Il y a urgence pour sauver le train de l’Aubrac et le viaduc de Garabit qui pourrait être au patrimoine mondial de l’UNESCO

Sources :

Article de Reporterre :  Train de l’Aubrac : mobilisation de la dernière chance pour sauver une « ligne de vie »

Wikipédia : Aubrac (train), 

Article de AMIGA : Ligne du train de l’Aubrac 

Wikipédia : Viaduc de Garabit

Wikipédia : Gustave Eiffel

Wikipédia : Jacques Antoine Charles BRESSE

Association des Amis du Viaduc de Garabit

Revue Aiguillages

Si rien n’est fait, les trains risquent de disparaître entre Clermont-Ferrand et Béziers. En effet, la ligne dite « de l’Aubrac » serait fermée à tous les trains de voyageurs et marchandises faute de travaux conséquents.

La gare de Saint-Chély-d’Apcher est silencieuse. Sous une pluie fine, l’Intercités en provenance de Béziers entre en station. La douzaine de voyageurs descend : terminus. Leur trajet ne peut se poursuivre que par autocar, direction Neussargues, dans le Cantal voisin, où ils pourront reprendre un train vers Aurillac ou Clermont-Ferrand. Depuis le 4 décembre 2020, en raison de l’état de délabrement avancé de la voie, la section de 56 km entre Saint-Chély et Neussargues est fermée jusqu’en novembre 2021.

Ouverte en 1888, électrifiée en 1932, la ligne de Béziers à Neussargues, dite ligne des Causses ou de l’Aubrac, serpente sur 277 km et dessert notamment Saint-Flour, Saint-Chély, Aumont-Aubrac, Séverac, Roquefort… Elle longe le plateau de l’Aubrac et la Margeride, traverse les causses de Sauveterre et du Larzac : des territoires ruraux, enclavés, très peu densément peuplés, au climat hivernal rude et au relief tourmenté. Elle figure au schéma européen de fret et présente un potentiel touristique fort. Actuellement et en temps normal, un unique train Intercités parcourt la ligne de bout en bout, sous le statut de Train d’équilibre du territoire (TET), financé à 50 % par la région Occitanie. C’est le seul train de voyageurs empruntant la section birégionale entre Saint-Chély et Neussargues (80 % étant située en Auvergne – Rhône-Alpes, AuRa).

Cette section voyait aussi circuler un train de fret qui, en temps normal, approvisionnait l’usine ArcelorMittal de Saint-Chély, spécialisée dans les aciers pour moteurs électriques. Il livrait chaque jour entre 35 et 50 bobines d’acier de 20 tonnes, les coils, issues des hauts-fourneaux de Fos-sur-Mer. Avec 300 emplois, ArcelorMittal est le premier employeur privé de Lozère. Aujourd’hui, l’usine est desservie par camions depuis Arvant, en Haute-Loire, à 75 km . « Si la ligne de l’Aubrac ferme, l’usine ferme », dit Nicolas Hinderschiett, représentant CGT. Il désigne les camions qui entrent et sortent de l’usine du matin au soir. « Et si l’usine ferme, le nord de la Lozère est condamné à un désastre social. »

« On arrive au bout du bout. Si la ligne de l’Aubrac tient, c’est grâce au fret, abonde Patricia Rochès, maire sans étiquette de Coren, village au nord de Saint-Flour et présidente de l’Association des Amis du viaduc de Garabit, l’Amiga. Alors que 15 millions d’euros (dont 10 d’argent public) ont été investis dans l’usine pour augmenter sa production, l’acheminement en coils par camion représente un surcoût et des difficultés logistiques. Intenable à long terme, d’autant qu’avec l’essor de la voiture électrique et hybride, « la demande est très forte sur le marché européen », souligne Nicolas Hinderschiett.

D’autre part, cette « ligne de vie » assure un transport scolaire essentiel en zone rurale, où l’enseignement agricole est bien implanté, que l’A75, gratuite, ne peut assurer avec la même fiabilité, surtout l’hiver. « Le train est vital pour l’existence de l’enseignement agricole public en Lozère », avertit Olivier Martin, directeur de l’établissement public local d’enseignement et de formation professionnelle agricole. L’enseignement agricole présent à Saint-Chély, Marvejols, La Canourgue et Saint-Flour, le long de la ligne, accueille des étudiants venus d’une large moitié Sud de la France et au-delà. « L’accès direct au train joue dans le recrutement des étudiants. Si la desserte était plus fluide, on pourrait recruter plus. Si la ligne venait à fermer, cela mettrait en péril les établissements. »

En mars, dans une lettre adressée au ministre des Transports, les présidents des six départements concernés relevaient que « tout a été mis en œuvre pour une extinction programmée de la ligne », ajoutant que « ce travail de sape commencé il y a 40 ans commence à porter ses fruits, la ligne est de moins en moins empruntée et le niveau de service totalement dégradé ». De longs tronçons hors d’âge, parfois vieux de 80 ans, sont encore équipés en rails « double champignon » sur des traverses en bois.

Autre point à surveiller, le viaduc de Garabit, géant de fer âgé de presque 140 ans, candidat au patrimoine mondial de l’humanité. « Garabit fait partie des investissements importants [à effectuer] », explique Patricia Rochès. Coût de la remise en peinture pour éviter la rouille : 15 millions d’euros.

Le viaduc de Garabit situé au dessus de la Vallée de La Truyère

Origine du projet

À l’origine du projet, l’idée d’un pont métallique à grand arc enjambant la vallée revient à un jeune ingénieur, Léon Boyer (1851-1886). Il impose l’idée d’un tracé direct de la voie ferrée sur les plateaux et un franchissement de la Truyère à grande hauteur (120 m au-dessus du niveau d’étiage), plutôt que la solution traditionnelle qui aurait consisté à descendre la ligne par les vallées affluentes pour franchir la Truyère par un ouvrage plus modeste, solution plus coûteuse en exploitation par la suite.

Pour ce franchissement, il était exclu de recourir au pont suspendu, à cause des risques d’oscillations provoquées par le vent, et il était impossible d’envisager techniquement à l’époque des piles de plus de 65 m de haut. Léon Boyer s’est inspiré de l’exemple du viaduc Maria Pia sur le Douro (Portugal).

Chronologie de la construction

  • Novembre- : Léon Boyer effectue des levés sur le terrain pour définir le tracé de la ligne.
  •  : le premier projet établi par Léon Boyer est remis à l’administration.
  •  : le ministère des Travaux publics approuve le projet. C’est Jacques Antoine Charles BRESSE, inspecteur général des Ponts et Chaussées. A ce titre, il a présidé le jury qui a autorisé Gustave Eiffel à construire le viaduc de Garabit. Il a considéré que Gustave Eiffel devait prendre tous les risques financiers.

Le chantier de sa construction ouvert en  se termine en  et sa mise en service est effectuée en 1888 par la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne concessionnaire de la ligne. Cet ambitieux ouvrage métallique, long de 565 m, qui culmine à 122 m au-dessus de la rivière, est alors le « plus haut viaduc du monde » ; jusqu’en 1886, son arche était également celle ayant la plus grande portée au monde.

Le viaduc est construit pour supporter une voie ferrée et relier Paris à Béziers par chemin de fer, en passant par le Massif central. C’est donc depuis plus d’un siècle que l’Aubrac Express — nom du train ayant circulé sur la voie — surplombe à chaque passage la vallée de la Truyère. Le viaduc dispose d’une caténaire et supporte une voie unique. La vitesse des trains circulant sur le viaduc est limitée à 40 km/h pour réduire les contraintes de l’ouvrage.

  •  : ouverture de la portion de ligne Marvejols – Saint-Chély-d’Apcher.
  •  : premiers essais du viaduc en charge avec un convoi arrêté au centre de l’ouvrage.
  •  : ouverture de la section de ligne Saint-Chély-d’Apcher – Saint-Flour.
  •  : ouverture complète de la ligne.
  • 1932 : électrification intégrale de la ligne de Béziers à Neussargues par la Compagnie du Midi, en 1 500 volts continu.
  •  : inscription aux Monuments historiques.
  •  : pour les 100 ans du viaduc une plaque commémorative portant la mention « A LEON BOYER, DE FLORAC, LES CANTALIENS RECONNAISSANTS » a été posée en mémoire de Léon Boyer.
  • 1992 : le viaduc est entièrement repeint en rouge Gauguin de 1992 à 1998
  •  : la découverte d’une fissure sur l’une des piles de l’ouvrage lors d’une visite entraîne sa fermeture pour raisons de sécurité
  •  : réouverture, la vitesse des trains est alors limitée à 10 km/h sur tout le viaduc.
  •  : fermeture de la portion de ligne entre Neussargues et Saint-Chély-d’Apcher jusqu’au mois de décembre suivant pour permettre la réalisation de gros travaux sur le viaduc.
  •  : classé Monument historique.

Le viaduc de Garabit, bientôt patrimoine mondial de l’Unesco ?

La revue Aiguillages a publié une vidéo avec l’histoire de la ligne de l’Aubrac et du viaduc avec un interview de Patricia Vergne Rochès, présidente de l’association des Amis du viaduc de Garabit

Patricia Vergne Rochès a publié un ouvrage : Le viaduc de Garabit disponible sur la boutique de la Vie du Rail*

Comment agir pour le train de la ligne de l’Aubrac ?

L’association des Amis du viaduc a lancé un site spécifique « Urgence Aubrac » avec

La pétition a déjà reçu 5500 signatures, il en faut 7500 pour qu’elle ait plus de chance de recevoir de l’attention de la part du décisionnaire !

Suzanne BRESSE, petite-fille de Jacques Antoine Charles BRESSE, qui a épousé Jean MARS devenu Général

Cet article a pu être écrit grâce à l’aimable participation de Patricia MARS, petite fille de Jean MARS, et de son époux, Bernard de la TULLAYE.

Dans l’article précédent sur les descendants de Jacques Antoine Charles (JAC) BRESSE, nous avons vu que le fils unique de JAC BRESSE, Charles François Marcel BRESSE et Gabrielle BELLOM (1867-1941) ont eu 5 enfants :

  • Claire Marie Suzanne (1888-1957) qui a épousé Jean MARS (1878-1946). Ils ont eu 10 enfants
  • Amédée Charles Pierre (1891-1989) qui a épousé Geneviève BRIERE (décédée en 1941) sans enfants
  • Madeleine (1892-1943) religieuse Saint Vincent de Paul
  • Germaine (1895- ), religieuse de l’Assomption
  • Jacques (1898- ?) qui a épousé Nicole GIRAULT. Ils ont eu 2 enfants : Jean Pierre (1941- ) et François (1945- )

Claire Marie Suzanne BRESSE est née à Chalons/Marne le 25 Septembre 1888.

Elle s’est mariée le 2 Octobre 1911 avec Jean MARS, né le 10 Septembre 1878 à Châteauroux (Indre).

Carrière de Jean MARS devenu Général de Brigade

Jean MARS fait ses études au lycée de cette ville, puis à partir d’Octobre 1895, au Collège Stanislas à Paris

Entrée à l’Ecole Polytechnique en 1899

Il en sort en 1901 avec le rang de 52ème sur 218 et choisit l’Artillerie.
Il est sous-lieutenant élève à l’Ecole d’application de Fontainebleau d’Octobre 1901 à Octobre 1903, date où il est promu lieutenant.
Il obtient comme première garnison, le 40ème régiment d’artillerie à SAINT-MIHIEL (ville du Nord-Est de la France, située sur la Meuse, en Lorraine).
En Octobre 1905, il va suivre pendant 1 an les cours d’équitation à l’Ecole de Cavalerie de SAUMUR et obtient la mention « assez bien »
A la sortie de Saumur, il revient comme lieutenant aux batteries à cheval de SAINT-MIHIEL, puis un an après à celles de STENAY (commune française située dans le département de la Meuse, en région Grand Est).
Le 25 Septembre 1909, il est muté au 25ème Régiment d’artillerie (CHALONS).
Le 25 Décembre 1910 au 28 ème à Vannes, comme commandant de batterie.
Le 25 décembre 1911, il passe Capitaine sur place, enfin le 20 Mai 1914 il est nommé au MANS, commandant de la 8ème batterie du 31ème Régiment d’artillerie.

Guerre de 14-18

C’est à la tête de cette 8ème batterie du 31ème qu’il commence la guerre de 1914, et c’est avec ce Régiment, comme commandant de batterie, puis comme commandant de groupe qu’il va faire toute la guerre, en y accumulant 6 blessures et 4 citations.
Le 4ème Corps d’Armée, auquel appartient le régiment, combat tout de suite à la bataille des frontières.
Le 31ème est à VIRTON (ville francophone de Belgique située en Région wallonne et en Ardenne belge).
Puis c’est la retraite, suivie de la BATAILLE de la MARNE, puis de l’AISNE.
Le capitaine MARS est blessé une 1ère fois le 16 Septembre 1914 par une balle de shrapnell à la tête, puis une 2 ème fois le 24 Septembre 1914 d’une balle à l’épaule gauche.
Le 26 Octobre 1914 il est cité à l’Ordre la 2 ème Armée :
«Blessé une première fois a conservé le commandement de sa batterie, jusqu’à ce qu’une deuxième blessure l’ait mis dans l’impossibilité de commander».
Le 20 Décembre 1914, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur pour ces faits de guerre.
Il est soigné de sa blessure à PARIS 75008 (Hôtel Astoria), puis rejoint le dépôt du Régiment au MANS et vers le 15 Octobre est revenu à sa batterie au front.
Il passe l’hiver dans la région de MONTDIDIER, puis le Régiment est dirigé sur LA CHAMPAGNE (où il passera presque tout le reste de la guerre et d’abord AUX MONTS DE CHAMPAGNE, puis dans la région TAHURE-MASSIGES, PERTHES-les-HURLES.
Le 15 Juillet 1915, le Capitaine MARS est blessé une 3ème fois (éclat d’obus au coude droit), et une 4ème fois le 28 Septembre.
Il est soigné à l’hôpital de Recouvrance à Saintes du 1er au 25 Octobre, retourne au front le 10 Décembre.
Le 15 Novembre de la même année, il est cité à l’Ordre de la Division (2ème citation)
«A montré beaucoup de crânerie à son poste d’observation bombardé violemment les 27 et 28 Septembre 1915. Y a été blessé ».
En 1916, le Régiment participe aux grandes batailles de VERDUN : dès le début, aux JUMELLES d’ORNES, puis au moment des attaques les plus dures sur DOUAUMONT et VAUX.
Le 21 Septembre 1916, le Capitaine MARS prend le commandement du 2ème Groupe et est promu chef d’escadron à titre temporaire.
Revenu en CHAMPAGNE, dans les régions des MONTS, du MASSIF DE MORONVILLIERS, de la CHAUSSÉE ROMAINE, il participe à l’offensive d’Avril 1917 et est l’objet d’une nouvelle citation le 11 Juillet 1917, à l’ordre du 17ème Corps d’Armée pour sa belle conduite du 3 au 25 Mai(3ème citation)
«Officier supérieur d’une bravoure à toute épreuve, payant constamment de sa personne, insouciant du danger. Du 3 au 25 Mai 1917, a maintenu par son exemple le moral de son groupe: a pu remplir à la satisfaction de tous, les diverses missions qui lui étaient données, malgré le bombardement incessant de l’ennemi et les pertes élevées. Blessé légèrement le 4 MAI (5ème blessure) n’a pas voulu interrompre son service un seul instant, ni se faire soigner ».
En 1918, la Division, subit encore le 15 Juillet, près de CHÂTILLON sur MARNE, la grande attaque allemande de la région de REIMS (2ème bataille de la Marne).
Le Commandant MARS y est blessé une 6ème fois (blessure par balle au genou) et est cité le 24 Août suivant à l’Ordre de la 5ème Armée (4ème citation)
« Officier supérieur des plus remarquables et doué des plus belles qualités de bravoure, d’énergie et d’allant. Le 15 Juillet 1918, étant dans un P.C. très avancé et à proximité des deux colonels d’Infanterie qu’il était chargé d’appuyer, a assuré lui-même, la liaison avec ces deux colonels, traversant à chaque instant, une région des plus violemment bombardée. A été blessé d’une balle au genou en se rendant au P.C. d’un de ces colonels pour lui communiquer des renseignements urgents, alors que les abords du P.C. étaient déjà occupés par l’ennemi. N’a consenti à se laisser évacuer que sur l’ordre formel du médecin, après achèvement de la mission dont il était chargée ».
Dès sa guérison, à l’hôpital de LYON (Desgenettes) et après quelques jours de convalescence à Fontainebleau (Stucken), il reprend son commandement (fin Août).
Puis c’est l’offensive française finale de 1918, qui amène le Régiment dans la région de CHARLEVILLE.

