exige aucun autre ouvrage auxiliaire, guide-mains, dactylion, etc. Elle est complète à tous égards.

H. Bertini vient en outre de publier cinquante études mélodiques fort remarquables et la collection des préludes et fugues de Sébastien Bach, arrangés à
quatre mains. Ces chefs-d’œuvre classiques deviennent ainsi accessibles aux pianistes d’une force ordinaire, qui ne pouvaient jusqu’à présent envisager sans effroi les difficultés innombrables présentées par cette musique dans la forme primitive qu’elle reçut de l’auteur.

Vers 1848, un changement apparaît nettement chez Bertini. Est-ce le décès de sa seconde femme qui en est la cause ? Est-ce le fait qu’il ne s’est pas imposé comme
Chopin ou Liszt ? Toujours est-il que cette année-là, il publie son dernier sextuor qu’il a dédié à Berlioz. C’est l’opus 173. Il est suivi par une fantaisie sur un opéra
de Rossini. Ce sera la dernière composition. Il se consacre désormais à achever l’ensemble de sa collection d’études, c’est-à-dire cinq livres de vingt-cinq études qui
seront publiés finalisant ainsi tous les degrés nécessaire au pianiste. Il décide aussi de quitter Paris et de se retirer dans le Dauphiné. Il suit en cela la même démarche
que Rossini et se fait volontairement oublier. On expliqua « qu’il n’aimait pas le monde ». Ses idées s’étaient également portées vers la religion. Il s’établit à Grenoble
puis dans une petite ville voisine, Meylan. Dès lors, il ne joua plus en public et ce n’est qu’à de très rares intervalles qu’il donnait quelques morceaux de piano à ses
admirateurs. Il ne composa pratiquement plus hormis une série d’esquisses musicales, quelques chants et quelques messes. A partir de 1860, on ne trouve plus
aucune mention d’une activité musicale.

Dans ses dernières années, Bertini aimait à faire de fréquentes visites à la Grande Chartreuse. Il y improvisait à l’orgue des mélodies inspirées de ses sentiments
religieux. Il restera à Meylan, vieillissant dans le calme et la sérénité. Il mourut dans sa propriété, pieusement et entouré de sa famille, le 30 septembre 1876.
Bertini fut surtout un compositeur. On lui doit un grand nombre d’œuvres et ses numéros d’opus arrivent au numéro 180. On y trouve vingt livres d’études contenant
quelque cinq cents morceaux, des trios pour piano, violon et violoncelle, des sérénades en quatuor, des sextuors, des fantaisies, des rondeaux, un nonetto pour piano et instruments à vent, des solos de concours, des nocturnes, des préludes, des variations sur des thèmes originaux, plusieurs symphonies, deux messes et des
morceaux de musique religieuse, les préludes et fugues de J. S. Bach arrangés à quatre mains.

Il a composé des musiques vocales :

Le jaloux dupé. Opéra comique en 1 acte

No  1. L’Ame. Mélodie
No  2. L’Orage. Mélodie
No  3. Ballade
No  4. Paysage. Elégie
No  5. Marie. Mélodie

Des Études pour piano

  • La Gymnastique des doigts. Préparation à l’étude du piano
  • La Semaine du Pianiste. Études journalières de la gamme dans tous les tons majeurs et mineurs
  • Études pour le piano forte en 24 exercices
  • Exercices en doubles notes
  • Exercices en octaves, exercices en accord
  • Premières leçons doigtées et arrangées pour les petites mains
  • Cinquante Leçons progressives, faisant suite aux précédentes
  • Douze Études spéciales
Pièces diverses pour le piano
  • La Romanesca
  • Scherzo en do majeur pour piano
  • Storielle amorosa pour piano

Duos pour piano et violon par Bertini et Antoine Fontaine

  • 1er livre. L’Amitié, grand Duo pour piano et violon
  • 2e livre. Les saisons, Duo brillant pour piano, violon ou violoncelle
  • 3e livre. Fantaisie et variations brillantes sur un air suisse pour piano et violon concertantes
  • 4e livre. Fantaisie concertante sur Robin des Bois pour piano et violon
  • 5e livre. L’automne. Grand duo concertant pour piano et violon
  • 6e livre. La Conversation. Duo concertant pour piano et violon
  • 7e livre. Duetto pour piano et violon
  • 8e livre. Serenata pour piano et violon
  • 9e livre. Notturno pour piano et violon
  • Duo pour piano et violoncelle par Bertini et Auguste Franchomme
  • Thème varié pour piano et violoncelle
  • Duo pour piano et flûte par Bertini et Joseph Guillou
  • Fantaisie pour piano et flûte

Méthodes de piano

  • Méthode pratique pour le piano forte rédigée d’après le mode d’enseignement indiqué par J. Jacotet et composée de morceaux choisis.
  • Méthode élémentaire et facile de piano.
  • Méthode complète et progressive de piano.

On peut trouver sur internet des partitions gratuites  et écouter : https://www.free-scores.com/partitions_gratuites_henri-bertini.htm

ou payantes : Etudes Pour Piano Volume 1 Opus 29

En particulier les 48 Studies, Op. 29 & 32 chez Di-Azerro 

On peut acheter un CD

Henri Bertini et sa musique de chambre en dents de scie

Et en écouter des extraits :

Nonette pour piano, instruments à vent [5] et cordes [3], op.107 en ré majeur partie I

Op.137

Etude in C Minor, Op. 29, No. 7

Une jolie étude en fa dièse mineur op.29 n.11

Paul BRESSE, 4ème partie : ses amitiés et ses passions

Mon père Paul BRESSE      26 février 1891–19 juillet 1973

Par Corinne MOLLIET-BRESSE sa fille cadette, 

Amitiés :

Paul était une personne très sociable, aimant découvrir des personnalités nouvelles, toujours avenant, cherchant à communiquer malgré tout… Je me souviens de certains de ses amis qui comptaient beaucoup pour lui.

Paul s’est lié d’amitié avec deux Rémy; il n’a pas connu et croisé un troisième Rémy, Rémy Molliet, mon fils né en 1981…

Il avait un cousin et ami fidèle en la personne de Rémy BUISSON (1892-1971) dont le père, Charles Buisson, était un cousin d’Emma Bertini. Ce qui fait que Paul et Rémy étaient petits cousins. Rémy avait un chalet à Saint-Nicolas-de-Véroce en Haute Savoie où nous  retrouvions sa famille en été.