Suite de la carrière militaire avant la guerre de 39-45

La guerre finie, rappelé à l’intérieur en Mars 1919, le commandant MARS, après un stage de quelques semaines, à l’Inspection du Matériel de la 10ème Armée à FAGNIERES, près de CHALONS, est nommé Inspecteur du Matériel d’Artillerie de l’Armée du Rhin, et arrive à MAYENCE (ville allemande située sur la rive du Rhin) le 22 Juillet 1919.
Le 25 Septembre, il est promu chef d’escadron à titre définitif ;
Le 16 Juin 1920, il est nommé Officier de la Légion d’Honneur, pour l’ensemble de ses faits de guerre.
Le 20 Janvier 1921, il est affecté à PARIS, au Ministère de la Guerre (Direction de l’Artillerie), puis à la section technique de l’Artillerie où il est chargé jusqu’en 1927, du Service des Munitions. A ce titre, ayant à traiter avec divers gouvernements étrangers, il reçoit :
– L’Ordre du Mérite Militaire Espagnol (1926)
– L’Aigle Blanc de Pologne « Bene Merentibus » (1924)
– L’Ordre de Saint Sava de Serbie (1926)
Le 25 Mars 1927, il est promu Lieutenant-Colonel et le 10 Mai est affecté comme Commandant en Second au 401ème Régiment de D.C.A. à ROMAINVILLE.
Le 9 Février 1930, il reçoit le commandement du 402ème Régiment de D.C.A. à METZ.
Il y passe Colonel le 25 Septembre 1930 et commande ce Régiment jusqu’en Mars 1932.
En outre à partir du 10 Juillet 1931, il organise, puis dirige le Cours Pratique de D.C.A. à METZ, jusqu’au 10 Mars 1936.
A cette occasion il reçoit la décoration de :
– Commandeur du Lion Blanc, avec épée, de Tchécoslovaquie (1934)
Le Colonel MARS est nommé Général de Brigade le 10 Mars 1936.
Le 29 Mars, il prend le commandement de l’Artillerie de la 16ème Région à MONTPELLIER, puis sur sa demande, à partir du 17 Mai 1937, celui de l’Artillerie de la 5ème Région à ORLÉANS.
Le 10 Juillet 1938, il est nommé Commandeur de la Légion d’Honneur.
Le 10 Septembre 1938, atteint par la limite d’âge de son grade, il est placé dans la section de réserve de l’État-major général de l’Armée.

Guerre de 39-45 et fin de sa carrière militaire

Le 3 Septembre 1939, à la mobilisation, il est affecté comme commandant de la D.C.A. du 1er Groupe d’Armées, à l’État-major des Forces aériennes de ce Groupe d’Armées.
Il quitte PARIS le 3 Septembre pour VERSAILLES et prend son commandement à NANCY le 8 Septembre.
Le 11 Octobre, il est, comme les autres officiers généraux du Cadre de Réserve, remis à la disposition du Ministre, sans emploi.
Lors de la Libération au début de 1945, il s’adresse au général de Gaulle pour lui demander un Commandement, fût-ce même sans solde et avec un grade inférieur à celui de général. Mais le général de Gaulle lui fait répondre, que le Gouvernement, tout en le félicitant, ne peut donner suite à cette demande.

Sa carrière militaire se résume en:

  • 41 années de services
  • 10 Campagnes
  • 4 Citations
  • 6 blessures
  • la cravate de Commandeur de la Légion d’Honneur,
  • la Croix de Guerre avec 2 palmes et 2 étoiles et divers Ordres étrangers.

 Le général MARS est décédé à PARIS, à l’Hôpital Militaire du Val-de-Grâce le 30 Novembre 1946. Il fut inhumé le 4 Décembre 1946 au cimetière du Père Lachaise.

Photos de Jean MARS

Jean MARS en lieutenant en 1910 à Vannes

Jean MARS pendant sa retraite

Vie privée de Claire Marie Suzanne BRESSE et de Jean MARS

Suzanne BRESSE s’est mariée le 2 Octobre 1911 avec Jean MARS, né le 10 Septembre 1878 à Châteauroux (Indre).
Ils eurent 10 enfants, entre 1914 et 1934, dont 3 décédés en bas âge.

(Vous pouvez cliquer sur le tableau pour le voir en grand . Il s’ouvrira  dans un autre onglet) 

Les naissances des enfants se sont faites presque toutes à Paris, sauf Henri à Fontainebleau et Bernard à Metz qui n’a vécu qu’un an et demi.
Suzanne BRESSE n’a pas toujours suivi son mari : avant la guerre de 14-18, lorsque Jean MARS était muté à Vannes et après la guerre à Chalons et à Mayence
Jean MARS était à Paris entre 1921 et 1927 lors des naissances de François, René, Jacques.
Suzanne a suivi son mari lorsqu’il a été muté à Metz pour la naissance de Bernard.

Photo de Septembre 1925

De gauche à droite : Marie Thérèse (née 21 Novembre 1914), Marie Madeleine (née 26 Mai 1917), Henri (né 4 Septembre 1920), François (né 2 Octobre 1923), René (né 14 Janvier 1925)

Photos de Suzanne MARS

Suzanne MARS lors du mariage de son fils Henri, en 1949

Suzanne MARS entourée de (en partant de la gauche) Marie-Thérèse , François, Marie-Josèphe, Pierre Couronne (époux de Marie -Thérèse) et Muguette Hersant ( épouse de François) en 1956.

Retraite de Jean MARS

Pendant sa retraite, il s’occupe activement dans toute la mesure où ses forces le lui permettent, d’œuvres religieuses ou sociales.
N’ayant jamais craint la mort, comme il l’avait abondamment prouvé sur les Champs de bataille, il s’y était préparé de longue date et en toute sérénité ; il en a été récompensé par une mort parfaitement chrétienne et calme au milieu de tous les siens.
Sa droiture, sa franchise, son sentiment du devoir, sa conscience professionnelle et morale, son énergie et sa patience, ont fait de lui un modèle pour tous ceux qui l’ont connu. Sa grande Foi, son absolue confiance en Dieu, lui ont permis de surmonter toutes les épreuves.
Il a ainsi montré que la vie n’est véritablement ni gaie, ni triste ; qu’elle est sérieuse, parce qu’elle nous engage pour l’éternité entière : mais surtout qu’elle est belle pour un vrai chrétien, parce qu’elle représente, pour qui sait voir, l’accomplissement total d’une mission personnelle, reçue directement de Dieu. Tel est le grand exemple qu’il laisse, pour les soutenir dans les épreuves de la vie, à ses enfants, qu’il a tant aimés.

Décès

Le général MARS est décédé à PARIS, à l’Hôpital Militaire du Val-de-Grâce le 30 Novembre 1946. Il fut inhumé le 4 Décembre 1946 au cimetière du Père Lachaise. Il avait 68 ans.
Suzanne MARS est décédée à PARIS, le 12 Mai 1957, aussi à 68 ans.

Références:

– Notes de son fils François MARS.
– « LA FRANCE MILITAIRE » du 14 Novembre 1930, Journal Militaire quotidien – fondé en 1880,
– Photos de famille

Pierre BRESSE, petit fils de Jacques Antoine Charles BRESSE, devenu Général

Cet article a pu être écrit grâce à l’aimable participation de Patricia MARS, petite fille de Jean MARS, beau-frère de Pierre BRESSE et de son époux, Bernard de la TULLAYE.

Dans l’article précédent sur les descendants de Jacques Antoine Charles (JAC) BRESSE, nous avons vu que le fils unique de JAC BRESSE, Charles François Marcel BRESSE et Gabrielle BELLOM (1867-1941) ont eu 5 enfants :

  • Claire Marie Suzanne (1888-1957) qui a épousé Jean MARS (1878-1946). Ils ont eu 10 enfants
  • Amédée Charles Pierre (1891-1989) qui a épousé Geneviève BRIERE (décédée en 1941) sans enfants
  • Madeleine (1892-1943) religieuse Saint Vincent de Paul
  • Germaine (1895- ), religieuse de l’Assomption
  • Jacques (1898- ?) qui a épousé Nicole GIRAULT. Ils ont eu 2 enfants : Jean Pierre (1941- ) et François (1945- )

Amédée Charles Pierre BRESSE est né à PARIS 75006 le 14 Février 1891.

Carrière de Pierre BRESSE devenu Général de Brigade

Entrée à l’Ecole Polytechnique en 1912

En 1907 Bachelier (1ère partie latin, sciences)
En 1908 Bachelier ( 2ème partie philosophie et mathématique)
En 1908 externe à Louis le Grand, spécialité prépa.
En 1909 externe à Saint Louis
EN 1910 Le 14 Septembre, admissible à l’Ecole Polytechnique
En 1911 Le 14 Septembre, reçu à l’Ecole Polytechnique
En 1911 Le 06 Octobre, canonnier, au 21ème d’Artillerie à Angoulême.
En 1912 Le 11 Février, brigadier, au 21ème d’Artillerie à Angoulême.
En 1912 Le 10 Octobre, entrée à l’Ecole Polytechnique (Aspirant)

Guerre de 14-18

En 1914 Le 18 Juillet sortie de l’Ecole Polytechnique avec le rang de 177ème sur 215 et choisit l’Artillerie.
En 1914 Le 2 Août, mobilisé comme sous-lieutenant au 28ème d’Artillerie(61°division) (Ecole Militaire du 3° groupe).
En 1914 Le 04 Octobre, 21ème Batterie du 51ème d’Artillerie.
En 1915 Le 01 Octobre, Lieutenant.
En 1915 Le 16 Novembre, commandant de la 23ème Batterie.
En 1917 Le 06 Mars, désigné pour le Cours d’État-major de SENLIS.
En 1917 Le 06 Mars, Stages d’Infanterie et d’Aviation.
En 1917 Le 25 Mars, Cours d’Ecole Militaire.
En 1917 Le 12 Juin, stages d’Ecole Militaire.
En 1917 Le 02 Août, affecté à l’Ecole Militaire du 8ème Corps d’Armée (3°bureau)
En 1919 Le 21 Janvier, cartoucherie de VINCENNES

Suite de la carrière militaire avant la guerre de 39-45

En 1919 Le 25 Mars, Capitaine.
En 1919 Le 01 Avril, Chef de service technique à l’atelier de PUTEAUX.
En 1921 Le 01 Octobre, Professeur de transmissions à l’Ecole d’Application de FONTAINEBLEAU.
En 1927 Le 02 Octobre, 31ème Régiment d’Artillerie au MANS.
En 1928 Le 24 Juin, État-major du 4ème Corps d’Armée au MANS.
En 1928 Le 25 Décembre, Chevalier de la Légion d’Honneur.
En 1928 Le 26 Décembre, Cabinet du ministre de la Guerre.
En 1929 Le 25 Juin, Chef d’Escadron.
En 1929 Le 25 Novembre, commandant le 2ème groupe du 71ème Régiment d’Artillerie à Cheval (Fontainebleau).
En 1932 Le 25 Janvier, Professeur de Balistique à l’Ecole d’Application de FONTAINEBLEAU.
En 1937 Le 27 Septembre, Lieutenant-Colonel.
En 1938 Le 10 Juin, Lieutenant-Colonel au 93ème Régiment d’Artillerie de montagne à GRENOBLE

Guerre de 39-45

En 1939 Le 02 Septembre, commandant le 293ème Régiment d’Artillerie de 155 C TTT.
En 1940 Le 30 Juillet, commandant le 2ème Régiment d’Artillerie.
En 1940 Le 08 Août, Officier le liaison Commission d’Armistice Italienne à CHAMBERY.
En 1940 Le 25 Décembre, Colonel.
En 1941 Le 01 Mars, Officier le liaison Commission de Grenoble.
En 1942 Le 25 Août, Officier de la Légion d’Honneur.
En 1943 Le 20 Octobre, mis en congé d’Armistice.

En 1944 Le 03 Mai, arrêté par la Gestapo et Déporté.

Après la déportation

En 1945 Le 13 Mai, rentré en France.
En 1945 Le 13 Septembre, Directeur du Matériel de la 11ème Région à Rennes et Président du tribunal militaire de la 11ème Région à Rennes.
En 1946 Le 09 Février, Général de Brigade État-major de l’Armée 2ème Section.
23 Février 1946, mis en retraite.

L’allocution prononcée par le Général de CAHOUET, au moment de son départ en retraite

Cher Général,

Au moment où vous êtes atteint par l’inexorable et si hâtive limite d’âge, le Ministre des Armées, au nom du Gouvernement, m’a chargé, et j’en suis fier, de vous présenter l’hommage de l’Armée, et de ceux qui furent pendant votre carrière, en temps de paix ou au cours des deux guerres, vos compagnons d’Armes.

Entré à 20 ans à l’Ecole Polytechnique, c’était chez vous, je le sais, une tradition de famille, vous en êtes sorti en Juillet 1914, déjà fanatique de l’Artillerie. Et quelques jours plus tard, encore en uniforme de Polytechnicien, vous aviez déjà l’honneur de tirer le canon, non point sur un polygone, mais à la Bataille des Frontières, moins d’un mois après, à la Bataille de la Marne. Et dès la fin de 1914, vous aviez la fierté de commander une Batterie de 75; dès 1915 de recevoir, une des premières citations de la guerre.

Cette Batterie, vous l’avez commandée au feu pendant 3 ans sans interruption. Vous l’avez donc fortement marquée de votre personnalité, et quand en Juillet 1916 une nouvelle Citation à l’ordre de l’Armée, célébrait vos qualités d’Artilleur, tous vos hommes en étaient fiers avec vous.

A 25 ans, vous étiez déjà un Chef. Vous saviez comme le montre cette Citation, vous servir du magnifique outil de guerre que vous aviez forgé et vous ne reculiez devant rien pour en tirer le plus beau travail. Je lis dans votre dossier, par exemple qu’ayant eu à démolir un réseau barbelé, vous avez été (sans en demander l’autorisation à vos chefs, qui l’auraient refusée) reconnaître vous-même, sur place, quelques heures avant l’assaut, jusqu’à la première ligne ennemie pour vous assurer qu’il n’en restait plus trace; et vous avez eu la joie de voir, le 1er Juillet 1916, la Compagnie d’Infanterie qui avait réussie à passer par cette brèche, et parvenir sans perdre un seul homme jusqu’à ses objectifs. Un Artilleur d’Appui Direct ne demande pas d’autre récompense.

Je ne cite pas tant d’autres actions d’éclat dans tous les secteurs illustres de cette guerre de 1914-18, de cette guerre dont le chiffre des morts suffirait à faire comprendre aux jeunes générations combien elle fut terrible, même en comparaison de celle qui vient de finir. Je note seulement qu’en 1918 une 3ème citation célèbre cette fois vos qualités d’Officier d’État-major dans les moments critiques dont fut remplie cette année.

Parti Polytechnicien, vous reveniez Capitaine. Après 2 ans à l’Arsenal de Puteaux, stage indispensable pour faire un Artilleur complet, vous étiez nommé à Fontainebleau, qui fut votre garnison de prédilection. A l’Ecole d’Application, vous avez d’abord pendant 6 ans professé la TSF, alors presque à ses débuts. Puis après un intermède au MANS et à PARIS, au Cabinet du Ministre, vous receviez avec bonheur le commandement d’un Groupe d’Artilleurs à Cheval, de ces fameux Volants, une des grandes élites de l’Artillerie et vous en faisiez, dit votre dossier, une Unité de premier ordre.

Rappelé à l’Ecole d’Application pour y professer la Balistique (redoutable honneur) vous y réussissez de façon superbe, enseignant, dit le même document, la Balistique « avec une maîtrise et une clarté hautement appréciée des élèves eux-mêmes » et vous en rédigez un Cours, enrichi de travaux personnels, qui marque dans l’histoire de cette science.

Mais l’heure est venue, où, Lieutenant-Colonel, vous aspirez au but de tout Officier digne de ce nom : le Commandement d’un Régiment. C’est dans une autre élite de l’Artillerie, l’Artillerie de Montagne, la vraie, la muletière, que vous allez servir. Et dès votre arrivée à Grenoble, dès les premières Manœuvres de Haute Montagne, vos Chefs signalent -je cite- « que vous êtes merveilleusement adapté à la montagne »; tout comme naguère, dans l’Artillerie à Cheval, « que vous aviez toutes les qualités du chef dans cette arme »; tout comme dans votre professorat scientifique « que vous dominiez votre sujet et apportiez à votre enseignement la plus grande habilité »; c’est là une bien rare diversité d’aptitudes; et c’est pourquoi vos notes de 1938 vous désignaient comme un « Artilleur exceptionnellement complet et apte aux plus hautes fonctions dans son Arme »

Mais voici 1939. Vous formez de toutes pièces un de ces très beaux Régiments qu’on avait réservés à des chefs de grande classe, d’Artillerie lourde de montagne à tracteur tous terrains. Et jusqu’aux heures tragiques, vous allez le former, l’instruire, le modeler en vue de sa tâche.

En Mai 1940, vous recevez en outre le commandement de l’Artillerie de la Vallée de l’UBAYE. Plus de 100 pièces de tout calibre, placées de 1000 à 2000 mètres d’altitude, commandées et servies par 150 officiers et 4000 hommes, vont sous vos ordres barrer 60 kilomètres de frontière des Alpes. Attaquant comme le dira l’histoire, à 10 contre 1, l’ennemi ne put même atteindre vos lignes: il avait été écrasé par votre Artillerie et perdit 400 prisonniers sans en prendre un seul. Dans ce secteur il avait été tiré plus de coups de canon que de fusil; aussi une 4ème citation 25 ans jour pour jour après votre 1ère citation de 1915 (et, fait fort rare dans l’Armée des Alpes homologuée peu après) vint-elle célébrer ce haut fait d’armes.

Mais hélas, seul fut sauvé l’honneur, pour l’Armée des Alpes. Un calvaire restait à gravir et vous ne vous y êtes pas dérobé. Après avoir avec douleur, dissous ce beau Régiment, votre Régiment, car il n’a jamais eu d’autre Colonel que vous. Vous avez voulu servir encore, et dans les missions les plus pénibles : défendre dans une Commission d’Armistice dont vous étiez le chef, tout ce qui pouvait être défendu contre l’investigation et la rapacité des vainqueurs provisoires. Dans ce tout nouveau métier de diplomate, avec ses incidents tantôt homériques, tantôt affreusement tragiques vous avez révélé aussi des qualités hors ligne et remporté d’étonnants succès, pour le service de l’Armée Secrète.

Métier de diplomate, certes : mais où l’on jouait sa liberté et sa vie; et vous le saviez. Aussi est-ce sans étonnement que vous vîtes la furieuse « Gestapo», ayant décelé certains de vos actes de bon Français, s’emparer de vous, vous détenir pendant plus d’un an, et avec quelles menaces, dans ses camps de déportations de Compiègne, de Godesberg et d’Eisenberg. Mais là encore vous avez su malgré la tristesse d’un deuil cruel et récent, entretenir par tous les moyens la flamme du courage et de l’optimisme parmi vos camarades de déportation, qui ne pourront jamais l’oublier.

Et ce fut le retour, à la Libération. Aussitôt rétabli, vous avez voulu reprendre du service; et ce n’est qu’après vous avoir décerné les Étoiles si bien méritées et si bien placées, que l’Armée, obéissant à l’inéluctable loi de la limite d’âge, s’est vue obligée de se séparer de vous.

Belle carrière en vérité et si bien remplie : services d’État-major ; services techniques; instruction des officiers; mais surtout commandements de troupes pendant la première Guerre presque entière; commandement d’une Batterie pendant la deuxième, commandement d’un Régiment. Le jeune fanatique de l’Artillerie qui sortait de l’Ecole Polytechnique en Juillet 1914 ne pouvait certes pas rêver une plus belle carrière.

Mais ce que je veux surtout vous dire, après avoir accompli ma mission qui était de vous remercier au nom du Gouvernement et au nom de l’Armée, des éminents services rendus à la Patrie, ce que je veux surtout vous dire c’est qu’en vous adressant ces paroles je ne suis que l’interprète d’une foule d’Officiers qui pendant 35 ans ont servi sous vos ordres; soit pendant les deux Guerres, soit dans les commandements du temps de paix, soit dans les services techniques, soit dans les Ecoles d’Officiers; et surtout de ces innombrables anciens sous-lieutenants élèves auxquels vous avez enseigné, avec un tel succès, les sciences les plus primordiales de l’Artillerie et à qui vous avez fait comprendre que pour être un Artilleur complet et digne de ce nom, il faut cultiver et mettre en œuvre avec passion tous ses dons qu’ils soient intellectuels, physiques, ou moraux; qu’il faut se donner avec enthousiasme.

Au nom de tous, mon cher Général, merci. Général de CAHOUET

Ensuite, lecture de ses citations à l’ordre des Armées pendant les guerres de 14-18 et de 1940

I -A l’Ordre de la 61ème Division,le 28 Juin 1915 (Ordre N°84)

Etant observateur dans les tranchées le 15 Juin, a demandé à rester à ce poste pour l’attaque du 16. A dans des circonstances très difficiles (l’observatoire ayant été détruit) assuré personnellement l’observation et la liaison avec son capitaine commandant. Les fils téléphoniques ayant été coupés, a dû se rendre sous un bombardement violent au téléphone le plus voisin.

Signé: NIVELLE

II -A l’Ordre de la 6ème Armée,le 10 Juillet 1916(Ordre N°373)

Lors de l’attaque du 1er Juillet et pendant les journées qui l’ont précédée, a fait preuve du plus grand courage en réglant ses tirs de destruction du haut d’un arbre situé à proximité des premières lignes dans une zone violemment bombardée. A occupé cet observatoire pendant 6 jours consécutifs malgré le feu de l’ennemi.

Signé: FAYOLLE

III -A l’Ordre du 8ème Corps d’Armée,le 16 Novembre 1918 (Ordre N°352)

Officier de liaison d’un dévouement absolu et d’un courage éprouvé, dans maintes circonstances et notamment le 21 Juillet, les 20 et 30 Octobre 1918, s’est porté sous le feu jusqu’aux premières lignes, pour renseigner le Commandement sur la situation des éléments avancés, faisant preuve d’une belle crânerie et d’une intelligente initiative.

Signé: HELY d’OISSEL

IV -A l’Ordre de la Brigade,le 28 Juin 1940 (Ordre N°18 de la 64ème Division)

A, pendant les combats du 17 au 25 Juin 1940, brillamment commandé l’Artillerie de la Vallée de l’Ubaye, causant à l’ennemi de lourdes pertes et permettant à l’Infanterie de maintenir toutes ses positions.

Signé: de SAINT-VINCENT

En 1944 Le 3 Mai, Pierre BRESSE est arrêté par la Gestapo et Déporté

Acte de Déportation de Amédée Charles Pierre BRESSE

Vie privée de Amédée Charles Pierre BRESSE

Il se marie le 6 Avril 1920 avec Geneviève BRIERE à l’Eglise de Saint-Sulpice PARIS.

Ils n’ont pas eu d’enfants.

Malheureusement, Geneviève BRIERE est victime de la tuberculose et décède à 42 ans le 8 Juillet 1941à La Tronche (38).

Que s’est-il passé pour Pierre BRESSE après sa déportation ?

En 1945, le 13 Mai, il est rentré en France.

Après 3 heures d’avion arrivé au Bourget, puis l’Hôtel Lutetia, visite médicale et rue de l’Odéon. Pierre passe quelques jours de repos, dont il avait besoin, rue de l’Odéon.

Puis le 15 Juin, il s’installe 74 Boulevard Montparnasse, dans un appartement qui par une chance inespérée est libéré depuis quelques jours par la mort d’un vieux médecin et que ses beaux-parents ont pu lui réserver.

Pierre est content de revoir ses meubles et ses papiers qu’il n’avait pas vu depuis 4 ans, mais ce n’est hélas, en rien comparable à ses installations d’autrefois.

[Jean François BRESSE] J’ai le souvenir d’avoir été dans cet appartement, en Juillet 1965, alors qu’il était occupé aussi par la famille de sa sœur Suzanne et de Jean MARS.

Le 1er Septembre, après avoir bataillé avec le ministre il a été rappelé à l’Activité et nommé à Rennes. L’appartement restait vide, en ces temps de réquisition c’était très imprudent, Pierre fit donc occuper la moitié par les filles d’un de ses camarades de Fontainebleau, qui était d’ailleurs sous ses ordres à Rennes.

A Rennes, il est logé chez un instituteur en retraite près de la gare. C’est propre et neuf, mais glacial. Pierre vient à Paris tous les 8 ou 15 jours.

Et le 23 Février 1946, il dépose pour la dernière fois l’Uniforme d’Artilleur qu’il a porté depuis 35 ans.

Pierre BRESSE passera les derniers jours de sa vie au Château du Val à Saint Germain en Laye où il décédera, le 11 Juin 1989, à 98 ans.

En 1927, une partie du parc est lotie et le reste du domaine, ramené à 3,5 hectares, est donné à la Société d’Entraide des Membres de la Légion d’Honneur. Le château devient une résidence pour les membres de la Légion d’Honneur.

Photos de Pierre BRESSE

Propriétés de la famille de Pierre BRESSE

Maison de FONTAINEBLEAU au N°56 RUE Saint Merry

Elle a été achetée en 1878 par les arrière-grands-parents GOUGET-DESFONTAINES (grands-parents de Gabrielle BELLOM, épouse de Marcel) pour y prendre leur retraite pas trop loin de Paris et de leurs enfants.

Ils avaient connu FONTAINEBLEAU lors du séjour des grands-parents de Pierre BRESSE, avant 1870 (rue Royale, où était née sa mère).

Elle n’était pas neuve, datant de 1840 environ, Auparavant s’élevait là la Poste aux lettres: c’est ce qu’on voit sur un plan Louis-Philippe.

Ses grands-parents vers 1885 firent faire des travaux par M. BOITTE, architecte du château: la tourelle des cabinets et la terrasse qui fut ensuite couverte d’une véranda. Celle-ci assombrissait le rez-de-chaussée; on réunit en baie les 2 fenêtres du salon, et on mit au fond de celui-ci une grande glace.

La maison fut dans sa splendeur vers 1900 : très bien entretenue, chauffée, une cour remplie de fleurs sur gradins.

Cette maison a vu bien des événements de famille, son arrière-grand-père y est mort. Son grand-père aussi, dans la grande chambre où Pierre l’avait embrassé la veille. Son père y est mort dans ses bras, dans cette même chambre encore.

Sa mère y est restée jusqu’à l’avant-veille de sa mort.

Pierre y a passé, ainsi que Suzanne, sa nuit de noce. Jacques MARS y est né… et 5 générations l’ont habité plus ou moins longtemps.

Suite au décès de sa grand-mère Mathilde BELLOM (née GOUGET-DESFONTAINES) morte en 1915, à la demande de Pierre, ses parents gardèrent la maison.

Après la Guerre, Pierre revint, marié, habiter la maison de 1921 à 1927. En 1927 Pierre partit pour Le Mans.

Après la mort de son père en 1934, sa mère continuait d’habiter là. Depuis 1930 et jusqu’en 1938, Pierre était revenu à Fontainebleau ; puis il partit pour la Tronche (commune située dans la proche périphérie de Grenoble).

Puis ce fut la Guerre, l’Invasion. Sa mère était à Paris quand les Allemands occupèrent la maison, la saccagèrent pas mal, et volèrent quelques objets. Elle y revint peu après et usa ses dernières semaines à réparer les dégâts.

La maison, très logeable : 13 Chambres, dont 4 grandes à 2 fenêtres, Salle à manger, 2 Salons … et 5 WC, quoique bourrée de meubles d’une façon incroyable, pouvait nous recevoir nombreux.

La nouvelle génération a connu cette maison à son déclin, bien délabrée mais pleine de souvenirs.

Pierre espère qu’ils garderont son souvenir, comme d’une chère vieille chose et comme du cadre de vie de leurs grands-parents à la fin de leur existence.

C’est près de là, au cimetière de Fontainebleau que reposent les parents, deux des grands-parents, deux des arrière-grands-parents de Pierre BRESSE.

Tous étaient très attachés à cette vieille maison. Elle a été vendue depuis.

Maison de Fontainebleau. Été 1909, les frères et sœurs de Pierre : Germaine, Jacques, Madeleine

Propriétés en Touraine

Les arrière-grands-parents de Pierre BRESSE, parents de Pauline RAY, épouse de JAC BRESSE, ont acheté en 1849 aux Maillé de la Tour Landry, Forgeais avec sa ferme et la Bigotière et la Chevronière.

Puis de temps en temps, ils achètent de petits lopins pour s’agrandir. La maison de Forgeais était en partie une ancienne maison forte (murs énormes et puits dans la cuisine, elle était faite pour soutenir un siège)

Dès le début ses arrière-grands-parents y passaient près de 6 mois par an. Ils s’occupaient eux-mêmes de l’exploitation de la ferme et des bois.

Le père de Pierre BRESSE, Charles François Marcel BRESSE et ses cousins y passaient toutes leurs vacances.

Pierre BRESSE y a surtout connu sa grand-mère BRESSE (née Pauline RAY) et son grand-oncle Eugène RAY, son frère, si vivant et si gai. Pierre jouait avec les chiens, allait à la pêche à la ligne ou à l’écrevisse dans la rivière, il faisait des promenades en charrette avec un petit cheval qu’il conduisait.

En 1911, à la mort de son grand-oncle, la maison et la ferme de Forgeais, qui étaient sa part, furent vendues. Mais sa grand-mère restait propriétaire des fermes, la Bigotière, la Chevronière, le Moulin Paquet et de divers bois qui entourent ces fermes.

Pierre Bresse a gardé cette propriété à la mort de son père en 1934.

Tous les ans (sauf pendant la Guerre), il y allait 2 fois. En été jusqu’en 39, c’était en auto avec Geneviève (son épouse) pour lui faire connaître le pays et ses habitants, fermiers ou voisins.