J’ai dans la tête un nom : Rémy Boulet. Il aurait été un voisin de la rue Blomet. Peut-être un musicien, peut-être un pianiste, mais je n’en suis pas sûre, mes souvenirs d’enfant sont très imprécis.

Charles LACOMBE (1885- 1965) était le fils de Louise BRESSE, sœur de Francis, père de Paul. Paul et Charles étaient donc des cousins germains. Il a été notaire, juge de paix et maire d’Artas de 1919 à 1935.

Durant sa jeunesse, Paul a eu un ami très cher, le peintre Pierre CHARBONNIER. Il était né à Vienne en 1897. C’était un peintre, un réalisateur et un décorateur.  Il a conçu les décors de la plupart des films de Robert Bresson : « Journal d’un Curé de Campagne » entre autres. Dans ces toiles, le thème de l’eau revient souvent. Le Centre Pompidou possède la « Nature morte aux jarres », et d’autres musées étrangers abritent également ses toiles.

Comme nous l’avons vu précédemment, Pierre CHARBONNIER a été le collaborateur de Jean AURENCHE pour la réalisation de son film « Royaume et Empire du Rhône » en 1927.

Jacques Prévert lui a consacré un poème dont je cite quelques vers :

Paysage
(….)
Le pinceau comme une rame a caressé les eaux
Et les eaux se reforment derrière le pinceau
(…)
Toiles de Charbonnier
Ardents et calmes paysages
Couleur de sang secret
Couleur de chair et d’eau
De joie de vivre séquestrée
Et de rêves volés aux enfants

Toiles de Charbonnier
Où jamais ne transparaît en filigrane en faux trompe-l’œil
Ou en véritable trompe- peinture
L’écriteau des néo-précurseurs :
Prenez garde à la nature.

Les deux amis restaient en lien, partageant leurs projets, leurs succès s’entraidaient.

Pierre Charbonnier lui écrit en 1957 : « Je dessine en ce moment en vue de faire un album sur le Rhône avec un poème de René Char, et j’ai besoin de photos de sa source, de la sortie du Rhône à Genève et des cartes postales seraient de très bons documents. »  

Il a eu un autre grand ami qui a beaucoup compté pour lui, François de Chauvigny qui l’a appelé pour participer à la restauration de son château dans le Loir et Cher. J’ai mentionné précédemment son travail d’architecte dans le paragraphe sur  les commandes qu’il a reçues pour la rénovation de quatre châteaux dont celui de Chauvigny. Une amitié profonde est née entre eux deux, une correspondance et des rencontres ont suivi. Lorsque nous étions enfants, nous avons même fait un séjour en famille dans son château. Nous l’avons revu après le décès de Paul et il nous a promenés dans sa Renault Frégate à travers les rues de Vienne !

 Passions :

Paul avait beaucoup d’intérêts, se passionnait pour ce qui lui tenait à cœur et cultivait ses activités avec patience. Il se tenait très informé de l’actualité, la politique, les affaires de la France, les découvertes scientifiques, et de bien d’autres sujets.

Il a consacré beaucoup de temps à la généalogie : s’attachant aux familles BRESSE et ODIER, il a constitué des arbres généalogiques de ces deux familles. Il obtenait des renseignements par courrier, demandant à consulter les registres des communes, les actes d’état civil et autres documents accessibles. Il se passionnait pour ses lointains ancêtres remontant même jusqu’au XVI ème siècle.                                                                                                                                                                                                                            Il a complété un grand arbre généalogique partant d’Etienne BRESSE (1732-1777), notaire à Villeneuve de Marc; et qui a épousé Louise FONTANEL en 1758. L’arbre comprend toute sa descendance jusqu’à notre génération. Cet arbre aurait été établi par le Général Pierre BRESSE (1891-1941) qui cite également en en-tête certains aïeux d’Etienne BRESSE, citant Pierre Ibert BRESSE, né en 1540.  Paul a écrit cette annotation sur le document lui-même: « Ces renseignements ont été recherchés par le Général Pierre Bresse quand il était à Grenoble et transmis par lui. » On remarque que d’autres membres de la famille se sont intéressés avant lui à la généalogie BRESSE, et que notre cousin Jean-François BRESSE a pris le relais avec beaucoup de précision et de minutie.

Paul s’est aussi attaché à retranscrire des plus petits fragments d’arbre généalogique : concernant Pierre BRESSI (1665-1689), marchand à Artas, ou aussi André BRAISSI son frère (1660-1715) et leur descendance.

(Pour voir en grand, vous pouvez cliquer sur l’image )

Paul mentionne en en-tête du document : « Pierre Bressi ou Bresse, marchand à Artas. Apparaît pour la première fois à Artas en 1668 au baptême de son fils Claude. En tenant compte toutefois de la date de naissance de son enfant Claude (1668) qui pourrait être l’aîné de la famille et de la date sa mort à lui, Pierre Braissi en 1669, on peut placer en 1635 ou 1640 la date de sa naissance. »

Il mentionne uniquement la naissance des cinq enfants de Pierre Braissi : André 1660, Jean 1663, Pierre 1665, Claude 1668 et Marie-Marguerite 1669.

Pour plus de détails sur l’origine de la famille BRESSE, qui viennent de la province de la BRESSE, pour s’installer dans un village d’Artas, situé à environ 4 kms de Saint Jean de Bournay (Isère), vous pouvez consulter l’article précédent : L’origine de la famille BRESSE

Pour la généalogie de la famille BRESSE, jusqu’en 1700, consultez l’article : La famille BRESSE à Artas jusque vers 1700

En 1938, il reprend, complète et met à jour et dessine de sa main un arbre généalogique qui part de Louis TEYNARD vers 1750, et  retrouve ainsi des ancêtres des BRESSE. Il rédige ces annotations en haut de l’arbre:

« Famille Teynard avec les branches Bernard et Buisson. De Louis Teynard et Catherine Cottin vers 1750, d’après le Commandant Paul Buisson en 1907, par Henri Bresse 1907. Mis à jour et complété par Paul Bresse en 1938. »

Sa grande œuvre représente un arbre généalogique qui mentionne un grand nombre de membres de la famille. Paul y fait figurer ses trois enfants Antoine, Anne et Corinne ainsi que ses neveux et cite nos aïeux du XVIII ème siècle, puis remonte même jusqu’à une branche de la famille du XVI ème siècle.