Elle s’y est beaucoup plu, et y a été admirablement reçue. Parfois, leur passage au pays était marqué d’un petit événement : baptême dans une ferme, bénédiction d’une Croix qu’il avait fait rétablir, etc…

Dessin au fusain de la maison de Forgeais. Il a été réalisé vers la fin de la guerre 39/45 par un réfugié que les parents du propriétaire actuel, avaient temporairement hébergé. Il représente donc la maison du temps où Pierre BRESSE l’a connu.

Du nouveau pour Jacques Antoine Charles (JAC) BRESSE qui a son nom sur la Tour Eiffel

Cet article fait suite à l’article qui a déjà été publié sur le site de la Famille BRESSE pour JAC BRESSE et aussi sur l’article paru dans Wikipédia sur JAC BRESSE.

En Juin 2020, j’ai été contacté par un professeur d’hydraulique émérite de l’École polytechnique fédérale de Zurich, Professeur Willi Hager qui a proposé une publication dans le journal américain Journal of Hydraulic Engineering. Cette publication est en anglais. Elle est en cours de relecture.

Ce Professeur connait le nom de BRESSE depuis ses études. JAC BRESSE a fait, il est vrai, un des livres d’hydraulique des plus importants, qui est même aujourd’hui encore actuel. En effet, son livre de Mécanique Appliquée sur la partie « Hydraulique », est encore disponible sur Internet.

A l’époque, JAC BRESSE est surtout reconnu pour ses travaux sur la flexion des poutres et arcs, domaine dans lequel il est l’un des contributeurs majeurs avec Barré de Saint-Venant. Tous deux développent leurs travaux à partir du travail d’Henri Navier. Il systématise le travail autour des arches et dresse un tableau de tous les cas particuliers.

Les déformations sont obtenues par sommation (intégration) des déformations élémentaires des petits tronçons de poutre. Elles permettent de calculer les déplacements des poutres sous l’effet du chargement. Elles servent pour le calcul des ponts routiers ou de chemin de fer. Ces équations sont dites « Equations de BRESSE » ou « Equations de NAVIER-BRESSE ».

Il se fait remarquer en 1848 en publiant dans les Annales des Ponts et Chaussées un article intitulé : Études théoriques sur la résistance des arcs employés dans les ponts en fonte ou en bois

Il était décédé lorsque Gustave Eiffel a construit sa Tour, mais celui-ci a voulu lui rendre hommage en mettant son nom au niveau du premier étage, avec d’autres savants (mathématiciens, physiciens, chimistes…) beaucoup plus connus comme Ampère, Lavoisier, Laplace, Chaptal, Gay-Lussac, Becquerel, Coriolis, Coulomb, Foucault….

Plus tard, il a fait des recherches hydrauliques, en particulier sur la surface libre des cours d’eau. Ceux-là ont été couramment utilisés dans les constructions de barrages, en particulier pour calculer d’avance comment ils modifieront le cours d’eau en amont du barrage.

Dans son cours de Mécanique appliquée de 1860, il y a deux parties :

La partie 1 traite de la résistance des matériaux et de la stabilité des structures

La partie 2 traite de l’hydraulique

Ce cours a au départ été réalisé pour les étudiants de l’École impériale des Ponts et Chaussées de Paris.

Le Professeur Willi Hager a fait une analyse détaillée de la partie 2 sur l’hydraulique.

Le livre est subdivisé en sept chapitres :

  • Chapitre I : Hydrostatique et hydrodynamique
  • Chapitre II : Écoulement permanent par orifice
  • Chapitre III : Écoulement permanent dans les tuyaux
  • Chapitre IV : Flux régulier dans les canaux découverts
  • Chapitre V : Flux de gaz
  • Chapitre VI : Pression réciproque des fluides et des solides pendant leur mouvement
  • Chapitre VII : Machines et pompes hydrauliques

Ses Conclusions

Le livre Hydraulique de JAC BRESSE (1860) a considérablement enrichi les ouvrages similaires alors disponibles.

Ses caractéristiques exceptionnelles sont :

  • Présentation simple d’un sujet
  • Utilisation d’un langage simple attirant ainsi les étudiants et les praticiens
  • Présentation de croquis pour détailler les explications textuelles
  • Exemples pour appliquer les connaissances
  • De courts croquis historiques pour résumer les informations
  • Connaissances analytiques simples requises pour le lecteur

Comme inconvénients du livre, on peut dire :

  • Les flux instables sont complètement absents
  • Les références ne sont pas systématiquement incluses
  • Les croquis extraits de photographies expliquant les caractéristiques du flux sont absents
  • Les résumés de certaines sections ne sont pas systématiquement disponibles.

Correspondance entre deux scientifiques à propos des travaux de JAC BRESSE sur l’hydraulique

Le Professeur Willi Hager a passé en 2015 un congé sabbatique à Paris, où il a pu accéder la Bibliothèque de l’Institut de France. Là, on conserve un total de 600 lettres avec presque 2000 pages, d’où il y a entre autres des lettres sur JAC BRESSE. Il a étudié une importante correspondance entre Adhémar Barré de Saint-Venant (dSV, 1797-1886) et Joseph Boussinesq (JB, 1842-1929), deux grands scientifiques de la fin du XIXe siècle, sur les travaux de JAC BRESSE.

En outre, des questions de tous les jours sont traitées comme les affaires familiales, les mariages, la matière pédagogique, mais il y a aussi une grande partie sur des sujets d’éthique, de philosophie des sciences, de religion et de politique, y compris l’époque de la guerre franco-prussienne en 1870 / 71 avec l’implication de deux fils de dSV.

Election de JAC BRESSE à l’Académie des Sciences

Le Professeur Willi Hager fait une analyse détaillée de l’élection de JAC BRESSE à l’Académie des Sciences à partir des correspondances archivées.

Adhémar Barré de Saint-Venant (dSV) préside la Section de Mécanique de l’Académie des Sciences à partir de 1868. Dans les années 1870, dSV a voulu faire élire Joseph Boussinesq (JB) à l’Académie. dSV était le tuteur de Joseph Boussinesq (JB) depuis près de 20 ans, JB était né en 1842 et était très jeune à l’époque (moins de 30 ans). dSV pensait aussi à Henri Tresca, professeur au Conservatoire National des Arts et Métiers de Paris et ensuite à JAC BRESSE.

Henri Tresca, a été élu en 1872 et JAC BRESSE le 31 mai 1880, en remplacement du général Morin (Arthur Jules Morin 1795-1880, ingénieur civil français »)

Joseph Boussinesq a été élu en 1886, à l’âge de 44 ans, en remplacement de Adhémar Barré de Saint-Venant décédé.

Le fait que JAC BRESSE a été élu à l’Académie n’était guère dû à ses recherches exceptionnelles, mais plutôt à sa collégialité et à son entrée dans les associations d’ingénieurs françaises.

Les ouvrages sur la résistance des matériaux et la stabilité des structures d’une part, et sur l’hydraulique d’autre part, sont bien entendu d’une importance particulière.

En effet, JAC BRESSE reçoit en 1874 le Prix Poncelet, prix scientifique attribué par l’Académie des sciences.

Il est aussi fait chevalier de la Légion d’honneur en 1880

Biographie de JAC BRESSE

Nous avions déjà évoqué la biographie de JAC BRESSE dans notre premier article

En 1856, il se marie avec Pauline RAY, qui a 20 ans. Ils n’auront qu’un seul enfant, Charles François Marcel BRESSE (1857-1934), qui est lui-même devenu Inspecteur Général des Ponts et Chaussées.

Le 8 Mai 1883, il s’alite, atteint d’une érysipèle (infection cutanée inflammatoire). Il meurt le 22 Mai 1883, âgé de 60 ans.

Lors de ses obsèques, des discours ont été prononcés par François Tarbé de Saint-Hardouin, directeur de l’Ecole des Ponts et Chaussées, Charles Lefébure de Fourcy, Inspecteur Général des Ponts et Chaussées, Édouard Phillips, inspecteur général des mines, membre de l’Académie des Sciences, Ernest Mercadier, directeur des études à l’école polytechnique. On peut télécharger les discours qui font partie de « Mémoires et documents relatifs à l’art des constructions et au service de l’ingénieur, 1883, 1re semestre, p. 650-659 » https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4085390/f643.item.r=.zoom

Discours d’Édouard Phillips

« BRESSE est né à Vienne (Isère) le 9 octobre 1822. Reçu à l’Ecole Polytechnique en 1841, il rejoint en 1843 le Corps des Ponts et Chaussées, dont il conquit successivement tous les grades jusqu’à celui d’Inspecteur Général de deuxième classe, conféré à lui le 16 juillet 1881.

Voici les fonctions qu’il a assumées au cours de sa carrière qui témoignent de sa courageuse et constante persévérance. En 1848, peu de temps après avoir quitté l’école des Ponts et Chaussées, il fut nommé maître adjoint de mécanique appliquée à l’école. Puis, à partir de 1853, il fut intérimaire Maître de conférences ; et en 1855, il fut nommé professeur titulaire du même cours. M. BRESSE n’avait alors que trente-trois ans et a pu élever son niveau d’enseignement à une grande hauteur. Il a occupé ce fauteuil jusqu’à la fin, c’est-à-dire pendant vingt-huit ans.

«En 1851, à l’âge de vingt-neuf ans, il est nommé maître assistant du cours de mécanique et machines à l’Ecole polytechnique. Puis, en 1863, il devient examinateur d’étudiants sur cette branche de la science, et enfin, en 1879, professeur du même cours. On voit ainsi que, pendant de nombreuses années, notre cher et feu Frère a supporté un très lourd fardeau par ses fonctions simultanées dans les deux écoles importantes auxquelles il était attaché. Pourtant, il n’a jamais cédé sous un tel travail et a toujours rempli sa tâche de la manière la plus méritoire.

«Il a même trouvé le temps de publier son cours à l’École des Ponts et Chaussées et a ainsi produit un livre en plusieurs volumes, qui est un modèle de clarté et de science, dans lequel il a résolu un certain nombre de problèmes nouveaux et importants. Ainsi, ce traité n’est pas seulement classique en France, mais aussi encore répandu à l’étranger, et est souvent consulté avec succès par les ingénieurs et les scientifiques. «Enfin, M. BRESSE a reçu l’honneur suprême auquel un homme de son mérite peut aspirer. Le 31 mai 1880, il est élu membre de l’Académie des sciences de la section mécanique, en remplacement du général Morin (Jules Morin 1795-1889, ingénieur civil français»). Il ne semble pas que, devant cette tombe encore ouverte, on puisse entrer dans le détail de ses titres scientifiques qui lui ont valu ce couronnement de sa carrière. Nous ne pouvons qu’énoncer l’essence et mettre en évidence les caractéristiques les plus importantes. »

« En terminant, j’ajouterais qu’en lui les qualités morales de l’homme étaient à la hauteur de la valeur du savant. Tous ceux qui l’approchaient connaissaient sa simplicité, sa droiture, sa parfaite honorabilité et sa conscience scrupuleuse dans l’accomplissement de ses devoirs. A ceux qui ont l’honneur, Messieurs, de vous parler et qui ont été unis à M. BRESSE par les liens d’une vieille amitié, remontant à l’époque où nous étions ensemble à l’Ecole Polytechnique.

«Sa veuve si cruellement éprouvée, son fils qui marche dignement sur ses traces dans cette belle carrière des Ponts et des Chaussées, a eu, dans leur profonde douleur, la suprême consolation de le voir mourir dans l’esprit chrétien que nous l’avons connu. Que les sympathies de l’Académie leur apportent aussi du soulagement et de la démission. Au revoir, cher frère et ami. Au revoir ! »

Discours d’Ernest Mercadier

« Professeur, il était avant tout soigneux, clair et précis. Respectueux de lui-même et de son auditoire, il ne lui apportait jamais que des choses étudiées, muries, approfondies. Il ne laissait rien à l’imprévu, et après avoir adopté un ensemble, il en perfectionnait sans cesse les détails. Il était un homme consciencieux, un homme du devoir. Il en avait le sentiment profond, et l’accomplissait simplement. C’est ainsi qu’il a passé plus de trente ans parmi ses collègues, aimé de la plupart, estimé de tous. »

Mon grand-père : Louis François, dit Francis, BRESSE (2 ème partie)

Quel a été son rôle sur la propriété et la maison de Saint Marcel ?

La propriété s’est agrandie : mon grand-père a acquis des terrains qui étaient sur le plateau au-dessus de la propriété des Lesueur, industriels de Vienne. La maison s’est agrandie pour atteindre sa situation actuelle.

Vers 1894, au moment de la naissance de mon père, le 2 ème étage a été surélevé, et on a créé le 3 ème étage avec des petits clochetons. On a créé des chambres au 2 ème étage.

Vers 1908, il y a eu l’aménagement du rez-de-chaussée actuel, du 2 ème dont une partie était restée en grenier et des chambres au 3 ème.

Vers 1924, création de la salle du billard au 1 er étage, création d’une montée d’escalier du 1 er au 2 ème par la salle du billard. Le 1er étage avait un accès par l’extérieur et même un accès par le chemin de l’Octroi, indépendant.

C’est cette partie qui a été ensuite coupée en deux, lors de la succession de mon grand-père en 1945. Cela faisait 2 logements indépendants.

C’est mon grand-père qui a amené toutes les commodités, comme le chauffage central, dont la chaudière était située au rez-de-chaussée, une cuisine toute équipée avec des lumières qui s’allumaient pour les domestiques si quelqu’un appelait depuis une chambre. Il y avait une buanderie au niveau du logement à l’étage. Il y avait un grand garage, donnant sur le chemin de l’Octroi. Il y avait dans ce garage, un pressoir et une cuve pour faire le vin. Il y avait un cellier avec des tonneaux pour stocker le vin. Il y avait aussi des endroits de stockage du charbon et du bois, pour la cuisine et la chaudière. L’entrée principale par le chemin de l’Octroi était faite avec un décor en ciment, en forme de grotte, typique des années 1900, avec une véritable amphore romaine.

Mon arrière-grand-père et mon grand-père avaient réalisé tout l’aménagement extérieur du jardin d’agrément : la grande allée située devant la maison, avec une terrasse extérieure, des balustrades typiques de l’époque. Il y avait un immense érable sycomore qui faisait beaucoup d’ombre, pour pouvoir manger dessous.

Partout dans le jardin, il y avait des lieux privilégiés, avec un terrain pour jouer à la boule lyonnaise, des abris décoratifs, avec une armature en fer. Il y a eu aussi des plantations d’arbres, comme les platanes dans l’allée principale, des pins et des sapins, et même un sequoia.

Allée principale de la maison de Saint Marcel, avec le sycomore. Crédit Photo JF BRESSE

L’alimentation en eau

Comme toutes les propriétés de l’époque, il n’y avait pas l’eau de ville apportée par la commune. Elle n’est arrivée que dans les années 1950. La propriété était alimentée par des puits situés sur la propriété et surtout par une source privative qui était située vers Jardin. Il y avait une canalisation qui amenait cette eau jusqu’à la propriété. Elle suivait la route départementale, puis passait en dessous pour alimenter la maison et allait, car il y avait du débit et de la pression jusqu’à un bassin qui avait été creusé sur le plateau, comme trop-plein. Ce bassin avait à peu près 15 mètres de diamètre et une profondeur de 2 m, au plus profond. Il a beaucoup servi pour l’arrosage des cultures et du jardin. Ce bassin a aussi servi de piscine, l’été. Quand, il y a eu l’eau de ville, il y avait un système qui permettait de basculer d’une eau à l’autre.

Bassin du trop plein de la source qui alimente la maison. Crédit photo JF BRESSE

Quelles étaient les cultures ?

Il y avait une ferme sur la propriété avec une famille de paysans. Du temps de mes grands-parents, la propriété était pour l’essentiel de la vigne. C’est pour cela que le garage était équipé pour le vin.

Pour plus de détails sur la propriété et la maison de Saint Marcel, voir l’article précédent.

Une de ses passions, les randonnées en montagne

Il allait, en particulier avec un guide de montagne très connu à son époque, Pierre Gaspard, dit « père Gaspard », né le 27 mars 1834 à Saint-Christophe-en-Oisans (département de l’Isère, France) et mort le 16 janvier 1915 dans ce même village, est un alpiniste français. Il réalise la première ascension de la Meije (massif des Écrins, Alpes françaises) le 16 août 1877 avec son fils et Emmanuel Boileau de Castelnau ; ascension suivant l’arête du promontoire, qui deviendra la voie « normale ».

Voilà ce qu’en dit Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Gaspard

Lettre écrite par Pierre Gaspard, à mon grand-père, qui lui propose de venir faire une course, avec lui, en Octobre 1898. Pour voir l’image en grand, cliquez droit et faites « ouvrir dans un nouvel onglet »

Où était situé son office d’avoué, qui a pris la suite ?

Papier à en-tête de l’office

D’après les courriers qu’il a envoyé jusqu’à la fin de sa vie, c’est 12 boulevard de la République à Vienne.

Coïncidence : nous habitons actuellement aussi 12 boulevard de la République, à Fontenay aux Roses.

Qui a pris la suite : André JALLES, puis ensuite Charles FRECON et SEGUIN qui se sont occupés des successions de la famille BRESSE.

Que s’est-il passé pendant la guerre de 14-18 ?

Comme nous l’avons vu précédemment, mon grand-père s’est beaucoup impliqué sur la vie de la commune, pour les œuvres au secours aux militaires et aux victimes. Il avait organisé le foyer du Soldat et il était le Président de la Fédération des œuvres d’entraide. Il avait 54 ans en 1914.

Que s’est-il passé pour ses enfants ?

Françoise (1887-1860), a épousé le 19 décembre 1911 Paul SAUTREAUX (1885-1928), médecin.
Ils avaient déjà une première fille, Renée, née le 16 Mars 1913 qui est devenue religieuse, au Carmel de Lyon. Ils eurent aussi une 2 ème fille, Henriette, née le 1er Février 1914 qui est décédée en 1917.
Paul SAUTREAUX a été mobilisé, en tant que médecin. Il est d’abord parti aux Dardanelles, puis sur le front en France. Mon père l’a rencontré (cité dans ses mémoires). Ma tante Françoise a du revenir à la maison de Saint Marcel pendant la guerre.

Ma tante Françoise, avec sa fille Renée, à Saint Marcel. Crédit Photo Paul BRESSE

Henri-Octave (1888-1915), était ingénieur des Mines, en 1911. Il a fait son service militaire dans l’Artillerie, entre le 1er Octobre 1911 et le 1 er Octobre 1913. Il commençait à travailler. Il était fiancé.
Il a été mobilisé, lieutenant au 1er Régiment d’Artillerie Lourde, responsable d’un canon à courte distance des lignes de front. Il a été tué le 12 Mai 1915, par un éclat d’obus, au Mont Saint Eloi, où il est enterré.

Henri BRESSE, lieutenant au front de la guerre

Louise-Madeleine, dite Madeleine (1889-1981) a épousé Pierre GARDON (1884-1979) en 1913 qui était Juge de Paix. Ils n’ont pas eu d’enfants.
Pierre qui avait 30 ans en 1914, n’a pas été mobilisé, compte-tenu de sa constitution.

Madeleine BRESSE et Pierre GARDON en 1913. Crédit Photo Paul BRESSE

Paul-Eugène (1891-1973), était handicapé par de la surdité. Il a été réformé.
Un hôpital militaire a été créé à Vienne, et Paul est devenu infirmier ou aide-soignant pendant la guerre.

Paul BRESSE, en haut à droite, à l’hôpital militaire. Crédit photo Paul BRESSE

Jean Louis Félix Gabriel (1894-1982) mon père, a passé le concours de Saint Cyr en 1914, mais n’a pas été admis.
Il est parti comme simple soldat à la guerre le 3 Septembre 1914, avec le 99 ème régiment d’infanterie. Il est devenu caporal, le 17 Mai 1915.

Jean BRESSE, caporal en 1915. Crédit photo Paul BRESSE

Comment se fait-il que le caveau de la famille BRESSE à Vienne a été partagé avec la famille GUY ?

Jusqu’à mon arrière-grand-père, Jean Louis Gustave, les inhumations se faisaient à Artas.

Le décès de mon oncle, Henri BRESSE, le 12 mai 1915 pendant la guerre de 14-18 a pris de court, mon grand-père. Mon oncle a été enterré dans un cimetière militaire, au Mont-Saint-Éloi, 62589, Pas de Calais, mais mon grand-père a voulu commémorer son décès par un caveau avec une sculpture avec son effigie.

Comme, il n’y avait sans doute pas de caveau disponible au cimetière de Vienne, à cette époque, mon grand-père s’est entendu avec Mr Victor GUY, habitant 22 rue du Musée, capitaine de vaisseau, pour partager un caveau. Ce fut donc le caveau famille GUY/ Francis BRESSE.

Mon grand-père a fait mettre un monument funéraire avec le portrait de mon oncle Henri.

Caveau Famille GUY et Francis BRESSE . Crédit photo JF BRESSE

Le caveau tel qu’il a été pris en photo en 2016, avec le monument funéraire à l’effigie de Henri BRESSE

Dans ce caveau ont été également enterrés :
– Marie-Henriette SAUTREAUX, 2 ème fille de ma tante Françoise, en 1917
– Francis BRESSE, en 1941
– Emma BERTINI, en 1950
– Madeleine SEVE, en 1943
– Jean Louis BRESSE, mon père, en 1982

Correspondances de mon grand-père

Lettre de mon grand-père à mon père, le 21 Juin 1931

Mon père avait eu une opération pour une péritonite, au Val de Grace, mais qui a été longue à se remettre.

Lettre de mon grand-père à mon père, du 11 Juillet 1940, en période d’occupation allemande, pour que mon oncle Paul puisse se rendre au Val André, en Bretagne, depuis Paris.

A cette époque, on ne savait pas comment joindre quelqu’un autrement que par un courrier.

Autres photos de mon grand-père

A gauche, vers 1910 (50 ans). A droite, près de 1930, à 70 ans.

Quelques souvenirs de mon grand-père, que j’ai eu par mon père

Souvenirs liés aux repas de mon grand-père à Saint Marcel
Comme, mon grand-père avait beaucoup de relations et d’amis, comme Jules RONJAT, un linguiste français, des membres de la bourgeoisie de Vienne. Ces participants avaient des origines paysannes. Un jour, à la fin du repas, qui devait être très copieux, ma grand-mère avait proposé du thé, plutôt que du café. Quelle n’a pas été la réaction des participants : « de la tisane, non merci »

Souvenirs de l’avant la guerre de 40 -45
Mon père était dans l’armée et suivait ce qui se passait en Allemagne dans les années 30. Il écoutait, en particulier les radios allemandes. Il entendait les discours d’Hitler, les défilés militaires. Il savait que la guerre avec l’Allemagne était inéluctable. Lorsqu’il venait à Vienne et discutait avec mon grand-père, celui-ci ne s’inquiétait pas, car il y avait eu les accords de Munich, en 1938, pour «éviter la guerre», qui ont permis aux allemands d’annexer les Sudètes, après l’Anchluss avec l’Autriche. On connait la suite.

La santé de mon grand-père
Je ne sais pas de quoi est décédé mon grand-père, car cela a été assez subit; peut-être une crise cardiaque ou cérébrale.
Mon père m’a dit qu’il avait qu’une hantise, c’était d’avoir la prostate.
Son problème récurent était son intestin. Son intestin était ballonné en permanence. Il disait : « si mon intestin pouvait y avoir un robinet pour évacuer les gaz, cela me soulagerait« 
Ces problèmes d’intestin, mon père les a eu aussi et moi également depuis l’âge de 40 ans.

Souvenir lié à mon départ pour un an au Canada
Lorsque j’annoncé à mon père, en 1981, que nous allions partir pour un an au Canada, cela lui a rappelé un souvenir. Mon grand-père avait eu un clerc d’avoué qui un jour, lui a annoncé son départ au Canada. Cela était assez peu fréquent à l’époque

Mon grand-père : Louis François, dit Francis BRESSE (1 ère partie)

Louis François, dit Francis BRESSE a été le 3 ème enfant et seul fils de Jean Louis Gustave BRESSE

Il a eu une sœur ainée, Louise BRESSE (1855-1625) a épousé Louis LACOMBE qui est devenu notaire à Artas

La famille LACOMBE est restée très impliquée à Artas, car le fils Charles a été notaire, Juge de Paix, Maire d’Artas (1919-1935)

Sa deuxième sœur, Isabelle Françoise Marguerite BRESSE (1859-1900) a été religieuse et est décédée à Montélimar, à 41 ans.

Louis François, dit Francis BRESSE est né le 26 décembre 1860 (mercredi) à Vienne (Isère)

Quelle a été sa jeunesse ?

Nous n’avons pas tellement d’informations sur sa jeunesse. On sait juste qu’il a du faire ses études au Collège Ponsard qui est un collège public venant d’un collège de jésuites, créé en 1622.

Sur cette photo de la classe du baccalauréat, Francis BRESSE est sur le rang du haut, le deuxième en partant de la droite. A cette époque, très peu d’élèves passait le baccalauréat ; les élèves sont bien habillés et certains sont même en uniforme avec un képi.

Il a sans doute poursuivi ses études à la faculté de droit de Lyon. Il avait la licence de droit.

Quand est-ce qu’il a pris la suite de son père comme avoué ?

Gustave BRESSE est décédé le 5 Mai 1884, à 64 ans, Francis avait 23 ans et demi. Il a pu alors prendre la suite de son père, comme avoué.

Quel a été son mariage ?

Il s’est marié le 14 Juin 1886 avec Emma, Octavie, Julie BERTIN, dit BERTINI. Elle est née le 8 Novembre 1861, à La Tronche (Isère) près de Grenoble.

Emma BERTINI et Francis BRESSE au moment de leur mariage

Emma, Octavie, Julie BERTIN, dit BERTINI était la fille de Henri Gabriel BERTIN, et de Julie Félicie BUISSON. Ils ont eu 2 enfants, avec un fils Charles Henri, né en 1856 et décédé en 1938.

Henri Gabriel BERTIN était le fils de Henri Jérôme BERTIN  dit BERTNI, compositeur de musique, connu aussi pour sa méthode de piano. Voici ce qu’en dit Wikipédia : https://en.wikipedia.org/wiki/Henri_Bertini

Pourquoi leur mariage a fait l’objet d’un contrat, signé le 30 Mai 1886 ?

Le régime est celui de la communauté réduite aux « acquêts ». Les « acquêts » sont des biens meubles ou des biens immeubles qui, à l’exception de ceux acquis par succession, donation ou legs, lesquels restent des biens propres, sont entrés dans l’indivision du chef de l’un de l’autre ou des deux époux durant le mariage.

Dans le cas de mon grand-père, il s’agit surtout de l’office d’avoué, obtenu par un décret du Président de la République, pour un montant de 18 000 Francs, un cautionnement de 2 600 Francs, le mobilier de l’étude de 2000 Francs et une assurance vie de 10 000 Francs, différents meubles et bijoux (3 000 Francs) et un vestiaire de 800 Francs, soit un total de 36 400 Francs.

Pour ma grand-mère, suite au décès de son grand-père, Henri Jérôme BERTINI, en 1876, du mobilier, de l’argenterie, vaisselle, et surtout le piano Erard de son grand-père (qui est resté à la maison Saint Marcel jusqu’au règlement de sa succession en 1950), d’un montant de 3 500 Francs, d’un trousseau de ligne de 2 500 Francs, de différentes pensions de rente, de 600 /an et  de différentes obligations et actions. Elle a donc aussi hérité de biens de son père, Henri Gabriel BERTIN, décédé en 1873.

Quelle a été sa descendance ?

Pour voir l’image en grand, cliquez droit et faites « ouvrir dans un nouvel onglet »

Ils ont eu 6 enfants, dont une fille, Marie Isabelle, décédée à 5 mois.

Françoise (1887-1860), qui a épousé Paul SAUTREAUX (1885-1928), médecin

Henri-Octave (1888-1915), ingénieur des Mines, qui a été tué pendant la guerre de 14-18

Louise-Madeleine, dite Madeleine (1889-1981) qui a épousé Pierre GARDON (1884-1979) Juge de Paix

Paul-Eugène (1891-1973) architecte qui a épousé Antoinette Marie ODIER-MECKLING (1915-1983)

Jean Louis Félix Gabriel (1894-1982) mon père qui a épousé Madeleine Marie SEVE (1903-1943), puis Suzanne Elisabeth HENRY (1911- 2000), ma mère.

Les 5 enfants, avec de gauche à droite : Françoise, Jean, Paul, Henri, Madeleine. Photo colorisée par Jean-Claude FINAND
Mon grand-père, avec les 5 enfants : de gauche à droite : Paul, Jean, Françoise, Emma BERTINI, Madeleine, Henri, Antoinette BRUNET, sa mère, mon grand-père. (photo prise vers 1895)

Qu’est-ce qui a fait qu’il a entamé une carrière politique ?

De la même façon que son père qui était avoué est devenu maire d’Artas, il devenu conseiller municipal de Vienne en 1900, puis maire en 1902, comme d’autres notaires/avoués.

Il a été élu le 21 Juin 1902. Il a démissionné de son mandat de maire, en 1906, car il ne supportait plus le fonctionnement du Conseil Municipal. Il a été remplacé par Joseph BRENIER, qui est resté Maire jusqu’en 1919. Il est devenu député en 1910, et c’est lui qui était Maire pendant la guerre de 14-18.

Francis BRESSE a été élu Conseiller Général au Département de l’Isère, en 1910 jusqu’en 1928. Il était au Parti Radical Socialiste.

Contrairement à beaucoup d’autres maires, il n’a pas son nom de rue à Vienne, comme Ronjat, Miremont, Riondet, Mermet, Faugier, Brillier, Brenier, Pajot, Hussel.

Parmi ses amis, un ancien maire, Jules RONJAT, un linguiste français, docteur ès Lettres, spécialiste de la langue d’oc : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Ronjat

Selon le Journal de Vienne : « Il était de ceux qui jouissent de la considération générale pour l’effort qu’ils ont apporté aux intérêts collectifs régissant les citoyens d’une même cité »

Quel a été son rôle en tant que Maire et Conseiller Général ?

Son rôle pendant la guerre de 14-18

Pendant la Grande Guerre de 1914-18, il s’est dépensé sans compter pour les œuvres au secours aux militaires et aux victimes.
Il a organisé le foyer du Soldat et il était le Président de la Fédération des œuvres d’entraide.

Son implication lui a valu le ruban de Chevallier de la Légion d’Honneur.

Pendant la Guerre de 14-18, un journal « Vienne et la Guerre » a été diffusé quotidiennement, dont le premier numéro est paru le 18 octobre 1914, et le dernier le 10 août 1919, avec une interruption de mai à décembre 1918. Il a été publié par souscription. J’ai un certain nombre de ces journaux, d’Octobre 1916 à fin 1918.