La généalogie complète de la famille BRESSE est disponible sur le site : Généalogie de Jean François BRESSE

Il s’est aussi attaché à la famille de son épouse Ninette : ODIER par son père Charles ODIER, MEYER par sa mère Renata MEYER.                                                                                                                                                                                                              Il a établi et dessiné un magnifique arbre retraçant la famille MEYER de 1351 (Johann  Meyer, Bâle) à Yvan (1941). Hortense Célestine MEYER (1870-1941) était la grand-mère de son épouse Ninette. C’est un arbre, généalogique sûrement, mais un arbre grandiose avec un tronc imposant qui porte l’écusson de Hans MEYER (1580-1639), originaire d’Endingen en Suisse. Hans est situé à la base du tronc, puis les branches de l’arbre se déploient portant des petits écussons ourlés, le talent de dessinateur de Paul se révèle.

Il aimait retrouver les plus lointains ancêtres, remontant encore une fois jusqu’au XVI ème siècle ! En établissant l’arbre généalogique des ODIER, il arrive même jusqu’à un personnage fort lointain qui portait le nom d’ODIER: Antoine ODIER (1698-1745).

On peut dire que sa plus grande passion a été la photographie. Compensant probablement sa surdité, Paul était très visuel, développant sa vision de l’univers qui l’entourait, aiguisant son regard sur toute chose.

Déjà, dans les années 1910, il prenait des photos avec une chambre noire sur des plaques de verre. Il photographiait la famille, les amis. Il devait tirer ces photos lui-même d’après les plaques : leur développement ne nécessite que des produits chimiques : révélateur et fixateur. Nul besoin d’un agrandisseur, puisque le négatif est au format de la photo.

Plus tard, Michel, mon mari a refait des tirages de ces plaques. Il s’est adonné lui-même à la photo, comme un deuxième métier, avec des photos de spectacle, des illustrations de livres sur la frontière, des expositions. Mon cousin, Jean-François m’a dit que c’est Paul qui l’avait initié à la photographie lors de ses passages à St Marcel. Sa fille Laetitia a voulu aussi cultiver cet art qu’elle a étudié à l’Ecole Nationale de la Photographie. Espérons que cette passion transmise perdurera dans la famille…

Quand nous habitions Gaillard en Haute-Savoie, il partait en balade sur les bords de l’Arve et photographiait des chemins, des arbres, des flaques d’eau, des paysages de neige. Cela donnait des photos en noir et blanc contrastées et mélancoliques.

Il aimait aussi beaucoup photographier les feux d’artifice de Genève qui avaient lieu tous les étés dans la rade. En aucun cas nous ne les aurions manqués même s’il fallait faire la queue pour avoir des billets. Nous avons conservé longtemps ces diapositives de bouquets de feux d’artifice, explosions de couleurs.

Malheureusement le temps n’a pas permis de les garder indéfiniment, les composants chimiques s’altérant, détruisant l’image.

Quand il a disparu il a laissé six appareils photo : deux Rolleiflex, deux Focaflex, dernière marque photographique française, et aussi un reflex Canon avec plusieurs objectifs interchangeables.

Il avait aussi fait l’acquisition d’un  petit appareil automatique qui faisait des photos demi-format, le Canon Dial 35. Mon mari, Michel, s’est découvert aussi une passion pour la photographie en utilisant les appareils de Paul…

Et puis il y avait aussi son amour des chats. Nous en avons toujours eu à la maison dès que nous avons quitté l’appartement de la rue Blomet à Paris. Paul voulait toujours les rentrer à l’intérieur de la maison et j’entends encore Ninette lui répéter : « Mais Paum, les chats n’ont pas froid dehors! ». Leurs trois enfants cultivent aussi cet attachement pour les chats !

Paul aimait la nature, connaissait les espèces de plantes, de fleurs, d’arbres. Il avait la main verte et son bureau était rempli de bouture de toutes sortes.

Il était de son temps, très documenté sur l’actualité, les arts, la politique. Il portait une vénération sincère à Charles de Gaulle depuis la guerre. Je me souviens qu’en faisant les courses, on s’arrêtait au bureau de tabac-journaux pour acheter le Monde et le Figaro, et l’Aurore, journal aujourd’hui disparu. La Tribune de Genève, était plutôt pour Ninette toujours très attachée à cette ville ! Paris Match, Sciences et Vie comptaient aussi parmi ses lectures, ainsi que d’autres revues. Il suivait toute l’actualité.

Quelques uns de mes souvenirs en guise de conclusion :

« S’il te plait, dessine-moi un… violon. ». Parfois je m’approchais de lui, penché sur sa planche à dessin et je lui demandais de me faire un dessin… Dessiner quoi ? Un objet, un personnage. Il le faisait volontiers avec tendresse pour sa petite dernière, et je suivais la mine du crayon qui, en petits traits tarabiscotés, faisait apparaître mon souhait. Il illustrait toujours de petits dessins les cartes postales écrites depuis Paris, lors de ses nombreux séjours.

Le dessin était toujours tout petit, mais très détaillé et précis, comme les personnages et les arbres qui illustraient ses plans pour les rendre plus réalistes. Les plans en 3D facilitent maintenant le travail des architectes qui peuvent aisément y rajouter personnages et végétation. Mon frère aîné Antoine se souvient des ribambelles de dessins que Paul collait sur le mur de l’appartement à Paris.

A ma demande, il façonnait à table de petits animaux en mie de pain quand nous étions à table. Le pain était blanc et sa mie pétrie avec une goutte d’eau était aussi malléable que de l’argile…

J’étais fascinée par son habileté et je voyais la petite bête prendre forme sous ses doigts. Je la conservais longtemps…

Le calque était pour nous un papier très particulier, spécial : une matière grise, cassante, transparente et opaque à la fois. On ne dessinait pas dessus, on n’y écrivait pas non plus… Pourtant j’en récupérais les chutes des plans. Je me souviens avoir fabriquer des « diapos ». Paul m’avait donné les cadres en carton de ses diapos qu’il mettait dans des cadres de plastique, plus rigides et pouvant passer dans la visionneuse ou un projecteur. Dessinant des petits motifs sur calque, et les collant dans ces cadres en carton, j’avais créé mes propres diapos ! Un autre souvenir m’est présent à l’esprit. La maîtresse d’école nous avait demandé d’apporter du papier transparent, celui qui était à l’intérieur de l’emballage des plaques de chocolat à l’époque ! J’avais apporté, moi, un morceau de papier calque, créant l’étonnement de toute la classe !

Donc Paul dessinait sur papier calque avant de pouvoir « tirer les plans » sur papier ordinaire.

Je pense que le calque transparent était nécessaire pour retranscrire des morceaux de plans déjà effectués, des parties à reporter. Cela me fait penser aux dessinateurs de BD ou de dessins animés. Avant les applications possibles en informatique d’aujourd’hui !