Les articles que l’on peut consulter dans les différents numéros, de nombreuses biographies de personnalités civiles et militaires combattantes ou non, d’articles accompagnés de nombreuses photos sur les différents évènements de toute nature qui se sont produits dans notre ville et sa région. Des nouvelles du front, des témoignages de combattants, de prisonniers….

A partir de Février 1915, une nouvelle rubrique « le Panthéon Viennois » où un hommage est rendu aux combattants de tous grades Mort pour la France, sous forme d’une biographie souvent accompagnée de leur photo.

Tous les numéros ont été conservés par la société « Les Amis de Vienne » (voir plus loin) et Jean Claude FINAND, membre du C.A. de la Société des Amis de Vienne les a numérisé en 2013 et a répertorié tous ces documents qui font maintenant partie des archives des Amis de Vienne. Ils sont disponibles au format PDF avec recherche à la médiathèque de Vienne « le TRENTE », et aux Archives Communales de Vienne.  Le TRENTE : https://bibliotheques.vienne.fr/

La Une du N° 5 de Novembre 1914, était consacrée à mon grand père qui a aussi écrit un texte adressé aux Viennois et aux Viennoises.

Voici un extrait du texte de mon grand-père :

« Vienne qu’on a appelé tour à tour Vienne la Belle, Vienne la Forte, Vienne la Sainte, Vienne la Patriote, est resté digne dans le présent de ces glorieux qualificatifs du passé. Elle est belle notre ville, belle de sa situation merveilleuse, qui a arraché au poète Mistral un cri d’admiration lorsqu’elle est apparue à ses yeux avec ses maisonnettes et ses villas étalées en éventail sur ses pentes ardues, ses clochers ses temples et ses tours qui rappellent du passé l’histoire auguste, avec son Rhône éblouissant qui la borde comme un ourlet d’argent, et dans le lointain le Pilat avec ses trois dents bleuâtres.

Elle est forte avec ses usines, ses ateliers, son air de rude travailleuse qui jamais ne se repose et jamais ne se fatigue pas.

Son enceinte formidable qui jadis là rendait imprenable et devant laquelle, aux âges lointains, a dû s’arrêter l’invasion Sarrazine, comme les barbares d’aujourd’hui s’arrêtent devant les remparts formés par la poitrine de nos soldats, cette enceinte de guerre a disparu, mais elle est remplacée par les bastions du Travail et les forteresses de l’Industrie.

…..

Aujourd’hui nous ne sommes plus aux âges héroïques, Vienne n’a pas de siège à soutenir et elle ne souffre, pas de l’invasion. Mais sous une forme plus simple et plus modeste les Viennoises font preuve, toute proportion gardée, des mêmes vertus que leurs illustres devancières, elles se montrent dignes des Blandine, des Clotilde et des Hermengarde.

Nous les voyons chaque jour, infirmières volontaires, s’adonner aux soins que réclament les blessés apportant à chacun le réconfort de leur douce présence et de leurs paroles d’encouragement, les gâtant et les choyant, comme elles feraient de leurs propres enfants.

Celles qui ne peuvent se rendre dans les hôpitaux confectionnent à l’envi les vêtements chauds dont nos soldats ont besoin.

D’autres se consacrent à l’oeuvre des Cantines populaires, assurant aux malheureux, aux vieillards, aux femmes et aux enfants de ceux qui combattent la nourriture nécessaire à leur subsistance.

Dames de la Croix-Rouge, bourgeoises de tout rang, ouvrières, fonctionnaires, toutes rivalisent de zèle dans l’accomplissement de la belle et noble fâche qu’elles se sont volontairement imposée.

….

En 1914 la tradition s’est renouée et l’effort est plus grand encore. Rien ne leur échappe, aucune misère ne les laisse indifférentes et dès qu’on leur signale un besoin à soulager, un service à rendre, elles accourent, elles sont là et elles font modestement et discrètement des prouesses de dévouement et d’abnégation.

Leur courage est à la hauteur de, la générosité de leur coeur. Toutes, mères, épouses, sœurs fiancées, ont supporté vaillamment, sans un mot de récrimination ou de plainte, l’heure cruelle de la séparation, et combien sont-elles celles qui, chaque jour, cachent sous un sourire l’angoisse qui les étreint lorsque n’arrivent pas les nouvelles qu’elles attendent du cher absent ?

Que dire de celles qui ont de plus douloureuses épreuves à supporter, et qui, silencieusement, au milieu de leurs larmes font hommage à la Patrie de la vie du héros dont elles pleurent la perte.

Viennoises d’aujourd’hui et Viennoises du passé, vous êtes belles, vous êtes fortes, vous êtes saintes, vous êtes patriotes comme votre cité elle-même, que dis-je, c’est vous qui avez mérité à votre cité tous ces titres qui font sa gloire.

C’est pourquoi, vieux Viennois de Vienne, je vous salue bien bas !… »

Pour lire le texte en entier, vous pouvez le télécharger : https://famille.bres.se/wp-content/uploads/2020/04/VIENNE-ET-LES-VIENNOISES_Francis_BRESSE.pdf

Ce texte a été écrit en Novembre 1914, et le dernier paragraphe « Que dire de celles qui ont de plus douloureuses épreuves à supporter, et qui, silencieusement, au milieu de leurs larmes font hommage à la Patrie de la vie du héros dont elles pleurent la perte. » était un peu prémonitoire, car Francis et son épouse Emma ont dû supporter la perte de leur fils ainé, Henri, Octave (voir 2ème partie)

Quel a été son rôle en tant que Conseiller Général ?

Il a été toute sa vie un artisan des œuvres sociales. Il a été Président de la Caisse du Crédit Agricole Mutuelle du Dauphiné, Président des pupilles de la nation, Président du Comice Agricole de Vienne-Roussillon. Président de l’Office des Habitations de Bon Marché de Vienne. Vice-Président de la Commission administrative des Hospices de Vienne.

En tant que Conseiller Général, il présidait la commission des routes et des chemins de fer. Il a participé à la création des Voies Ferrées du Dauphiné (VFD)

Il dirigeait le Conseil d’Administration des Hospices de Vienne. Il a créé le Sanatorium de Seyssuel.

Un de ses collaborateur dans le domaine social : « L’esprit toujours ouvert aux progrès à réaliser dans le domaine social, il étonnait, malgré son grand âge, par la rudesse de ses conceptions et de la volonté agissante. Peu d’hommes auront marqué comme lui, leur passage dans notre ville. Il est de ceux qui tracent les sillons que d’autres suivent. »

Un autre collaborateur : « Très au courant des lois et de toutes les questions juridiques ayant de grandes connaissances agricoles, une expérience très approfondie du monde rural ; il fut un Président de 1 er ordre dont l’activité et la prudence furent justement appréciées. »

Chevalier de la Légion d’Honneur en 1920, il est devenu Officier le 22 Janvier 1938.

Francis BRESSE et la création de la Société des Amis de Vienne

Tout est parti, en 1903, d’un panneau « mosaïques à vendre » remarqué à Sainte-Colombe par un avocat viennois, Angéniol. Ce n’était pas la première fois que le patrimoine local allait être dépouillé ! L’une de ces mosaïques, celle de l’Enlèvement d’Hylas par les nymphes, découverte en 1902, fut en effet achetée par le général Léon de Beylié, qui en fit don au musée de Grenoble. Après avoir convaincu les plus sceptiques de ses amis (le maire Francis Bresse, le conservateur des musées, Ernest Bizot) l’avocat obtint que soient votés les premiers fonds et que soit créée une association sous le nom de « Société des Amis de Vienne » (assemblée constitutive du 21 mars 1904), enregistrée à la préfecture et publiée au Journal Officiel le 4 juin 1904. Les sceptiques avaient rejoint l’association et ce fut même le conservateur du musée qui en fut le premier président.

Depuis sa fondation en juin 1904 la Société des Amis de Vienne veille à « répandre la connaissance de l’histoire de la ville et des antiquités viennoises, protéger contre toute atteinte la beauté du paysage et des monuments viennois, enrichir les musées de la ville, attirer le plus grand nombre de touristes. »

Paul BRESSE, fils de Francis, a été un membre très actif de la Société des Amis de Vienne depuis 1921. Il était chargé de mission par le Ministre des Beaux Arts. Il a travaillé sur les édifices classée monuments historiques de la ville de Vienne. Il était un proche collaborateur de Jules Formigé, Inspecteur Général des Monuments Historiques, Président de l’Académie des Beaux Arts. En particulier, il rédigea une étude sur les fouilles à mener sur le site du Théâtre antique (romain) qui ont eu lieu de 1922 à 1938. Il a maintenant un nom de rue à Vienne.

Cette société est encore très active, elle organise :
– visites de ses monuments emblématiques ou plus modestes,
– publications grâce à un bulletin trimestriel où sont produites des études intéressant aussi bien le patrimoine urbain, industriel, archéologique.. que le patrimoine oral ou la mémoire et les traditions populaires ;
– cycles annuels de conférences.

Elle organise des actions de sauvegarde :
1907 : achat, grâce à une souscription, de la mosaïque du Châtiment de Lycurgue ; restauration de la statue de l’Apollon archer.
1912 : lancement d’une grande souscription publique, en vue de la restauration de la cathédrale Saint Maurice. La guerre ralentit et retarde l’exécution des travaux qui ne reprennent vraiment qu’en 1920.
1920-1924 : achat des terrains qui recouvrent les gradins du théâtre antique pour en faciliter le début des fouilles.
1928 : Dégagement et achèvement de la façade occidentale de Saint André le Bas, après l’achat et la démolition de vieux immeubles grâce à une nouvelle souscription et aux dons des sociétaires.
1938 : contribution à la restauration du cloître de Saint André–le-Bas, notamment par le don et la restitution des colonnettes du côté sud qui avaient été déposées au cours du XIXe siècle.
1958 : contribution financière de l’association pour le rachat de la statue monumentale de la Tutela chez un antiquaire parisien.
1977-1978 : sauvegarde des collections des musées de Vienne (mobilier XVIIe et XVIIIe s.).
2004 : contribution financière pour le nettoyage de la copie en plâtre de la statue d’Hygie.

Elle agit pour le tourisme à Vienne :
En vertu de ses statuts la Société s’est engagée à favoriser les conditions favorables au développement touristique de la ville de Vienne : par l’édition de guides illustrés, par la création d’un syndicat d’initiative (1909) qui deviendra municipal en 1947.

Elle est à l’origine de ressources documentaires
Une bibliothèque, des documents sur l’histoire de la ville, une photothèque, sont mis à la disposition des chercheurs ou des étudiants

Elle organise des cycles de conférences sur des sujets en relation avec l’histoire de la ville ou de la région. Comme par exemple, en 2011- 2012 « Le concile de Vienne 1311-1312. Au crépuscule des Templiers »
Elle organise aussi des visites ou des voyages culturels

Son site internet : https://amisdevienne.fr/

Francis BRESSE est décédé le 9 Octobre 1941, à l’âge de 81 ans

Voilà l’avis de décès imprimé, avec la liste des familles concernées

Mon arrière-grand-père : Jean Louis Gustave BRESSE (1819-1884)

(Cliquez sur document pour faire un zoom et faites un retour pour retrouver le texte).

Jean Louis Gustave BRESSE était le frère de Jacques Antoine Charles BRESSE. qui a son nom sur la Tour Eiffel.

Il était l’ainé des 2 enfants. Comme Jacques Antoine Charles, il a perdu sa mère très jeune, il avait 5 ans.

Son père, Innocent François Candide BRESSE, négociant en draps, à Vienne, le confie à sa soeur, Jeanne Marie Unité, qui vient de se marier et qui vit à Artas, berceau de la famille BRESSE. Elle va lui servir de mère. Il est élevé comme un paysan.

Nous n’avons pas beaucoup d’autres détails sur son enfance, ses études. Celles de Jacques Antoine Charles sont plus connues.

Même s’il est décédé en 1884, à 64 ans, nous avons juste une photo de lui, prise dans un album de la famille.

Pourquoi Jean Louis Gustave BRESSE est-il devenu avoué ?

Innocent François Candide, a épousé Marguerite Louise PEROUSE dont le père, Jacques PEROUSE, était notaire royal au Parlement du Dauphiné, en 1787.

A Vienne, il y avait une étude de notaire créée par Jacques PEROUSE. Jean Louis Gustave a sans doute fait des études de droit. Il est devenu avoué, et l’étude PEROUSE qui est devenue PEROUSE-BRESSE.

Plus tard, son fils, mon grand-père, Francis BRESSE a repris la fonction d’avoué.

Une descendance PEROUSE a repris l’étude de notaire, qui est devenue plus tard FRECON, puis SEGUIN.

Quel était la fonction d’un avoué ?

Un avoué était un officier ministériel qui était seul compétent pour représenter les parties devant les cours d’appel.

Les professions d’avoué et d’avocat ont fusionné en 2012 sous l’appellation commune d’avocat.

Pourquoi Jean Louis Gustave BRESSE est-il devenu maire d’Artas ?

La famille BRESSE a géré la commune en tant que maire pendant près d’un siècle. La famille a gardé des terrains, des maisons. Ils se sont beaucoup impliqués dans la vie de la commune après la révolution en devenant maires.

Jean Louis Gustave BRESSE devient maire d’Artas, le 18 Mai 1871, réélu en 1876 et en Janvier 1881. Il est décédé le 5 Mai 1884 et a été remplacé par Mr DELAY. Il est resté maire 13 ans.

Qu’a-t-il fait de la propriété de Saint Marcel ?

Comme expliqué dans l’article précédent, Gustave BRESSE a vraiment fait construire la maison dans son pourtour actuel. C’est-à-dire le rez-de-chaussée avec une grande cuisine taillée en partie dans la roche, et avec une grande verrière, assez haute de plafond, une entrée en forme de hall, un salon avec des ouvertures donnant sur la rue en étage, une salle à manger taillée en partie dans la roche ainsi qu’une alcôve, un bureau donnant sur la rue, une chambre qui servait de lingerie. Au 1er étage, il y avait des chambres, au 2 ème étage, un grenier et une magnanerie. Il s’agissait d’un local, muni d’un système de chauffage, où se pratique l’élevage du vers à soie. Mon arrière-arrière-grand-père, Innocent François Candide avait aussi une magnanerie à Artas.

Quelle a été sa descendance ?

(Cliquez sur document pour faire un zoom et faites un retour pour retrouver le texte).

Jean Louis Gustave BRESSE a épousé, en 1854, à 34 ans, Antoinette BRUNET qui avait 24 ans, qui était de Saint Clair du Rhône et d’origine paysanne.

Ils ont eu 5 enfants, dont seuls 3 ont vécus.

Louise BRESSE a épousé Louis LACOMBE qui est devenu notaire à Artas

La famille LACOMBE est restée très impliquée à Artas, car le fils Charles a été notaire, Juge de Paix, Maire d’Artas (1919-1935)

Isabelle Françoise Marguerite BRESSE a été religieuse et est décédée à Montélimar, à 41 ans.

Louis François, dit Francis, BRESSE, mon grand-père a pris la suite de son père, comme avoué, a été maire de Vienne et Conseiller Général au département de l’Isère.

Il a épousé en 1866, Emma BERTINI, petite fille du compositeur Henri Jérôme BERTINI.

La biographie de Henri Jérôme Bertini apparait sur Wikipédia : https://en.wikipedia.org/wiki/Henri_Bertini

Ceux qui sont enterrés à Artas

Jean Louis Gustave et son épouse, Marie Antoinette BRUNET sont enterrés à Artas.

Louise BRESSE et son époux, Louis LACOMBE sont enterrés à Artas.

En plus, il y a Marie Isabelle BRESSE, fille de mon grand-père et de Emma BERTINI, qui n’a vécu qu’un an et demi, avant que le caveau GUY-BRESSE n’existe à Vienne.

Que sait-on de plus sur Jean Louis Gustave BRESSE ?

Jean Louis Gustave BRESSE devait être un passionné de connaissances.

Dans la maison de Saint Marcel, il y avait dans le bureau de mon père, une grande bibliothèque avec des ouvrages reliés, dont certains appartenaient à mon arrière-grand père. Certains étaient reconnaissables car son nom était mentionné sur la reliure.

Ces ouvrages et ceux qui étaient dans la bibliothèque qui venaient de la famille BRESSE ont été partagés entre mes frères et sœurs au moment du décès de mon père. J’en ai actuellement un certain nombre dans ma bibliothèque.

Certains de ces ouvrages correspondaient à des cours qu’il avait recopié, car ils sont de son écriture manuscrite, avec aussi son nom mentionné pour chaque chapitre. C’est lui qui les a fait relier. Son nom apparait aussi sur la tranche.

Beaucoup d’ouvrages concernent la géographie, la géologie, la zoologie, la taille des arbres fruitiers, la chimie agricole pour améliorer les cultures…

Il a en particulier recopié de sa main un ouvrage en 2 tomes : une histoire de la formation de la terre et des continents et un descriptif des minéraux.

Je n’ai pas pu retrouver qui était l’auteur de cet ouvrage.

Nous n’avons que quelques pages manuscrites du 2 ème tome de cet ouvrage. Il comportait 429 pages.

Chaque minéral est décrit avec détail pour sa genèse, ses propriétés physiques (densité, dureté…) avec beaucoup de références bibliographiques. Il cite en particulier l’ouvrage du zoologiste et physicien Mathurin-Jacques Brisson : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mathurin_Jacques_Brisson

Voici par exemple, la page 421 du tome 2 sur la « Pierre de Lard et craie d’Espagne »

Ainsi que la table des matières du tome 2, qui mentionne la suite des époques de la formation de la terre.

Les descendants de Jacques Antoine Charles BRESSE

Pour l’article sur Jacques Antoine Charles BRESSE, cliquez sur le lien : https://famille.bres.se/jacques-antoine-charles-bresse/

Jacques Antoine Charles BRESSE, à 34 ans, se marie en 1856 avec Pauline RAY, qui a 20 ans. Ils n’auront qu’un seul enfant, Charles François Marcel, né le 2 Avril 1857 qui est lui-même devenu Inspecteur Général des Ponts et Chaussées

Charles François Marcel BRESSE (1857-1934)

A 19 ans, après des études aussi brillantes  dans le  domaine  littéraire  que dans le domaine scientifique, Marcel Bresse entrait  second à l’École Polytechnique. Il en sortait en 1878 dans le corps des Ponts et  Chaussées.

Peu de temps après sa sortie de l’École  et  à  la  suite  d’un séjour à Romorantin, où il eut à construire deux écluses et à consolider de nombreuses tranchées argileuses de chemin de fer,

Marcel Bresse fut attaché, à  la résidence  de  Châlons,  au service de la  navigation  de la  Marne et  du  canal de l’Aisne  à  la  Marne en même temps qu’au contrôle du chemin de fer de l’Est.

C’est à Châlons, en 1887, qu’il épousa Mlle Bellom, fille et nièce d’inspecteurs généraux des Ponts et Chaussées, si bien  que  le corps des Ponts, dans lequel lui  et  les  siens  remplissaient  les plus hautes charges, devint pour lui une véritable famille.Marcel BRESSE et Gabrielle BELLOM au moment de leur mariage

Nommé à Paris le 1er février 1889, M. Bresse est tout d’abord attaché au service de la Commission de l’annonce des crues. A ce titre, il est chargé de donner un état statistique des jaugeages effectués dans les principaux bassins afin de mettre l’administration au courant des données acquises et des lacunes existant dans la détermination des débits des principales rivières. Cette étude est conduite avec une telle méthode et une si grande perspicacité qu’elle vaut à son auteur les félicitations de la Commission et celle du ministre des Travaux Publics. Elle a été publiée dans les Annales en 1897. Ce rapport, qui se termine par un examen de la valeur pratique relative des différents procédés de jaugeage, est présenté avec une clarté et une précision qui en rendent la lecture particulièrement attrayante et instructive.

Mais  le  service de  la  Commission  de  l’annonce  des  crues  ne suffisait pas à l’activité d’un ingénieur de 32 ans; aussi fut-il affecté à la 2 eme puis à la 3 eme section de la Navigation de la Seine; simultanément, il eut dans ses attributions le contrôle de l’exploitation des réseaux de l’Ouest, des Ceintures et des chemins de fer de l’État, puis le service du chemin de fer du pont de l’Alma à Courbevoie, le contrôle des études du raccordement de la ligne des Moulineaux avec les lignes de Paris au Mans et à Versailles, le contrôle des lignes en construction ou à construire dans Paris : ligne des Moulineaux, ligne de Courcelles à Passy et au Champ de Mars

C’est ainsi qu’arriva le moment où Marcel Bresse, proposé en termes particulièrement élogieux pour le grade d’ingénieur en chef, fut chargé, dans les premiers mois de l’année 1898, des services du département de la Corrèze ; moins de deux ans plus tard, il revint à Paris, où il servit quatorze ans comme ingénieur en chef et quatorze ans comme inspecteur général.

Il s’acquitte de ces différentes fonctions de la façon la plus parfaite, si bien que, le 16 juin 1910, à l’âge de 53 ans, il se voit confier les hautes fonctions de Directeur de l’inspection des chemins de fer de l’État. Trois ans plus tard, il est promu au grade d’inspecteur général, tout en conservant sa direction.

L’administration a fait appel à son concours au moment où il fallut appliquer au Ministère des Travaux Publics les prescriptions de la loi des finances du 13 juillet 1911 instituant le contrôle de l’exécution du budget. Tant pour s’assurer que les engagements de dépense étaient maintenus dans  la  limite  des  crédits  ouverts  que  pour  veiller au bon emploi des crédits et éviter toute dépense inutile, il fut institué au Ministère des Travaux Publics, par décret du 7 mai 1918, un  Comité de  Contrôle  composé de deux inspecteurs généraux des Ponts et Chaussées et d’un inspecteur des finances.

Il prend une part  active  aux  travaux du Conseil général des Ponts et Chaussées. Pour ne citer que quelques-unes des questions d’ordre général soumises à l’examen des Commissions qu’il a présidées avec tant d’éclat, ne seront rappelées que : proposition de loi sur les travaux de grande voirie nationale, application de la  loi  de 1924 sur les pensions, proposition de loi sur la réorganisation de l’administration de l’Algérie, affaires de  toute  nature  intéressant le personnel, refonte des règlements sur les ponts métalliques et sur les halles de chemin de fer.

Très écouté par le Conseil, Marcel Bresse savait· présenter ses rapports et les défendre. Ses interventions étaient toujours sobres, précises et, dans la plupart des cas, concluantes. Il combattait impitoyablement toutes les propositions de dépenses dont la nécessité ne lui semblait pas incontestable et, dans chaque affaire, savait discerner les points importants ou délicats. Sans faire le moindre étalage de la culture profonde dont s’embellissait sa claire intelligence, il réussissait à résoudre de sérieuses difficultés grâce à l’ingéniosité de solutions équitables, immédiatement acceptées par tous.

Au moment où, en 1927, arriva pour lui l’âge de la retraite, la nomination au grade de commandeur de la  Légion  d’honneur  vint récompenser une longue et brillante carrière.

A Fontainebleau, où il s’était retiré, son cœur et son esprit intacts comme ses forces jusqu’au dernier jour, s’employaient à de nombreuses œuvres charitables, patriotiques ou religieuses. Ses convictions catholiques, qui étaient aussi simples qu’éclairées ont fait apparaître autour de lui que la  foi la plus humble est le fait des intelligences les plus ouvertes et que les croyances sont vaines si elles ne se traduisent par des actes.

Le 25 juillet 1934, il s’éteignit avec une calme sérénité au milieu des siens qu’il avait tant aimés.

Descendance de Charles François Marcel BRESSE

Charles François Marcel BRESSE et Gabrielle BELLOM (1867-1941) ont eu 5 enfants :

  • Suzanne (1888-1957) qui a épousé Jean MARS (1878-1946). Ils ont eu 10 enfants
  • Pierre (1891-1989) qui a épousé Geneviève BRIERE (décédée en 1941) sans enfants
  • Madeleine (1892-1943) religieuse Saint Vincent de Paul
  • Germaine (1895- ), religieuse de l’Assomption
  • Jacques (1898- ?) qui a épousé Nicole Girault. Ils ont eu 2 enfants : Jean Pierre (1941- ) et François (1945- )

Ceux dont j’ai le souvenir.

J’ai bien connu le Général Pierre BRESSE, petit-fils de Jacques Antoine Charles.

Il a fait l’école Polytechnique. Il a fait sa carrière dans l’artillerie. Il a participé aux 2 guerres et en particulier à la guerre de 40, où il a dirigé des opérations contre l’Italie.

Il est venu à Vienne et une année à Arêches, dans les années 60. Je l’ai rencontré à Paris lorsque je suis venu passer les concours. Il avait un appartement près de Montparnasse. Il a terminé sa vie à la Maison de retraite de la Légion d’Honneur.

Il s’est beaucoup occupé de sa sœur, Suzanne qui a perdu son mari, le Général MARS, en 1946, après avoir eu 10 enfants. 

Jacques BRESSE et ses 2 enfants, Jean Pierre (1941- ) et François (1945- ) sont venus une fois à Vienne. Ils étaient de notre génération. Nous n’avons plus eu de relations plus tard.

L’histoire de la propriété BRESSE de Saint Marcel à Vienne

Cette propriété est située derrière le Mont Pipet, où il y a la chapelle dédiée à Notre Dame de la Salette, sur la colline de Sainte Blandine. Pour y accéder, venant du centre de Vienne, on prend la route de Beaurepaire, la montée Saint Marcel. On arrive sur un replat et on atteint l’Octroi de la ville de Vienne. Cet octroi, n’existe plus en tant que tel, mais à partir de là, il y a une rue qui s’appelle le Chemin de l’Octroi. Ce chemin devait servir du temps des Romains, car il y a une ancienne voie romaine qui y passe, en partie enfouie où l’on voit encore les roues des chars romains qui ont creusé les pierres de la voie.

Voici le plan de la situation de cette propriété

(Cliquez sur document pour faire un zoom et faites un retour pour retrouver le texte).

On peut aussi accéder à l’octroi, en passant par la rue Pipet qui est plus rapide pour accéder par exemple au Collège Ponsard.

Derrière, il y a un plateau, avec une voie de circulation, le Chemin des Maladières, qui mène au hameau de Saint Benoit. Il y avait sans doute avant une léproserie dans ce quartier.

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La propriété est située entre ce chemin de l’Octroi et le chemin des Maladières.

La famille BRESSE possédait aussi un domaine à Jardin, commune située pas très loin de Vienne, avec une ferme et environ 20 hectares de terrain.

Dans la famille, personne ne connaissait bien l’histoire de la propriété de Saint Marcel. C’est mon père qui a interviewé sa mère, Emma Bertini, le 11 Novembre 1946.

Comme dit dans l’article précédent, c’est Innocent François Candide qui a acheté cette propriété. Son fils, Gustave BRESSE, mon arrière-grand père en a hérité. A l’époque, il n’y avait qu’une ferme et petit pavillon de 2 pièces situé à l’emplacement de la maison bourgeoise actuelle.

La propriété en terrain était plus réduite que par la suite où elle a atteint la surface totale d’environ 4 hectares. Il avait acquis en plus, ce que l’on appelait le jardin d’en bas, situé entre le chemin de l’Octroi et la départementale N°538 qui prenait la suite de la montée Saint Marcel et qui allait à Beaurepaire.

Gustave BRESSE a vraiment fait construire la maison dans son pourtour actuel. C’est-à-dire le rez-de-chaussée avec une grande cuisine taillée en partie dans la roche, et avec une grande verrière, assez haute de plafond, une entrée en forme de hall, un salon avec des ouvertures donnant sur la rue en étage, une salle à manger taillée en partie dans la roche ainsi qu’une alcôve, un bureau donnant sur la rue, une chambre qui servait de lingerie. Au 1er étage, il y avait des chambres, au 2 ème étage, un grenier et une magnanerie. Il s’agissait d’un local, muni d’un système de chauffage, où se pratique l’élevage du vers à soie. Mon arrière-arrière-grand-père, Innocent François Candide avait aussi une magnanerie à Artas.

Du temps de mon grand-père, Francis BRESSE, la propriété s’est agrandie : il a acquis des terrains qui étaient sur le plateau au-dessus de la propriété des Lesueur, industriels de Vienne.

C’est surtout du temps de mon grand-père que la maison s’est agrandie pour atteindre sa situation actuelle.

Vers 1894, au moment de la naissance de mon père, le 2 ème étage a été surélevé, et on a créé le 3 ème étage avec des petits clochetons. On a créé des chambres au 2 ème étage.

Vers 1908, il y a eu l’aménagement du rez-de-chaussée actuel, du 2 ème dont une partie était restée en grenier et des chambres au 3 ème.

Vers 1924, création de la salle du billard au 1 er étage, création d’une montée d’escalier du 1 er au 2 ème par la salle du billard. Le 1er étage avait un accès par l’extérieur et même un accès par le chemin de l’Octroi, indépendant.

C’est cette partie qui a été ensuite coupée en deux, lors de la succession de mon grand-père en 1945. Cela faisait 2 logements indépendants.

C’est mon grand-père qui a amené toutes les commodités, comme le chauffage central, dont la chaudière était située au rez-de-chaussée, une cuisine toute équipée avec des lumières qui s’allumaient pour les domestiques si quelqu’un appelait depuis une chambre. Il y avait une buanderie au niveau du logement à l’étage. Il y avait un grand garage, donnant sur le chemin de l’Octroi. Il y avait dans ce garage, un pressoir et une cuve pour faire le vin. Il y avait un cellier avec des tonneaux pour stocker le vin. Il y avait aussi des endroits de stockage du charbon et du bois, pour la cuisine et la chaudière. L’entrée principale par le chemin de l’Octroi était faite avec un décor en ciment, en forme de grotte, typique des années 1900, avec une véritable amphore romaine.

Mon arrière-grand-père et mon grand-père avaient réalisé tout l’aménagement extérieur du jardin d’agrément : la grande allée située devant la maison, avec une terrasse extérieure, des balustrades typiques de l’époque. Il y avait un immense érable sycomore qui faisait beaucoup d’ombre, pour pouvoir manger dessous.

Partout dans le jardin, il y avait des lieux privilégiés, avec un terrain pour jouer à la boule lyonnaise, des abris décoratifs, avec une armature en fer. Il y a eu aussi des plantations d’arbres, comme les platanes dans l’allée principale, des pins et des sapins, et même un sequoia.

L’alimentation en eau

Comme toutes les propriétés de l’époque, il n’y avait pas l’eau de ville apportée par la commune. Elle n’est arrivée que dans les années 1950. La propriété était alimentée par des puits situés sur la propriété et surtout par une source privative qui était située vers Jardin. Il y avait une canalisation qui amenait cette eau jusqu’à la propriété. Elle suivait la route départementale, puis passait en dessous pour alimenter la maison et allait, car il y avait du débit et de la pression jusqu’à un bassin qui avait été creusé sur le plateau, comme trop-plein. Ce bassin avait à peu près 15 mètres de diamètre et une profondeur de 2 m, au plus profond. Il a beaucoup servi pour l’arrosage des cultures et du jardin. Ce bassin a aussi servi de piscine, l’été. Quand, il y a eu l’eau de ville, il y avait un système qui permettait de basculer d’une eau à l’autre.