Anne me racontait qu’elle était la préposée au collage des calques sur la planche à dessin. Il n’y avait à l’époque, ni scotch, ni papier adhésif de carrossier ou tapissier…. Paul se servait de rouleaux de papier beige, sorte de papier kraft qu’il fallait coller. Il utilisait une toute petite casserole qu’il mettait sur le feu de la cuisinière pour fabriquer de la colle blanche avec de l’eau et de la farine, ou peut-être de la farine de poisson… Cela ne réjouissait pas Ninette de le voir œuvrer devant le fourneau de la cuisine !

Paul était un spécialiste des crayons en tout genre. Il utilisait des crayons et porte mines graphite pour son travail. A la gare Cornavin de Genève, quand nous allions le chercher à son retour de Paris, nous restions de longs moments ébahis devant la vitrine de Caran d’Ache avec ses petits hérissons animés ! La plus grande boîte de crayons de couleur en comportait 30 ! J’ai eu le plaisir d’en recevoir une quand j’étais enfant…

Il avait ramené de Paris un cadeau pour Antoine : le premier Bic, stylo bille rétractable. Il avait aussi rapporté à la maison le premier stylo feutre à l’odeur entêtante et même un jour un tout nouveau fromage : le « Caprice des Dieux ! » à la saveur alléchante !

La fumée de sa pipe l’auréolait toujours, l’odeur de son tabac parfumé au miel l’imprégnait. Il faisait des ronds de fumée qui nous enchantaient…

Corinne Molliet-Bresse

Paul BRESSE, 1 ère Partie : Sa vie

Paul BRESSE    26 février 1891 – 19 juillet 1973

Laurent, Paul, Eugène BRESSE, né le 26 février 1891, était le fils de Louis-François BRESSE et de Emma Octavie BERTINI, voir les articles précédents.

Pour voir l’image en grand, cliquez droit et faites « ouvrir dans un nouvel onglet »

Françoise (1887-1860), qui a épousé Paul SAUTREAUX (1885-1928), médecin

Henri-Octave (1888-1915), ingénieur des Mines, qui a été tué pendant la guerre de 14-18

Louise-Madeleine, dite Madeleine (1889-1981) qui a épousé Pierre GARDON (1884-1979) Juge de Paix

Laurent, Paul, Eugène (1891-1973) architecte qui a épousé Antoinette Marie ODIER-MECKLING (1915-1983)

Jean Louis Félix Gabriel (1894-1982) qui a épousé Madeleine Marie SEVE (1903-1943), puis Suzanne Elisabeth HENRY (1911- 2000)

Les 5 enfants, avec de gauche à droite : Françoise, Jean, Paul, Henri, Madeleine. Photo colorisée par Jean-Claude FINAND

Corinne Molliet-Bresse, fille cadette de Paul BRESSE a rédigé la biographie de son père en mai 2021. Les textes qui suivent en sont des extraits que je publie en collaboration avec elle.

Antoine, Anne et Corinne, les enfants de Paul BRESSE, sont mes cousins germains, puisque Paul BRESSE était le frère de mon père Jean BRESSE. 

Jean François BRESSE

Plan des publications :

  • 1 ère partie : sa vie
  • 2 ème partie : sa carrière d’archéologie
  • 3 ème partie : sa carrière d’architecte
  • 4 ème partie : ses passions, ses amitiés

Enfance et jeunesse

Jusqu’à ses douze ans, Paul vit une vie de famille équilibrée et animée dans la grande maison de St Marcel, entouré de ses parents et de ses quatre frères et sœurs.

Son père, Francis BRESSE est avoué et maire de Vienne. Il dirige la maisonnée avec une bienveillante autorité. Sa mère, Emma BERTINI, venait d’une famille de musiciens : son grand-père Henri BERTINI (1798 Londres – 1876 Meylan, près de Grenoble), fut un pianiste virtuose, compositeur de musique, laissant une œuvre préromantique d’environ 500 morceaux dont de nombreuses compositions pour piano. Voici ce qu’en dit Wikipédia : http://en.wikipedia.org/wiki/Henri_Bertini

La surdité : Un handicap ? Une infirmité ?

Paul Bresse était sourd depuis l’âge de douze ans, en 1903 : une surdité totale, définitive, survenue après une série d’otites à répétition.

On parle souvent de l’isolement provoqué par la surdité qui supprime l’environnement sonore, les bruits du monde… Son père Francis y a été sensible, mesurant les difficultés que Paul allait rencontrer dans sa vie d’écolier, d’étudiant, de travailleur, mais aussi sa vie sociale et amoureuse. Il lui a fait apprendre la lecture labiale. Francis s’est beaucoup impliqué par la suite dans des œuvres sociales d’entraide. Il a organisé durant la guerre de 14-18 des secours aux militaires et blessés. Francis BRESSE a été élu Conseiller Général au Département de l’Isère, en 1910 jusqu’en 1928. Il était au Parti Radical Socialiste. Il a eu diverses implications : « Président de la Caisse Agricole Mutuelle du Dauphiné, Président des Pupilles de la Nation, Président du Comice Agricole Bon Marché de Vienne, Vice-président de la Commission des Hospices de Vienne ; il a aussi créé le sanatorium de Seyssel.»

Francis recherche une personne pouvant aider Paul. Il est indéniable qu’il n’a pas pu continuer à fréquenter la classe de l’école secondaire du lycée de Vienne. Il a donc eu une préceptrice, Madame Dupin. On se demande quelle méthode elle a employée pour apprendre à Paul à lire sur les lèvres. Par l’observation des lèvres de l’interlocuteur, qui lui-même doit s’efforcer de bien articuler les syllabes, la personne sourde s’appuie aussi sur la suppléance mentale de son cerveau qui est capable de reconstituer la conversation. Paul est persévérant et courageux. Il le montrera toute sa vie.

Pour Paul, la communication avec les autres restait difficile. Il n’était, heureusement, pas sourd de naissance, il a entendu pendant 12 ans, mais son élocution était devenue étrange, beaucoup de personnes ne le comprenaient pas; j’ai entendu cette remarque bien souvent, ce qui me peinait. Il percevait des vibrations. Paul chantait ! : « Ma cabane au Canada ». Bien sûr, il n’avait pas pu l’entendre sur les ondes avant ses douze ans, puisque Louis Gasté l’a composée pour Line Renaud en 1947… Les orthophonistes ont essayé à plusieurs reprises de l’appareiller, mais cela était trop inconfortable pour lui, les appareils installant des bruits bizarres et des bourdonnements. Imaginons des acouphènes en permanence, des sons distordus, un brouhaha sonore… Petit, il s’est construit comme tous les autres enfants dans une grande famille de sept personnes. Je suis sûre que tout de suite, il a relevé le défi de cette surdité survenue brusquement, s’est accroché à ses apprentissages jusqu’au BAC. Puis il a fait de brillantes études d’architecte, réalisé des travaux passionnants et reconnus. Nous le verrons plus loin. Il a oublié les moqueries, les discriminations. Bien sûr il vivait dans le silence, l’environnement sonore d’une maison avec une vie de famille animée lui était étranger, les paroles et les mots spontanés, les interpellations à distance de Nine, son épouse et de ses trois enfants, restaient impossibles. Dans sa profession d’architecte, il était absent des réunions, des rencontres de chantier : il a toujours dû travailler avec un architecte associé.

Mais voilà, la communication restait un peu difficile avec Paul, puisqu’il fallait toujours se placer face à lui et bien articuler pour se comprendre : la discussion demandait de la patience, de la concentration, limitait la spontanéité des mots et phrases lancés. En famille, nous le comprenions bien, même si le son des mots qu’il prononçait était déformé. Mais j’ai côtoyé grand nombre de personnes qui avaient du mal à saisir ce qu’il disait. Et bien sûr nous parlions avec nos mains, inventant même des signes imagés. Nous, ces trois enfants, sommes restés très expressifs dans nos conversations toujours rendues, à ma grande joie, très vivantes.

Paul était un être très sociable, recherchant l’échange et le contact, très apprécié de tous, avec de nombreux amis. Nous rendions visite aux membres de sa famille à Lyon, Vienne ou à Artas. Nine, notre mère, était très liée à sa famille de Genève. Nous nous fréquentions beaucoup. Lors des visites, réunions de famille et repas, séjours dans les chalets du Salève, tous reconnaissaient son parcours si intéressant, son courage et son talent.

J’ai souhaité faire un petit détour sur cette polémique autour de la surdité et des enseignements existants au début du 20ème siècle pour que les enfants sourds puissent apprendre et grandir.

La langue des signes a été interdite pendant des décennies, depuis 1880 par le Congrès de Milan regroupant 255 participants, éducateurs et spécialistes de l’enseignement pour enfants sourds. Ces personnes avançaient leurs arguments en faveur du langage oral en affirmant que les enfants sourds devaient impérativement apprendre à parler. Le compte-rendu de séance relève les avis des opposants à la langue des signes :

« Le langage mimique est surabondant et parle trop vivement à la fantaisie et à l’imagination. »

« La méthode orale convient mieux à l’instruction religieuse. Il faut rendre les sourds-muets à Dieu. »

« Les élèves sourds sont plus physiologiquement humains depuis que nous les élevons par la parole. »

La langue des signes, liée à l’expression corporelle, est considérée alors comme inconvenante, puisqu’elle accentue l’expression du visage en lien avec la gestuelle des mains.  Bien évidement les mimiques sont nécessaires pour compléter le sens de la phrase.

Un préjugé terrible affirmait, à l’époque, que les sourds muets ne pouvaient pas avoir une intelligence développée. Certains les traitaient même de « sauvages » ! ?

Pendant 100 ans, la langue des signes se voit donc interdite !

En 1980, un siècle plus tard, surgit « Le Réveil Sourd »: écrivains, journalistes, linguistes, sociologues travaillent à la requalification de la langue des signes. Jean Crémion crée une association : « deux langues pour une éducation », et  un centre social et culturel pour sourds.

En 1991, la langue des signes est réintroduite dans les écoles: c’est la fin de l’obligation d’enseigner la méthode orale et les parents peuvent choisir une éducation orale ou bilingue, en y associant la langue des signes qu’ils apprennent également.

En 1993, Emmanuelle Laborit, sourde de naissance, reçoit le Molière de la révélation théâtrale pour son rôle dans « Les Enfants du Silence. » Elle avait rencontré en 1976, à l’âge de 7 ans, Alfredo Corrado, acteur et metteur en scène sourd. Il avait créé l’International Visuel Théâtre des sourds à Vincennes où Emmanuelle Laborit a appris le métier de comédienne après son BAC. Puis, plus tard en 1994, souvenez-vous, elle nous a enthousiasmés avec son livre  « Le Cri de la Mouette ».

Le métier d’interprète en langue des signes est validé par un diplôme. La reconnaissance avance… Les sourds communiquent plus aisément.

En 2005, la langue des signes est reconnue comme une langue à part entière

On reconnaît maintenant combien elle peut créer un véritable moyen de communication, de parole pour les sourds. Il suffit de suivre un discours politique, un exposé, à la télévision traduit simultanément en langue des signes, pour se rendre compte que tout peut être dit, exprimé avec cette langue, jusqu’aux  textes les plus ardus. Et nous regardons fascinés la gestuelle si rapide et précise des interprètes !

Etudes

Paul est né et habitait à Vienne. Il y a été écolier puis lycéen. A douze ans, Paul devint sourd, mais il a poursuivi sa scolarité secondaire dans les meilleures conditions.

On peut penser qu’on riait de sa peine et bien souvent on se moquait de lui. Ses parents lui donnèrent l’appui dont il avait besoin en la personne de Madame Dupin de Bagnols. Cette dame lui a servi de professeur, de préceptrice. Paul a pu poursuivre sa scolarité jusqu’au baccalauréat. Il est entré à l’Ecole des Beaux Arts de Paris, puis de Montpellier où il a obtenu un diplôme DPLG : architecte urbaniste « Diplômé Par Le Gouvernement. »

Sur ses plans et courriers divers, Paul signe et se définit comme « architecte-archéologue » ou « architecte-urbaniste » ou encore « architecte-décorateur. »

Par la suite, est-il allé étudier à la Villa Médicis de Rome ?  Il a fait un séjour à Rome de 1921 à 1923. Crée en 1666 par Louis XIV, cette institution, Académie de France à Rome, accueille, encore de nos jours, pour une année, des artistes de différentes disciplines : entre autres, un secteur « Restauration des œuvres d’art et des monuments ». Il a effectué des séjours à Pompéi et à Rome. Très tôt, il s’est passionné pour l’archéologie comme ses travaux à Vienne le montrèrent par la suite.

Guerre de 14-18

Le Conseil de Révision exempte Paul de partir au front en raison de « surdité- mutité ».