Quelles étaient les cultures ?

Il y avait une ferme sur la propriété avec une famille de paysans. Du temps de mes grands-parents, la propriété était pour l’essentiel de la vigne. C’est pour cela que le garage était équipé pour le vin.

Du temps de mon père, qui a repris la propriété vers 1950, il a arraché une bonne partie de la vigne qui ne représentait plus qu’un hectare. Il a planté aussi des raisins pour manger, comme les « dattiers de Saint Vallier » qui pouvaient se conserver jusqu’à Noël.

Mon père a ensuite planté que des arbres fruitiers, comme des cerisiers, pêchers, abricotiers, des poiriers, des pommiers.

Lorsqu’il s’est trouvé en retraite, mon père a repris entièrement la propriété et s’est lancé dans l’arboriculture. Toutes les cultures étaient essentiellement sur le plateau. En plus des pêchers, abricotiers, il a planté beaucoup de poiriers (claps, guyot, louise-bonne, williams). Les poires Williams étaient la spécialité de Vienne et sa région. Il avait beaucoup de producteurs. On produisait même de la liqueur, la Williamine. Chaque année, la récolte de la poire williams était importante, de l’ordre d’une tonne et était vendue à un grossiste.

Dans les années 60, mon père a fait la plantation de variétés de pommes américaines, en espalier. De toutes ces variétés, certaines sont encore connues, Golden Delicious, Red, Richared, Winter Banana, puis d’autres.

Qu’est devenue la propriété au décès de mon grand-père, Francis BRESSE ?

Mon grand-père est décédé le 9 octobre 1941, à Vienne, à l’âge de 80 ans.

Mon grand-père, était avoué à Vienne et conseiller général pour le Département de l’Isère jusqu’à la fin de sa vie.

On était alors en pleine guerre de 40-45.

A cette époque, mon grand-père avait 4 enfants vivants :
–        ma tante Françoise, née en 1887, qui avait perdu son mari, Paul Sautreaux, médecin, décédé en 1928. A cette époque elle avait 4 enfants vivants : Renée née en 1913 qui était religieuse, Paulette née en 1916, mariée, François, né en 1920, Claude, né en 1924
–        ma tante Madeleine, née en 1889, mariée avec Pierre Gardon, sans enfant
–        mon oncle Paul, né en 1891, architecte, célibataire à ce moment là
–        mon père, Jean, né en 1894, marié en 1928 à Madeleine Sève qui est décédée au Maroc, en Février 1943. Mon père s’est remarié avec ma mère, Suzanne Henry en 1944. Mon père avait 5 enfants avec moi qui suit né à Vienne le 20 Septembre 1945.

Compte-tenu de la guerre, il était trop difficile de faire la succession. Pendant la guerre, ma grand-mère vivait dans la maison, avec ma tante Françoise, qui avait encore 2 fils à charge.

Mon père est rentré du Maroc en 1945, et s’est occupé à ce moment-là de la succession.

Le notaire chargé de la succession était le notaire de la famille, Maitre Pierre Frécon. Il fallait faire 4 lots d’une valeur à peu près égale. Il y avait aussi un géomètre et un expert, Mr Barathon.

Le notaire avait défini 4 lots :
–        le premier lot : le rez-de-chaussée et une partie du  1 er étage de la maison bourgeoise, pour 552 000 francs
–        le deuxième lot : une partie du premier étage, le deuxième et le troisième pour 471 000 francs
–        le troisième lot : une partie des terrains avec la ferme, occupée par Mr Ailloud, pour 410 000 francs
–        le quatrième lot : le domaine de Jardin pour 400 000 francs

Les bénéficiaires étaient d’accord pour que Mme Emma, veuve BRESSE, soit usufruitière de la maison pour son usage personnel.

Le tirage au sort a été effectué le 2 Novembre 1945. Le résultat a été le suivant :
–        le premier lot est attribué à ma tante Madeleine,
–         le deuxième lot est attribué à ma tante Françoise
–         le troisième lot est attribué à mon père
–         le quatrième lot est attribué à mon oncle Paul

L’acte de succession stipulait qu’il y aurait un règlement de copropriété définissant quelles étaient les choses communes entre les lots 1, 2 et 3, comme la maison bourgeoise, les chemins d’accès, la buanderie, les règles à respecter, en particulier d’avoir l’accord des autres propriétaires pour faire des modifications extérieures, et ensuite les charges communes.

Avec le 1er et le 2 ème lots, il y avait aussi les terrains afférents, comme les jardins d’agrément. Ma tante Françoise est devenue ainsi propriétaire des terrains situés sur le plateau, au-delà du bassin qui était en copropriété.

Mon père est devenu propriétaire de la ferme Ailloud avec tous les terrains afférents, où était situé les vignes et également le « jardin d’en bas ».

Après le décès de ma grand-mère, en 1950, ma tante Françoise a loué le logement à Mr et Mme Gautier, retraités avec un fils, ex-directeur de la Caisse d’Epargne de Vienne.

Comment mon père a pu devenir le seul occupant avec sa famille de 5 enfants de la maison bourgeoise (lot N°1) ?

Le lot N° 1 correspondait au rez-de-chaussée et une partie du 1 er étage de la maison bourgeoise qui était la propriété de ma tante Madeleine. Elle a accepté de la louer à mon père, en gardant l’usage de 2 pièces, dont l’une correspondait à la chambre à coucher de mes grands-parents.

Ma tante Madeleine, qui n’avait pas d’enfants, n’a jamais voulu dire à qui elle lèguerait son lot.

A son décès, en 1981, on a appris qu’elle l’avait légué à mes deux cousines germaines, filles de ma tante Françoise, Renée, religieuse, carmélite, et Léonie Marie Paule (dite Paulette) mariée à Pierre Rochas. Comme elles n’en n’avait pas l’usage, elles le mirent en vente au gendre de mon cousin germain, François Sautreaux, Jean Michel Gobba, mari de Martine Sautreaux, fille de François Sautreaux qui était déjà propriétaire du lot n° 2, au décès de ma tante Françoise.

Mon père louait aussi les terrains qui étaient sur le plateau qui appartenait à ma tante Françoise, puis après son décès à son fils Claude, mon cousin germain. Celui-ci a voulu vendre les terrains du plateau. Sur ce terrain a été construit une maison.

Mon père, a voulu de son vivant faire une donation partage des terrains à ses 5 enfants qui a l’avantage de frais de succession réduits. Finalement, ce fut trop compliqué et il a vendu des terrains qui étaient accessibles par le chemin des Maladières, pour en faire un lotissement, avec un chemin d’accès qui s’appelle, le Parc de l’Octroi.

A son décès, en 1982, il ne restait propriétaire que de terrains enclavés, soit autour du bassin, pour des raisons de sécurité, soit du coté de l’accès chemin de l’Octroi, près du puits. La vente de ces terrains ne s’est faite qu’en 2017, à l’occasion de la vente du lot N° 2 qui appartenait, en copropriété aux 5 filles de mon cousin François, à Vincent Gobba, le fils de Jean Michel Gobba pour faire construire des maisons.

Quelques photos de l’extérieur de la maison de Saint Marcel.

(Photo JF BRESSE)

La maison avec une partie de la propriété, correspondant au jardin d’agrément, en 1961

On aperçoit en premier plan, le « jardin d’en bas » qui avait été loué, pour la partie droite à un pépiniériste et marchand de fleurs de Vienne, Mr De Clippler, et vendu pour la partie gauche, à un jeune ingénieur, chez Elf à Feyzin, Mr Gelin qui s’est trouvé être un cousin issu de germain de mon beau-père, René Gelin. On voit sa maison qui est en construction. On aperçoit le chemin de l’Octroi.

(Photo JF BRESSE)

On aperçoit la maison prise d’un peu plus loin, à la même époque, avec la route départementale N°538.

(Photo JF BRESSE)

Une autre vue qui montre la partie jardin d’agrément du lot N°2

(Photo JF BRESSE)

Une vue de la toiture depuis le plateau où est situé le bassin

(Photo Paul BRESSE)

Une vue de la terrasse vers 1914, avec à droite, ma tante Françoise, derrière, ma tante Madeleine, et dans les bras de ma grand-mère, Emma, la fille Renée de ma tante Françoise

(Photo Paul BRESSE)

Une vue du jardin d’agrément, coté du lot N°2, en 1910

(Photo JF BRESSE)

Vue de la maison avec ses 3 étages vers 1958

(ma sœur Marie-Françoise et moi)

(Photo JF BRESSE)

Vue la grande allée avec l’érable sycomore (à droite)

(Photo JF BRESSE)

Vue la grande allée avec l’érable sycomore (à gauche)

(Photo JF BRESSE)

Vue du bassin qui servait de piscine

Le paysage vu de la maison par le peintre Hippolyte LETY 

Le mur du jardin d’en bas, avec au fond La Passardière

Le ruisseau de Saint Marcel avec La Passardière

Quel est le nombre de maisons actuellement sur le terrain de la propriété ?

Dans la situation actuelle, on peut compter 14 maisons en plus de la maison BRESSE.

De plus 4 maisons sont en construction, sur le terrain du lot 2 qui a été rachetée par Vincent Gobba.

Innocent François Candide BRESSE, mon arrière, arrière-grand-père (1791-1864)

Innocent François Candide BRESSE, mon arrière, arrière-grand-père, est le troisième fils, de Jean Marcel BRESSE. Pour la biographie de Jean Marcel BRESSE, voir l’article précédent.

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Jean Marcel était propriétaire au Revollet d’Artas. Il devint Officier municipal d’Artas, puis Maire de la commune, à partir de l’an III (1795) et Juge de Paix de Saint Jean de Bournay.

Jean Marcel a eu 9 enfants, 7 garçons et 2 filles :
–        Louis Antoine Alexandre, né le 27 Décembre 1787, propriétaire à Artas
–        Jean Baptiste Victor, né le 12 Mars 1789.  Il était notaire à Artas. Il est élu maire plusieurs fois à partir de 1831 jusqu’ à sa mort, le 5 Mai 1861.
–        Innocent François Candide, dont je descends, est né le 9 Mars 1791
–        Marie Antoinette Emilie, née à Artas, le 8 Août 1793
–        Jean Etienne, né le 25 Messidor an III (13 Juillet 1795).
–        Joseph Etienne, né le 8 Prairial an V ( 27 Mai 1797), propriétaire, à Artas
–        Benoit Marcel. Il est né le 7 Floréal an VIII (27 Avril 1800), propriétaire, à Artas
–        Sixte Hippolyte, né le 16 Germinal an XII (6 Avril 1804).
–        Jeanne Marie Unité, né 10 Novembre 1806.

Innocent François Candide est né le 9 Mars 1791, à Artas. Il est décédé le 7 Mars 1864, à Vienne, à presque 73 ans. Il a épousé Marguerite Louise PEROUSE, le 7 Septembre 1818. Il avait 27 ans et elle 17 ans.

Marguerite Louise PEROUSE est née à Saint Alban du Rhône, le 1er Juillet 1801. Son père, Jacques PEROUSE, était notaire royal au Parlement du Dauphiné. Sa mère était Jeanne Marie COURBON des GOUX de FAUBERT.

Innocent François Candide, négociant en laines, est venu s’installer à Vienne.
Marguerite Louise PEROUSE est décédée à Vienne, le 13 Janvier 1825, à 23 ans:
Ils n’eurent que 2 fils :

Jean Louis Gustave, en 1819, mon arrière-grand-père,
Jacques Antoine Charles, en 1822. C’est lui qui a son nom sur la Tour Eiffel et vous pouvez consulter sa biographie, avec des éléments nouveaux, sur le premier article.

Innocent François Candide a bien réussi, puisque c’est lui qui a acheté et fait construire la maison bourgeoise du Chemin des Maladières, avec 4 ha de terres et des fermes. Cette propriété est restée dans la famille 4 générations.

Innocent François Candide, est né juste après la Révolution. C’est pour cela qu’on lui a donné des prénoms qui tranchent, avec la lignée précédente :

–  Innocent vient du latin qui « ne nuit pas ». Il correspond à souvent à des enfants Capricornes, puisque les saints Innocents sont fêtés le 28 décembre. Il y a eu aussi des Papes Innocent.

Candide vient du latin « candidus », d’un blanc brillant. Le prénom Candide a surtout été rendu célèbre avec le roman de Voltaire (1759), dont le héros démontre que « tout n’est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ». Le mot est passé dans la langue courante pour désigner un jeune homme un peu innocent. Candide fut un martyr à Rome. Il se fête le 3 octobre.

Du fait que Marguerite Louise PEROUSE est décédée le 13 Janvier 1825, à 23 ans, Innocent François Candide, confie son fils, Jacques Antoine Charles, âgé de 3 ans, à sa sœur, Jeanne Marie Unité, sans enfants, qui va lui servir de mère.

Pourquoi Innocent François Candide est-il venu s’implanter à Vienne et devenir négociant en laines ?

Toute la famille BRESSE, devenue pour la plupart propriétaire, puis notaire ou juge de paix, Innocent François Candide, est le premier de la famille à devenir négociant. Il vient s’implanter naturellement à Vienne, car à ce moment-là, Vienne était devenue la capitale du drap de laine qui sert à faire des vestes, pantalons, manteaux.

Au 18e siècle l’industrie drapière prend son essor à Vienne. La manufacture Charvet côtoie de nombreux ateliers familiaux. Avec l’arrivée de la machine à vapeur à partir de 1838, la ville se couvre d’une forêt de cheminées. Le drap cardé est un tissu bon marché fabriqué en mélangeant de la laine nouvelle et des chiffons effilochés. La laine a des propriétés intéressantes pour les uniformes militaires, très demandés dès l’époque de Napoléon. Elle peut absorber un tiers de son poids en eau sans être mouillée. L’eau passe de fibre en fibre jusqu’à la surface pour s’évaporer. La laine tient donc chaud, même humide.

La production textile, notamment les « draps de troupes », fait vivre une grande partie de la population viennoise au 19e siècle. Dans les années 1870, Vienne compte 26 000 habitants ; 15 000 d’entre eux travaillent dans les usines de la vallée de la Gère et à Estressin. Journée de travail de plus de 10 heures, poussière, vacarme des machines, alarmes annonçant les changements de faction… Vienne vit au rythme incessant des usines.

Pour devenir négociant en laines, il fallait mettre sur pied tout un réseau de fourniture de laines.

Entreprise commune entre les frères Innocent François Candide et Jean Baptiste Victor pour une magnanerie

D’autre part, Innocent François Candide a eu l’esprit d’entreprise, puisqu’il a financé avec son frère, Jean Baptiste Victor une magnanerie, implantée à Artas, faite de nombreux arbres à soie (mûriers), dont il reste 2 exemplaires à Artas. Cette entreprise a été créée vers 1826. Beaucoup de dépenses ont été engagées, mais il n’y avait pas beaucoup de recettes. En 1855, Innocent François Candide se plaint auprès de son frère Jean Baptiste Victor du fait qu’il a mis beaucoup d’argent mais que cela ne rapporte pas beaucoup.

Ci-joint le contenu de la lettre fourmi par Mr Pascal CHAUVIN.

Au cimetière d’Artas, on peut voir encore le caveau de la famille d’Innocent François Candide, avec une partie de ses descendants.