Non Mobilisable. Il aurait cependant été présent sur le front quelques temps puisqu’il racontait que n’entendant ni les balles, ni les tirs d’obus, il faisait « comme les autres », se plaquant au sol ou fuyant ventre à terre… Une balle aurait même une fois lacéré son pantalon sans toucher sa jambe !

Paul s’est engagé comme infirmier-brancardier à l’Hôpital Complémentaire n°2 de Vienne, de septembre 1914 à décembre 1917.

Tous les hommes de son âge étaient mobilisés : Henri et Jean ses frères, Paul SAUTREAUX, le mari de sa sœur Françoise, mobilisés en tant que médecin, Charles LACOMBE, Charles BUISSON, ses oncles. Une importante correspondance arrivait à la maison de Saint Marcel à Vienne.

Des échanges de courrier émouvants et affectueux essayaient de combler l’angoisse de savoir les hommes au front, en première ligne dans cette guerre si meurtrière.

Son frère Henri, ingénieur des Mines, lieutenant au 1er Régiment d’Artillerie Lourde fut tué par un éclat d’obus le 12 mai 1915 au Mont St Eloi. Il écrivait à Paul resté à Vienne, employé comme infirmier à l’hôpital :

« Le moindre petit mot fait ici plus de plaisir que nulle part ailleurs. » ou alors : « Je sais que tu continues l’œuvre admirable qui t’occupe depuis le début : c’est toi qui a la part la plus ingrate. » Lettre du 24 avril 1915. Ou encore il envoyait à son frère ces paroles de réconfort : « Tu es aussi utile à Vienne qu’au front. » Dans une de ses lettres, Henry demande qu’on lui envoie sa blague à tabac et du papier pour écrire…

Une correspondance suivie s’était établie aussi avec son frère Jean, caporal, qui, lors de la mort d’Henri, leur frère aîné, lui écrit avec émotion et tristesse. J’ai relevé certains fragments de ses lettres :

« Notre frère est mort de la plus belle mort qui puisse être. » Henry faisait partie du 1er Régiment d’Artillerie Lourde, responsable de canons à courte portée.

« Je n’oublierai jamais que j’ai un frère à venger. »

« Demain une messe est célébrée pour les morts du 99ème régiment, j’y prierai pour notre brave Henry. »

« Quand donc pourrons-nous voir les Boches déguerpir devant nous ? »

« J’ai besoin d’un peu de galette pour l’arrosage des galons. »

« Je suis très content de mes poilus. »

« On suit avec impatience les succès russes et on espère bientôt la formidable offensive anglaise. »

Et puis, plus énigmatique :

« Tu recevras un petit rouleau. » Ou alors : « J’attends le résultat de mon petit envoi, peut-être ne seront-elles pas très bien à cause du mauvais temps. » De quoi s’agit-il ? De photos bien sûr ! Paul devait faire développer les rouleaux de pellicules que Jean lui envoyait. Déjà la passion de la photographie !

Et aussi avec l’affection d’un frère, Jean le sermonnait :

« Il faut que je te remonte un peu, on n’a pas idée de voir tout en noir comme toi. »

« Il ne t’est pas permis comme nous de venir combattre, mais n’oublie pas le rôle que tu remplis à Vienne. »

Enfin la victoire ! Une carte postée le 11 novembre 1918 fait dire à Jean : « Un jour qui comptera dans l’histoire du monde. » Assurément !!!

Madame Dupin de Bagnols lui écrit ces mots magnifiques en 1916 :

« Les infirmiers qui, comme toi savent panser les blessures du corps, mais qui trouvent aussi un peu de baume réconfortant pour les pauvres cœurs brisés et malheureux. »

Son action, en tant que résistant pendant la guerre de 39-45

Paul BRESSE s’engagea dans le mouvement de la Résistance de novembre 1941 à septembre 1944. Dès 1941, il organisa un groupe de Pré-résistance à Vienne : « Les Amis des temps Nouveaux », dont le chef était l’Abbé Tenard de l’Institution Robin.

Stanislas Fumet a très bien résumé son engagement en lui remettant l’attestation suivante en décembre 1945 :

« C’est l’esprit de résistance de Temps Nouveau qui l’avait séduit. Nous faisions alors de l’anti-collaborationnisme assez peu déguisé et la lettre de Paul Bresse m’avait fait comprendre qu’il était, lui aussi, dès cette époque, un patriote réfractaire à l’esprit que Vichy essayait de faire régner en zone dite libre. »

Paul Bresse s’est occupé très activement de la diffusion de « Témoignage Chrétien » dont le chef à Lyon était le Colonel Rémy. Il a fait plusieurs liaisons de Vienne à Paris en passant la ligne de démarcation en fraude. Il diffusait également des Communiqués de Radio Vatican.

Il était membre de la Section Franc Tireur n°6, son nom de résistant était Humulus.

Pourquoi Humulus ? Que ce nom évoquait-il pour lui ?  C’est probablement une référence à « Humulus le Muet », comédie de Jean Anouilh et de Jean Aurenche, saynète écrite en 1939.

Paul connaissait Jean Aurenche pour avoir été son collaborateur sur un film documentaire « Royaume et Empire du Rhône » en 1927. J’y reviendrai plus loin.

Une attestation du Mouvement de Libération Nationale, signée de Jean-Roger Guichard témoigne de son engagement et des responsabilités assumées : « Paul Bresse, Franc Tireur section 2, s’est occupé de la diffusion de la presse clandestine de novembre 1942 à Août 1944, il faisait circuler les parutions de : Temps Présent, Temps Nouveau, Position, Radio Vatican et Témoignage Chrétien. ».

En août 1944, il rejoint la Défense Passive de Vienne, résistance organisée dans la retraite des armées allemandes. A ce titre il a été chef d’équipe de cette Défense pour le déminage du Pont Saint-Cenis de Vienne.

En septembre 1944, le chef de liaison de la Défense Passive de Vienne, Monsieur Pellet, lui délivre un laissez-passer pour visiter les immeubles sinistrés pour un secours immédiat.

Il est autorisé à circuler librement, en vélo par une attestation des Forces Françaises de l’Intérieur. Il avait un laissez-passer pour sourds, brassard avec bandes jaune et blanche, considéré comme infirme sourd-muet, attesté par un certificat médical. Il jouait de son élocution déformée pour se faire passer pour « débile » devant les allemands…Il avait appris  et leur répétait en allemand: « Ich bin taub », ce qui signifie : « Je suis sourd. »

Vie de famille et lieux de vie

Paul BRESSE s’est marié le 2 novembre 1945 (à 54 ans) avec Antoinette, Marie ODIER (30 ans) que l’on appelait  Ninette ou Nine.

Vienne et Genève. Il y avait un lien entre ces deux villes, un lien qui est devenu un amour…

Antoinette ODIER était orpheline de mère depuis sa naissance en 1915. Son père, Charles ODIER, éminent neuropsychiatre dont la biographie existe sur Wikipédia : Charles ODIER

Charles ODIER s’était remarié en 1929 avec Ilse Loebel, veuve de Jules RONJAT, cousin très éloigné de Paul BRESSE. Il était linguiste, docteur ès lettres, spécialiste de la langue d’Oc. Il a travaillé pour l’Université de Genève et était membre du Félibrige, cette association fondée en 1854 qui œuvrait pour la restauration de la langue provençale, la sauvegarde de la culture et de l’identité des pays de langue d’Oc. La biographie de Jules RONJAT (1864-1925)  qui est né à Vienne, est aussi sur Wikipédia : Jules RONJAT

Paul savait le provençal, lisait « Mireille » de Mistral. C’est par son intermédiaire que Ninette et Paul ont été présentés.

A la libération, Ninette et Paul se sont retrouvés à Paris. Ils habitaient un petit appartement au 8 de la rue Blomet (voisins de Simone de Beauvoir et de Jean-Paul Sartre qui logeaient quelques numéros plus loin). Trois enfants sont nés : Antoine en 1946, Anne en 1948 et Corinne en 1950.

C’était le Paris d’après-guerre, le quotidien était difficile : cartes d’alimentation pour obtenir les denrées de base, pénurie de charbon, coupures d’électricité… Mais Paris revivait et Ninette nous a raconté bien souvent combien elle a aimé cette vie à Paris. Elle déambulait avec ses trois enfants dans tous les quartiers, Antoine sur son tricycle, Anne debout sur le marchepied de la poussette où dormait Corinne ! Dans le salon de l’appartement, Paul dessinait ses plans sur une immense planche à dessin, comme dans tous les logements où nous avons habité.

En 1954, le père de Ninette étant malade, toute la famille est partie habiter à Vernand dans le canton de Vaud en Suisse. Séparé d’Ilse Loebel, Charles ODIER vivait avec Germaine GUEX, psychanalyste. Nous habitions une belle et grande maison avec jardin. Malheureusement Charles ODIER est décédé et nous avons déménagé à Lausanne dans une maison locative, Germaine GUEX, psychanalyste s’est installée au premier étage dans un appartement où elle recevait ses patients, et nous au troisième étage sous les toits. Paul avait un bureau avec comme toujours une immense planche à dessin et des rouleaux de calque entreposés partout.

En 1959, retour en France ! Paul voulait un enseignement français pour ses enfants… Mais il y avait une autre raison à ce déménagement : Ninette se rapprochait ainsi de sa famille installée à Genève. Nous habitions une villa à Gaillard tout près de la frontière suisse et de Genève où le tram 12 nous amenait depuis la douane. Ninette avait hérité de son père d’une Peugeot 203; c’était l’occasion de passer le permis de conduire, Paul ne conduisant pas.

Durant toutes ces années, l’appartement de la rue Blomet était toujours prêt à accueillir Paul qui travaillait avec des associés établis à Paris. Il y faisait de longs séjours pour son travail, effectuant la plupart du temps ses trajets en avion. Il a même volé dans la Caravelle, et s’est trouvé une fois assis à côté de Charlie Chaplin ! Nous nous rendions fréquemment à Paris dans la 203, avec Ninette au volant : elle avait la nostalgie de Paris, Lausanne n’étant pas aussi attractive et vivante…Heureusement qu’il y avait les bateaux à aube du Léman pour faire la traversée Lausanne-Evian pour respirer, non pas l’air du large du lac, mais un peu de la France en rapportant des sucettes Pierrot-Gourmand !

Dans tous les logements que nous avons habités, petits ou plus spacieux, Paul avait son bureau. C’était une priorité pour qu’il puisse travailler, dessiner sur une immense planche à dessin couverte de calque. Il possédait bon nombre de magnifiques porte-mines, affûtés, réglables, que nous n’avions pas le droit de toucher, de glisser dans notre trousse d’école ! Il avait des règles aussi, des droites, en bois, en métal, des courbes aussi : oui, des règles courbes, c’est surprenant ; pourtant je possède encore ces formes de bois vernis qui permettaient de tracer des courbes différentes. Ainsi que son T et son équerre d’architecte. Il écrivait les légendes de ses plans avec des chablons, calibres en plastique orange qui proposaient toutes sortes de caractères. Mais pas autant qu’en propose aujourd’hui la police de nos ordinateurs !

Fin de vie et sa mémoire à Vienne (Isère)

Paul BRESSE est décédé le 19 juillet 1973, à l’âge de 82 ans. Il a été enterré au cimetière de Gaillard en Haute Savoie, son dernier lieu de vie. Une messe a été dite ce jour-là par son neveu Michel, prêtre, fils de son frère Jean.

Antoinette, son épouse, décédée le 31 août 1983 a également été enterrée au cimetière de Gaillard.

Actuellement une urne commune contenant leurs cendres est entreposée au colombarium du cimetière.

Paul a toujours été très attaché à la ville de Vienne, la ville de son enfance, son lieu d’accueil pendant les 2 guerres, et il s’est passionné pour ses vestiges romains.

Je dois probablement mon deuxième prénom, Blandine, à la colline Ste Blandine qui surplombe la ville.

Une rue de Vienne porte son nom : rue Paul BRESSE. Dès 2004, André HULLO, conseiller municipal en charge du patrimoine et président de la Société des Amis de Vienne, est à l’origine de cette dénomination. En 2007, le panneau « Rue Paul BRESSE » est apposé aux extrémités d’une voie délimitée par le « Cours Verdun » et la « Rue Francisque CHIRAT » d’une longueur de 75m. Simultanément, une autre rue est baptisée « Rue Jules RONJAT » : elle est délimitée par la « Rue Paul BRESSE » et la « Rue Emile Romanet ».

Corinne et Anne-Sylvie devant la pancarte de la rue Paul BRESSE à Vienne

Mon arrière-grand-père : Jean Louis Gustave BRESSE (1819-1884)

(Cliquez sur document pour faire un zoom et faites un retour pour retrouver le texte).

Jean Louis Gustave BRESSE était le frère de Jacques Antoine Charles BRESSE. qui a son nom sur la Tour Eiffel.

Il était l’ainé des 2 enfants. Comme Jacques Antoine Charles, il a perdu sa mère très jeune, il avait 5 ans.

Son père, Innocent François Candide BRESSE, négociant en draps, à Vienne, le confie à sa soeur, Jeanne Marie Unité, qui vient de se marier et qui vit à Artas, berceau de la famille BRESSE. Elle va lui servir de mère. Il est élevé comme un paysan.

Nous n’avons pas beaucoup d’autres détails sur son enfance, ses études. Celles de Jacques Antoine Charles sont plus connues.

Même s’il est décédé en 1884, à 64 ans, nous avons juste une photo de lui, prise dans un album de la famille.

Pourquoi Jean Louis Gustave BRESSE est-il devenu avoué ?

Innocent François Candide, a épousé Marguerite Louise PEROUSE dont le père, Jacques PEROUSE, était notaire royal au Parlement du Dauphiné, en 1787.

A Vienne, il y avait une étude de notaire créée par Jacques PEROUSE. Jean Louis Gustave a sans doute fait des études de droit. Il est devenu avoué, et l’étude PEROUSE qui est devenue PEROUSE-BRESSE.

Plus tard, son fils, mon grand-père, Francis BRESSE a repris la fonction d’avoué.

Une descendance PEROUSE a repris l’étude de notaire, qui est devenue plus tard FRECON, puis SEGUIN.

Quel était la fonction d’un avoué ?

Un avoué était un officier ministériel qui était seul compétent pour représenter les parties devant les cours d’appel.

Les professions d’avoué et d’avocat ont fusionné en 2012 sous l’appellation commune d’avocat.

Pourquoi Jean Louis Gustave BRESSE est-il devenu maire d’Artas ?

La famille BRESSE a géré la commune en tant que maire pendant près d’un siècle. La famille a gardé des terrains, des maisons. Ils se sont beaucoup impliqués dans la vie de la commune après la révolution en devenant maires.

Jean Louis Gustave BRESSE devient maire d’Artas, le 18 Mai 1871, réélu en 1876 et en Janvier 1881. Il est décédé le 5 Mai 1884 et a été remplacé par Mr DELAY. Il est resté maire 13 ans.

Qu’a-t-il fait de la propriété de Saint Marcel ?

Comme expliqué dans l’article précédent, Gustave BRESSE a vraiment fait construire la maison dans son pourtour actuel. C’est-à-dire le rez-de-chaussée avec une grande cuisine taillée en partie dans la roche, et avec une grande verrière, assez haute de plafond, une entrée en forme de hall, un salon avec des ouvertures donnant sur la rue en étage, une salle à manger taillée en partie dans la roche ainsi qu’une alcôve, un bureau donnant sur la rue, une chambre qui servait de lingerie. Au 1er étage, il y avait des chambres, au 2 ème étage, un grenier et une magnanerie. Il s’agissait d’un local, muni d’un système de chauffage, où se pratique l’élevage du vers à soie. Mon arrière-arrière-grand-père, Innocent François Candide avait aussi une magnanerie à Artas.

Quelle a été sa descendance ?

(Cliquez sur document pour faire un zoom et faites un retour pour retrouver le texte).

Jean Louis Gustave BRESSE a épousé, en 1854, à 34 ans, Antoinette BRUNET qui avait 24 ans, qui était de Saint Clair du Rhône et d’origine paysanne.

Ils ont eu 5 enfants, dont seuls 3 ont vécus.

Louise BRESSE a épousé Louis LACOMBE qui est devenu notaire à Artas

La famille LACOMBE est restée très impliquée à Artas, car le fils Charles a été notaire, Juge de Paix, Maire d’Artas (1919-1935)

Isabelle Françoise Marguerite BRESSE a été religieuse et est décédée à Montélimar, à 41 ans.

Louis François, dit Francis, BRESSE, mon grand-père a pris la suite de son père, comme avoué, a été maire de Vienne et Conseiller Général au département de l’Isère.

Il a épousé en 1866, Emma BERTINI, petite fille du compositeur Henri Jérôme BERTINI.

La biographie de Henri Jérôme Bertini apparait sur Wikipédia : https://en.wikipedia.org/wiki/Henri_Bertini

Ceux qui sont enterrés à Artas

Jean Louis Gustave et son épouse, Marie Antoinette BRUNET sont enterrés à Artas.

Louise BRESSE et son époux, Louis LACOMBE sont enterrés à Artas.

En plus, il y a Marie Isabelle BRESSE, fille de mon grand-père et de Emma BERTINI, qui n’a vécu qu’un an et demi, avant que le caveau GUY-BRESSE n’existe à Vienne.

Que sait-on de plus sur Jean Louis Gustave BRESSE ?

Jean Louis Gustave BRESSE devait être un passionné de connaissances.

Dans la maison de Saint Marcel, il y avait dans le bureau de mon père, une grande bibliothèque avec des ouvrages reliés, dont certains appartenaient à mon arrière-grand père. Certains étaient reconnaissables car son nom était mentionné sur la reliure.

Ces ouvrages et ceux qui étaient dans la bibliothèque qui venaient de la famille BRESSE ont été partagés entre mes frères et sœurs au moment du décès de mon père. J’en ai actuellement un certain nombre dans ma bibliothèque.

Certains de ces ouvrages correspondaient à des cours qu’il avait recopié, car ils sont de son écriture manuscrite, avec aussi son nom mentionné pour chaque chapitre. C’est lui qui les a fait relier. Son nom apparait aussi sur la tranche.

Beaucoup d’ouvrages concernent la géographie, la géologie, la zoologie, la taille des arbres fruitiers, la chimie agricole pour améliorer les cultures…

Il a en particulier recopié de sa main un ouvrage en 2 tomes : une histoire de la formation de la terre et des continents et un descriptif des minéraux.

Je n’ai pas pu retrouver qui était l’auteur de cet ouvrage.

Nous n’avons que quelques pages manuscrites du 2 ème tome de cet ouvrage. Il comportait 429 pages.

Chaque minéral est décrit avec détail pour sa genèse, ses propriétés physiques (densité, dureté…) avec beaucoup de références bibliographiques. Il cite en particulier l’ouvrage du zoologiste et physicien Mathurin-Jacques Brisson : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mathurin_Jacques_Brisson

Voici par exemple, la page 421 du tome 2 sur la « Pierre de Lard et craie d’Espagne »

Ainsi que la table des matières du tome 2, qui mentionne la suite des époques de la formation de la terre.